Si l'on en croit Christian Laporte, le landerneau de la cité universitaire est en émoi parce que la communauté de l'Emmanuel serait invitée à y prendre la relève des prêtres qui quitteront bientôt la paroisse universitaire. L'occasion pour le chroniqueur religieux de la Libre de relayer l'inquiétude de ses amis dont on aura vite compris quelles sont les priorités :
"...des fidèles actifs de la paroisse sont inquiets et le font savoir. "La communauté de Louvain-la-Neuve est plus qu’un quarteron de têtes grises qu’il faudrait remplacer par une communauté charismatique pour la relancer, explique l’un d’eux. Il faudra s’assurer que les femmes puissent continuer à distribuer le pain et le vin (eucharistiques, peut-on supposer) et rétablir une communication avec l’ensemble des habitants non pratiquants. L’acolytat devrait être ouvert aux filles. Les chrétiens doivent être plus visibles dans la ville non dans l’événementiel émotionnel mais dans le diaconat chrétien authentique comme avec le groupe "Helder Camara", les mouvements de jeunesse et "Un toit un cœur" qui s’occupe des SDF. Bref, il ne faut pas que la communauté actuelle se disperse pour être remplacée par des charismatiques venus d’ailleurs pour appuyer "leur clergé" en ne s’appuyant que sur la spécificité de leur spiritualité, ce qui serait en contradiction avec la spécificité d’une paroisse qui comme LLN est ouverte à la diversité des spiritualités..."
Pourtant, il nous semble que cette perspective devrait réjouir la communauté chrétienne de Louvain-la-Neuve. Il suffit de voir ce qui se passe à Salzinnes où l'Emmanuel a pris en charge la paroisse Sainte-Julienne. Selon l'Avenir, dire que "Sainte-Julienne à Salzinnes est une des paroisses les plus dynamiques, sinon la plus dynamique de la région namuroise, relève à tout le moins de l'euphémisme."
Ajout le 21 mai : Le sieur Laporte remet le couvert et en fait un foin invraisemblable : "Louvain-la-fronde... ecclésiale", rapportant les réactions de paroissiens qui ont voulu faire part de leur mécontentement ce dimanche en "interpellant l'archevêque Léonard" (sic!) pour lui demander des comptes. L'attitude de ces gens réputés "très ouverts" et "dans la ligne de Vatican II" est décidément très surprenante et manifeste une intolérance crasse peu compatible avec la charité évangélique.
Commentaires
Il est des gens qui conduiraient des montagnes à se battre entre elles. Tout n'est qu'oppositions dans cet article. Oppositions et stimulation de peurs. Après tout, que peut-on encore redouter qu'un quarteron de têtes grises qu'on suppose - de la plume de l'auteur - inoffensives ?
"Il faudra s’assurer que les femmes puissent continuer à distribuer le pain et le vin". Et qui va s'assurer de cette pratique ? Le journaliste patenté ès matières religieuses ? Ses amis ? Peut-être va-t-il créer un comité de vigilance ? L'expression "le pain et le vin" lui est sans doute très chère.. Il serait particulièrement instructif de poursuivre sur cette conception, sans doute très proche d'une autre famille chrétienne qui, pour mériter tout notre respect, n'en est pourtant pas catholique.
Quant au combat de l'acolytat des filles.. Quel sens donner à l'acolytat ? Combien de vocations sont nées de ce service de garçons, près de l'autel ? Comme quoi les vieilles rengaines de l'égalitarisme peuvent cacher bien d'autres vues. Ce sont du reste toujours les mêmes. Le F. L. a beau agiter la peur irrationnelle d'un repli identitaire, qui plus est hostile ou indifférent au sort des pauvres... La communauté de LLN fera l'expérience de l'Emmanuel et chacun se fera une idée, puisqu'il faut bien penser à ce qui doit faire suite à un quarteron de têtes grises.
C'est bizarre tout de même comme notre époque regorge d'expériences en tous genres... mais lorsqu'il s'agit de certains courants, modes d'expression ou de spiritualité, on sent les prurits d'urticaires remonter à la surface...
Même si je n'en fais pas partie, voyant quelle animosité ce genre de communauté déclenche là où on sait, je la considérerai toujours avec bienveillance, au point même de m'y intéresser, et de prier le Seigneur pour qu'elle serve sa gloire, pour le salut des âmes.
Je pense qu'on peut dire que la paroisse de Notre-Dame de l'Annonciation (Ixelles), confiée à la Communauté de l'Emmanuel est aussi une des plus dynamiques de la capitale. Bien que je n'assiste pas à la messe dominicale (je préfère la forme extraordinaire), les messes en semaine avec toute la révérence et la dévotion qu'on y éprouve sont une grande joie pour moi.
«Après tout, que peut-on encore redouter qu'un quarteron de têtes grises qu'on suppose - de la plume de l'auteur - inoffensives ?»
La paroisse Saint-François n’a heureusement pas attendu la venue annoncée de l’Emmanuel pour ne pas être qu’un quarteron de têtes grise. Vous pouvez venir y vérifier que les têtes blondes y sont bien nombreuses. C’est probablement aussi déjà une des paroisses les plus dynamiques du Brabant wallon.
Jean, je pense que le passage que vous avez repris dans mon commentaire est mal rédigé et ambigü. Je ne suis certainement pas du genre à stimuler les divisions dans la communauté chrétienne. La diversité dont vous parlez à propos de la Communauté de l'Emmanuel ne me surprend pas. Je la retrouve parfaitement dans d'autres communautés qui me sont - jusqu'à ce jour - plus familières. Et je confirme donc mes souhaits de bienvenue à cette maison de prière.
Quel serait (ent) le (les) bon (s) critère (s) pour juger de la vitalité d'une paroisse ?
- La couleur (moyenne ?) des cheveux des fidèles ?
Une bonne proportion de jeunes c'est une promesse d'avenir. Mais dans les années cinquante, soixante, cette proportion était bonne. Les promesses aussi. On a vu la suite.
- Le dynamisme d'une paroisse... De quel dynamisme s'agit-il ? La quantité et la diversité des animations ? Quelles animations ?
S'il existait un instrument idéal pour mesurer le tonus réel de la foi et des oeuvres dans une communauté, ça se saurait. Mais...
On dirait que, de nos jours, on néglige beaucoup la capacité collective de désigner l' (les) adversaire (s). Car, le monde étant ce qu'il est. il ne manque pas de groupes organisés dans le but nous nuire. Et nous fermons les yeux comme si ça n'existait pas.
Comme si notre force n'était plus une vertu mais une tare à l'usage des imbéciles. Comme si, pour être "doux et humbles de coeur", il nous fallait aussi être mous de l'âme et du cerveau.
Si, parmi nous, nos adversaires ne sont même plus reconnus et désignés comme tels, en réalité, nous jouons à la grande coquette séduisante... Voyez, s'il vous plaît, comme nous sommes gentils, ouverts, accommodants.
Nous jouons ainsi aux candidats martyrs, mais au nom de ceux qui nous suivront. Pas sûr qu'ils nous en remercient.
J'ai vu que vous évoquiez la paroisse Ste Julienne (Salzinnes) à propos de l'implantation éventuelle de la Communauté de l'Emmanuel à Louvain La Neuve. Je tiens à préciser, pour ceux qui craignent cette arrivée, que depuis des années, des femmes distribuent la communion et que parmi les soixante ( oui, vous avez bien lu) enfants de chœur, il y a une majorité de filles. Quant aux prêtres, ils n'attendent pas le "client", repliés sur leurs fidèles. Ils parcourent tout le territoire du quartier à la rencontre des gens et organisent sans cesse des activités spécifiques auxquelles ils invitent les jeunes et les moins jeunes, peu importe leur philosophie. Ça va de la pause café pour les aînés avec un petit concert parfois au match de foot avec des adolescents, du barbecue géant en été à un Noël pour les démunis, du ciné-club à l'excursion,etc., etc.
C'est loin d'être une secte sexiste repliée sur elle même qui tenterait d'embrigader ceux qui s'approchent. Évidemment, ils aiment les évêques, le pape, ils croient en la présence réelle, à l'importance du sacrement de réconciliation, ils accompagnent les fiancés dans une longue préparation au mariage, ils veillent au ressourcement des couples (y compris les non-mariés), ils ont instauré l'adoration perpétuelle, ils ne soutiennent ni la théorie du gender, ni le mariage homosexuel (il y a des homosexuels dans l'assemblée), etc..
Si les catholiques de LLN ne veulent pas vivre ça, qu'ils aillent au temple (c'est mieux que le diable).
Les chiens aboient, la caravane passe. Pierre Hannosset, l'un des deux prêtres quittant la paroisse universitaire de Louvain-la-Neuve, vient d'être nommé curé à Embourg-Chaudfontaine, en remplacement de l'abbé Emile Piront.