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La vision de Poutine : une Europe chrétienne « de Fatima à Vladivostok »

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Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

« Au lendemain de la signature des accords de Minsk sur le cessez-le-feu en Ukraine, une question demeure : que veut Vladimir Poutine en Ukraine ? Les réponses de Frédéric Pons, journaliste, spécialiste des questions de défense, qui vient de signer une biographie du président russe. Quelle analyse faites-vous de l’accord de cessez-le-feu signé à Minsk le 12 février ?

Cet accord est un copier-coller de Minsk 1 de septembre 2014. C’est un accord transitoire qui cherche à mettre en place un cessez-le-feu. Il est basé sur un compromis : les Ukrainiens ont dû accepter ce que voulait Moscou : plus d’autonomie pour les séparatistes du Donbass. Par ailleurs, ils ont marqué un point : le contrôle de la frontière orientale est assuré par la Russie et échappe à Kiev. En échange, les Russes ont dû accepter de retirer leurs canons et de cesser l’offensive en cours où ils avaient l’avantage.

Fondamentalement, que veut Poutine en Ukraine ?

Outre l’objectif territorial que représente la Crimée, il a un objectif stratégique : empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’Otan. C’est une constante. Pour cela, il entretient délibérément et à petit feu des troubles dans l’est du pays. La Russie ne veut pas d’Otan à ses frontières. Or, face à lui, la position européenne est ambiguë. D’un côté Français et Allemands sont d’accord, mais d’autres pays non. Et aux États-Unis, une partie du Congrès pousse à cette adhésion.

Soldats sans insignes, armes lourdes maniées par des militaires au statut incertain : en Ukraine, Vladimir Poutine a-t-il inventé une nouvelle manière de faire la guerre ?

Poutine fait de la politique. Et il la fait en jouant sur tout le spectre de la puissance – l’armée, les services, la propagande, le mensonge, la dissimulation. Ces outils ne sont pas nouveaux et sont utilisés depuis la nuit des temps. Il a constamment un coup d’avance sur ses adversaires. On voit bien qu’il prend de court l’Otan, qui fonctionne en mode binaire et purement militaire.

Quelle est sa spécificité dans l’histoire russe ?

Il est autant en rupture qu’en continuité avec ses prédécesseurs. D’un côté, il rompt avec le vau-l’eau de la gérontocratie soviétique poursuivie par Eltsine. Il est un dirigeant jeune, vigoureux et qui revendique cette force. Personnellement, il est plutôt secret, timide, pragmatique. Politiquement, c’est un nouveau tsar souverainiste et qui a une vision stratégique - exprimée dans un document de décembre 1999 dont nous livrons pour la première fois la traduction en français.

Son programme tient en deux mots : stabilisation intérieure et renforcement extérieur de la Russie. Il exécute ce programme depuis quinze ans. Il a plutôt réussi, avec un bémol sur l’économie.

Quelle place a la foi orthodoxe à la fois personnellement et dans l’utilisation politique qu’il en fait ?

Il entend restaurer la puissance russe en s’appuyant sur les deux piliers traditionnels de la Russie : l’Église orthodoxe du patriarcat de Moscou d’une part et les forces armées d’autre part.

Sur la foi orthodoxe, on sait qu’il fréquente depuis dix ans, discrètement – sans caméras – les monastères. Il va régulièrement au mont Athos, en Grèce. Et il fréquente le monastère de Varlaam, en Carélie russe. C’est un monastère typique de la nouvelle orthodoxie russe, avec des moines de combat. Il aime y méditer, les retrouver, parler avec eux. Par ailleurs, il fonctionne largement en accord avec le patriarche Cyrille, qui est un jeune patriarche. Ensemble, ils défendent les racines chrétiennes de la Russie, à commencer par le soutien au mariage traditionnel, et la lutte contre la pornographie. C’est un exemple assez unique de fonctionnement harmonieux entre l’Église et l’État, selon un modèle traditionnel en Russie. Bien sûr, on ne peut sonder les reins et les cœurs, mais on ne peut dénier à Poutine d’avoir une vision. Et sa vision, c’est une Europe chrétienne – disons de Fatima à Vladivostok !

Jean-Claude Bésida

Poutine, par Frédéric Pons, Calmann-lévy, 364 p.,

Ref. Ukraine : « Poutine est le vainqueur des accords de Minsk »

JPSC

Commentaires

  • Enfin une vision positive de la Russie de Poutine dans un média catholique ! Quand donc le monde catholique se libérera-t-il de la propagande atlantiste et païenne et quand comprendra-t-il que cette Russie-là est son meilleur allié en matière de foi et même le seul au monde, avec les divisions armées en prime, ce que ne possède pas le Vatican, comme le faisait remarquer Staline.
    On a beau faire de l'angélisme ( du bisounours comme on dit de nos jours ), cette réalité est celle qui nous permet d'espérer que le monde ne sera pas totalement au pouvoir du Prince de ce monde. Le Vatican a l'autorité morale , la Russie a l'autorité politique.qui la complète et la soutient. Il serait grand temps d'en tirer les conclusions qui s'imposent.

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