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L’anarchie continue dans l’Est du Congo : l’Eglise a lancé un appel

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imagesCAIWGOYQ.jpgLe Congo n’en finit pas de subir les conséquences des conditions dans lesquelles la Belgique lui a jeté son indépendance à la figure, voici un demi-siècle. Tout s’enchaîne, depuis les « petites convulsions » dont le Premier Ministre Gaston Eyskens parlait en juillet 1960. Le blogueur PBL Vox décrivait hier la dernière péripétie en cours (extraits) :

 « La République du Graben, un » État M23 » en gestation au Nord-Kivu

(…) Un » Etat-M23 » est bel et bien en gestation au Nord-Kivu exactement comme c’était le cas à l’époque avec le RCD-Ruberwa et le CNDP-Nkunda. Comme autrefois, la création d’une Républiquette est la phase qui précède celle de l’imposition d’une négociation. rdcenfants.jpg

Dans ce cas le Gouvernement négocierait non avec Paul Kagame comme souhaité mais avec son excroissance en Rdc, le M23, qui n’est plus une petite mutinerie mais qui exerce une autorité sur une partie du territoire national.

En fait foi, la mise en place d’une administration rebelle sur toutes les zones qu’ils contrôlent. Celles-ci sont du reste des secteurs jadis occupés par la même mouvance rebelle mais sous la tunique du CNDP-Nkunda.

C’est le même parcours, avec la même administration, celle qui y perçoit les mêmes taxes sur des points d’entrée qui sont parmi les plus juteux de la République. Par exemple un poste frontière comme Bunangana concentre à lui seul 70% des recettes en devises de l’ex-Ofida qui est le point de passage principal pour le fret venant de l’océan indien.

Ces millions de dollars vont désormais dans l’escarcelle du M23 et lui permettent d’autonomiser son action en donnant l’impression de ne pas être nourri par Kigali. En gros, ces recettes permettent au M23 de ne pas mendier à Kigali pour payer ses soldats (…).

Par ailleurs, le statu quo actuel profite aux rebelles dans la mesure où il conforte leurs positions en prévision de la création de son » Etat « . Le M23 a intérêt à ce que cette situation perdure. A Kigali justement les stratèges de Kagame usent de stratagèmes pour gagner du temps.

On en veut pour preuve la création de la force neutre dont tout le monde sait qu’elle ne sera jamais mise sur pied. Car, le Rwanda et l’Ouganda n’en veulent pas.

Un exemple parfait d’une manœuvre dilatoire est la réunion des experts militaires des pays de la Conférence internationale sur les grands lacs qui se réunissent à Goma pour réfléchir sur la constitution de la force neutre avant la réunion des ministres de la Défense et le Sommet des chefs d’Etat à convoquer dans les 30 jours.

Alors question : que peuvent bien faire les experts militaires de la CIRGL là où les chefs d’Etat qui ont la décision n’ont pas accordé leurs violons ? A moins d’être vraiment naïf pour croire à un miracle qui viendrait de cette rencontre qui n’aurait de sens que si les chefs d’Etat avaient déjà balisé des pistes pour la création de la force. Ce qui n’était pas le cas.

Sauf à être taxé de magicien, cette réunion de Goma peut se mettre à l’œuvre, mais ses conclusions devraient encore être entérinées dans un mois par les chefs d’Etat qui ne donnent pas encore des signes de balayer les divergences de Kampala (...)

L’unique moyen d’enrayer cette menace est de voir tous les Congolais se mobiliser comme un seul homme pour mourir pour la défense de la nation. Un appel à la mobilisation générale tel que lancé par Joseph Kabila mais qui ne semble pas bien suivi.(…)

Dans la désunion, la Rdc ne vaincra jamais le Rwanda. L’Eglise catholique est vraisemblablement arrivée à la même conviction. Raison pour laquelle elle a lancé un appel à tous contre la balkanisation.

Pour y arriver, les catholiques ont mis entre parenthèses leurs revendications en rapport avec les résultats des élections. Il y a de quoi, la nation étant en danger.

Le Gouvernement est appelé à marcher sur les traces de l’Eglise en allant vers tous dans l’intérêt des Congolais."

Ici : un » État M23 » en gestation au Nord-Kivu

L’Eglise catholique, réunie au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), s’est fermement opposée à ce qu’elle considère comme un plan de balkanisation exécuté sous plusieurs formes:

«Sur le plan économique, par la présence de réseaux d’exploitation illégale des ressources naturelles et sur le plan politique, par une intensification de la présence inacceptable des milices et des groupes armés étrangers qui tuent, violent et pillent, entraînant le déplacement forcé des populations congolaises et une occupation irrégulière de notre territoire.»

Le clergé congolais ajoute, dans un communiqué publié le 6 juillet, que l’intégrité du territoire national n’est pas négociable.

On oublie quelque chose ? Ah, oui, le Ministre belge des affaires étrangères, Didier Reynders, entamera ce dimanche 19 août une visite d’une semaine au Congo et au Rwanda, « pour écouter et non jouer les médiateurs ». Toujours les mêmes gesticulations belgicaines : rien appris, rien oublié.

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