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Quelques points significatifs pour situer le contexte du voyage de Benoît XVI en Allemagne

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Dans l’avion qui le menait à Berlin, le Pape a accordé un entretien à des journalistes qui l’accompagnaient.

Q : Saint-Père, ces dernières années il y a eu dans l'Eglise en Allemagne une augmentation des départs de fidèles, notamment à cause des abus commis sur des mineurs par des membres du clergé. Quel est votre sentiment à propos de ce phénomène ? Et que diriez-vous à ceux qui veulent quitter l'Eglise ?

Benoît XVI : Il faut distinguer avant tout la motivation spécifique de ceux qui se sentent scandalisés par les crimes révélés ces derniers temps. Je peux comprendre qu'à la lumière de ces informations, surtout s'il s'agit de personnes proches, on puisse dire : « Cette Eglise n'est plus la mienne. L'Eglise était pour moi une force de l'humanisation et de la moralisation. Si les représentants de l'Eglise font le contraire, je ne peux plus vivre avec cette Eglise ». Il s'agit là d'une situation spécifique. Généralement, les motivations sont multiples dans le contexte de la sécularisation de notre société. En général, ces départs sont le dernier pas d'une longue chaîne d'éloignement de l'Eglise. Dans ce contexte, il me semble important de se demander, de réfléchir : « Pourquoi suis-je dans l'Eglise ? Suis-je dans l'Eglise comme dans une association sportive, comme dans une association culturelle, etc. où je trouve mes intérêts et s'ils ne trouvent plus d'écho, je m'en vais, ou être dans l'Eglise est une chose plus profonde ? ». Je dirais qu'il est important de reconnaître qu'être dans l'Eglise ne signifie pas faire partie d'une association mais être dans le filet du Seigneur qui pêche de bons et de mauvais poissons des eaux de la mort aux terres de la vie. Il se peut que dans ce filet je me trouve justement à côté des mauvais poissons et que je le sente, mais le fait est que je ne suis là ni pour les uns ni pour les autres, mais parce que c'est le filet du Seigneur, qui n'a rien à voir avec toutes les associations humaines, un filet qui touche le fondement de mon être

 Q : Ce n'est pas la première fois que des groupes de personnes expriment leur opposition à votre venue dans un pays… Dans quel état d'esprit vous rendez-vous à présent dans votre ancienne patrie et vous adresserez-vous aux Allemands ?

 Benoît XVI : Je dirais tout d'abord qu'il est normal que dans une société libre et à une époque sécularisée certains s'opposent à une visite du pape. Il est juste qu'ils expriment – je les respecte tous – leur contrariété : cela fait partie de notre liberté et nous devons accepter le fait que la sécularisation est forte dans nos sociétés et aussi justement l'opposition au catholicisme. Quand ces oppositions se manifestent de façon civile, il n'y a rien à en dire. D'un autre côté, il est aussi vrai qu'il y a une grande attente et un grand amour pour le pape. En Allemagne, cette opposition a plusieurs dimensions : la vieille opposition entre culture germanique et romaine, les conflits de l'histoire, et puis nous sommes le pays de la Réforme, qui a accentué encore ces oppositions. Mais il y a aussi une grande appréciation de la foi catholique, une conviction croissante qu'à notre époque nous avons besoin de conviction, d'une force morale. A notre époque nous avons besoin d'une présence de Dieu. Ainsi, parallèlement à l'opposition, que je trouve naturelle et à laquelle il faut s'attendre, il y a beaucoup de monde qui m'attend avec joie, qui attend une fête de la foi, le fait d'être ensemble, la joie de connaître Dieu et de vivre ensemble dans l'avenir avec Dieu qui nous prend par la main et nous montre le chemin. C'est pour cela que je pars avec joie en Allemagne et je suis heureux d'apporter le message du Christ dans mon pays.

 Q : Saint-Père, une dernière question. Vous allez visiter, à Erfurt, l'ancien couvent du réformateur Martin Luther. Les chrétiens évangéliques et les catholiques, en dialogue avec eux, se préparent à commémorer le cinquième centenaire de la Réforme. Avec quel message, quelles pensées, vous préparez-vous à la rencontre ? Votre voyage doit-il être également vu comme un geste fraternel à l'égard des frères et sœurs séparés de Rome ?

 Benoît XVI : ... Il est …fondamental pour notre époque que les catholiques et les évangéliques soient ensemble, même si sur le plan institutionnel nous ne sommes pas parfaitement unis et même s'il reste des problèmes importants, des problèmes relatifs au fondement de la foi en Jésus Christ, en Dieu trinitaire et en l'homme comme image de Dieu…. Je suis… très reconnaissant à nos amis, frères et sœurs, protestants, qui ont rendu possible un signe très significatif : la rencontre dans le monastère où Luther commença son cheminement théologique, la prière dans l'église où il fut ordonné prêtre et le dialogue ensemble sur notre responsabilité de chrétiens aujourd'hui. Je suis très heureux de pouvoir montrer ainsi cette unité fondamentale, que nous sommes frères et sœurs et que nous travaillons ensemble pour le bien de l'humanité, en annonçant la bonne nouvelle du Christ, du Dieu qui a un visage humain et qui nous parle.

Pour le texte complet de ces échanges, voir : http://www.zenit.org/article-29008?l=french

 

 

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