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Mgr Oscar Romero par-delà le mythe

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De "Chrétiens dans la Cité", la lettre d'information de Denis Sureau :

Pour Mgr Oscar Romero, au-delà du mythe

 

Figure en Amérique latine, et ailleurs, Mgr Oscar Romero vient d'être déclaré martyr de la foi par le pape François. Sa béatification ne devrait pas tarder. Quel est le sens de cette reconnaissance, par-delà le mythe ?

 

Le 24 mars 1980, l'archevêque de San Salvador, Mgr Oscar Romero était tué en pleine messe, probablement par un commando lié au pouvoir dictatorial. Depuis, lit-on sur Wikipédia, « certains le considèrent comme le saint patron officieux des Amériques et de San Salvador. Au-delà du catholicisme, Oscar Romero est honoré par d'autres Églises chrétiennes notamment la Communion anglicane : il se trouve être l'un des dix martyrs du XXe siècle à figurer parmi les statues situées au-dessus de la grande porte Ouest de l'Abbaye de Westminster à Londres. » Un véritable mythe Romero s'est développé, faisant de lui un héraut du « progressisme » et de la « théologie de la libération ». Cependant, un examen plus attentif de sa vie et de ses paroles révèle une réalité plus simple encore : il était seulement catholique. 

 

Comme le journaliste Patrice de Plunkett l'a souligné, Mgr Romero était un compagnon de route de l'Opus Dei et avait été l'un des premiers évêques du monde à demander la béatification de son fondateur Josémaria Escrivá (cf. L'Opus Dei, Presses de la Renaissance, 2006). Sa piété était des plus classiques, et il portait même le cilice. Il n'était pas le défenseur d'une théologie de la libération qui, imprégnée de marxisme, réduisait le combat chrétien au plan horizontal de la lutte armée. Il prêchait « pour une authentique libération chrétienne », une libération intégrale, précisant : « Je fais également un appel pour que dans cette lutte nous renoncions à des libérations simplement temporelles, à des libérations qui ne transcendent pas l’au-delà de l’Histoire, à des libérations qui veulent résoudre les problèmes par la haine, par la violence et par la lutte armée » (homélie du 6 janvier 1978). En même temps, il était scandalisé par les injustices qui crient vengeance vers le ciel, et par les crimes commis par le pouvoir à travers l'armée, la police et leurs « commandos de la mort » liés aux grands propriétaires terriens. Avec courage, la veille de son assassinat, il avait rappelé aux militaires qu'« aucun soldat n'est tenu d'obéir à un ordre qui va contre la loi de Dieu ; personne ne doit suivre une loi immorale ». Le théologien américain William Cavanaugh s'est appuyé sur cet exemple pour opposer la discipline de l’Église – notre condition de disciples du Christ –, qui est une discipline de vie, à la discipline du Léviathan étatique, qui est une discipline de violence et de mort. Ainsi Mgr Oscar Romero a illustré « la capacité de résistance que nous donne la pratique religieuse de l’Église quand elle lie les chrétiens les uns aux autres dans la paix du Christ » (Eucharistie et mondialisation, Ad solem, 2001). Au risque du martyre.

Commentaires

  • Comment pouvons-nous, en tant que « catholiques romains » continuer à béatifier, à canoniser des tas d’hommes et de femmes en si peu de temps ? La Réforme protestante du 16e siècle a dénoncé bien des abus dans l’Eglise de l’époque dont les canonisations. Si « cette Eglise » avait mieux répondu aux attentes, entre autres de Luther, de Calvin … on aurait pu, dans un premier temps, éviter des ruptures, mais on aurait « revitalisé » le christianisme qui en avait bien besoin.

    Des saints, des saintes ? Je ne peux plus les considérer comme tels. Certains, certaines d’entre eux, OUI, mais alors en tant que Sages, que « guides » en quelque sorte. J’aime lire certains écrits parmi ces « Sages », mais je ne parviens plus à « les » prier. Ah, ces processions, ces statues qu’on vénère plus que ce qu’on ferait pour le TOUT-AUTRE ! Indécent et le mot est faible. Au cours du premier millénaire surtout, des « familles entières » ont été canonisées : c’était de grands nobles, des « proches du pouvoir royal ou impérial » et il était important de les valoriser de la sorte pour asseoir leur avenir, leur dynastie … Certains parmi ces « sanctifiés » étaient de véritables assassins. Je possède assez de preuves pour étayer mes dires.


    Des centaines (oui, vous lisez bien) d’espagnols ont été dernièrement « béatifiés » parce qu’ils avaient été tués au cours de la guerre civile d’Espagne peu d’années avant la dernière guerre mondiale. Ils seraient morts pour leur foi. Ils ne se sont pas débinés. Je reconnais cela. Mais ne savons-nous donc pas que des milliers et des milliers d’autres personnes ont subi la mort au cours de ces mêmes années, morts des « deux camps ». Morts aussi pour leur idéal.

    Sait-on que ces « prêtres, religieux … », ayant subi eux aussi la mort, étaient pour la plupart favorables au régime fasciste qui mettra Franco et sa clique « au pouvoir » pour pas mal de temps ?

    Jacques Delen

  • Bigre , la guerre d' Espagne ,comme si on y était et partout en même temps , avec des yeux dans le dos et un scan qui lit dans le cerveau des gens .Cher Jacques Delen , rien n'empêche les idéalistes dont vous parlez de canonniser leurs saints à eux ... . Si celà aide quelqu'un à vivre , pourquoi pas ? De toute manière , nul ne sait qui Dieu fait "subito sancto " . La communion des Saints reste un mystère et vous ne l'avez guère élucidé avec vos attaques contre les processions et les dévotions populaires . ( Qui êtes vous pour juger ? ) . Personnellement j'attends la sanctification de Jacques Fesch. qui est déjà vénérable.
    Je suis profondément heureuse de la béatification de Mgr Romero . Et je demande déjà son intercession de tout mon coeur . ( On peut demander l'intercession de n'importe quel défunt ).
    Car il y a de plus en plus de pauvres parmi nous ,de plus en plus de soldats , d ' hommes armés et de moins en moins d ' évêques .... (comment dire ,je ne veux vexer personne ) ....aussi proches de Jesus que lui.

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