En France en tout cas, selon une enquête de l’Ifop, les musulmans pratiquent plus qu’il y a vingt ans. C’est ce que relate une information parue sous la signature d’Isabelle de Gaulmyn dans le journal « La Croix » du 31 juillet, à l’occasion de l’ouverture du Ramadan.
Cette pratique du Ramadan marque le moment où la communauté musulmane se rassemble et se compte : cette année, près des trois quarts (71 %) des personnes se déclarant de religion musulmane en France vont jeûner durant tout le mois. Le suivi a fortement augmenté :10 points de plus qu’en 1989, date de la première enquête réalisée en France sur le sujet. C’est le signe, plus général, d’un accroissement de la pratique religieuse au sein de la population musulmane française. Selon l’Ifop, et pour la première fois, la proportion de musulmans qui se considèrent croyants et pratiquants est plus importante que ceux qui se disent uniquement croyants, 41 % contre 34 %.
Certes, tout dépend de ce que chacun met derrière ce terme de « pratique », et la mesure est forcément subjective. Reste qu’elle est beaucoup plus forte que pour la population catholique, pratiquante à 16 %.(1) Il est vrai que, traditionnellement, la pratique religieuse est plus accentuée dans les communautés minoritaires, où le besoin d’affirmation identitaire se fait plus sentir.
Tout aussi significative est la croissance de la fréquentation de la mosquée le vendredi, de 16 % en 1989 à 25 % en 2011. Les musulmans de France se rendent plus volontiers aujourd’hui dans un lieu de prière On note que l’augmentation est plus importante chez les plus jeunes. Les 3,5 millions de musulmans qui vivent en France affichent donc désormais une pratique religieuse bien installée, et bien vivante. C’est aussi une communauté ancrée dans le tissu social, et jeune : 62 % ont moins de 35 ans, contre 29 % pour l’ensemble de la population.
Des pourcentages que pourrait envier, en Belgique comme en France, l’Eglise catholique post-conciliaire…
JPS
Source Les musulmans pratiquent plus qu'il y a vingt ans | La-Croix.com
(1) l’article ne nous dit pas ce que recouvre cette « pratique » (sûrement pas les "messalisants"dominicaux qui doivent être bien moins nombreux que 16%).