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Un diocèse sinistré qui ressemble à tant d'autres, malheureusement

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Le Point publie un état des lieux du diocèse de Moulins qui révèle l'ampleur de l'effondrement spirituel qui a frappé l'Europe occidentale au cours de ces dernières décennies :

Catholiques de l'Allier : l'opération vérité qui fait mal !

Un audit inédit dévoile l'ampleur de la désaffection pour l'Église. L'évêque du diocèse en appelle à un "renouveau radical". Cinq cent mille euros de déficit en 2015, diminution des fidèles de 40 à 50 % dans les 15 ans à venir et seulement 2,2 % de la population qui fréquente l'Église... Ce n'est pas un scénario catastrophe, mais bien la réalité ordinaire du diocèse de Moulins (Allier), qui vient de révéler les résultats alarmants d'une enquête exceptionnelle réalisée les 1er et 2 octobre 2011, lors des 92 messes du diocèse.

Derrière cette démarche unique en France (seul le diocèse de Cambrai a également réclamé un audit, mais selon des modalités différentes), la volonté d'un homme : Mgr Pascal Roland, évêque de Moulins, confronté quotidiennement à la désaffection des églises de son territoire et à des problèmes financiers. "Il y avait des choses dont on avait l'intuition, précise-t-il. Nous ne bouclons plus notre exercice depuis déjà plusieurs années. Et ce qui se passe chez nous est à l'image de ce qui se passe dans le reste du département. Le renouvellement de l'Église vit une rupture dans la transmission. C'est un défi qui interpelle !"

"Mis face à notre réalité"

Selon les résultats de cette enquête, 71 % des fidèles sont des femmes, 60 % ont plus de 60 ans et l'absence d'ordination des prêtres devrait conduire à une chute vertigineuse de leur nombre dans les années à venir (ils ne seraient bientôt plus qu'une quinzaine seulement à officier). "Nous sommes mis face à notre réalité", poursuit le porte-parole du diocèse, le prêtre Michel Saint-Gérand, chargé de la communication du diocèse. "Nous avons des capacités à nous redresser, notamment en fonctionnant autrement. Il faut aussi retourner au contact des populations."

Ainsi, dans les quartiers de Montluçon, le diocèse a déjà mis en place des "éveilleurs et animateurs de quartiers populaires". Un titre donné à des "catholiques pratiquants de base", chargés de prêcher la bonne parole et de reconquérir les fidèles égarés en leur proposant des cours d'alphabétisation, des animations de quartier et une prise en charge des jeunes par les JOC.

À la suite de cette consultation, l'évêque de Moulins a également demandé à une équipe prospective d'"étudier toute sorte d'hypothèses" et de "faire des propositions". Elle devra remettre ses conclusions en juillet. Celles-ci seront suivies d'un débat au sein du diocèse "qui permettra de dégager des pistes de travail" sur du long terme. "C'est une bouffée d'air frais, sourit le délégué épiscopal. On sait qu'on ne reviendra jamais en arrière."

Le tableau est inquiétant et on peut se demander si les remèdes envisagés sont à la hauteur de la situation particulièrement grave au niveau de la transmission. Situation qui résulte sans doute des "tendances lourdes" du climat culturel dans lequel nous vivons, tellement allergique aux valeurs chrétiennes. L'effondrement de la famille, premier lieu de transmission, est à prendre prioritairement en considération. La crise de la foi est d'abord le résultat de la crise de la famille qui est en perte de cohésion et de consistance. Ensuite, on peut se demander si les écoles et les mouvements de jeunesse participent encore à la transmission de la foi.

Ne conviendrait-il pas également de remettre en cause certaines orientations pastorales qui ont accompagné ce désastre, même si on ne peut leur en imputer la seule responsabilité? L'expérience du Père Zanotti-Sorkine à Marseille ou celle des paroisses animées par l'Emmanuel laissent à penser que ce déclin n'est pas irréversible.

Mais, ce dont l'Eglise a sans doute le plus besoin, c'est de témoins authentiques qui rayonnent leur foi, prêts à faire retentir ce cri que François poussait en un autre temps de crise : "L'amour n'est pas aimé".

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