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"Mon corps, mes droits" : la campagne pro IVG d'Amnesty International

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Du bulletin (mars) de l'Institut Européen de Bioéthique :

Amnesty International : campagne « mon corps, mes droits »

 

La campagne « Mon corps, mes droits » d’Amnesty International, actuellement en cours, a pour objectif de « lutter pour que chaque individu puisse prendre des décisions sur son corps et sur sa santé sexuelle et reproductive ».

En Belgique, « l’accent, dans un premier temps, [est mis] sur deux catégories de droits sexuels et reproductifs en particulier : le droit à l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) et le droit de vivre à l’abri des violences sexuelles ».

Par ailleurs, la campagne entend également obtenir, partout dans le monde, un accès « à des services d’avortement légaux et sûrs au minimum en cas d’inceste, de viol ou si la santé de la mère est en danger ». Pour Amnesty, « les États se doivent de remplir leurs obligations en matière de respect des droits et de ne pas opérer de retours en arrière en la matière. »

En Irlande, par exemple, un des seuls pays où l’avortement est encore partiellement illégal, Amnesty demande à ce « qu’un cadre législatif fixant les conditions de l’avortement légal soit établi et accepté par la majorité des politiciens et du grand public. A court terme, la campagne vise à ce qu’un cadre d’accès à l’avortement respectueux des droits humains soit défini ; ainsi qu’à obtenir et à renforcer le soutien du public, des ONG, et des politiques, en faveur de la dépénalisation de l’avortement. »

Commentaires

  • Dans un domaine différent les problèmes de droit, de liberté, d'autonomie sont remarquablement analysés dans l'excellent dossier du professeur E. MONTERO publié par l'Institut Européen de Bioéthique intitulé « suicide, euthanasie et suicide assisté. Le rôle de la loi ». Vraiment une analyse fine précise, où tout est dit. La Belgique ne montre pas l'exemple.
    http://www.ieb-eib.org/fr/document/suicide-euthanasie-et-suicide-assiste-role-de-la-loi-37.html
    Toute l'analyse juridique faite par le professeur Montero s'applique encore bien plus aux questions d'avortement qui ne mettent pas seulement en cause la vie d'une personne mais de deux. A lire.

  • Il faut lire aussi le dossier IEB d'Aude Mirkovic : « le statut de l'embryon, la question interdite ! »
    http://www.ieb-eib.org/fr/pdf/etudes-statut-embryon-mirkovic.pdf

  • En quoi un enfant conçu suite à un viol ou une relation incestueuse aurait-il moins le droit de vivre qu'un autre??

  • Je pensais qu' Amnesty se battait contre la peine de mort; pourquoi propose-t-il le meurtre d'enfants innocents?

  • Ne pas considérer l'avortement autrement que comme un homicide ne serait pas un retour en arrière, mais un grand pas en avant dans le respect de la dignité de tout être humain.

  • Un nouvel être humain existe dès la fusion de la membrane du spermatozoïde avec la membrane de l'ovule et pénétration du spermatozoïde dans l'ovule, c'est-à-dire dès la fécondation, dès la (re)constitution d'un génome complet, diploïde, viable. A partir de ce moment, un contrôle « interne » « autonome » « indépendant » « irréversible » d'un développement structuré se met en route. Le développement de ce nouvel être n'est pas sous le contrôle de la mère qui l'héberge.
    Le nouvel être vivant a toutes ses caractéristiques propres, génétiques, épigénétiques et tissulaires, à nulle autre semblables. Il devient lui. A partir de ce moment, à partir de la pénétration de l'ovule par un unique spermatozoïde, qui réalise une nouvelle cellule diploïde, une nouvelle vie existe, différente, avec son dynamisme propre, vie qui n'appartient à personne. Une vie qui pendant quelques heures sera certes unicellulaire ; mais une bactérie n'est-elle pas vivante ? Nous avons tous été une unique cellule. Le début de la vie n'est pas le résultat d'un consensus politique ou d'une réflexion philosophique, c'est un fait scientifique.

    Mais on peut discuter des « droits » à accorder à une vie humaine. Cela n'est pas une réalité scientifique. Les juifs ou les noirs ont-ils des droits, les esclaves ou les embryons ont-ils des droits ? Pour vendre des esclaves il a suffit de les déclarer non humains.

  • Pour VOIR (et savoir) en détail comment commence une vie humaine, on peut se rendre sur l'excellent site des universités helvètes : cours de physiologie de la reproduction et d'embryologie humaine destiné à la formation en ligne des candidats médecins :
    http://www.embryology.ch/francais/dbefruchtung/objectbefru01.html

  • Si l'embryon n'est pas une personne, je n'en suis pas une.
    La fiction que l'embryon n'est pas une personne s'effondrera avec les progrès de la connaissance réelle donnée à chaque femme et à chaque homme, qui n'est pas celle qu'un système politique totalitaire prétend imposer. Jamais aucun totalitarisme niant une réalité n'a réussi à se maintenir plus que quelque décennies. Une vision conforme à la réalité des choses est inévitable.

  • Dès le premier instant de la fécondation, l'embryon est une personne humaine, pas un amas de cellules, pas un humain potentiel, moins encore un projet d'être humain, mais un être humain à part entière, en devenir, en perpétuelle construction et évolution continue de la conception à la mort.

  • A celui ou à celle qui me dirait que l'embryon est un « tas de cellules » je répondrais « tas de cellules toi-même ». Car finalement que sommes nous d'autre qu'un tas de cellules et qu'est d'autre un embryon que ce que nous sommes. Avons nous jamais été autre chose qu'un tas de cellules ?

  • C'est bien le droit de tuer un être humain qui est en question dans la soi-disant « eu »thanasie ; si on peut tuer un vieux ou un malade ou un fatigué de vivre, alors on peut aussi tuer un enfant dans le sein de sa mère, et vice versa ; c'est la même logique, le même programme. C'est la même démarche, la même vision tordue du droit des uns au dépend du droit des autres. C'est ni plus ni moins que l'expression d'un monstrueux égoïsme égocentrique et/ou une capitulation devant les pressions de la société de consommation, parfois camouflés derrière de fausses raisons altruistes.

  • "A court terme, la campagne vise à ce qu’un cadre d’accès à l’avortement respectueux des droits humains soit défini."

    L'avortement ne respecte déjà pas dans son principe le droit de l'être humain non encore né, il est dès lors inutile de prétendre défendre les droits humains si on ne les défend pas dès la conception. Car un foetus ou embryon est dans notre cas de nature humaine et doit donc être protégé.

  • Il faut cesser de soutenir les officines de la culture de mort.

  • Tout à fait d’accord, PRM. Cessons de financer le planning familial. Choisissons nos médecins et nos hôpitaux en fonction de leur engagement vis à vis du respect de toute vie. Pour que l'enfant puisse avoir la vie sauve, créons des boites à bébé pour que la mère qui a porté son enfant et s'estime incapable de l'élever ou simplement ne le veut pas, puisse l'abandonner pour adoption.

    Mais cela ne résoudra pas le problème. C'est un travail de fond ; il faut restructurer la société. Il faut donner à toute mère la possibilité financière d'élever son enfant, elle même, par des aides financières directes ou indirectes (imposition). Car au fond c'est ce que beaucoup désirent et la pression financière n'est pas pour rien dans une résignation à l'avortement.

  • Je suis foncièrement contre l'avortement. Mais ds le cas du viol, de l'inceste ou d'une mise en danger de la vie de la mère, cette position n'est plus tenable. Le droit à la vie est fondamental mais ce droit n'est pas un droit absolu, envers et contre tout.

  • @ Raby 23h31 - vendredi 13 mars 2015
    J'aime votre relativisme existentiel, même si je ne sais si vous avez été violée, incestée ou en danger de mort pendant votre grossesse.
    Je vous renvoie à mon commentaire Shimon - jeudi 12 mars 2015, 23h32 et me pose toujours la question "en quoi la vie d'un enfant conçu suite à un viol ou relation incestueuse aurait-elle moins de valeur?" Dans tous les cas il est toujours innocent et est dès le premier instant une personne humaine.
    Il me répugne de tuer un humain, au début, au milieu ou à la fin de sa vie, mais je ne condamnerai jamais quelqu'un qui l'a fait, dans la détresse, submergé par le désespoir ou l'angoisse. Les personnes qui en sont là ont besoin de soutien pas de condamnation.
    Enfin pour le péril mortel de la mère, il est vraiment très rare et est surtout un argument rhétorique pour justifier l'homicide. Et dans le cas où il existe, la décision de sauver l'un et laisser l'autre mourir, ne peut se prendre que au cas par cas. Il ne saurait y avoir de règle automatique. Mais là encore je ne condamne personne: ni la mère, ni le père, ni le médecin.

  • Il faut sortir de la LOI toute autorisation d'homicide, quelles que soient les circonstances, pour conserver une JURISPREUDENCE non de répression mais de compassion.
    Ce sera, dans quelques décennies la grandeur de l'Europe chrétienne de redire la valeur, dans tous les cas, inestimable de toute vie humaine et de faire œuvre civilisatrice en ré-écrivant un code respectant vraiment la dignité de chacun.

  • Paraphrasant le Pf. Montero, je dirais :
    "On n’a pas assez dit que la légalisation de l' avortement et de l’euthanasie modifie substantiellement les attributions du corps médical : elle revient à confier aux professionnels de l’art de guérir une nouvelle fonction, celle d’administrer la mort, fût-ce sur demande. Elle affecte singulièrement la structure morale de la médecine. N’y a-t-il pas contradiction éthique entre la mission de soins, qui est depuis toujours celle du médecin, et l'avortement, l’euthanasie ou le suicide médicalement assisté ? Autrement dit, l'avortement et l’euthanasie ne sont pas seulement une question de choix purement
    personnel : sa légalisation a un impact profond sur le tissu social et sur la conception que l’on se fait de la médecine.

  • Merci de votre intervention.
    Médecin, je ne saurais souscrire au rôle que l'on veut faire jouer au médecin. Mon travail et ma vocation est de soigner si possible, soulager toujours, tuer jamais. Tuer est contraire à toute éthique et au serment d’Hippocrate qui fait ma fierté.
    On parle de « droits sexuels et reproductifs », mais dans nos pays « développés » ils sont de toute façon bien assurés si l'on veut bien ne pas transformer un drame, l'avortement, en droit. Vouloir faire de l'avortement de confort (sans menace pour la vie de la mère) un « droit » créerait une obligation, un « devoir », une contrainte qui s'imposerait au médecin dans toute circonstance. La libre relation entre un médecin et sa patiente disparaîtrait.
    Et je ne doute pas que rapidement le « droit » à'avorter deviendrait un « obligation » pour la mère où comme en Chine, l'état déciderait qui doit vivre et qui doit mourir.

  • je voudrais verser encore au débat sur la promotion légale de l'avortement une réflexion du Pf Montero sur l’euthanasie qui s'applique mutais mutandis à l’avortement:

    Quelle vision du Droit ?
    Lors de son audition par la mission Leonetti, le professeur Suzanne Renaix, philosophe, s’est interrogée aussi sur la cohérence entre l’autonomie revendiquée par celui qui veut avoir la maîtrise de sa propre fin et les valeurs qui structurent une société. Que reste-t-il de ces valeurs si toute question se résout en un problème d’exercice de la liberté individuelle et d’égalité des droits ? La liberté est alors conçue comme autodétermination ; il n’est plus question d’autonomie : « on garde le radical « auto », qui veut dire soi-même, mais il n’y a plus de « nomos », c’est-à-dire la loi, ce qui est généralisable, partageable avec les autres, voire universalisable » 27 .
    Le Droit, en effet, est beaucoup plus qu’un simple instrument de régulation des libertés individuelles et d’égalité des droits. En pratique, il exerce une importante fonction symbolique et pédagogique ; il charrie des valeurs sociales, morales, culturelles, qu’on le
    veuille ou non. Lors de son audition dans le cadre de la mission Leonetti, l’ancien garde des sceaux, R. Badinter, s’exprimait en ce sens, en soulignant que le droit pénal n’a « pas seulement une fonction répressive mais aussi une fonction expressive », en ce qu’il traduit « les valeurs d’une société », et il repoussait l’idée qu’on puisse renoncer au principe, qui est au fondement de l’Etat de droit, selon lequel « personne ne peut disposer de la vie d’autrui » 28 . Beaucoup d’autres personnalités de premier plan ont exposé la même conception du droit au cours des auditions dans le cadre de l’évaluation de la loi du 22 avril 2005 dite « loi Leonetti ».

  • Bravo Badinter.
    "Personne ne peut disposer de la vie d'autrui" même avec son consentement, même à sa demande.
    Bravo encore de dire que la loi « pas seulement une fonction répressive mais aussi une fonction expressive ».
    C'est vraiment une pensée claire que nous donne ce grand juriste qui a fait abolir la peine de mort, ou plutôt les exécutions capitales car il faut maintenir la loi et construire un jurisprudence humaine.

  • toujours dans Montero :
    C’est que l’interdit joue un rôle structurant sur le plan éthique et juridique. En disant non pas ce qu’il faut faire, mais seulement ce qu’il ne faut pas faire, l’interdit est l’aiguillon fondamental de la créativité morale 29 . Si l’interdit de tuer tombe, la réflexion morale s’émousse et, avec elle, « la recherche acharnée des solutions les meilleures, les plus ajustées, les plus fines, les plus bienveillantes... » 30 . L’interdit aide les professionnels de la santé à respecter leurs limites, il les confirme dans une attitude de respect inconditionnel, il les oblige à se montrer performants dans le contrôle de la douleur et des symptômes, à se garder de toute forme d’obstination thérapeutique ; il les stimule à déployer des trésors de patience, d’intelligence, d’imagination, de subtilité morale, et à donner le meilleur d’eux-mêmes

  • MON CORPS M'APPARTIENT
    Définitivement NON, ton corps n'est pas une chose dont tu peux disposer à ta guise ; ton corps C'EST toi, tu ES ton corps. Il n'y a pas, dans une perspective néo-platonicienne, un esprit qui possède une chose ; le corps EST la personne, la personne EST son corps, inséparablement.
    Mutiler le corps c'est mutiler la personne toute entière ; faire grandir le corps c'est faire grandir la personne toute entière, tuer le corps c'est tuer la personne toute entière.
    Dès lors on ne peut aliéner son corps, ni le vendre ni le louer.
    Le corps de l'autre ne peut d'avantage être possédé, et donc vendu, loué, donné.
    Le corps de l'enfant dans le corps de la mère EST l'enfant, c'est-à-dire un AUTRE, différent dès sa conception. C'est pourquoi l’avortement, quel que soit le moment, est un homicide. L'avortement ne saurait en aucun cas être un droit ; ce serait reconnaître la propriété d'un être humain dont on dispose à sa guise. Définitivement, le viol ou l'inceste ne donne pas le droit de tuer (un innocent).

  • L'anthropologie « contemporaine » est individualiste matérialiste. Centrée sur l'individu sa finalité est hédoniste, mais dépourvue de perspective historique, ou plutôt méta-historique, eschatologique, elle s'enferme dans l'absurde. Scientiste, cette anthropologie ignore par principe tout ce qui n'est pas directement observable et mesurable. C'est cette vision tronquée et réductrice de l'homme, résolument matérialiste et individualiste qui fonde l'avortement, l'euthanasie, le divorce et toutes les « dérives » éthiques contemporaines.
    Il faut bien reconnaître que le « Je » n'est pas directement observable et ne se mesure pas, pas plus que l'amour.
    Il est donc nécessaire pour retrouver une vision globale et cohérente de revenir à la fois à un personnalisme (comme par exemple Emmanuel Mounier) qui défini l'être comme étant « en relation » et à une théologie chrétienne de l'incarnation (comme la « théologie du corps » de Jean‑Paul II). Tenir en même temps le relationnel, le social et le physiologique, biologique.

    On peut trouver plusieurs œuvres d'Emmanuel Mounier sur le site classiques.uqac.ca , par exemple le petit ouvrage chez PUF, QSJ « le personnalisme » :
    http://classiques.uqac.ca/classiques/Mounier_Emmanuel/personnalisme/personnalisme.html
    On peut trouver, traduites en français, toutes les œuvres de Saint Jean‑Paul II sur le site du vatican
    par exemple Evangelium Vitae :
    http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_25031995_evangelium-vitae_

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