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Le scandale des embryons de laboratoire

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"Le scandale des embryons de laboratoire"

 Le jour même de l'examen par l'Assemblée nationale de la proposition de loi autorisant la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune, publie une tribune dans le quotidien La Croix, retranscrite ci-dessous*. (SOURCE)

Contrairement à ce que l’on pense, la première réforme de société à être votée par la gauche - et la plus grave - ne sera pas celle du mariage homosexuel. Dans l’ordre chronologique et d’importance, la première réforme consistera à remplacer le principe de l’interdiction de la recherche sur l’embryon (assorti de dérogations) par celui de l’autorisation. La proposition de loi est inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, le 28 mars, après avoir été votée au Sénat le 4 décembre.
 
Il est un moment mystérieux où chaque être vivant, sans changer de nature, se développe et grandit entièrement dans la dépendance d’un autre. De même qu’il ne viendrait à l’idée de personne de contester qu’un embryon de souris est un être murin, aucun scientifique dans le monde ne conteste qu’un embryon d’homme est un être humain. C’est dans cette phase d’énergie vitale et de grande vulnérabilité que le législateur a choisi de l’instrumentaliser. Soyons précis : nous parlons d’embryons vivants qui seront supprimés dans le cadre de projets utilitaristes. A cette fin, certains êtres humains figurent sur une liste éloquemment intitulée "embryons surnuméraires dépourvus de projet parental". S’ils étaient réimplantés dans l’utérus, ils y poursuivraient leur vie suspendue par la cryoconservation.

Mais la fin ne justifie pas les moyens et supprimer un humain pour prétendre en soigner un autre est une curieuse méthode. Posons quand même la question qui semblait ouvrir de si vastes perspectives au point que la loi de bioéthique de 2004 avait déjà autorisé, dans certains cas, des dérogations à l’interdit de la recherche sur l’embryon. Rien n’indique que les progrès annoncés il y a dix ans comme imminents soient au rendez-vous. Au contraire, les avancées médicales se font aujourd’hui grâce aux cellules souches adultes et de sang de cordon et se feront demain grâce aux cellules reprogrammées découvertes par le Pr. Yamanaka, Nobel de médecine 2012. En toute logique, la recherche sur l’embryon humain devrait donc être interdite.

On le voit, la question relève moins de la science que de l’éthique : notre époque est la première à vouloir mettre la main sur l’humain à ce stade de développement.

Le plus grave consiste à présenter comme indifférent le passage d’une interdiction avec dérogations à une autorisation de principe. Car il ne s’agit pas d’une différence de degré mais de nature. En effet, ce qui était dérogatoire – la destruction de l’embryon - va devenir la règle. Et ce qui était la règle – le respect de l’embryon – va devenir l’exception. C’est la première fois, en droit français, que la mort est érigée au rang de principe (même la loi sur l’avortement n’est qu’une exception au principe du respect de la vie). Pérenniser la violence contre la vie - et marginaliser ceux qui s’y opposent – marque un déplacement du point d’équilibre de la démocratie. Le droit n’a pas tous les droits. Il ne suffit pas de changer la règle pour être en règle. Et une loi injuste n’est pas une loi.

L’absence de mobilisation des autorités morales pour défendre l’embryon humain est un vertigineux motif d’inquiétude au regard des causes et des conséquences de cette évolution. Car - les travaux parlementaires en apportent la preuve - c’est l’intérêt financier des industriels du secteur qui fait la loi. Les cellules souches non-embryonnaires ont un coût et l’embryon n’en a plus. Jamais les formules superbes de François Mitterrand sur la "force injuste de la loi" et sur le "coup d’état permanent" n’auront été plus justifiées qu’aujourd’hui.

Enfin, il faut être aveugle pour ne pas voir que la liberté de faire, défaire et refaire l’embryon humain - à façon – a créé un droit à l’enfant pour les hétérosexuels qu’il est maintenant difficile de refuser aux homosexuels revendiquant le mariage. La disponibilité de l’embryon pour la paillasse est une des facettes les plus odieuses de cet ultra-libéralisme libertaire. Parce que "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes" (Bossuet), il est urgent de crier notre révolte face au scandale des embryons humains sacrifiés au profit des laboratoires.

* Tribune La Croix - 28 mars 2013

Commentaires

  • http://laconnectrice.wordpress.com/2013/04/03/matiere-a-reflexion-non-au-culte-de-la-cellule-au-detriment-des-etres-vivants-et-souffrants/

  • @ j-y r ... Vous parlez de cellules comme de simples objets ou produits manipulables et jetables, alors que ces cellules sont celles d'un embryon d'être humain. Et pourtant vous condamnez (à juste titre) l'expérimentation animale. Êtes-vous plus sensible au sort des animaux qu'au sort de vos semblables ? Quelle différence faites-vous entre un de vos semblables à l'état embryonnaire, ou à l'état de bébé, d'enfant, d'adolescent, d'adulte, de vieillard ? C'est-à-dire, la vie duquel mérite-t-elle le plus d'être respectée et protégée ? Votre propre vie a été, et sera encore je l'espère, respectée à chacun de ces stades de votre existence. Pourquoi l'un de vos semblables ne serait-il pas digne de bénéficier du même respect dont vous avez bénéficié vous-même ?

  • Nous perdons des millions de cellules tous les jours !
    Croyez-vous vraiment qu'il n'est pas plus évangélique de secourir les vivants qui pensent et souffrent que de délirer (oui, délirer !) sur les embryons et les cellules !

  • Tout se résume en un mot: AMOUR.
    A quoi rime les désirs d'évangélisation, la prétention de se croire chrétien et de parler de la foi, de "la sauvegarde" des uns au détriment des autres, et qu'importe aussi les millions de cellules perdues chaque jour, si l'on est pas capable d'aimer en vérité l'Univers et le créateur Dieu avant tout; celui de qui vient TOUT. Cellules et embryons y compris? Impossible de respecter ce que l'on foule du pied!

    Les embryons ne sont pas des "délires", monsieur!

    Qui peut respecter l'être humain, du tout début de sa vie (embryonnaire) à la fin de sa vie, s'il n'accepte pas de reconnaître son amour d'abord pour Dieu et de Le placer au centre de La Vie? Comment faire s'il n'accepte pas d'être poussière sans le souffle de l'Esprit Saint? Sans cette reconnaissance de la toute puissance de Dieu, comment ne pas se laisser dévorer par l'orgueil de se croire égal ou supérieur à LUI, et de là à décider, à juger de qui a "le droit" de vivre et qui n'en a pas le droit, ou qui doit être soumis à réflexions ... humaines, bien entendu? Comment même ne pas en arriver à accepter les yeux fermés, la création de lois artificielles ... d'un temps seulement, pour remplacer, avantageusement, toutes celles, qui ne passeront jamais. Les lois de Dieu? (ses commandements).

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