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"Encadrer" les blogueurs catholiques ?

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Jean-Marie Guénois (http://blog.lefigaro.fr/religioblog) se penche sur les problèmes de communication que rencontre l'Eglise. Il déplore notamment le caractère pesant du style de l'exhortation "Africae munus" peu susceptible d'être accessible à un large public alors que les messages du pape lors de son voyage au Bénin sont clairs et directs. Il revient également sur la journée consacrée à la "com" au Vatican avec la participation de cinq journalistes et où les responsables du Vatican ont passé au crible de la critique le mode de communication durant les trente dernières années. C'est bien nécessaire quand on se souvient de plusieurs circonstances où, faute de communication adéquate, des déclarations ou des décisions de Rome se sont heurtées à l'incompréhension, sinon à l'hostilité, générale. Enfin, le journaliste du Figaro fait écho à une déclaration assez surprenante du Père Gagey (Institut catholique de Paris) lors de la dernière Assemblée des évêques de France à Lourdes concernant les blogueurs catholiques qu'il conviendrait de "former". Laissons la parole à Jean-Marie Guénois qui, mieux que nous pourrions le faire, défend l'indépendance des blogueurs en question :

"Parmi les multiples sujets de cette assemblée, un groupe de travail, « Internet et l'Eglise », était particulièrement intéressant.

Mais les conclusions de la conférence de l'expert théologique, le P. Henri-Jérôme Gagey de l'institut catholique de Paris m'ont laissé perplexe quand il a affirmé et confirmé en conférence de presse, qu'il convenait « de former les blogueurs catholiques ».

"Il existe en effet, comme dans toutes les religions, une petite centaine de blogueurs catholiques en France, un phénomène très actif à prendre en compte. Ils sont particulièrement dynamiques et de sensibilité plutôt classique. Ils échappent en tout état de cause à la hiérarchie épiscopale. Ce qui n'est pas sans inquiéter les évêques quand il s'agit de prêtres. Un évêque remarquait en effet qu'un curé blogueur dépasse de loin, par ce qu'il écrit, sa responsabilité canonique territoriale paroissiale...

RISQUE DE CAPORALISME

Etrange idée toutefois que de vouloir « former » des blogueurs catholiques. Le P. Gagey pense-t-il que ces blogueurs ne pensent pas comme il faut ? Cela serait inquiétant. Ou s'inscrit-il dans un schéma ecclésial totalement dépassé, celui de « l'encadrement » où la structure entend non seulement formater une pensée mais aussi exercer son contrôle?

Beaucoup d'évêques ont heureusement aussitôt compris l'inanité de cette idée en mettant en garde le P. Gagey contre le risque de « caporalisme » (sic). Il n'a pas lieu d'être dans l'Eglise catholique. Il est surtout totalement impraticable, pour qui connaît le sujet, sur la toile internet caractérisée par la liberté absolue et l'initiative individuelle.

Cette armée d'électrons libres peut certes déplaire à l'Eglise catholique, l'embarrasser ou la gêner tels des aiguillons. Mais elle lui rend un service qu'elle n'imagine pas sur la toile en assurant une présence « catholique » non officiel et très tonique. Car le propre des blogs et autres tweets est justement leur « a-institutionnalité ». Ils sont nés libres et doivent le rester.

Loin de s'opposer, ils complètent la communication institutionnelle - elle-même en cours de réforme - de l'Eglise catholique comme évoqué en première partie de ce blog. J'observe que cette grosse institution a saisi que les règles avaient changé.

Plus encore que d'autres institutions internationales comparables, l'Eglise catholique - mais aussi les autres religions  - parce qu'elles relient des gens et des communautés partageant une même foi sont particulièrement traversées et perméables par nature, à cette nouvelle culture de rapidité, de partages, et d'échanges d'informations, et surtout d'horizontalité qui caractérisent les réseaux sociaux."

Commentaires

  • Par l'Internet, les blogueurs ne savent pas à qui ils s'adressent ni ne mesurent de résultats en termes d'annonce de l'Évangile. En cela, ils ne sont que des semeurs, ils laissent agir l'Esprit Saint pour faire germer la Parole dans l'une ou l'autre terre fertile.

    Cela me fait penser à Saint Antoine de Padoue. C'était un excellent prédicateur de l'Évangile, de l'Amour charité. Au point que des foules se pressaient pour l'écouter. L'église et même la cathédrale étaient trop petites pour les accueillir. Alors, il se rendait dans une prairie, et juché sur un arbre, il pouvait parler à la foule amassée.

    Or, comme toujours où se trouve une foule, s'y trouvaient aussi des malandrins, larrons et voleurs. Malgré eux, ils entendaient l'homélie d'Antoine, et leur cœur en était tout retourné. Ils se rendaient compte que leurs vols étaient contraires à cet Amour charité que prêchait et dont témoignait si bien Antoine. À tel point, qu'ils allèrent subrepticement restituer les objets et l'agent qu'ils avaient volé.

    Et les gens, retrouvant leurs biens, après l'homélie d'Antoine, en vinrent à se dire que pour retrouver des objets disparus, la meilleure méthode est de prier leur cher Antoine d'intercéder pour eux.

    Mais Antoine ne savait rien de qui il touchait le cœur, ni des fruits de sa prédication. Il n'était qu'un « blogueur » parlant à une grande foule, juste quelqu'un qui témoigne de l'Amour charité qu'il a pour Dieu et pour son prochain.

    Les prêtres, par leurs homélies, sont aussi des « blogueurs », qui ne font que semer la Parole. Mais s'ils limitent leurs homélies aux fidèles dans leurs églises, ils ne toucheront pas ces malandrins, larrons et voleurs (et autres frères en Christ ...) qui n'y mettent jamais les pieds. Peut-être en toucheront-ils davantage grâce à Internet ?

    Jésus, par ses sermons publics, sur la montagne ou ailleurs, n'a-t-il pas été lui-même un « blogueur » pour ceux qui l'écoutaient, et qui étaient témoins des miracles de l'Amour charité, et dont le cœur était retourné ?

  • Il est bon que les Catholiques puissent s'exprimer via internet. Le clergé aura ainsi une sorte de "retour" pour orienter leur guidance à la lumière de l'Evangile.

  • pensez-vous que l'on puisse encadrer la liberté ?
    Jésus était libre de s'adresser au bon larron , à la femme publique
    relisons les Evangiles seule source divine ....quand aux homélies elles parlent souvent de tout sauf de la Parole de Dieu

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