Les tremblements de terre, les tsunamis, les ouragans, les épidémies (le sida en particulier) peuvent-ils être présentés comme des châtiments de Dieu? Peut-on, comme l'a écrit un journaliste belge, considérer que le Pukkelpop est "Sodome et Gomorrhe" et que le feu du ciel l'a frappé comme une punition divine?
C'est, nous semble-t-il, un piège dans lequel certains esprits religieux tombent, comme si leur dépit et leur impuissance devant un monde immoral, en proie à une décadence dont attestent la banalisation de l'avortement, les unions libres, les mariages homosexuels, l'hypersexualisation des plus petits, etc, leur faisaient souhaiter que l'homme dévoyé soit rappelé sur le droit chemin par de célestes courroux.
Nous ne partageons pas cette optique et nous voulons partager la peine de ceux qui sont victimes de ces situations catastrophiques et nous associer aux initiatives qui viennent à leur secours. Nous croyons que "Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu'il vive". Lorsqu'à Siloé des gens furent victimes de l'écroulement d'une tour, le Christ a rejeté formellement l'explication selon laquelle ils auraient été châtiés pour leurs fautes. D'ailleurs, nous savons bien que des personnes moralement irréprochables sont victimes de maladies ou d'épreuves tandis que de franches crapules semblent jouir d'une excellente santé et profiter d'une vie agréable, épargnée par le malheur.
La "pédagogie" divine n'est pas celle du père fouettard; le Christ se fait victime et nous invite à ne pas juger. Nous ne pouvons à la fois invoquer la miséricorde divine et voir dans les fléaux naturels le bras de Dieu qui frappe...
Commentaires
Ce commentaire est intéressant mais trop réducteur. Sous entendre que Dieu ne peut châtier n'est pas exact, historiquement et bibliquement parlant (le Déluge, Sodome et Gomorrhe, les coupes de la colère de Dieu indiquées dans l'Apocalypse, etc.) Une véritable pédagogie, éducation, ne peut hélas exclure toute punition. Quand on est parent, et qu'on aime ses enfants, on évite certes d'être en "père fouettard", mais parfois hélas il n'est pas possible de ne pas punir, de ne pas "châtier". Qui aime bien châtie bien, selon un adage populaire, ce qui veut dire "châtie juste", avec un but d'amélioration. Ce n'est ni être sadique, ni une vengeance gratuite. C'est en fait un acte d'amour et de miséricorde. Vous parlez du SIDA par exemple. Moi, je n'appelle pas cela un châtiment mais une bénédiction par certains côtés car bien des lieux de perdition et des comportements à risque ont du cesser ou au moins nettement diminuer. TOUS les fléeaux naturels ne sont pas systématiquement comme venant directement de Dieu (bien des fléaux naturels sont hélas souvent la conséquence de nos propres errements à divers niveaux), mais il n'est pas possible d'exclure systématiquement une action providentielle dans un fléau en particulier (cf. la Bible !). Et ce n'est pas contraire à la Miséricorde Divine bien comprise ! D'ailleurs, pour étayer votre raisonnement, vous faites une fausse citation, car la phrase évangélique COMPLÈTE est celle-ci : "Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu'il se repente et qu'il vive ” (Ezéchiel 18.23) Vous omettez : "qu'il se repente"... Or, Dieu ne veut pas que le pécheur vive en continuant à pécher allègrement. Pour cela, il doit parfois châtier en toute miséricorde et justice. C'est ce que toute histoire sainte véritable nous apprend. Le pire sadisme serait de laisser le pécheur dans son péché sans l'avertir du chemin de perdition qu'il suit, pouvant le mener à la mort éternelle.