Le Vif titre : "La Belgique a de beaux jours devant elle". Il s'agit d'une recension d'un livre intitulé "Singulière Belgique", "qui sort aujourd’hui chez Fayard, et rame à contre-courant du climat actuel, qui annonce comme inexorable la fin à plus ou moins long terme de la Belgique." Sans avoir eu le loisir de le lire, nous prenons le risque d'attirer votre attention sur cette publication qui va, semble-t-il, dans la bonne direction, à contre-sens des pronostics habituels, et ose affirmer qu'il y a un avenir pour la Belgique.
"...Un ouvrage, rédigé par 22 experts belges – francophones, néerlandophones, germanophones – et dirigé par Astrid von Busekist, professeure de sciences politiques à Paris, destiné à des lecteurs non belges mais qui en apprendra beaucoup à un large public noir-jaune-rouge, intervient 230 pages plus loin, en guise de conclusion : « Vers 1918, la Tchécoslovaquie naissante inspirait à Franz Kafka un Procès d’intention permanent, un Château de toutes les conspirations et une Métamorphose dégradante et apparemment involontaire. De nos jours, ces symboles s’appliquent à merveille à un autre Etat antinomique qui, en voie de dédoublement et rendant kafkaïenne jusqu’à sa loi fondamentale, a de plus en plus prise sur l’individu, notamment sur sa langue, donc sur sa pensée. De ce fait, cet Etat a finalement encore un bel avenir devant lui. » "
"Bref, comme indiqué en préambule, « aucun des contributeurs à cet ouvrage, malgré la critique quelquefois rude adressée à leurs compatriotes, n’envisage la scission du royaume. On pourrait y voir une simple position de raison (que faire de Bruxelles ? comment assurer l’indépendance économique des parties ?), mais l’attachement semble plus profond et l’optimisme plus raisonné. »
Un livre qui tranche, dans l’atmosphère mortifère quasiment généralisée, volontiers relayée et entretenue, selon Singulière Belgique, par les dirigeants politiques et les médias. Un livre qui affirme, en somme, que face aux innombrables forces centrifuges qui l’éliment, la Belgique résistera en tant qu’Etat en s’appuyant ses gènes centripèdes."