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Ubi est Deus eorum (psaume 113) ?

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Endormi pendant quelques siècles, l’Islam connaît aujourd’hui un « revival » étonnant, qui trouble l’ordre de nombreuses sociétés dans le monde. Le bulletin de l’ « aide à l’Eglise en détresse » a épinglé deux types de réaction face à ce phénomène : en Syrie, celle des puissances mondiales ou régionales qui se disputent le contrôle du moyen orient et, dans leur propre pays, celle des amis des pauvres Centrafricains, qui n’intéressent personne.

Marc Fromager ( AED France ) : « Syrie, ça suffit »

Depuis deux ans, la Syrie est exposée à la vindicte internationale et nous sommes priés d’assister silencieusement à l’anéantissement d’un des plus anciens pays au monde. Le dossier étant complexe et l’unanimité imposée, il est vrai que les voix discordantes étaient forcément mal vues. Or aujourd’hui, avec la décision américaine d’armer les rebelles et le suivisme européen et notamment français en la matière, le temps est venu de mettre fin à cette mascarade.

Au nom de la population syrienne, toutes confessions confondues, cette opération de destruction doit s’arrêter. Oui, ça suffit !

Certes, le dossier est complexe, le régime est autoritaire, mais depuis quand cela autorise-t-il la communauté internationale à décider de la destruction d’un pays ? La Syrie est-elle la seule dictature de la région ? Ne devrait-on pas également s’en prendre à l’Arabie Saoudite et au Qatar pour ne citer que ceux-là ? Et en quoi la pulvérisation du pays peut-elle le rendre plus épanoui ?

Il y a deux ans, la Syrie avait un taux de croissance économique de plus de 8 % et c’était, hormis le Liban, le pays le moins contraignant du Moyen-Orient pour les chrétiens. Aujourd’hui, avec plus de 90 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés à l’intérieur et à l’extérieur du pays, l’évidente amélioration du sort de la population syrienne saute aux yeux, un peu comme l’ineffable service que nous avons rendu à la population irakienne depuis 10 ans (…)

Comment imaginer qu’on puisse armer les rebelles alors que tout le monde connaît la porosité de la rébellion syrienne avec les milieux islamistes liés à Al Qaïda ? Qui pourra expliquer l’absurdité qu’il y a à armer en Syrie ceux que la France combat au Mali ? Et après la Syrie, comment ne pas déjà entrevoir la dislocation du Liban ? Là aussi, est-ce la disparition des chrétiens que l’on cherche?

Quid de la population syrienne ? Cela semble le dernier souci de nos stratèges. Aujourd’hui, du point de vue de l’ensemble de la population syrienne et à fortiori des chrétiens syriens, ce chaos instauré, alimenté et financé en grande partie depuis l’étranger relève purement et simplement du crime. Il est temps que cela s’arrête et qu’une solution politique soit trouvée au plus vite, pour épargner la population civile plongée au fond de l’enfer. Oui, vraiment, cela suffit !

Tout l’éditorial ici : « Syrie ça suffit ! »

Père Aurelio Gazzera  au Centrafrique :  « Je discute avec les rebelles depuis le commencement »

Les 10 et 11 juin, Bangui, capitale de la République de Centrafrique, a été le théâtre d’une rencontre interreligieuse à laquelle Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, avait convié des représentants de différentes religions, ainsi qu’un prêtre par diocèse, afin de négocier avec les rebelles de la Séléka. Le père Aurelio Gazzera, prêtre carme originaire d’Italie, missionnaire et directeur de la Caritas du diocèse de Bouar, a évoqué cette rencontre interreligieuse lors d’un entretien avec l’AED. Extraits des propos recueillis par Eva-Maria Kolmann :

Quelle était la raison de cette rencontre? Cette réunion naît du souci suivant: le fait que, face à l’émergence des musulmans radicaux, il puisse y avoir une réaction contre tous les musulmans sans distinction. Il y a objectivement des éléments inquiétants de l’émergence de l’islamisme (avec le pillage et les attaques contre les églises et les chrétiens) mais il y a aussi le risque que les gens utilisent la violence contre les musulmans, fatigués d’être pillés et de voir que certains musulmans ont participé au pillage et en ont tiré bénéfice (…)

Sur quelle base un tel dialogue peut-il donc réussir ? Un dialogue, à ce moment, est fait de vérité et de charité, de justice et de miséricorde. Ce n’est pas très facile, parce que quand on commence à mêler la politique, tout devient difficile. Mais il faut toujours essayer. Il faut être très clair et, dans le respect, ne pas cacher les faits et les actes criminels de ces personnes. Normalement ils comprennent facilement quand on va discuter sans avantage personnel, mais dans l’intérêt des autres.Ils sont toujours armés, mais puisque je vais sans rien, sans escorte et sans armes… je suis le plus fort… Et j’ai aussi un joker… et pas des moins importants : la prière et la présence de Dieu…

Comment voyez-vous l’avenir?  Sincèrement… je ne suis pas très optimiste en ce moment … L’État Centrafricain est entre les mains de gens qui n’ont pas de programme de développement, ni d‘amélioration des conditions de vie de la population. En outre, il y a beaucoup d’incompétence. Sans oublier le fait que le coup d’État a déclenché toute une série de violence et de pillages, qui ne cessent pas, même après presque 3 mois. Il y a trop de rebelles armés, et aucune tentative sérieuse n’a été faite pour les désarmer. Et plus on retarde une intervention, plus ils sont nombreux, et plus il sera difficile de les désarmer. Il faut aussi tenir compte du fait que la plupart des rebelles (au moins des premiers) sont d’origine tchadienne et soudanaise…

Mais il y a aussi de l’espoir? L’espoir. Ce sont les écoles publiques qu’on a finalement rouvertes à Bozoum. Les élèves, la première semaine, n’étaient que 140. Mais la semaine suivante ils étaient au nombre de 1699. J’ose espérer que le pays aussi peut suivre cette route : si on se met au travail, même si on n’est pas nombreux… les choses, petit à petit, avec l’aide de Dieu, et la bonne volonté des hommes et des femmes, peuvent renaître…

Ici : « Je discute avec les rebelles depuis le commencement »

L’AED vient d’accorder 40.000 € à titre d’aide d’urgence à cinq diocèses de Centrafrique: Bangui, Bangassou, Kaga Bandoro, Bambari et Alindao 

Commentaires

  • En realite, la Syrie est le nouveau theatre d'affrontement Est-Ouest. La Russie et l'Íran, principaux allies du regime Syrien, ne resteront pas sans reagir face a l'interventionnisme americain. Ceci demontre que, sur ce plan-la au moins, Obama, qui a ete porte aux nues par le CdH, ne vaut pas mieux que Bush. Obama, avec la benediction de l'Europe, s'apprete a creer le chaos en Syrie, apres l'Afghanistan et l'Irak.

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