On apprend que Belges et Marocains "sont en phase culturellement". Cela veut dire notamment que les fonds publics vont financer une soixantaine de prestations en Belgique par des artistes marocains, sans qu'il y ait réciprocité au Maroc, bien sûr. Il s'agit notamment de répercuter l'ouverture multiculturelle qui se produirait au Maroc. Fantasmes, réalités ou calculs politiciens?
En tout cas, (Matinale de La Vie), cette ouverture ne se confirme pas dans le domaine religieux ainsi qu'en atteste cette "interview à l'agence catholique suisse APIC, (accordée par) l'archevêque de Tanger, Mgr Santiago Agrelo Martinez, (où il) regrette la dureté des lois anti-prosélytisme du royaume chérifien. "Je les considère comme injustes, car elles nous empêchent de manifester concrètement et publiquement ce à quoi nous croyons. Au Maroc, le paradoxe que nous vivons, en tant que chrétiens, dans notre relation avec le monde musulman, c’est que nous portons l’Evangile de la liberté, de la lumière et de la grâce à des personnes que, légalement, nous n’avons pas le droit d’évangéliser". Cette interview a créé la controverse au Maroc, où elle a été reprise par le quotidien emarrakech.info. Mais, peut-être, nos politiciens belges auront-ils à coeur de dénoncer cette entorse au "multiculturalisme"...
Commentaires
C'est exact, le Maroc est le pays musulman le plus intégriste de l'Afrique du Nord. Sa Constitution interdit à un Marocain de devenir chrétien, ou à un chrétien d'obtenir la nationalité marocaine. Il est donc 'logique', selon une Constitution aussi sectaire et intolérante, que le prosélytisme chrétien soit aussi interdit.
Dans les autres pays musulmans de la région, les chrétiens ne sont pas strictement interdits. Ils sont tolérés, n'ont pas les mêmes droits, et sont plus ou moins persécutés, mais ils ont quand même le droit d'exister. Il est cependant évident que les persécutions anti chrétiennes sont moins visibles ou médiatisées au Maroc que dans ces pays, puisque les chrétiens y sont interdits. C'est aussi simple que ça.
Comment la Belgique peut-elle collaborer ainsi avec un pays aussi intégriste que le Maroc, sans essayer au moins d'obtenir un assouplissement de ses lois ? C'est pire que l'apartheid en Afrique du Sud. Quel intérêt a la Belgique à faire ainsi les yeux doux au Maroc, et même à nous faire payer pour la promotion de ce pays qui ne nous tolère pas ?
« M. Mohamed Amine Sbihi a confirmé que "le processus démocratique en cours dans son pays s'accompagnait d'une effervescence culturelle". "Le monde bouge tant du point culturel qu'institutionnel. La nouvelle constitution établit de manière ferme la diversité culturelle." »
Et pourtant le monde est strictement figé au Maroc, du point de vue diversité religieuse et liberté religieuse. C'est une fausse diversité dont il nous parle. Les artistes marocains ne sont pas libres, ils sont conditionnés par une Constitution musulmane très stricte, qui n'autorise aucune liberté religieuse. Ce pays est complètement et ouvertement en désaccord avec les droits de l'homme. La Belgique n'a pas à encourager cet état de fait.
Mais bon, cette Communauté Wallonie-Bruxelles finance aussi avec nos sous le régime dictatorial cubain, tout autant dédaigneux des droits de l'homme que le Maroc. Il faudrait alors que cette Communauté nous explique un jour quelle est sa propre approche du respect des droits de l'homme. Elle va bientôt financer des artistes nord-coréens que cela ne nous étonnerait même plus.