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Commérer, c'est faire comme Judas

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Dire du mal des autres, c'est trahir Jésus comme Judas
Par le pape François

Anne Kurian

ROME, 27 mars 2013 (Zenit.org) - Le pape François a comparé les commérages à la trahison de Judas, au cours de la messe de 7h, ce 27 mars, Mercredi Saint, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, dans son homélie rapportée par Radio Vatican.

L’Evangile de ce jour rapporte la trahison de Judas, « l’un des douze, un des amis de Jésus, un de ceux qui lui étaient le plus proches », a fait observer le pape, pour 30 pièces d’argent (Matthieu 26,14-25).

Pour le pape François, Jésus devient « comme une marchandise : il est vendu ». Et cela arrive « tant de fois aussi dans le marché de l’histoire … dans le marché de notre vie, quand nous choisissons aussi les 30 deniers et laissons Jésus de côté, nous voyons le Seigneur qui est vendu », a-t-il poursuivi.

Le pape est allé plus loin : « Parfois, avec nos frères, avec nos amis, entre nous, nous faisons quasiment la même chose », notamment « quand nous jasons les uns sur les autres ».

Pour le pape en effet, le commérage est aussi « vendre » et « la personne sur laquelle nous jasons est une marchandise, devient une marchandise: c’est ce que Judas a fait ».

« Je ne sais pas pourquoi, mais il y a une joie obscure dans le fait de commérer », a ajouté le pape, qui a fait remarquer « avec quelle facilité nous faisons cela » : « Parfois les conversations commencent par de bonnes paroles, et, à l’improviste, arrive le commérage.»

Le pape a comparé le fait de médire au fait d’« écorcher l’autre » : « Chaque fois que nous jasons, chaque fois que nous ‘écorchons’ l’autre, nous faisons la même chose que Judas », a-t-il insisté.  

Or, Judas, lorsqu’il a trahi Jésus, « avait le cœur fermé, il n’avait pas de compréhension, il n’avait pas d’amour, il n’avait pas d’amitié », a-t-il estimé, en soulignant que pour l’homme qui cancane, tout devient marché : « Nous vendons nos amis, nos parents ».

Le pape François a donc invité à « ne jamais dire du mal des autres personnes » : « Demandons pardon parce que nous le faisons à l’ami, mais aussi à Jésus, car Jésus est en cet ami, en cet amie. Et demandons la grâce de n’‘écorcher’ personne, de ne jaser sur personne », a-t-il ajouté.

"Et si, a-t-il ajouté, nous nous apercevons que quelqu’un dit du mal de nous, ne rendons pas la justice avec notre langue, mais prions le Seigneur pour lui, en disant “Seigneur, aide-le!”. »

Commentaires

  • Nous devons sûrement tous faire attention de ne pas commérer nous-mêmes, ou de laisser les commérages se répandre autour de nous. Mais le plus triste, je trouve, c'est lorsque des ecclésiastiques se livrent à ce petit jeu publiquement, contre les autorités de leur Église. Cela se produit parfois jusque dans leurs homélies ou dans leurs bulletins paroissiaux, en profitant ainsi de la position qui leur a été conférée par ces mêmes autorités qu'ils contestent.

    Et le pire est quand ils sont invités par des médias, pour répandre encore plus largement leurs critiques, accusations ou délations. Les médias, porte-voix des autorités civiles, ne demandent pas mieux évidemment que de payer des 'Judas' prêts à trahir leur propre Église, leur propre communauté catholique, en se faisant eux-mêmes mousser pour leur propre gloire aux yeux des hommes.

    Pourquoi donc ne suivent-ils pas le conseil de Jésus ? Celui d'aller trouver en secret leur frère, quand ils ne sont pas d'accord avec ce qu'il dit ou fait. Que ce soit par un contact direct ou par un courrier confidentiel. Pour qu'au moins ce frère soit au courant de ce qu'on lui reproche, et qu'il puisse justifier ses paroles ou son attitude. Sinon c'est du pur lynchage public, c'est un pur déni de justice, une condamnation sans aucune présomption d'innocence et sans possibilité de se défendre.

    Or, même dans la société civile, les gens qui sont investis d'une fonction officielle sont astreints à un devoir de réserve très sévère. Pourquoi donc certains ecclésiastiques se croient-ils exemptés de ce devoir de réserve à l'intérieur de leur propre Église ?

  • Il y a aussi un petit jeu de commérages (ou calomnies) auquel se livrent très souvent les médias eux-mêmes. Cela consiste à extraire de déclarations des autorités ecclésiastiques des portions de texte, sans aucun effort de contextualisation ou de compréhension. Et d'en faire un 'buzz' médiatique comme on dit. On ne parle même plus du texte, on ne parle plus que du 'buzz'.

    Ces médias répandent ainsi facilement leur propre 'vérité' trafiquée dans l'opinion publique. Et combien de fois n'avons-nous pas vu de braves catholiques se faire piéger eux-mêmes par ce 'buzz', par cette 'vérité' trafiquée ? Beaucoup d'entre eux semblent croire dur comme fer dans ce que publient les médias. Ils lisent plus fidèlement leur gazette que les Évangiles ou qu'ils ne récitent leurs prières.

  • Vous avez raison, Pauvre Job, mais là le Pape François nous dit: "... ne rendons pas la justice avec notre langue, mais prions le Seigneur pour lui, en disant “Seigneur, aide-le!”.

    Vous savez, et là je vais me répéter;

    si

    D'une part;

    les gens, à la moindre médisance, ou calomnie, ou déformation de vérité choquante, inadmissible de la part des médias, où d'écclésiastiques, humoristes même!!!... allaient les trouver, leur disait EN FACE ce qu'ils pensent, (sans haine) quitte à les trouver en groupe afin de régler l'affaire.

    Si, d'autre part;
    les gens refusait d'acheter ou faire de la publicité pour telle ou telle revue, journal, pièce de théâtre, sketches, ... et boycottaient ceux-ci, ainsi que les émissions des "fauteurs de trouble" journalistes ou rédacteurs (médias, laïcs ou prêtres);

    et bien, l'union faisant la force, ce serait très vite fini, car vous imaginez le manque à gagner de ces destructeurs de vérité ou ces personnes "gratuitement jugeantes et particulièrement malveillantes" ?

    Même les pétitions qui font rages sur Internet, ne servent pas à grand chose pour arrêter tout cela! Il faut vraiment le "boycotte"! "S'ils ne nous écoutent pas! on ne les écoutent plus! Basta! " ... et - en tant que chrétiens - CERTAINEMENT les confier à Dieu! C'est une force à ne pas sous-estimer!

  • DIRE DU MAL et DENONCER LE MAL sont bien entendu des choses différentes. Notre devoir est bien de dire ce qui ne répond pas aux commandements de Dieu. Mais c'est vrai, hélas, que en dénonçant, il nous arrive de juger. De là sans doute nait "le commérage", "la médisance", "la calomnie", qui sont d'énormes péchés finalement.

    Comme c'est bien de la part du Pape François d'engager ce sujet.
    Nous sommes tous pauvres en la matière. TOUS. C'est un fait. NOus ne sommes pas frères et soeurs pour rien. (sourire).

    Oui, c'est exact que les ecclésiastiques devraient être nos plus grand modèles en la matière. Beaucoup ne le sont pas. Ce ne sont pas des dieux pardi! Mais nous! ne sommes nous pas bien souvent de très mauvais élèves lorsque nous avons le bonheur d'avoir dans notre église un saint prêtre!!, et combien d'entre nous ne sommes-nous pas dès fois responsables de la chute de l'un ou l'autre ecclésiastique, plus faible peut-être ? :-) . Ils doivent dès fois être forts pour ne pas tomber face à toutes nos critiques, médisances, calomnies ou commérages.

    Il suffit de se trouver à la sortie de l'église, ou en y entrant. Que de commérages, de jugements, de critiques gratuites, ... . Il suffit d'écouter aussi les médias, toujours à l'affut de la moindre critique vis-à-vis de nos frères ainés les prêtres!

    Ce n'est pas facile d'être DE DIEU, je le reconnais humblement, le Pape François à raison de nous rappeler que nous avons tous à nous appliquer, et particulièrement en ce jeudi Saint, où nous pouvons déposer au pied d ela croix de Jésus toutes nos souffrances, nos pauvretés, ...

    "Seigneur, j'ai confiance en ton immense miséricorde. Pardon... demain je ferai mieux." Même si nous retombons chaque jour; que notre contrition soit sincère. Dieu sonde nos coeurs!

    Je repense particulièrement à la Lecture de la première lettre de Saint Paul, apôtre, aux Corinthiens (12,31 -13,8a)
    Un saint prêtre nous disait un jour, lors de son homélie qu'il faudrait toujours avoir ce texte avec soi lorsque nous allons nous confesser. Il aide beaucoup. Combien il a raison.


    - Frères, Parmi les dons de Dieu, Vous chercherez à obtenir ce qu’il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieur à toutes les autres.

    J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, Si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante . J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères, et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés,
    j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour,
    cela ne me sert à rien. -

    "L’amour prend patience, l’amour rend service, l’amour ne jalouse pas, il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil,
    il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt,
    il ne s’emporte pas, il n’entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de ce qui est mal mais il trouve la joie dans ce qui est vrai, il supporte tout, il fait confiance en tout,
    il espère tout, il endure tout L’amour ne passera jamais."

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