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Une guerre perdue ?

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vaticanII-460x273.jpgNous avons déjà présenté ici Vatican II: cinquante ans après  le débat organisé par Radio-Notre Dame entre Grégory Solari, directeur des Editions « ad solem  et Patrick Benquet le réalisateur de l’ émission « La guerre perdue du Vatican » (diffusée sur France 3 ce lundi 2 avril à 20h30).

Sur le contenu de cette émission «  « La Libre » publie aujourd’hui con amore  un billet de sa « correspondante » à Paris, une certaine Virginie Roussel, tout en dévotion au célèbre « esprit du concile ».Voici un large extrait de sa prose, qui donne le ton du  film documentaire commis par Patrick Benquet (un protestant devenu athée, selon ses propres dires) :

« (…). En 1958, Jean XXIII est élu pape. Il est conscient des changements de société. Les églises sont désertées, le recrutement des séminaristes s’avère de plus en plus rude. Il annonce alors la tenue d’un concile pour réformer l’institution. Ce qui devait être réglé en une quinzaine de jours prendra trois ans et va considérablement faire évoluer ce qu’est devenue l’Eglise au cours de ses 2 000 ans. Finit(sic) la messe en latin, il s’agit d’être compris de tous. La liberté de conscience est admise. Les laïcs ont un rôle à jouer. Des pistes de réflexion sur le rôle des femmes dans l’église, le célibat des prêtres et la contraception sont même lancées. Mais cet examen de conscience provoque des réactions de crispation, de peur. Pendant 40 ans, Jean Paul II soutiendra les "légionnaires du Christ", des prêtres obéissants. Et durant tout ce temps, il protégera son fondateur, Macial Maciel, un homme qui abusa de nombreux enfants. Il promouvra aussi l’Opus Dei. Son successeur, Benoît XVI, pour grossir les effectifs, accueillera les ultras tels que Monseigneur Lefebvre, en France. Refusant toute évolution sur le statut des prêtres et la morale conjugale, le Pape actuel a également autorisé le retour de la messe en latin, favorisant ainsi un courant traditionaliste et réactionnaire qui se manifeste d’autant plus fermement qu’il se sent légitime. Mais cette radicalisation de l’Eglise a conduit certains prêtres à désobéir au Pape, à revendiquer le droit de se marier et poussé des femmes à souhaiter être ordonnées.

Aujourd’hui, deux courants coexistent au sein de l’Eglise : ceux qui tentent l’ouverture en s’accordant au message du Christ et ceux qui se réfugient dans une récusation belliqueuse et élitiste de la tradition. Des témoignages, dans les deux camps, nourrissent cette enquête fouillée : le cardinal Roger Etchegaray, collaborateur privilégié de Jean-Paul II ; Père André Depierre, prêtre ouvrier ; Don Helder Camara, porte-parole de la théologie de la libération ; Herbert Vorglimmer, théologien allemand ; Monseigneur Lefebvre, fondateur de la fraternité St Pie X ; Juan Vacca, ancien légionnaire du Christ, abusé par le père Macial Maciel ; Guy Aurenche, président du CCFD Terre solidaire ; Jean Vannier, fondateur de l’Arche ; Père Helmut Schüller, initiateur autrichien de l’appel à la désobéissance ; Anne Soupa et Christine Pedotti, fondatrices de la Conférence des baptisés. Autant d’éléments qui permettront à chacun de se faire une opinion sur l’actuelle stratégie du Vatican »

C’est ici : Le Vatican se fourvoie-t-il ?

Une émission qui s’annonce comme un regard extérieur au catholicisme, superficiel, partisan, sans nuance : bref, peu fiable, contrairement à ce que « La Libre » donne à croire.

Peut-on, en effet, mieux faire dans le genre caricatural ? Il suffit de consulter les statistiques pour savoir que c’est après le concile et non avant celui-ci que l’Eglise occidentale a connu une chute abyssale des vocations religieuses  et que tous les indicateurs de la foi et de sa pratique se sont mis durablement au rouge. Et cette première contrevérité n’est pas la seule : non, le concile n’a pas aboli la messe en latin (ce sont les réformes postconciliaires qui lui furent infidèles), non, le concile n’a pas abordé le problème de la contraception, non le concile n’a pas inventé la liberté de conscience dans l'Eglise, non Mgr Lefèbvre n’a pas réintégré celle-ci (il est mort excommunié) etc.

Si les mots ont un sens, un concile appelle normalement à la conciliation. Tout indique, hélàs, que c’est le contraire qui s’est alors produit. Bien plus que le Vatican, c’est l’ "esprit" infructueux du concile qui a perdu la guerre et engendré au sein du catholicisme la dépression spirituelle et les désordres que nous connaissons.  

Commentaires

  • Nous sommes en semaine sainte, un moment propice pour "crucifier" l'Eglise.
    D'après ce que je lis dans cet article de la LLLB, un quotidien qui décidément surpasse maintenant l'anticléricalisme de son rival de toujours "Le Soir", il n'y rien de nouveau dans ce documentaire sinon des poncifs éculés.

    Ce n'est qu'un début, avec l'anniversaire de l'ouverture du Concile nous allons voir fleurir quantité d'émissions, d'articles et de livres du même genre. Taper sur le Vatican et le Pape, c'est un créneau vendeur. Et notre bonne RTBF ne va sûrement pas être en reste.

    Tous les arguments de l'émission de F 3 sont faciles à démonter tellement ils sont simplistes. Mais hélas des téléspectateurs peu informés vont tout gober.

    Je me demande si certains intervenants ne se sont pas fait piéger. La Cardinal Etchegaray a toujours été un loyal serviteur du Bx. J-P. II, et son homme de confiance dans des missions diplomatiques difficiles. Jean Vannier n'a jamais manifesté des sentiments hostiles au Magistère, que je sache. Peut-être seront-ils étonnés de voir dans quelle pièce on les fait jouer par les artifices bien connus en TV d'un habile montage.

  • LA HAINE
    Pour chaque semaine sainte les catholiques doivent subir une ou plusieurs émissions s'acharnant à démolir la foi chrétienne ou l'Eglise alors que chaque début de ramadan est salué par une avalanche de reportages tous plus doucereux les uns que les autres.Il faut s'y habituer!Les chrétiens catholiques ne sont absolument pas traités équitablement dans nos sociétés; ce sont même des citoyens de deuxième zone mais c'est une chose qui ne choque aucun homme politique.
    Pour ce qui est de l'article de cette journaliste totalement incompétente, c'est un tissu d'âneries que vous avez corrigées.

    Un catholique un peu informé voit bien que tout est faux mais le grand public gobe tout et c'est catastrophique pour l'évangélisation.Que faire quand les ennemis de l'Eglise disposent de toutes les tribunes alors que les catholiques ne parviennent pas à faire entendre la vérité?

  • @ Monique T

    La première chose à faire est faite : publier un post sur ce blog informant du non professionnalisme de Virginie Roussel.
    Ceci permettra aux curieux de trouver des informations raisonnables sur la question.

    Il faut maintenant relayer ce post via les réseaux.

    La seconde à faire est d'écrire à la journaliste et au journal
    Ceci permettra au canard de comprendre que nous ne sommes pas opposés aux idées différentes, à condition qu'elles soient étayées et le fruit d'une enquête honnête et non idéologiquement orientée.

    Internet donne une possibilité à ceux qui ont peu de moyens de se faire entendre.

    De plus en plus de personnes se tournent vers cette source alternative.

    Les catholiques doivent être au top sur ce moyen de com.

    C'est un des chemins d'évangélisation

    Bernie

  • @Bernie,

    Merci pour vos suggestions très constructives!Je vous en suis très reconnaissante et aimerais d'ailleurs faire connaissance avec vous. Je ne sais pas si c'est possible....

  • Les Catholiques doivent, en cette semaine sainte, porter leur croix en confiance avec Jésus. Ne nous a-t-il pas dit : "Vous serez rejetés à cause de moi ?" Ne Le renions pas. Tous ceux qui pensent se mettre en valeur en critiquant l'Eglise selon l'air du temps ont déjà leur récompense ici bas. La nôtre sera bien plus grande dans les cieux...

  • Dans La Croix de ce mardi 3 avril, une excellente mise au point de Mgr Hippolyte Simon au sujet de cette "Guerre perdue du Vatican". Je n'ai malheureusement pas pu la trouver en ligne...

  • En complément de mon commentaire précédent, voici un lien vers l'article de Mgr Simon, paru dans la Croix d'aujourd'hui. Il se trouve sur le site du diocèse de Clermont: http://clermont.catholique.fr/decouvrir-le-diocese/notre-archeveque/editos-homelies-et-interviews-de-mgr-simon-2012/une-parfaite-lecon-de-desinformation-selon-france-3.html

  • Merci pour votre information. Je suis allée le lire et le trouve formidable.

  • Dans l'émission d'hier sur Fr 3, il semble que les étapes de la décrépitude de notre Eglise catholique occidentale étaient correctement montrées. Mais mal analysées.

    Par exemple ?
    Selon eux, Vatican II, c'était le parlement de l'Eglise ; tandis que la Curie, c'était un cabinet de chicaneurs dictateurs.
    Et puis, les grandes amitiés entre socialistes, communistes et chrétiens dans la Résistance.
    Comme si - chez nous - Henri de Man n'était pas socialiste.
    Comme si les Nazis étaient cathos et inversement.
    Dans les années 60/70, toute une mythologie mensongère a été agréée, y compris dans l'Eglise, sous le regard goguenard des Loges.

    Ce fut une guerre civile qui, sous couvert de l'Esprit du Concile, a été organisée, Catholiques modernes (istes) contre Catholiques ordinaires.
    Et les va-t-en-guerre, minoritaires au départ, ont gagné leur guerre civile. A quel prix ?

    Après quelques dizaines d'années, on voit clairement qu'ils n'ont produit qu'une Eglise anémique. Une sorte de fantôme qui n'a même plus assez de Foi pour l'enseigner à ses enfants.

    A moins d'un électrochoc providentiel, il faudra des générations pour remonter la pente.

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