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Quand cinq recteurs d'université taclent l'UCL

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Cinq recteurs (ULB, ULg, UNamur, UMONS, Saint-Louis - Bruxelles) adressent une Lettre ouverte au recteur de l’UCL dans laquelle ils critiquent son attitude et son analyse des impacts du projet de réforme.

Après une carte blanche commune publiée sur le site internet du Soir le 6 décembre dernier, cinq recteurs (Didier Viviers ULB, Bernard Rentier ULg, Yves Poullet Université de Namur, Calogero Conti UMONS et Jean-Paul Lambert Université Saint-Louis - Bruxelles) prennent position collectivement sur l’avant-projet de décret « définissant le paysage de l’Enseignement Supérieur et l’organisation académique des études ». Ils le font pour la première fois et de manière exceptionnelle sous la forme d’une Lettre ouverte adressée au recteur de l’UCL, Bruno Delvaux, qui, avec quelques Hautes Ecoles du réseau catholique, mène une campagne de dénigrement contre le projet de réforme du paysage de l’enseignement supérieur.

Les cinq signataires prennent aujourd’hui très officiellement la parole et expriment avec vigueur leur désaccord vis-à-vis de ce qui leur apparaît comme « une stratégie de pure désinformation ». Les recteurs ont, en effet, pu prendre pour la première fois connaissance « en détail malgré nos fréquentes demandes d’explication et nos appels au débat » des arguments justificatifs de cette opposition dans la dernière édition du magazine de l’UCL, La Quinzaine (numéro spécial, décembre 2012, consultable en ligne http://www.uclouvain.be/430891.html).

« Offusqués par le tour qu’a pris cette campagne », « heurtés par la méthode ainsi que par le caractère infondé de ces critiques », en désaccord avec une démarche « qui nous apparaît comme une stratégie de pure désinformation » et « confinant à la malhonnêteté intellectuelle », les recteurs répondent « point par point » aux éléments repris dans La Quinzaine « afin que l’opinion puisse comprendre la portée  de chacun d’eux et leur déformation systématique ».

« Au-delà de la forme, sur le fond, poursuivent les recteurs, l’argumentation [de l’UCL] contient nombre d’assertions fausses et de procès d’intention. Il n’est donc plus possible pour nous, dans de telles conditions, de conserver notre réserve sous peine, par notre silence, de sembler acquiescer, alors qu’à nos yeux, cet avant-projet de décret contient les ingrédients d’un véritable progrès pour notre enseignement supérieur et pour nos étudiants. »

Dans cette Lettre ouverte de 15 pages, les recteurs décortiquent, démontent ou tempèrent l’ensemble des arguments avancés par le recteur de l’UCL. « Dans la plupart des cas, comme nous le démontrons dans cette lettre que nous voulons objective, il eût suffi de lire attentivement l’avant-projet dans la dernière version dont nous disposions tous pour se rendre compte que beaucoup d’arguments n’avaient pas ou plus de raison d’être. Les conserver dans le pamphlet que constitue ce numéro spécial [de La Quinzaine] (…) nous semble malhonnête et absolument inacceptable. »

Les recteurs concluent cette Lettre ouverte en s’adressant directement à leur collègue néolouvaniste : « S’il vous plaît de jouer cavalier seul et de susciter de fortes tensions interuniversitaires, nous ne pouvons vous suivre dans ce discours d’opposition qui ne sert que vos intérêts — ou du moins la perception singulière que vous paraissez en avoir — sans avoir pris en compte, ne fût-ce qu’une seule fois, la volonté de concertation et de collaboration, tous réseaux confondus, de la majorité des acteurs de l’enseignement supérieur et ce dans un dialogue constructif auquel invite le texte de l’avant-projet de décret. »

Le texte de la Lettre ouverte au Recteur de l’Université catholique de Louvain est consultable sur les sites portails des cinq universités. Il est par ailleurs largement diffusé directement auprès des membres du Gouvernement, des parlementaires de la Communauté française, des présidents de partis, des acteurs de l’enseignement supérieur et des représentants du monde socio-économique, culturel ou associatif dans les différentes régions.

Contacts presse

  • Pour le Recteur Didier Viviers (ULB) : Isabelle Pollet, 02 650 23 98 / 0475 90 33 85
  • Pour le Recteur Bernard Rentier (ULg) : Didier Moreau, 04 366 52 17 / 0494 57 25 30
  • Pour le Recteur Yves Poullet (Université de Namur) : Antoinette Minet, 0478 66 10 46
  • Pour le Recteur Calogero Conti (Université de Mons) : Valéry Saintghislain, 0475 52 86 46
  • Pour le Recteur Jean-Paul Lambert (Université Saint-Louis - Bruxelles) : Marie-Aude Brijssinck, 0496 12 61 50

Commentaires

  • Petit commentaire rédigé à l'usage de mes collègues à Saint Luc Liège.

    Plan Marcourt : "Ni pour, ni contre, bien au contraire".

    Dans la version actuelle, il y a du bon, du moins bon, du mauvais et des questions.

    Ce plan est plus clair, plus universitaire, plus cher et plus officiel.

    Le point positif incontestable de cette réforme est l'harmonisation des procédures pour les étudiants. L'inscription, les programmes d'études et leurs évaluations, l'aide à la réussite, les grades, la mobilité étudiante, la co-diplomation, les passerelles, etc. Tout cela devrait être uniformisé et suivre une logique commune aux Universités, Ecoles des Arts et Hautes Ecoles.

    Si l'on peut craindre l'alignement du minerval sur celui des Universités, l'harmonisation sera dans son ensemble très positive.

    Si le projet actuel n'est pas modifié, il n'y aura plus d'année d'études mais des crédits à additionner. Si, de toute évidence, un objectif de ce décret est la promotion de la réussite, l'allongement des études est probable. Par exemple, en Allemagne et en Hollande, ce modèle a conduit les étudiants à prolonger leurs études d'un ou deux ans. De plus, la charge administrative va augmenter pour les écoles. Et on risque de perdre la dynamique des "classes" moteur de nombreux apprentissages et source d'une dynamique qui laisse beaucoup de bons souvenirs.

    Pour favoriser la réussite, la durée et donc le coût des études va augmenter considérablement.

    Cinq (3+2) Universités vont diriger cinq pôles qui regrouperont l'enseignement supérieur qui les entoure. L'objectif poursuivi est probablement de rendre l'offre d'enseignement cohérente et complète par zone ainsi qu'améliorer la visibilité internationale. Mais il y aura une perte d'autonomie de chaque école. Les habilitations iront aux pôles et non plus aux établissements. Pour exemple, si le passage du graphisme en type long est accordé, il pourrait aller à une autre école ou être en co-diplomation. Mais aussi, si le pôle n'a plus de type court en graphisme, le pôle (dirigé par l'Université de référence) pourrait imposer son maintien à Saint Luc. Et d'autres choses pourraient évoluer mais en fonction des décisions du Pôle. On peut aussi présager que certaines formations "doublons" soient supprimées.

    Pour rendre l'offre plus cohérente et plus visible, y compris à l'international, notre ESA Saint Luc va perdre de son autonomie.

    La Communauté Française aura la haute main sur tout l'enseignement supérieur. Une superstructure appelé "Arès", dont l'Administrateur Délégué sera choisi par le politique, pilotera l'ensemble de l'Enseignement Supérieur. Les Pôles seront dirigés par l'Université de référence que les écoles supérieures n'auront pas choisie librement. La Communauté Française impose.

    Pour arbitrer l'Enseignement Supérieur, on s'éloigne de la liberté d'enseignement.

    Le regroupement (3+2) est pour le moins curieux. L'Ulg se taille la part du Lion, du Sanglier devrais-je dire, en empochant le Luxembourg. A liège, Helmo réagit déjà à sa perte d'autonomie. L'ULB diplômera les étudiants de l'UCL à Woluwé et prend dans son sac Marie-Haps, Saint Louis, Les deux Alices, etc . A Bruxelles, l'opposition est très vive. Les étudiants manifestent, les Pouvoirs Organisateurs se mobilisent, etc. car, pour beaucoup, le lien naturel est avec l'UCL. L'Université de Mons (Umons), qui est marginale en nombre d'étudiant, dirigera le Pôle et, s'est vu promettre de devenir une grande Université. Et elle emporte une bonne partie de l'Enseignement Supérieur du Hainaut qui penchait pour l'UCL. Les Universités Catholiques sont isolées dans 2 petits territoires peu peuplés. Il reste un petit bout de Brabant et une ESA (IAD) pour l'UCL. L'UCL réagit mais le ministre l'a isolée et chacune des autres Universités espère lui prendre un beau morceau. Le petit territoire Namurois pour le Faculté Notre Dame de la Paix qui s'appelle maintenant l'Université de Namur et qui, comme l'Umons, doit rêver de devenir une grande Université.

    Si des regroupements sont nécessaires, cela ne devrait pas se faire au détriment d'un réseau ou par le dépeçage d'une Université.

    Cette proposition de décret mérite encore de nombreux commentaires sur des points tels que : la liberté académique, la place des Pouvoirs Organisateurs et des Syndicats, le caractère contraignant de l'enquête qualité, les masters en deux ans avec une appropriation possible par l'Université, le coût de cette réforme, etc.

    Pour conclure, ce projet devrait encore mûrir dans son ensemble. Il passera peut-être et, dans ce cas, après négociation. Il sera alors intéressant de voir ce sur quoi le Ministre Marcourt n'aura pas cédé.

  • Réponse UCL : http://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/ac-arec/documents/Lettre_ouverte_5_recteurs.pdf

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