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Des vrais laïcs, pas des curés manqués

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Le Père Zanotti-Sorkine y avait insisté à Koekelberg, le 9 mars dernier. Que les prêtres soient davantage dans les églises et que les laïcs cessent de jouer aux clercs et de hanter les sacristies. Cela rejoint tout à fait la vision du nouveau pape comme le relate un journaliste que l'on peut lire ICI :

"...une claire vision du laïcat. Quand il a pris congé comme président de la Conférence Épiscopale Argentine, il (le cardinal Bergoglio) a été interviewé dans une agence de son pays. À cette occasion il a souligné un problème qui n’a pas été éradiqué : « Nous les curés, a-t-il dit, avons tendance à cléricaliser les laïcs. Nous ne nous en rendons pas compte mais c’est comme rendre contagieux ce qui est nôtre. Et les laïcs, pas tous, mais beaucoup, nous demandent à genoux que nous les cléricalisions, parce que c’est plus commode d’être servants de messe que protagoniste d’un chemin du laïc » (…). « Le laïc, a-t-il ajouté est un laïc et doit vivre comme un laïc avec la force du baptême, ce qui lui donne l’habilitation pour être un ferment de l’amour de Dieu dans la société même, pour créer et semer l’espérance, pour proclamer la foi, non pas depuis un pupitre mais depuis sa vie de tous les jours. Et en portant sa croix quotidienne comme nous la portons tous. La croix du laïc, non pas celle du curé. Celle du curé, que le curé la porte, que Dieu lui a donné une épaule suffisante pour cela ».

Sa dénonciation est d’une actualité totale. Pourquoi celui qui est aujourd’hui le Pape François précisait-il ces choses ? Parce qu’ aujourd’hui le cléricalisme abonde, l’excessive présence de fidèles qui tournent dans les sacristies et papillonnent autour de l’autel. Je dis une excessive présence, non la présence quand elle est nécessaire. Il y a des laïcs que ne se contentent pas de vivre le sacerdoce réel du tout chrétien par le fait qu’il est baptisé mais qui aspirent, c’est l’impression, à exercer un sacerdoce ministériel, essentiellement différent. Ils sont des corruptions du rôle du laïcat dans l’Église dont la mission n’est pas en une mixture clerc-laïc, mais de conserver chacun sa propre identité.

Je me réjouis que l’élu des cardinaux électeurs au pouvoir suprême de l’Église soit un jésuite, un religieux, un clerc qui soutient une pensée anticléricale. Quelques laïcs qui se font remarquer, apparaissent aux yeux des fidèles comme l’alter ego du curé. Je crois que, parmi d’autres aspects, la beauté de la liturgie s’en ressent. Laïcs et clercs forment le Peuple de Dieu, ils ont la même route de navigation et le même port de destination, mais le capitaine (qui représente l’armateur) à sa place, et le chef machine à la sienne.

Espérons que, avec un peu de chance, ses collègues dans l’épiscopat soient contaminés par la mentalité laïque du nouvel Évêque de Rome et qu’ils invitent leurs paroissiens à donner un espace libre à l’autel, et les laïcs à employer leur temps à être « un ferment d’amour de Dieu dans la société même », dans la rue, à l’air libre."

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