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Italie : une nouvelle sortie du cardinal Martini

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martini_152.jpgL’ancien archevêque de Milan, le jésuite Carlo Maria Martini (85 ans) fait partie de la vieille garde conciliaire. Il vient de se déclare en faveur de la reconnaissance par l'Etat des "mariages" entre homosexuels. Ceci a été rapporté ces derniers jours par de nombreux journaux italiens, donnant un grand relief à la nouvelle.

Commentaire de Mario Palmaro dans « La Bussola Quotidiana » du 30 mars, relayée par notre consoeur du blog « Benoît et moi (extraits) :

« (…) Qu'a écrit, exactement, le cardinal Martini? Le texte est tiré du livre 'Credere e conoscere' (croire et connaître), publié par Einaudi, écrit en dialogue avec l'ancien sénateur du PD (Partito Democratico, gauche) Ignazio Marino.(…). Voici le passage incriminé: "Je crois que la famille doit être défendue parce que c'est vraiment ce qui soutient la société de manière stable et permanente, et pour le rôle fondamental qu'elle exerce dans l'éducation des enfants. Toutefois, il n'est pas mauvais qu'à la place de rapports homosexuels occasionnels, deux personnes aient une certaine stabilité et, par conséquent, en ce sens, l'Etat pourrait aussi les favoriser" (…)

Le cardinal Martini écrit précisément que l'Etat doit aider les homosexuels à stabiliser leur relation. Il théorise une page inédite du catéchisme catholique, en soutenant que - touts comptes faits - plutôt que d'avoir des relations occasionnelles et superficielles, les personnes homosexuelles s'engagent de manière sérieuse et prolongée, grâce à une institution mise en place par l'Etat. C'est plus clair comme cela.

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a publié non pas un, mais deux documents pour enseigner le contraire, et dire qu'un politicien, a fortiori catholique, ne peut pas soutenir une proposition de loi qui prévoit la reconnaissance des unions homosexuelles. Ergo: Martini et l'Eglise enseignent des choses différentes. (…). Et c'est là que s'insère la grave erreur de fonctionnement du monde catholique officiel: faite de silences gênés, de défenses douloureuses dans une tentative impossible d'homogénéiser ce qui a été dit par le cardinal et ce qui est enseigné par l'Eglise durant toutes ces années (…). Si un pasteur enseigne des choses fausses dans une matière qui ne souffre pas de discussion - et sans aucun doute, c'est le cas ici - les fidèles ont le droit d'être aidés à reconnaître l'erreur, et l'auteur de l'erreur doit être démasqué pour le bien de chaque croyant. Plus: seules les personnes de mauvaise foi ou les idiots peuvent prétendre ne pas remarquer que les sorties "aperturistes" dont le cardinal Martini [est coutumier] secouent l’'Eglise dans tous ses replis, et rendent encore plus fertile le sous-bois déjà luxuriant des petites et grandes hérésies paroissiales.
Désormais, les prêtres et les catéchistes, les religieuses et les théologiens qui veulent être "possibilistes" sur les unions entre personnes du même sexe ont l'appui des paroles d'autorité du "bibliste Martini"; et ils offriront le livre écrit à quatre mains avec Marino aux conseils de paroisse, "car alors au moins, ils se feront une idée et auront droit à la provocation". Et ils inviteront le médecin-Marino ("qui est catholique, entendons-nous") à tenir quelque belle conférence avec Enzo Bianchi. (ndlr prieur de la communauté interconfessionnelle de Bose en Italie). Sans exagération et sans animosité, nous disons nous, catholiques de Voghera: Rome, nous avons un problème. Faites vite, aidez-nous »  L’article complet ici : Quand un cardinal est en désaccord avec l'Eglise

En 2002, atteint par l’âge de la retraite,  Martini s’était, selon ses dires, «  retiré à Jérusalem pour prier et se consacrer à ses études bibliques ». Mais lors du conclave de 2005, à 78 ans, il était toujours cardinal électeur et éligible au souverain pontificat : les progressistes avaient espéré qu’il succède à Jean-Paul II, alors qu’il souffrait déjà de la maladie de Parkinson, celle-là même qui avait emporté le pape Wojtyla. En 2008, Martini quitte la Terre Sainte et rentre en Italie : sa maladie, qui s’est aggravée, se conjugue néanmoins toujours avec une logorhée contestataire portée par tous les anciens combattants inspirés par l’esprit du concile.

Les Jésuites utilisent, paraît-il, une très belle expression pour indiquer le rôle de ceux qui sont à la retraite : "ils prient pour la Compagnie". Le P. Scalèse, un peu cruel, conclut en commentaire d’une précédente sortie de Martini sur des sujets de société : « A plus forte raison, un Cardinal jésuite devrait, selon moi, faire vraiment cela : prier pour l'Église et pour ses Ordres religieux, plutôt que d'aller chercher de nouvelles chaires médiatiques pour y pontifier »

Commentaires

  • Bonjour,
    …. J'irais acheter le livre chez "Le Paoline" prêt du Dom de Milan e le lirais en entier.
    D’autres personnes m’ont demandé de leur apporter une copie après Pâques.
    En elle-même cette suggestion du cardinal Carlo Maria Martini comme je peux la lire ici – hors contexte - me surprends positivement.
    Personnellement je pense que nous serons encore et encore bien surpris à propos des idées et des écrits de ce Grand Monsieur prophète pour son temps.
    En tant qu'évêque, chrétien et citoyen il est bien encré dans le monde d'aujourd'hui et aussi dans son Eglise qu’il aime beaucoup et pour laquelle il souffre, prie et agit écoutant l’Esprit Saint, avec son bon sens de pasteur et toutes ses connaissances.
    J’ai lu un de ses dernier livre « IL VESCOVO » ed. Rosemberg&Sellier qui sortira aussi en français bientôt. Cette lecture – la version italienne est un petit livre qui peux se mettre en poche – transmets des grands contenus très profonds et la conclusion exprime un approche « nouveau » que le cardinal Carlo Maria Martini suggère aux évêques qui voudraient et pourraient s’inspirer de ses paroles et de son vécu.

  • Mais êtes-vous à ce point enivrée de Martini que pour lui accorder quelque majuscule et vous pâmer devant cet épiscope dont la parole est contraire à ce que veut l'Eglise !

    "Ses paroles" le prouvent, quant à "son vécu" il pourrait paraître sujet à caution...

    Si vous n'êtes pas d'accord avec mon propos expliquez-moi comment des homosexuels, dont le péché est condamné gravement par l'Eglise, sont aptes à inculquer une quelconque forma mentis autre que celle de leurs déviations à des enfants dont l'éducation est aujourd'hui livrée aux fantaisies diaboliques de l'erreur !

    Pour en revenir à ce cardinal, "bien encré"... dans un monde pourri, sorti de l'Eglise Catholique Romaine et faux pasteur parce que de toute évidence il n'est pas inspiré par le Saint-Esprit, accordons-lui l'excuse d'être peut-être atteint de la maladie d'Aloys Alzheimer et de d'oublier les enseignements reçus qui devraient faire de lui un vrai "pasteur" !

  • Et dire que ce brave homme était pressenti pour succéder à JP II!

    Par la presse subventionnée, bien entendu. Celle-là même qui excluait d'avance un certain... Joseph Ratzinger!!!

  • Comment ce "docteur en Israël" peut-il confondre miséricorde et complicité ? Favoriser les structures de péché revient à dédouaner le mal en lui donnant les apparences du bien. Appeler le mal bien cela porte un nom : le péché contre l'Esprit, le seul qui, selon l'Ecriture, soit irrémissible. Il faut espérer que son auteur ne le commette pas en toute conscience...

  • Comme je l'ai déjà écrit sur ce site: dans les temps il y avait l'Inquisition pour ce genre de déviation doctrinale !

  • @ gisbald

    L'inquisition est un terme juridique qui en soi n'a rien de provocateur, ni de choquant. Inquirere signifie rechercher, en l'occurrence les infractions. Notre procédure pénale étatique est, aujourd'hui encore, largement inquisitoire (contrairement, sauf erreur, au droit anglo-saxon). Certes, de nos jours les peines ne sont plus celles qui prévalaient autrefois (autres temps, autres moeurs) mais le principe n'a pas changé. Il en allait de même dans l'ordre de la justice ecclésiastique (dont les peines sont d'une autre nature). Ainsi, jusqu'au concile Vatican II, la sacrée congrégation pour la Doctrine de la Foi s'est appelée "Saint-Office de l'Inquisition Romaine". Il serait intéressant qu'un canoniste informé nous précise ce qu'il en est exactement aujourd'hui des procédures pénales dans le code de droit canonique postconciliaire.

  • Bonjour,
    comme annoncé j'ai acheté en Italie et lu le livre "Credere e Conoscere" dans la langue originale paru chez EINAUDI.
    Co-auteurs: le Card. Carlo Maria Martini et le Sénateur Ignazio Marino (qui est entre autre chirurgien). Un dialogue très riche de contenus et fait avec l'attitude juste d'écoute et de recherche. Foi et Science en chemin pour « un plus » de Vérité et Bonheur à profit de l'Homme unifié.
    J'ai eu bon à le lire et j'en ai tiré des enseignements.
    Je souhaite à chacune des personnes qui ont réagit, à différents titres, de le lire bientôt dans son entièreté - c'est très important pour une bonne compréhension - dans sa langue maternelle. Vous en tirerez, je pense, des réponses à vos questionnements.

  • Un précision importante: le Card. Martini est atteints de la maladie de Parkinson et pas d'Alzheimer comme il a été écrit dans ces commentaires. Merci d'en tenir compte!

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