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Le pape François subjugué par le Cardinal Danneels ?

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Le chroniqueur « religieux » de La Libre, Christian Laporte,  a, en tout cas,  trouvé son Hercule  pour le nettoyage de la Curie romaine et s'en réjouit dans l'éditorial du  quotidien autrefois catholique de Bruxelles

"Cette fois, il n’y a plus de doute possible. Exactement un mois après son élection comme nouvel évêque de Rome, le pape François est sorti du bois. Il entend vraiment réformer l’Eglise, trop secouée, à ses yeux, depuis plusieurs années par des rivalités intestines et pichrocolines ainsi que par des scandales à répétition qui ont fini par miner la santé de son prédécesseur et ont sans doute précipité sa décision de se retirer !

Par un bref mais très éclairant communiqué, le nouveau "patron" de l’Eglise catholique a fait savoir qu’il était bien décidé à mettre de l’ordre dans la Curie romaine qui, quoi qu’en disent certains prélats, ne succombait que trop aux tentations du pouvoir, elles-mêmes aux antipodes du message de l’Evangile.

Pour ce faire, il s’appuiera sur un "conseil de la Couronne", à savoir un groupe de neuf prélats représentant tous les continents. Une idée qui vient tout droit des congrégations générales d’avant-conclave. Sans dévoiler le secret des débats, elle est même belge. C’est en effet un cheval de bataille récurrent du cardinal Danneels, qui plaide depuis longtemps pour pareille structure réunissant des conseillers éclairés autour du Pape.

A en juger par la composition du groupe, la réforme de la Curie n’est plus du tout un vœu pieux. A l’évidence, en nommant à sa tête le cardinal hondurien, Oscar Maradiaga, par ailleurs "numero uno" de Caritas, et en optant pour des décideurs de la périphérie et non du centre romano-romain, François veut faire concorder le fonctionnement de l’Eglise avec ses propres intentions, à savoir une Eglise plus proche des pauvres et dont le maître-mot est la miséricorde.

Voir ici  Edito: nettoyer la Curie

Ainsi donc la bonne idée viendrait du cardinal Danneels : entourer le pape d’un « conseil de la couronne » pour réformer la « constitution » de l’Eglise.

Soit dit en passant, en Belgique le « conseil de la couronne » (composé du gouvernement et des ministres d’Etat) est une institution tombée en désuétude : sauf erreur, elle s’est réunie pour la dernière fois  en 1960 aux fins d’entériner la décision d’octroyer l’indépendance au Congo, dans les conditions déplorables que l’on sait.

Les Belges sont aussi les champions de la  révision constitutionnelle, avec une loi fondamentale en mutation tous les dix ans depuis plus de trente ans.  Les articles bis, ter, ou quater n’ont plus de secret pour leurs experts juridiques (et seulement pour eux).

On a peine à croire que c’est là ce qui aurait pu convaincre les cardinaux d’accorder leurs voix à un Jorge Mario Bergoglio rallié à une proposition aussi "géniale" de l’archevêque émérite de Malines-Bruxelles.

Les vrais problèmes de l’Eglise ne sont pas de structures mais de foi,  particulièrement en Europe, comme l’a déjà exposé clairement et à maintes reprises un autre émérite, pape celui-là : vous vous souvenez ? Il s’appelait Benoît XVI.

Cessons de fantasmer sur la Curie romaine. Le gouvernement pontifical a sans doute besoin d’un chef affirmé et d’une meilleure coordination. Mais sûrement pas d’une révolution institutionnelle et encore moins sous le couvert abusif de la collégialité épiscopale ou de la souveraineté du peuple de Dieu(x)…

JPS

Commentaires

  • Mettre de l'ordre dans la Curie romaine ? À mon avis, cela fait 2000 ans qu'on y met régulièrement et patiemment tout l'ordre qu'il faut. L'Église catholique n'a certainement pas besoin de conseilleurs (non payeurs...) venus du monde politique et encore moins du monde médiatique contemporain. Depuis 2000 ans que son siège social est à Rome, l'Église a vu passer et trépasser des centaines d'institutions politiques de toute sorte, partout sur la planète. Honnêtement, vous fieriez-vous à un politicien (surtout belge) pour conseiller la Curie romaine ? Ou à un journaliste, fidèle porte-voix de ces politiciens ?
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    En outre, quand on voit la vraie tour de Babel des multiples Églises protestantes, se battant pour des parts de marché entre elles, on bénit le Ciel d'avoir cette unité dans l'Église catholique, unité symbolisée par le Pape. Le Vatican permet d'avoir une vision globale des catholiques du monde entier, et de n'en privilégier aucun. Des Églises locales sont bien trop avec le nez sur leurs problèmes locaux, et soumises souvent à leurs César locaux. Ce n'est pas à Mgr Danneels qu'il faut l'apprendre.

  • Dans une interview accordée au Corriere della Sera, un évêque italien répondant au nom de Marcello Semeraro nous explique que ce nouveau Conseil soi-disant conçu par le cardinal Danneels (dixit « La Libre ») est un nouveau machin destiné à faire contrepoids à la Secrétairerie d’Etat .
    Paul VI «avait mis la Secrétairerie d'État au-dessus de tout et en avait fait un trait d'union entre le pape et les dicastères» (ministères), a-t-il expliqué. Ceux-ci ressentent, parait-il, «la nécessité d'un rapport plus fréquent et direct avec le Saint-Père. Il s'agirait de retourner à ce qui existait avant, quand les chefs de dicastères avaient une plus grande autonomie».
    Le nouveau conseil cardinalice « planétaire » obéirait au même dessein de circonscrire le rôle du Secrétaire d’Etat : Mgr Semeraro a précisé que ce nouveau conseil de huit cardinaux, nommé samedi, «ne se substitue pas aux organismes de la Curie, et n'en fait pas partie: c'est un instrument en plus, au service du pape». «Il représente un petit synode qui réunit des évêques de tous les continents» et représente «les zones et les cultures du monde». C'est le pape François qui a nommé ce Mgr secrétaire du nouveau machin, pardon, de la nouvelle instance. «C'est un organe consultatif et non décisionnel», a minimisé le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, faisant valoir que la Curie n'était nullement rétrogradée de ce fait.

    Allons bon, encore un cheval de plus à l’attelage. Ce n’est pourtant pas cela qui manque depuis l’inflation institutionnelle consécutive au concile Vatican II. Sont-ce vraiment là les problèmes les plus sérieux qui se posent à l’Eglise ?

  • @ tchantchès ... Je ne suis pas connaisseur en institutions, mais les doctes réflexions ou critiques, d'origine politique ou médiatique, sur le fonctionnement de la Curie romaine me font sourire.
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    Cette Curie fonctionne depuis 2000 ans, en s'étant à chaque fois adaptée à l'évolution des sociétés aussi bien qu'à l'augmentation en nombre des fidèles catholiques.
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    Or, vous pouvez regarder toutes les institutions politiques ou économiques que vous voulez, sur cette même période de 2000 ans. Aucune n'a résisté bien longtemps. Et encore aujourd'hui, toutes ces institutions se caractérisent par leurs problèmes, leurs dysfonctionnements, leurs révolutions, leurs émeutes, leurs conflits, leurs guerres civiles, leurs crises et leurs scandales.
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    La dernière chose à faire pour l'Église serait donc d'écouter ces incapables. Qu'elle continue donc à écouter l'Esprit Saint, comme elle l'a toujours fait, et elle s'en portera bien. Et que toutes ces désastreuses institutions politiques et économiques écoutent plutôt l'Église, si elles veulent savoir comment sortir de leur marasme.

  • Mais ,le fait d'y voir certains noms me réjouit!Monsengwo,Pell,Marx,voir Maradiaga qui a finit par comprendre qu'il y avait des problème de catholicité à la Caritas!

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