Nous lisons ceci sur Radio Vatican à propos de la journée qui a précédé le consistoire d'hier:
"Les cardinaux ont rempli leur rôle de conseil auprès du Pape. Pendant toute cette journée, 27 d’entre eux ont pris la parole et se sont exprimés sur différents sujets, allant parfois bien au-delà de la nouvelle évangélisation, objet central de leur attention. Certains ont abordé les problèmes de cette nouvelle annonce de l’Evangile dans des régions et des cultures différentes les unes des autres. Parlant de l’urgence éducative, du renouvellement de la catéchèse pour faire face à l’analphabétisme religieux, de la transmission de la foi aux jeunes, de la formation des évangélisateurs, ils ont souligné la nécessité d’une foi mûre, capable de témoigner et de juger la réalité du monde. Leur boussole doit être le concile Vatican II comme l’a rappelé Benoît XVI à la fin des débats. Le concile et ses précieux contenus de vérité. « Sans cette vérité, nous ne savons pas où aller, avec elle, au contraire a affirmé le pape, la vie est riche et belle ». C’est cette conviction qui permettra de re-évangéliser l’humanité d’aujourd’hui selon Benoît XVI. Malgré les ombres et les difficultés évidentes, les cardinaux, tous autour du pape, ont au moins salué les nouvelles réalités ecclésiales, les journées mondiales de la jeunesse, ou les congrès eucharistiques internationaux : autant de signes positifs et encourageants."
Commentaires
Si Vatican II est une tentative de faire passer mieux et plus efficacement la Bonne Nouvelle, face aux réalités du monde d'aujourd'hui (réalités bien souvent adversaires de cette Bonne Nouvelle), pourquoi pas ? C'est alors de l'évangélisation (ou ré-évangélisation) bien comprise.
Mais si trop de catholiques cherchent à considérer que Vatican II ne serait qu'une tentative d'adapter cette Bonne Nouvelle, pour la plier aux réalités adverses de ce monde d'aujourd'hui, cela ne va plus. C'est de la désévangélisation, de la pollution ou falsification de la Bonne Nouvelle.
La Bonne Nouvelle a le Dieu éternel comme boussole ; le monde fluctuant et changeant n'a aucune boussole sûre, et ne peut donc être boussole lui-même. Ce monde d'aujourd'hui, en occident, professe que son existence n'a aucun sens, aucune finalité, et est dirigée soit par le hasard pur, soit par la loi du plus fort. Comment pourrait-il être boussole pour qui que ce soit ?
Il faut voir que notre Église tient le même cap depuis deux millénaires, en suivant cette boussole éternelle de Dieu. Elle a de tout temps et partout côtoyé des tas de mondes, les plus divers, adversaires plus ou moins virulents de cette Bonne Nouvelle, et proposant d'autres modèles de boussoles. Tous ces mondes se sont éteints ou se sont perdus, par manque de boussole fiable et sûre, car simples créations humaines.
La seule boussole sûre ou le seul GPS éternel, ce ne peut être que Dieu, incarné pour nous dans le Christ qui nous a apporté cette Bonne Nouvelle. Dieu est le Créateur de notre monde, Lui seul peut donc le connaître dans sa réalité et sa vérité. Lui seul peut donc être pour nous une bonne boussole, ou un bon GPS. Tout le reste n'est que piètre contrefaçon humaine.
Notre ancien vicaire dominical, excellent prêtre au demeurant, nous serinait à longueur d’homélies que Vatican II était « la » clé de lecture de l’évangile pour notre temps.
Ce point de vue me paraît très excessif, surtout au vu des résultats actuels de ce « gulf stream de la grâce » (selon l’expression non moins hyperbolique du cardinal Suenens).
Pour ne pas être en reste, le pape Paul VI a comparé l’importance de ce concile à celle du concile de Nicée. Je ne crois pas que ce jugement engage son infaillibilité.
De 1512 à 1517 s’est tenu le cinquième concile de Latran dont on a pu dire (Daniel Rops) que, comme l’enfer, il était pavé de bonnes intentions sur la réforme de l’Eglise. Mais le vrai concile réformateur est intervenu à Trente, quelque cinquante ans plus tard (il s est terminé en 1563).L’histoire dira auquel de ces deux conciles Vatican II (21e d’une longue série) ressemble le plus…