Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mettre le couvert à l'église pour la messe du Jeudi-Saint ?

IMPRIMER

Lu sur le site « Pro Liturgia »

0704_jeudiSaint003 (1).jpgDans un certain nombre de paroisses, l’habitude a été prise de célébrer la Messe du Jeudi-Saint sur une table dressée dans la nef centrale de l’église. La Congrégation pour le Culte divin a eu l’occasion de dire plusieurs fois que cette pratique n’était pas licite et devait être abandonnée là où elle subsiste encore.

Explication : « Les normes liturgiques actuelles insistent sur l’importance qui doit être donnée à l’autel dont la position doit permettre d’attirer l’attention des fidèles : “L’autel, où le sacrifice de la croix est rendu présent sous les signes sacramentels, est aussi la table du Seigneur à laquelle, dans la messe, le peuple de Dieu est invité à participer ; il est aussi le centre de l’action de grâce qui s’accomplit pleinement par l’Eucharistie. Dans un lieu destiné au culte, la célébration de l’Eucharistie doit s’accomplir sur un autel (...). Il convient que dans toutes les églises il y ait un autel fixe qui signifie, de manière claire permanente le Christ Jésus, Pierre vivante (1P 2, 4 ; cf. Ep 2, 20). (...) 
Ainsi donc, l’usage de dresser une table au milieu de la nef pour célébrer la dernière Cène (Jeudi-saint) ou la Messe de Première Communion des enfants relève d'une pratique dont le symbolisme ainsi que la valeur éducative et pastorale est incohérente : cette façon de faire détourne l’attention des fidèles de l’autel, perturbe le sens premier de la liturgie et, contrairement à ce que l’on croit, ne favorise pas la participation des fidèles à ce que représente réellement l’Eucharistie. » (Source : Notitiae, Vol. 38, p. 492) » 

http://www.proliturgia.org/

 « La forme fondamentale [de la messe] est la prière d’action de grâce sur le pain et le vin. C’est de la prière d’action de grâce, après le banquet  du dernier soir que la liturgie de la messe a commencé, et non du banquet lui-même. Ce dernier était considéré aussi peu essentiel et aussi facilement séparable  que déjà dans l’Eglise primitive il était omis… Ce que l’Eglise célèbre dans la messe  n’est pas la dernière Cène  mais ce que le Seigneur, durant la dernière Cène, a institué et confié à l’Eglise : la mémoire de sa mort sacrificielle » ( Josef Andreas Jungmann, cité par Benoît XVI dans ses Opera Omnia, tome «  Jésus de Nazareth, » p. 495).

C’est ce que les paroles du rituel de la sainte messe nous rappellent d’ailleurs clairement au moment de la consécration : "pridie quam pateretur", "postquam cenatum est", le jour avant de souffrir, après avoir soupé… 

JPSC

Commentaires

  • Alors, là, merci JPSC pour ce rappel très bienvenu, et même pour ce recadrage indispensable face à une laïcisation de plus en plus forte des rites qui en font perdre le sens.
    Nous ne pouvons être vraiment frères que parce que Jésus à rétabli le lien de filiation avec notre Père commun.

  • ... oui, difficile en effet de faire la part des choses. On dirait que d'aucuns nous considèrent comme des affamés de pain aux céréales et d'amitiés fusionnelles ... oui, nous sommes des êtres de chair, mais n'oublions pas : nous sommes affamés de Dieu parce que nous sommes des êtres spirituels d'abord. NSJC nous a laissé son corps en nourriture pour réussir à nous aimer les uns les autres ...
    C'est bien Dieu Amour qui le premier est intervenu pour nous donner la vie à chacun en se servant de l'amour humain. Oui.
    Dieu premier servi, parce que sans Lui, pas de VIE.
    Que de reconnaissance nous voudrions lui manifester !

  • "Cette table est destinée au service de la cène annuelle. Comme le Catholique doit communier au moins à Pâques humblement, le Protestant doit, au moins une fois l’an, en souvenir de la Cène, manger, au temple, un morceau de pain et boire un verre de vin. Je n’ai jamais pu comprendre pourquoi les Protestants accomplissaient ainsi cette cérémonie et j’avoue que si j’étais Protestant, je proposerais d’introduire dans la réforme, une réforme de cette modeste cuisine. Du moment qu’on rejette l’Eucharistie comme sacrement, il n’y a plus, après la Cène, qu’une cérémonie sans importance. Le sacrement écarté, il ne reste de la Cène, pour le Protestant, que le repas d’adieu, le banquet fraternel qu’offrit Jésus à ses Apôtres avant de consommer son sacrifice. Or la Cène ne fut pas, sans doute, un festin à la Lucullus ; mais ce fut, au moins, un dîner plus qu’ordinaire. On avait choisi un local convenable, vaste, parfaitement orné. Sur la table se trouvaient, en abondance, les mets choisis de l’Orient. Judas avait peut-être fait danser un peu l’anse du panier: il était économe, c’est tout dire : mais enfin, tout en lésinant par derrière, il avait voulu faire bien les choses et se montrer bon Apôtre.

    Donc, je proposerais que la cène protestante fût une vraie cène à l’Apostolique, un dîner bien servi, avec des vins de choix, deux ou trois entrées, quelques entremets, un rôti, gigot ou dindon, peu importe, un saumon, la salade, du dessert en abondance, enfin le café, les trois eaux-de-vie et les cigares à discrétion. On mangerait cela entre frères, en souvenir des Apôtres et du Sauveur, ce qui n’ôterait rien à l’appétit ; on dirait dévotement le Bénédicité et les Grâces, si tant est que ce ne soit pas des superstitions papistes ; on permettrait les toasts au Champagne. Bref, on festoierait de tout cœur et en toute dévotion. De plus, si je ne craignais d’augmenter la dépense, je proposerais encore de rendre la cène plus fréquente, je la conseillerais au moins tous les dimanches et je la laisserais facultative aux grands dévots, par exemple aux ministres, tous les jours. Et par cette double réforme, je ferais certainement plus de convertis au Protestantisme que n’ont pu en faire les Anglais avec toutes leurs Bibles et les Allemands avec leur Métaphysique."
    Histoire générale de l’Eglise, Abbé Darras, Tome 33, p.457-459

Les commentaires sont fermés.