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Fin de vie : cinq personnalités en appellent à la solidarité

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De la Synthèse de presse quotidienne de gènéthique.org (30 octobre)

Fin de vie : l’appel à la solidarité par 5 personnalités

Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a confirmé la tenue des Etats généraux de la fin de vie "d’ici au mois de décembre 2013". Dans ce contexte, 5 personnalités ont lancé, dans une tribune publiée dans le quotidien La Croix, l’appel "Solidaires en fin de vie"*, par lequel ils souhaitent remettre en question l'idée de l'inéluctabilité de la légalisation de l'euthanasie en France. En effet, cette légalisation fait partie des promesses de Mr. Hollande et correspond, dans son programme présidentiel, à la mesure 21 qui envisage l' "assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité".

Les auteurs de l'appel dénoncent l'utilisation d'un vocabulaire apparemment consensuel visant à présenter l'euthanasie comme seule réponse possible pour mettre fin aux "souffrances insupportables". Ils préfèrent insister sur l' "efficacité croissante des traitements antidouleur et des soins d'accompagnement" alors que les soins palliatifs sont encore peu connus du grand public. Ils mettent également en garde contre les dérives de l'euthanasie, qui lors de sa légalisation est toujours présentée comme "strictement encadrée", c'est-à-dire "réservée aux patients majeurs conscients qui en font la demande". Pourtant, dans certains pays on observe des cas d'euthanasie sur des nouveaux nés (donc, des personnes incapables de s'exprimer), des patients n'étant pas atteints de maladie grave, etc. Les auteurs redoutent la mise en place d'un "système d'exclusion des personnes vulnérables" par une société dans laquelle "on peut être de trop".

* Jacques RICOT, auteur du "Bon usage de la compassion", Tugdual DERVILLE, auteur de "La bataille de l'euthanasie", Anne-Dauphine JUILLIAND, auteur de "Deux petits pas sur le sable mouillé", Maryannick PAVAGEAU, tétraplégique, Hervé MESSAGER, ancien kinésithérapeute de Vincent Humbert

Commentaires

  • Réponse à « solidaires en fin de vie » : Ta vie t’appartient !

    Votre tribune dénonce une manœuvre des promoteurs de l’euthanasie, présentant celle-ci comme la seule façon d’échapper à des souffrances insupportables. Cette présentation est tronquée, il s’agit plus justement et plus précisément, à la demande réitérée du patient en phase terminale de maladies incurables, éprouvant des douleurs réfractaires, d’accéder à l’euthanasie. 10% des patients cancéreux (de tous âges) en stade avancé dans leur maladie, présentent des douleurs réfractaires (archives du service commun de la documentation de l’université de Nantes).
    Il s’agit aussi de nous préserver des effets collatéraux des progrès de la technologie médicale de réanimation. Ainsi, un patient inconscient légitimement réanimé en urgence, dont le pronostic d’avenir attesté dans un second temps par IRM, ne serait qu’une vie en état végétatif chronique ou en coma végétatif chronique irréversible (comme ce fut le cas pour notre fils Hervé, pendant 8 ans ½) serait autorisé à mourir à la demande de la famille ou de la personne de confiance.
    Pourquoi agiter des peurs infondées ? Ce qui serait autorisé ne serait pas pour autant préconisé, comme le sous-tend votre interprétation.
    L’appel lancé dans cette tribune serait motivé par la menace qui pèserait sur les personnes âgées ou vulnérables. Mais de quoi parlez-vous ? Personne ne menace personne, il s’agit au contraire de respecter la parole des personnes âgées lorsqu’elles sont en phase terminale de maladies incurables. Il s’agit de ne pas les infantiliser, il s’agit de ne pas les disqualifier d’office, au motif que la solitude motive leur demande, ou de prétendre que ces dernières sont la résultante d’une altération de leur jugement par la souffrance. Aimer, entourer, accompagner et surtout respecter nos aînés, sont les briques fondatrices d’une société civilisée.
    J’espère, pour ma part, que nos directives anticipées (révocables à tout moment) pourront figurer sur nos cartes vitales.
    La souffrance, la douleur, telles des épreuves initiatiques que vous voulez nous imposer, semblent déterminer une appartenance à une communauté dans laquelle vous nous sommez de nous fondre.
    Vous minimisez le fait que les français sont capables de réflexion sur un sujet à propos duquel beaucoup d’entre eux ont eu des expériences personnelles douloureuses.
    L’information circule, elle est plurielle, et l’outil internet nous conduit à exercer notre esprit critique, à douter et à nous extirper du « bien penser » et du « joug » de la religion (comme avant eux, il y a quelques siècles, l’accès à l’éducation et à l’instruction.
    Faute d’arguments tangibles, revoilà à grand fracas « l’indignité » au cœur de ce sujet sociétal. Alors voyons ! Je lis sur wikipédia que la dignité possède des dimensions multiples et antagonistes. Je pense personnellement que cette notion brandie à tort et à travers, porte en elle le germe de la discorde.
    Une conception en fait l’égal attribut de toute vie humaine, une autre insiste davantage sur la primauté et l’autonomie de la volonté.
    Je me rapproche plus volontiers de la perception de la juriste Anne-Marie Pourhiet qui évoque une notion « fourre tout ».
    A titre personnel, je fais le distinguo entre « être digne de mourir », « mourir digne » et « mourir dans la dignité ». L’indignité pourrait-être la confusion des genres intentionnellement entretenue pour accroître un certain manque de visibilité et de lisibilité.
    A qui profite donc cette stratégie intellectuelle ?

  • @ Danièle ... La mort est la fin de toute souffrance. Notre vie est par contre indissociable de souffrances, que l'on s'inflige parfois à soi-même, pour un motif jugé supérieur (études, art, science, travail, famille, sport, santé, patrie, beauté, ...).
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    Assumer sa vie, c'est assumer toutes ces souffrances, volontaires ou involontaires, qui l'accompagnent. L'une des choses les plus dérangeantes sans doute dans l'euthanasie, c'est le message de découragement délivré à toutes les personnes qui souffrent, mais qui l'assument courageusement et dignement, sans se plaindre. Or, ces personnes qui souffrent encouragent ainsi les autres à vivre leur vie de manière aussi responsable, même avec les souffrances qu'ils ne peuvent éviter.
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    Je crois que c'est cela, entre autre, qui nous désole dans les innombrables suicides qui endeuillent nos sociétés. Le fait de penser que ces personnes n'aient pu trouver de modèles de vie qui les incitent et les aident à assumer leurs souffrances.
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    Je pense donc qu'il est plus digne d'assumer ses souffrances et d'être ainsi un encouragement pour tous ceux qui souffrent. En tout cas, lorsque je souffre, je pense spontanément aux personnes bien plus souffrantes que moi pour m'encourager et me faire tenir le coup. Assumer ses souffrances est peut-être le dernier et plus fort acte d'amour charité que l'on puisse poser envers son prochain.

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