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  • Chine et Vatican confiants dans l’avenir de leurs relations

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    Selon Nicolas Senèze dans « La Croix », à Pékin comme à Rome, des signaux favorables soulignent l’avancée des négociations :

    "La porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Hua Chunying, a confirmé, lundi 29 août lors de son point-presse quotidien, l’amélioration des relations entre le Vatican et Pékin. « La Chine est toujours sincère au sujet de l’amélioration de ses relations avec le Vatican, et a fait des efforts inlassables à cette fin », a-t-elle déclaré.

    Elle était interrogée sur des déclarations du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, qui avait fait part, deux jours auparavant, de ses « espoirs » et « attentes » quant à « une nouvelle étape dans les relations entre le Siège apostolique et la Chine ».

    « Le canal de dialogue et de contact entre les deux parties fonctionne bien et efficacement », a poursuivi Hua Chunying. « En nous appuyant sur certains principes, nous aimerions travailler ensemble aux côtés du Vatican pour des dialogues constructifs, nous rencontrer à mi-chemin et lutter pour le développement continu des relations bilatérales. »

    Début août, dans un long texte publié dans l’hebdomadaire de son diocèse, le cardinal John Tong Hon, évêque de Hong Kong, avait confirmé l’avancée des discussions entre Pékin et le Vatican, notamment sur le délicat sujet de la nomination des évêques en Chine.

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    Un accord final sur le sujet se fera sans trahir les fondements de l’Église « une, sainte, catholique et apostolique » et sans abandonner ni sacrifier les fidèles et prêtres de l’Église clandestine de Chine, avait-il assuré.

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    L’accord inquiète une partie de l’Église chinoise

    La perspective de cet accord inquiète toutefois une part non négligeable de l’Église chinoise. Le cardinal Joseph Zen (photo), prédécesseur du cardinal Tong, ne tarit pas de critiques contre la diplomatie menée par le pape François et par son secrétaire d’État, le cardinal Parolin, grand connaisseur de la question chinoise.

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  • Réforme de la curie romaine : encore un nouveau dicastère

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    pape et migrants.jpgAprès celui  qu’il vient de  créer  pour « les laïcs, la famille et la vie » », le pape  lance un dicastère (l’équivalent d’un ministère  dans l’administration pontificale) dédié  « au développement humain intégral » ;  la section relative aux migrants  sera placée sous l’autorité directe de François. « Le super-dicastère de la charité est né », titre Nicolas Senèze dans « La Croix » :

    « Le pape François a franchi mercredi 31 août une nouvelle étape dans la réforme de la Curie en fusionnant dans un unique dicastère les conseils pontificaux Justice et Paix, Cor Unum, pour les migrants et pour la santé.

    Le nouveau dicastère, « pour le service du développement humain intégral » sera effectif au 1er janvier 2017, date à laquelle il prendra la suite des quatre précédents conseils pontificaux. Il sera présidé par le cardinal ghanéen Peter Turkson, actuel président du Conseil pontifical Justice et paix.

    > Lire aussi : Peter Turkson, l’imprévisible

    Le nouveau dicastère « sera particulièrement compétent pour les questions qui concernent les migrations, les personnes dans le besoin, les malades et les exclus, les personnes marginalisées et les victimes des conflits armés et des catastrophes naturelles, les détenus, les chômeurs et les victimes de toute forme d’esclavage et de torture », explique le pape François dans le motu proprio Humanam progressionem (« le développement humain ») signé le 17 août dernier.

    > Lire aussi : Texte du motu proprio concernant le nouveau dicastère pour le service du développement humain intégral 

    Le dicastère pour le service du développement humain intégral assurera également les compétences du Saint-Siège à l’égard de Caritas Internationalis, à l’instar de l’actuel Conseil pontifical Cor unum, et devra travailler étroitement avec l’Académie pontificale des sciences sociales.

    Dans le cadre de la réforme de la Curie, la création de ce nouveau dicastère était attendue. Mais les différentes personnes concernées ne l’attendaient pas si rapidement, signe d’une volonté du pape d’accélérer le mouvement après la création du secrétariat pour l’économie (2014), de celui pour la communication (2015), et la mise en place, ce jeudi 1er septembre, du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. 

    > Lire aussi : Simplification et décentralisation à l’ordre du jour du « C9 »

    La fusion des quatre conseils pontificaux en charge de l’action sociale de l’Église n’aura pas été chose évidente, chacun craignant de perdre son identité dans le nouvel organisme dont le nom même a été l’objet de débats.

    S’il avait été d’abord question de l’intituler « Justice, paix et migrations », d’autres voulaient qu’y figurent aussi les mots « charité » ou « santé ». 

    En parlant de « développement humain intégral », le pape choisit donc de donner une direction claire à ce nouveau dicastère dont une section, placée temporairement sous l’autorité directe du pape, s’occupera spécifiquement des réfugiés et des migrants. 

    Les statuts de ce dicastère prévoient aussi la constitution, en son sein, d’une commission pour la charité, d’une autre pour l’écologie, et d’une troisième pour les opérateurs de santé, afin de suivre plus particulièrement ces trois thématiques. » 

    Ref. Le « super-dicastère » de la charité est né

    C’est en 1588, par la bulle « Immensae aeterni »,  que le pape Sixte-Quint  créa les premiers « dicastères » (ou congrégations romaines). Le développement de l’administration pontificale,  surtout  depuis le concile Vatican II jusqu’à nos jours,  le laisserait peut-être un brin songeur.

    JPSC

  • Un vibrant cri d’alerte face à une volonté d’éradication totale des trisomiques

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    Lu sur le site de Correspondance Européenne :

    Culture : interview à Jean-Marie Le Méné

    Suite à la sortie du livre de Jean-Marie Le Méné, Les premières victimes du transhumanisme (éd. Pierre-Guillaume de Roux, Paris 2016), dont nous avons publié une recension de Jeanne Smits dans le nr 319 (20 juin 2016) de Correspondance européenne, nous avons interviewé le président de la Fondation Lejeune.

    Question : Votre livre est un vibrant cri d’alerte face à une volonté d’éradication totale des trisomiques : de quoi s’agit-il exactement ?

    Réponse : Ce n’est pas une éradication à venir, c’est un fait acquis, 96 % des trisomiques diagnostiqués avant la naissance sont avortés. Une population quasi complète a disparu marquée au fer rouge de son chromosome supplémentaire. Ceux qui sont conçus sont déjà condamnés. Dans l’histoire, c’est la première fois qu’une politique de santé rend mortelle une maladie qui ne l’est pas.

    Q : Le point de départ de votre livre est la mise sur le marché d’un test « non invasif » qui permet de détecter l’enfant trisomique « sans risque » : où en est-on de la généralisation d’un tel test ? Son objet n’étant pas de soigner mais d’éliminer, n’est-on pas en plein eugénisme, sans que cela ne semble déranger personne, ni médecins et ni politiques ?

    R : Il existe une pseudo élite intellectuelle, politique et médiatique qui s’accommode fort bien de l’eugénisme des trisomiques et qui le justifie par trois arguments. Les enfants trisomiques suscitent une forme d’aversion, ils coûtent cher à la société et la technoscience permet de nous en débarrasser proprement. Cette prétendue élite à l’idéologie eugéniste « généreuse » – mais oublieuse de l’histoire – ne voit aucun inconvénient à éradiquer « par compassion » une population entière sur le critère de son génome imparfait. Ayant accepté cette transgression depuis longtemps, elle ne voit même que des avantages à adopter un nouveau test, qualifié de non invasif, qui permettra de s’affranchir de la technique risquée de l’amniocentèse. Tel est explicitement le raisonnement du Comité consultatif national d’éthique. Le seul problème est celui du coût. Il sera proposé aux femmes et remboursé par l’assurance maladie quand il ne coutera pas plus cher que le système précédent, ce qui devrait se produire dans les mois qui viennent.

    Q : Quel est le principal moteur de cette évolution : le mythe du bébé « parfait » et/ou les profits occasionnés par la commercialisation de tels tests ?

    R : La firme Sequenom, sur laquelle j’ai enquêté dans mon livre, a basé le développement de son affaire sur le fait que le dépistage de la trisomie était « un mal nécessaire » d’une part et qu’il était « une importante opportunité de marché » d’autre part. Pourquoi un mal nécessaire ? Parce que le dépistage de la trisomie entraîne l’avortement dans la quasi-totalité des cas. On est donc en face d’un marché objectivement porteur de mort mais qui rapporte d’autant plus qu’il est efficace. C’est ce que j’ai décrit comme « une rente indexée sur un génocide continu ». Plus on élimine de trisomiques et plus ça rapporte.

    Cet ultra libéralisme libertaire est différent mais tout aussi efficace que l’idéologie qui sévissait avant la guerre en Allemagne. Notre positivisme juridique rend possible toute transgression. La loi n’est pas là pour être juste mais pour être la règle du jeu changeante que se donne tel groupe politique au pouvoir à un moment donné. C’est une conception anglo-saxonne du droit pour le droit, un triomphe du droit mais une défaite de la justice.

    Q : Le mythe de l’être « parfait », de l’être « supérieur » ou « augmenté » fait partie des objectifs transhumanistes : quelles sont les motivations et les buts du transhumanisme, quelle vision du «bonheur » cela suppose-t-il ?

    R : Le transhumanisme part du constat que l’homme est une expérience ratée. Il se donne comme but de le faire évoluer et de dépasser sa nature en parvenant à « augmenter » l’homme par la convergence de différentes technosciences : les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives. On entrera dans le transhumanisme effectivement le jour où l’intelligence artificielle prendra le pas sur l’intelligence humaine. Evidemment, si l’on accepte l’idée de l’homme « augmenté », on est bien obligé d’accepter celle d’homme « diminué ». C’est pourquoi en attendant l’homme « augmenté », on gagne du temps à commencer par éliminer l’homme « diminué », ce que nos législations autorisent déjà avec succès. En réalité l’industrie procréatique est une anticipation du transhumanisme, de même que les programmes eugénistes d’avortement et d’euthanasie. Le dépistage de la trisomie est lui-même une matrice du transhumanisme. Il s’agit d’une régression consternante et peu originale qui verra des surhommes s’imposer à des sous-hommes.

    Q : Finalement la question fondamentale n’est-elle pas : peut-on être heureux en étant atteint d’un handicap en général, de la trisomie 21 en particulier ? Et si oui, pourquoi alors éliminer ces êtres vulnérables, n’est-ce pas un retour effroyable à la barbarie – car tous les autres handicapés n’y passeront-ils pas aussi quand on saura les détecter ?

    R : Je rappelle dans mon livre la raison incroyable pour laquelle le Conseil supérieur de l’audiovisuel a déconseillé aux télévisions de diffuser la vidéo Dear future Mom, Chère future maman : montrer que trisomie et bonheur sont compatibles pouvait culpabiliser les femmes qui avaient avorté leur enfant trisomique. Vous avez la réponse à votre question. La liberté d’expression de la culture de mort est supérieure à celle de la culture de vie.

    Q : Vous évoquez dans votre livre l’idolâtrie de la technologie, le fait que tout ce qui est techniquement possible doit être réalisé au nom du Progrès. Des penseurs comme Jacques Ellul nous ont avertis il y a déjà un demi-siècle, mais ils n’ont pas été entendus. Comment voyez-vous ce grave problème du « système technicien » qui englobe tous les aspects de notre vie et comment en sortir maintenant ?

    R : Nous devons revenir à une conception de la politique au service du bien commun de la personne et non pas asservie aux ambitions partisanes ni aux exigences égoïstes de tel ou tel groupe d’intérêt. Une loi injuste n’est pas une loi. Cela exige de sortir du positivisme et de considérer qu’il y a d’autres lois – non écrites – qui sont immuables et que le législateur doit respecter.

    En même temps, et à court terme, si la force du marché semble s’imposer irrésistiblement de l’extérieur – comme c’est le cas pour cette technoscience qui monnaye les peurs et les promesses – rien n’oblige un système de santé à donner accès gratuitement à une solution qui n’est pas l’élimination de la maladie mais celle du malade.

    Et surtout, il faut convenir que seule la culture chrétienne protège l’être humain inconditionnellement. Bien au-delà de toute vision humaine, humaniste, humanitariste. Parce que la culture chrétienne est la seule à dire que l’homme a une valeur infinie à la mesure – sans mesure – de Celui qui l’a racheté.