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Chine : quand l'irréparable se double de l'abominable...

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Sous l'intitulé "l'irréparable", nous avons récemment mis en ligne cet extrait d'un roman récent d'Eric-Emmanuel Schmitt :

"Dans la voiture qui m'amenait au Grand Hôtel de Yunhai, mon chauffeur brancha la radio. Pendant le bulletin, un officiel se félicita justement, que grâce à cette loi de l'enfant unique, 400 millions de Chinois n'étaient pas nés. La remarque m'abasourdit : comment pouvait-on se réjouir de 400 millions de fantômes? Autrement dit, 400 millions d'absents... Pourquoi investir sur le néant plutôt que sur l'être? Parmi ces foules de Chinois non venus au monde se trouvaient sans doute des gens intelligents, des gens superbes, des gens désirés, des gens courageux, et puis le nouveau Mozart, le prochain Einstein, le futur Pasteur, ceux dont le génie aurait changé l'humanité entière... Non ici, à part Madame Ming (l'héroïne du roman), cela ne choquait personne : craignant la surpopulation et son corollaire la famine, le gouvernement, les membres du Planning familial exultaient qu'il n'y ait rien... 400 millions de fois rien..."

Eric-Emmanuel SCHMITT, Les dix enfants que Madame Ming n'a jamais eus, Paris, Albin Michel, 2012, p. 66.

L'actualité vient apporter à cette réalité une illustration dramatique (Michel Lagase sur le site de la RTBF) :

(...) Le dernier exemple en date : une  photo qui circule sur l'internet chinois. Une photo choquante. Elle montre une mère sur un lit. A ses côtés, gît un fœtus ensanglanté. Elle vient de subir un avortement forcé. Le bébé avait 7 mois.

Cette photo provoque un véritable tollé. Et pour deux raisons.

Les  internautes chinois dénoncent un avortement forcé et qui plus est à 7 mois. La loi chinoise l'autorise jusqu'à 6 mois.

Selon les autorités, la mère était consentante. Le mari dément. Ils ont été obligés car ils n'arrivaient pas à payer l'amende de 4880 euros. Une amende due  pour infraction à la loi sur l'enfant unique.

Un avortement dans une clinique officielle coûte 60 euros. Près de 13 millions d'avortement sont pratiqués chaque année en Chine. Officiellement. (...)

Voir également : http://www.lefigaro.fr/international

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