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Strasbourg : la première ministre polonaise démonte les accusations contre son pays

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De www.radinrue.com (19.1.2016) (Karl Mègue, envoyé spécial à Strasbourg):

Face à l’UE, Beata Szydło a démonté les attaques orchestrées à l’encontre de la Pologne

Le débat sur la Pologne, laisse à douter de la sincérité des groupes qui l’ont orchestré, ces derniers demeurant porteurs soit d’intérêts allemands, soit de convictions politiques reposant sur des doctrines gauchistes et communistes, qui voient là une bonne occasion de régler des comptes à la « Pologne Catholique »... Acceptant toutefois le débat, la Première Ministre polonaise, Beata Szydło, a tenu un discours posé, clair et qui démontre combien certains partis d’opposition manipulent avec leurs amis de l’UE les opinions pour déballer sur la scène internationale des conflits purement politiques internes à la Pologne et qui pour arriver à leurs fins n’hésitent pas à falsifier les réalités.

Aujourd’hui s’est tenu à Strasbourg un débat grotesque, il portait sur la situation de l’Etat de Droit en Pologne.

Avant toute chose resituons les évènements. Tout a commencé par la victoire sans conteste du parti PiS (Droit et Justice), représentant une droite catholique et patriotique qui n’est en rien opposée à l’Union Européenne mais qui tend à faire valoir, au sein de l’UE, une vision opposée au cosmopolitisme gauchisant et / ou du milieu affairiste financier qui résonne par décret de dictat. Pour se faire le gouvernement polonais met en avant une perspective qui privilégie la souveraineté des pays qui composent l’UE et défend une vision qui respecte et promeut les traditions historiques d’une Europe judéo-chrétienne. Une ligne politique qui est tout simplement insupportable à de nombreux lobbys qui gravitent autour du Parlement Européen. Cette pensée est caricaturée et étiquetée à tort mais en toute conscience "d’Europhobe" par les médias post-modernistes au débat unique qui exècrent l’identité chrétienne et historique de l’Europe.

Après la victoire du PiS, la droite affairiste du PO ( Plateforme Civique ) a perdu toute notoriété sur la scène politique polonaise. C’est d’elle qu’émane Donald Tusk qui est président du Conseil européen depuis le 1ᵉʳ décembre 2014. Les attaques dont est victime l’actuel exécutif de Varsovie sont aussi soutenues par ce dernier, et pour cause. Sa position actuelle est d’ailleurs très peu appréciée en Pologne : dans un sondage de la télévision polonaise, que la chaîne d’actualité en continue TVP Info publie ce soir après le débat au Parlement de Starsbourg et auquel 43,000 personnes ont répondu, 81,7% des interrogés estiment que le discours de la Première ministre polonaise fut "bon pour la Pologne". Un résultat qui démontre que les réformes que le PiS met en place en Pologne sont non seulement la voix du peuple, mais qu’en plus le soutien des Polonais à la chef du gouvernement demeure indiscutable.

Donald Tusk et ses amis de l’opposition doivent désormais se réconcilier avec une Pologne qui n’apprécie guère ce jeu politique interne au pays qu’ils ont avec l’aide des médias allemands et de groupes socialistes internationalisés ; ces derniers par ailleurs agissants dans l’intérêt entre-autre des lobbys allemands (LIRE ICI).

Sur la scène médiatique polonaise, c’est le quotidien au service du parti auquel appartient Donald Tusk, “Gazeta Wyborcza”, d’influence socialisto-capitaliste qui s’est fait le plus virulent opposant au PiS. Souvent ce quotidien est cité comme un "grand" journal en Pologne, en réalité il ne représente qu’une infime frange de la Pologne et en 10 ans il a perdu 275.000 lecteurs passant le nombre d’exemplaires imprimés de 439 103 en 2005 à 163 255 en mai 2015 (source ZKDP). Ce sont les journalistes de ce quotidien qui sont le plus souvent questionnés sur l’Etat de la Démocratie en Pologne dans les médias français, dont France Inter, radio payée par les imposables français et qui n’est, comme on le sait, absolument pas "marquée" idéologiquement...Le gouvernement polonais, attaqué dans cette diabolisation a dû expliquer à l’Occident et aux européens ses positions.

La PM polonaise a donc cette après-midi répondu aux parlementaires qui avaient réclamé ce débat dès décembre après l’annonce de modifications dans les lois sur le tribunal constitutionnel et les médias publics par le nouveau gouvernement.

L’ouverture par la Commission européenne début janvier de la procédure de sauvegarde de l’Etat de droit, une première depuis qu’elle fut créée en mars 2014, a amplifié l’intérêt autour des échanges de ce mardi 19 janvier 2015.

Nous sommes au début de la procédure, a souligné le vice-président de la Commission européenne l’allemand Frans Timmermans, chargé du dossier au sein de l’exécutif européen.

Face aux parlementaires européens, Beata Szydło, a tenu un discours courtois mais ferme, "En Pologne il n’y a pas eu de violation de la Constitution, les changements introduits par le PiS, sont en accord avec les standards européens, l’opposition à propos du Tribunal Constitutionnel a un caractère politique et non de Droit". (...) "Si je suis satisfaite de pouvoir aujourd’hui, devant vous me présenter, si je peux exposer la position de la Pologne, je ne vois pas pour autant de fondements pour que nous consacrions tant de temps pour les affaires polonaises".

B. Szydło a assuré qu’en Pologne il n’y a pas eu depuis la nomination de son gouvernement de violation de la Constitution. "Le Tribunal travaille, il fonctionne, il est en parfait état (...) Il y a quelques heures, il a rendu un arrêt." (...) "les changements introduits par l’actuelle majorité parlementaire corrigent les erreurs commises par l’exécutif précédant dont la nomination avant les délais des juges, qui devaient prendre leur fonction après les élections (législatives -ndlr)". "Nous devions donc changer la loi portant sur le Tribunal Constitutionnel car en juin 2015 la coalition gouvernementale de l’époque a voté une loi sur le TC, qui fut le 3 décembre reconnue partiellement comme non constitutionnelle".

La Première ministre Szydło a souligné que "14 des 15 juges devaient être nommés par la coalition sortante ce qui n’est pas en accord avec les recommandations de la Commission de Venise (1) en ce qui concerne la représentativité. Nous avons 15 juges, exactement autant que le prévoit la Constitution. La majorité d’entre-eux, est celle (qui fut - ndlr) choisie par l’ancienne majorité parlementaire".

Précisant l’état des choses, la PM polonaise a ajouté que cinq parmi les quinze juges sont issus d’un choix appartenant à des parlementaires soutenant le parti PiS.  Prawo i Sprawiedliwość » n’a jamais tenu à dominer le Tribunal Constitutionnel, nous n’avons jamais désiré la majorité dans le Tribunal, notre action ne cherchait qu’à conserver un équilibre. Nous sommes d’accord que huit juges sur quinze soient nommés par l’opposition. C’est un changement qui nous différencie radicalement de nos prédécesseurs !"

Enfin, la numéro 1 du gouvernement de la République de Pologne a tenu à rappeler, pour faire taire les ragots des médias et des politiques agacés par la victoire d’un parti qui respecte la souveraineté de son pays, que son gouvernement "respecte l’opposition et ses droits, nous voulons un dialogue et un travail commun pour avancer dans les dossiers". Et de conclure que "la polémique qui dure sur le Tribunal Constitutionnel comporte un caractère politique, et non de Droit". Pour terminer, elle n’a pas hésité à renvoyer un pic à ceux qui dans l’Union Européenne se sont arrogés les droits de censeurs, en leur lançant : "Je m’attendais à ce que vous me posiez des questions très détaillées mais en fait je n’en ai pas reçu tant que ça (...) J’ai l’impression que finalement il n’y a pas de problèmes."

En ce qui concerne la réforme de la nomination des responsables de la télévision publique et de la radio nationale, la PM polonaise n’a pas eu à trop se confesser, cette réforme étant totalement légale et à mille lieux, contrairement à l’hystérie collective au sein de certains "amis d’amis", d’une quelconque d i c t a t u r e.


(1) : "La Commission européenne pour la démocratie par le droit, plus connue sous le nom de Commission de Venise, est un organe consultatif du Conseil de l’Europe en matière de droit constitutionnel, de fonctionnement des institutions démocratiques et de droits fondamentaux, de droit électoral et de justice constitutionnelle. Créée il y a 25 ans en 1990 par dix-huit États membres du Conseil de l’Europe, elle joue depuis un rôle déterminant dans l’adoption et la mise en œuvre de constitutions fidèles au patrimoine constitutionnel européen. En 2015, elle compte 60 membres à part entière et 11 autres entités officiellement associées à son travail. Plus de 3 milliards de gens sont « couvèrent » par l’expertise de la Commission."radinrue.com

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