Sandro Magister attire l'attention, cette semaine, sur une communauté protestante, la "Community of Jesus", venue d'Orléans (Massachussets) et qui s'est implantée à Florence.
"Ce sont des protestants, précise S. Magister, mais ils suivent la règle de saint Benoît, et ils veulent que l'art sacré s'inspire puissamment de la liturgie. Ils portent un regard amical sur l'Église catholique, comme avant eux les moines de Taizé."
Au sujet de leur église construite à Florence, on apprend sur leur site que :
"L'église de la Transfiguration est au cœur de la Communauté de Jésus. Dédié en Juin 2000, l'église est d'abord une maison de prière: un bâtiment qui abrite le culte de Dieu dans l'Eucharistie, la Liturgie des Heures (chantée en grégorien), et la dévotion privée."
Voilà un oecuménisme de bon aloi qui ne peut, nous semble-t-il, que nous réjouir car, comme le dit Mgr Timothy Verdon, un historien de l'art américain, qui vit depuis de nombreuses années à Florence et y dirige le service diocésain pour les arts et la liturgie :
"L’histoire qui émerge de ce parcours inhabituel invite à réfléchir au lien entre l’art créé pour le lieu de culte et la vie spirituelle des croyants qui se réunissent en ce lieu : c’est-à-dire au rapport entre l’art mis au service de la liturgie chrétienne et la source vitale de la foi des chrétiens, le Christ lui-même, le Verbe de Dieu qui s’est fait chair. L’histoire de cette communauté réformée attentive à la Sainte Écriture et à la prédication, mais qui veut aussi exprimer sa spiritualité sous une forme visuelle et plastique, ouvre de fascinantes perspectives œcuméniques".
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Commentaires
Le protestantisme a été un schisme catastrophique pour les chrétiens. Du point de vue de leur désunion bien sûr, mais aussi du point de vue de la régression vers une expression uniquement livresque de la foi, à travers la Bible.
Cela a donné lieu à un iconoclasme terrible des œuvres d'art catholiques. Comme si la foi ne pouvait s'exprimer qu'à travers la littérature, et par aucune autre forme d'expression artistique. Comme s'il fallait être absolument savant et lettré pour être un bon chrétien, un bon disciple du Christ.
Concernant l’œcuménisme, le Pape Paul VI disait dans une homélie datant du 29 juin 1972 « Dans l’Eglise règne un état d’incertitude. Nous prêchons l’œcuménisme et nous nous séparons toujours davantage les uns des autres. Comment est ce possible si ce n’est par une puissance adversaire qui intervient et dont le nom est le Diable. Dans l’Evangile, le Christ nous parle de nombreuses fois de cet ennemi de l’homme ! Nous croyons à l’action de Satan qui s’exerce aujourd’hui dans le monde précisément pour troubler, étouffer, les fruits des efforts de l’Eglise. Plus que jamais, nous voudrions aujourd’hui être capable de confirmer nos frères dans la foi. Vous communiquer ce charisme de la certitude que le Seigneur donne à celui qui le représente sur cette terre, quelle que soit son indignité. La foi nous donne la certitude, l’assurance, lorsqu’elle est fondée sur la parole de Dieu, acceptée et reconnue comme conforme à notre raison et à notre âme humaine. Celui qui croit avec simplicité, humilité, sent qu’il est sur la bonne voie, qu’il a un témoignage intérieur qui le réconforte dans la difficile conquête de la vérité."
Le Père Nicolas Buttet, prêtre français ajoute à ceci : Vous voyez pourquoi il y a, continuellement, une telle attaque contre la Papauté ? On veut briser ce charisme de certitude. La foi ce n’est pas douter. La foi est une certitude des choses qu’on ne voit pas. C’est une certitude fondée sur la Bible (Ancien et nouveau Testament), les témoignages des saints et de l’Eglise. Ce charisme de certitude avait été confié à Pierre. Le monde d’incertitude dans lequel nous vivons actuellement, veut créer le trouble, le désordre dans les âmes, dans les cœurs et dans la société. Là où la certitude donne la paix, le doute et l’incertitude rendent violent. La certitude, comme celles des martyrs qui ont donné leur vie, rend paisible. On ne doit jamais douter de la toute puissance de Dieu.
Donc lorsque l'on dit qu’il y a de fascinantes perspectives œcuméniques en voyant la façon dont cette communauté réformée présente la Sainte Ecriture, la prédication, tout en cherchant à y ajouter un élément spirituel sous une forme visuelle et plastique, est un leurre, car elle provient d’un schisme. Ce n'est pas cela qui donnera la véritable Foi qui vient de l'intérieur.
Le véritable chrétien qui souhaite l’œcuménisme, l’harmonie au sein de l’Eglise chrétienne se posera la question : « Qu’en pense l’EGLISE ? Donc qu’en pense le Vatican, qu’en pense le Pape Benoît XVI ». Toutes les autres considérations sentimentalistes personnelles ne nous intéressent pas.