Comme nous l’avons déjà signalé, dans son homélie du Jeudi-Saint, Benoît XVI a délivré un message on ne peut plus clair aux prêtres rebelles d’Autriche et autres lieux:
"Récemment, un groupe de prêtres dans un pays européen a publié un appel à la désobéissance, donnant en même temps aussi des exemples concrets sur le comment peut s’exprimer cette désobéissance, qui devrait ignorer même des décisions définitives du Magistère – par exemple sur la question de l’Ordination des femmes, à propos de laquelle le bienheureux Pape Jean-Paul II a déclaré de manière irrévocable que l’Église, à cet égard, n’a reçu aucune autorisation de la part du Seigneur. [...]. Nous voulons croire les auteurs de cet appel, quand ils affirment être mus par la sollicitude pour l’Église [...]. Mais la désobéissance est-elle vraiment un chemin ? Peut-on percevoir en cela quelque chose de la configuration au Christ, qui est la condition nécessaire de tout vrai renouvellement, ou non pas plutôt seulement l’élan désespéré pour faire quelque chose, pour transformer l’Église selon nos désirs et nos idées?"
Sur son site, “La Vie” commente:
” Au-delà du message adressé au père Helmut Schüller et à ses amis, on ne peut pas s'empêcher de remarquer que le "recadrage" des prêtres réformistes s'est fait par la voix du pape, et non par celle du cardinal Schönborn, étrangement en retrait depuis l'irruption de l'Appel. Le 23 janvier dernier, une réunion s'est tenue dans la discrétion à Rome en présence du cardinal et de plusieurs autres évêques autrichiens; durant cette réunion, la position de Schönborn, qui était de ne pas sévir afin d'éviter un schisme, a été âprement discutée.
“ Ce n'est pas la première fois que Schönborn est au centre de la controverse. En 2010, il se fait recadrer par trois fois par le Vatican: une première fois en tout début d'année, lorsque son "voyage privé" sur le lieu controversé des apparitions de Medjugorje est apparu aux partisans de la réalité des apparitions comme une caution, alors même qu'une commission nommée par Benoît XVI travaille dans la plus grande discrétion sur le sujet. Quelques jours après ce coup d'éclat, le pape avait reçu le cardinal Schönborn en audience privée pour lui demander davantage de discrétion.
” Nouvelle affaire deux mois plus tard à peine: en pleine tourmente de l'Eglise autrichienne dans la crise des abus sexuels, le cardinal Schönborn appelle l'Eglise à se pencher sur la question du célibat comme une des pistes pouvant faire cesser les affaires de pédophilie. Nouvelle déclaration, nouveau barnum médiatique. Enfin, toujours à propos de cette crise, le cardinal-archevêque de Vienne met en cause deux mois plus tard le cardinal Sodano, ancien secrétaire d'Etat du Saint-Siège, d'avoir personnellement couvert certains abus. Réponse cinglante du Vatican: seul le pape est habilité à critiquer un cardinal.“ La liste ne s'arrête pas là. Alors même que l'Eglise autrichienne traverse une crise majeure, que la tentation réformiste éloigne de plus en plus de catholiques de l'Eglise, la décision du cardinal de confirmer à son poste un conseiller paroissial ouvertement homosexuel en a agacé plus d'un à Rome. Présenté comme l'élève prodige de celui qui n'était alors que le professeur Ratzinger, cité par les meilleurs vaticanistes comme un papabile sérieux, le cardinal Schönborn vient sans doute, avec cette dernière affaire, de faire une croix sur la succession de Benoît XVI.” Source ici: Le pape tacle l'Appel à la désobéissance