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Vingt-cinq martyrs de la furie anticatholique au Mexique

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Fêtés aujourd'hui : le P. Christophe Magallanes (1869-1927) et ses 24 compagnons, prêtres et laïcs, martyrs du Mexique; le P. Christophe a été béatifié en 1992.

Au Mexique, dès 1913, un décret ordonne la fermeture des églises et l'arrestation des prêtres. On interdit de dire "adios" ou "Si Dieu le veut" ("si Dios quiere"), de sonner les cloches, d'apprendre à prier aux enfants; on détruit les églises, expulse les congrégations religieuses, on met hors-la-loi les organisations professionnelles non gouvernementales, l'enregistrement des prêtres est rendu obligatoire. En 1924-1928, le général Plutarco Elias Calles, qui a juré de détruire la foi chrétienne, mène une politique anticléricale et provoque le soulèvement des "Cristeros" qui résistent (1926-1929). Ils affrontent les régiments du pouvoir, qui entrent à cheval dans les églises, profanent le Saint-Sacrement, et se déchaînent. Vingt-deux des martyrs dont on fait mémoire aujourd'hui étaient des prêtres diocésains, comme Christophe Magallanes, et trois d'entre eux étaient des jeunes de l'action catholique. L'un d'eux, Manuel Morales, âgé de 28 ans, était marié et père de trois petits enfants. Avant d'être fusillé, il s'exclama: "Je meurs, mais Dieu ne meurt pas, il aura soin de ma femme et de mes enfants". (source)

Sur abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/, on approfondit le contexte historique :

Après le régime autoritaire du général Porfirio Diaz (1876-1911) le Mexique entre dans une période d’instabilité politique, et même de guerre civile (1914-1917), marquée par un caractère anticlérical prononcé jusqu’à la veille de la 2e guerre mondiale. Ainsi dès 1913, un décret ordonne la fermeture des églises et l'arrestation des prêtres. On interdit de dire "adios" ou "Si Dieu le veut" ("si Dios quiere"), de sonner les cloches, d'apprendre à prier aux enfants; on détruit les églises, expulse les congrégations religieuses, on met hors-la-loi les organisations professionnelles non gouvernementales, l'enregistrement des prêtres est rendu obligatoire. En visite au Vatican en 1915, l’archevêque de Guadalajara dit à Benoît XV : « Nous payons les fautes de nos pères – Les cruautés des conquistadores ? demande le pape. Et l’évêque de répondre : Moins ces cruautés que l’erreur d’avoir écarté les indigènes du sacerdoce ». On sait que les ‘Indios’ étaient déconsidérés. Quant au clergé alors en place, il n’est pas toujours à la hauteur. On lui reproche souvent d’être intéressé et dissolu. (Graham Green, dans son roman “La Puissance et la gloire”, dresse le portrait saisissant d’un prêtre à la fois trop humain et plein de foi.) En 1917, une Constitution anticléricale est votée. Elle est d’abord appliquée avec un certain pragmatisme par le général ‘indios’ Obregon, un anticlérical qui agit cependant avec prudence dans les régions où la foi est plus vive.

Par contre, avec l’arrivée au pouvoir du général Plutarco Elias Calles en 1924, cette Constitution est appliquée strictement, et des décrets d’application sont promulgués; on a appelé le tout “les lois Calles”. La persécution devient plus violente. Pour Calles, le catholicisme est incompatible avec l’État. Un catholique ne peut être un bon citoyen puisque sa loyauté première est à Rome. Il faut remarquer qu’à partir de 1917, la “Révolution mexicaine” s’inspire de plus en plus de la révolution bolchevique. Le général Calles jure de détruire la foi chrétienne. Alors, un mouvement spontané de résistance naît dans le peuple. L’Église ne s’en mêle pas, même si quelques prêtres s’y engagent, pas toujours de façon heureuse d’ailleurs. Le peuple autochtone des Indios montre par là que sa religion n’est pas toujours aussi superstitieuse et syncrétique qu’on le dit. Le soulèvement, formé essentiellement de paysans, concerne surtout la région du Centre-Ouest (Jalisco). “Ils s’avancent comme en pèlerinage”, mais sont accueillis par l’armée à coups de fusils et de mitrailleuses, et dispersés sans peine. A plusieurs reprises, ils sont battus en terrain découvert et le gouvernement ne s’inquiète pas, au contraire. Mais, à chaque fois ils se replient dans les montagnes et font de la "guerrilla". Ceux qui sont faits prisonniers sont exécutés par la troupe et ils meurent en criant : "Vive le Christ-Roi!" On les appelle "Cristeros" par dérision, mais ensuite, ils revendiquent ce nom. Parmi eux, il y a des prêtres, non engagés dans le mouvement armé, mais continuant à se prodiguer pacifiquement au soin des âmes. Certains seront béatifiés. Ce mouvement de résistance, “le movimento cristero”, dure de 1926 à 1929. L’État comprend qu’il n’en viendra pas à bout. Quant à Pie XI, dès le début, il a condamné cette persécution, notamment avec l’encyclique “Iniquitates afflictusque” (1926). Mais pour sauver un minimum de liberté à l’Église, il est prêt, selon sa boutade, à “traiter avec le diable en personne”. Finalement, on aboutit aux accords (‘arreglia’) du 21 juin 1929. Les cloches sonnent à nouveau. Mais les cristeros se sentent oubliés. Les accords ont été traités sans eux. D’ailleurs, les lois anticléricales ne sont pas abrogées, mais leur application est seulement suspendue ; c’est un modus vivendi. Et de plus, la persécution reprend. Beaucoup de cristeros, qui ont rendu loyalement leurs armes par obéissance au Pape, sont alors assassinés. Pie XI proteste contre cette violation des accords par l’encyclique “Acerbo nimis” en 1932, mais il cherche à éviter la rupture avec le gouvernement. Quant à la "guerrilla", elle reprend (1932-1938) mais affaiblie, car l’épiscopat mène une politique d’apaisement et excommunie les catholiques qui reprennent le maquis. Rome et l’épiscopat voient sans doute sur le long terme, mais sur le coup, les cristeros, ne comprennent pas. Pourtant, ils se soumettent. A la veille de la guerre de 1939, une évolution se dessine ; des équipes beaucoup moins teintées de marxisme arrivent au pouvoir et les lois religieuses reçoivent une application plus souple. L’Église mexicaine se réorganise.

Les pauvres cristeros resteront longtemps oubliés, officiellement, même par la hiérarchie catholique. La béatification de 1992 est venue les remettre en lumière. Beaucoup mouraient en criant aussi « Vive le Pape ! » et « Vive Notre-Dame de Guadalupe ! » Aussi, lors de leur canonisation qui a suivi en l’an 2000, Jean-Paul II a-t-il pu déclarer: "Le peuple mexicain s'est toujours distingué par son grand amour pour Dieu, la Vierge, l'Église et le Pape." Le pape Benoît XVI procède à la béatification d’un nouveau groupe en 2005. Ainsi les cristeros entrent-ils glorieusement dans l’histoire de l’Église, et l’histoire tout court !

Liste des 25 martyrs canonisés le 21 mai 2000 (source)

(Le Martyrologe Romain commémore chacun à la date anniversaire du martyre)

Prêtres : Cristobal Magallanes Jara, Agustin Caloca Cortes, Roman Adame Rosales, Rodrigo Aguilar Aleman, Julio Alvarez Mendoza, Luis Batis Sainz, Mateo Correa Magallanes, Atilano Cruz Alvarado, Miguel De La Mora, Pedro Esqueda Ramirez, Margarito Flores Garcia, Jose Isabel Flores Varela, David Galvan Bermudez, Pedro de Jesus Maldonado Lucero, Jesus Mendez Montoya, Justino Orona Madrigal, Jose Maria Robles Hurtado, Toribio Romo Gonzalez, Jenaro Sanchez Delgadillo, Sabas Reyes Salazar, David Uribe Velasco, Tranquilino Ubiarco Robles.

Laïcs : Salvador Lara Puente, Manuel Morales, David Roldan Lara.

Pour un approfondissement :

>>> 25 martyrs du Mexique (1915 - 1937)

Commentaires

  • La furie anticléricale qui a ravagé le monde aux 19è et 20è siècles, provient d'abord des appels à la haine contre l'Église, propagés un peu partout par Voltaire. Et aussi du fait que les génocides et iconoclasmes anti catholiques, qui s'en sont suivis en France puis en Europe, dans les années 1790 et suivantes, n'ont jamais été vraiment condamnés.

    Les seuls bénéficiaires de ces massacres et pillages, les francs maçons, sont toujours au pouvoir dans la plupart des pays occidentaux. Ils ne vont évidemment pas condamner les actions qui ont permis à leurs ancêtres de s'enrichir et de conquérir le pouvoir.

    Et leur désir voltairien d'éradication de la foi catholique est toujours bien présent. On le voit et on le ressent particulièrement en Belgique, un des pays les plus maçonniques du monde. Et où l'Église catholique est toujours sous la coupe de l'État, dans le statut où l'avait ravalée le franc maçon Napoléon.

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