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Ce qu'il y a d'inquiétant dans le document final du Synode sur les Jeunes

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De Jeanne Smits sur son blog :

Le document final du synode sur les jeunes : larges extraits traduits et analyse critique

On attendait avec anxiété de savoir si le synode des jeunes allait promouvoir l’homosexualité et l’idéologie LGBT, acronyme de combat mise en avant dans l’Instrumentum laboris qui a servi de canevas au travaux des pères synodaux. Le document final, qui a été publié samedi soir 27 octobre à 21 heures, s'est révélé sur ce plan plus subtil qu'on ne le prévoyait. Mais dans l’ensemble, c'est le document lui-même qui est un instrument au service de la révolution dans l'Eglise – révolution démocratique, liturgique, doctrinale. Son langage, très largement calqué sur les expressions familières au pape François, ouvre multitude de portes. Il donne aux éléments les plus progressistes des armes et des outils de pression affûtés d'avance par l'intégration automatique des travaux du synode dans le « magistère ordinaire » : c'est le tour de passe-passe inventé à son orée, à travers la publication d'une nouvelle constitution synodale, Episcopalis communio.

Cette arme, c'est la « synodalité », leit-motiv lancinant du texte alors que la notion n'a guère été présente pendant les débats qui ont résonné depuis début octobre. Elle occupe à elle seul un tiers du document final. Elle est l'outil de la révolution en ce qu’elle institue un pouvoir décisionnaire de la base, une participation au pouvoir vertical clairement affirmé pour les jeunes, les femmes, les laïcs…

A l'ouverture du synode, le pape François avait évoqué les « rêves » des jeunes qu'il allait falloir écouter, accueillir, valoriser. Les jeunes, en exprimant leurs désirs, serviraient de fil rouge  et de référence aux réflexions des évêques et cardinaux. Absurde en soi, l’idée était d’emblée aggravée par le recours à des jeunes qui, dans leur majorité, souffrent du même déficit de formation catholique que l'ensemble de leur génération et de quelques générations de jeunes qui les précèdent, depuis l'écroulement de la catéchèse doublée d'un décervelage délibérément favorisé par tant de méthodes pédagogiques néfastes employées dans un grand nombre d'écoles du monde, et notamment du monde développé. L’« écoute des jeunes » est au cœur du document : mais un jeune, comme un vieux, peut dire n’importe quoi…

D'ailleurs, le document final reconnaît ce fait, comme nous allons le voir.

Complaisant envers la modernité, truffé de références à la lutte environnementale au détriment du sens des fins dernières, le document final mérite certainement une analyse serrée que je veux entamer avec vous aujourd’hui. Pour cela, j'ai traduit rapidement nombre des passages les plus contestables, confus, ou tout simplement vides, sachant seul le texte italien officiel existe pour l’heure, complété d’une synthèse qui a été distribuée à la presse et à laquelle je ne ferai pas référence.

Il faut savoir que les Pères synodaux eux-mêmes se sont heurtés au problème de la langue. Samedi matin, alors qu'ils devaient découvrir l'ensemble du document final à l'aide d'une traduction simultanée orale, en disposant de quelque temps de réflexion pour déterminer leur vote paragraphe par paragraphe, le temps s'est révélé court, rapporte Diane Montagna de LifeSiteNews. De ce fait, la troisième  et dernière partie a été rapidement abordée dans l'après-midi, avec vote immédiat après la traduction simultanée qui était aussi le moment de la découverte du texte. Ainsi s'élabore en octobre 2018 le « magistère ordinaire ».

Tous les paragraphes ont été adoptés à une majorité des deux tiers au moins, Certains avec plus de voix que d'autres. Sandro Magister détaille les paragraphes le moins bien adoptés.

Mais de toute façon, mieux qu'une majorité, ce document final serait le résultat de l'action de l’Esprit Saint dans « l'espace protégé » ou Il pouvait agir, notamment parce que rien ne pouvait en sortir qui ne soit contrôlé. L'Esprit soufflant à travers la jeunesse édictant leur conduite aux membres de la hiérarchie de l’Eglise, et qu'il faut donc écouter : c'est à peu près cela, si l’on veut bien comprendre ce qu’a dit le pape François à la fin des votes.

Bien sûr, il y a  dans le document final des expressions heureuses, des rappels nécessaires de la beauté de la vocation chrétienne… mais ils n'en forment pas l’essentiel. De toute façon, les médias consensuels en parleront amplement. N'est-ce pas La Croix qui annonce en titre un document final « consensuel » ? en vérité, il n'est pas, ou ne le serait pas si on en analysait le détail.

Je vous propose de découvrir, avec un peu de patience, ce que j'y ai décelé d’inquiétant. A noter avant de commencer : le plus gros des références dans ce document de 60 pages se trouve dans les documents de Vatican II dont on perçoit qu'il cherche à en imposer une sorte d’aboutissement.

A beaucoup d’égards, on regrette que le document final ne puise pas dans la riche expérience des saints qui ont travaillé auprès des jeunes – car ni les saints ni les jeunes n'ont changé de nature – ni dans celle des environnements catholiques où la foi est effectivement transmise et où les vocations sacerdotales et religieuses éclosent. Il est vrai que les jeunes d'esprit traditionnel se plaignent de n’avoir pas été sollicités ni écoutés lorsqu'il s'agissait de choisir des représentants pour les travaux préparatoires du synode sur les jeunes.

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Commentaires

  • On ne pouvait s'attendre à autre chose de la part de Jeanne Smitts qui fait flèche de tous bois y compris les plus douteux.... C'est à peine lisible tellement la rage sort de son clavier!

  • Je trouve au contraire ce texte Tres pertinent et interessant... Il nous alerte sur La laïcisation de notre Eglise et sur l'influence grandissante de certains lobbies... Jempense moi aussi que Çe n'est pas en " écoutant les rêves des jeunes " que nous pouvons trouver les voies du Christ ..ni les jeunes , ni les vieux , ni telle ou telle catégorie Sociale laïque ne dispose de l'avenir de notre foi. sa Sainteté doit être notre Pasteur , le représentant de Jésus . Il a une responsabilité immense qu'il doit assumer avec justesse et fidélité à l' Evangile .

  • Dans les suites connues du synode de 2015, les inquiétudes qu’énonce Mme Jeanne Smits pour celui-ci apparaissent objectivement bien fondées. D’autant plus qu’il va y avoir maintenant autant de « post-synodes » qu’il n’y a de conférences épiscopales (une centaine dans le monde) dont le pouvoir se trouve à nouveau renforcé par la nouvelle constitution synodale Episcopalis communio.
    Et là, ce n’est plus 300 évêques qui doivent en discuter mais 3000 évêques diocésains aux tendances parfois hétéroclites.
    Est-ce un procédé qui peut vraiment renforcer l’unité dans l’Eglise ou bien une stratégie capable de générer son implosion ?
    Il semble que l’objectif de tant de changements est de « changer les temps et la loi » (Dn 7/25).

    Nul besoin d’être devin pour savoir que tout cela va très mal se terminer selon ce qui en a déjà bien été annoncé :
    « Mais, passé les trois jours et demi, Dieu leur infusa un souffle de vie qui les remit sur pieds, au grand effroi de ceux qui les regardaient. J'entendis alors une voix puissante leur crier du ciel : " Montez ici ! " Ils montèrent donc au ciel dans la nuée, aux yeux de leurs ennemis. A cette heure-là, il se fit un violent tremblement de terre, et le dixième de la ville croula, et dans le cataclysme périrent sept mille personnes. Les survivants, saisis d'effroi, rendirent gloire au Dieu du ciel. » (Ap 11/11-13)

    La publication en septembre 2018 par le journal Bild de deux lettres privées censées avoir été adressées par Benoît XVI en novembre 2017 au cardinal Brandmüller ainsi que l’interview de Monseigneur Nicolas BUX le 13 octobre 2018 (101 ans après Fatima) ne laissent guère de doutes sur la probabilité d’un proche dénouement dramatique :
    https://www.riposte-catholique.fr/archives/147825
    Extrait : « Peut-être – et je le dis précisément d’un point de vue pratique – serait-il plus facile d’examiner et d’étudier plus précisément la question de la validité juridique du renoncement du pape Benoît XVI, à savoir s’il est total ou partiel (« à mi-chemin », comme on l’a dit) ou douteux, puisque l’idée d’une sorte de papauté collégiale me semble résolument contraire à l’Évangile. En effet, Jésus n’a pas dit : « Tibi dabo claves … » en se tournant à la fois vers Pierre et André, mais il l’a dit seulement à Pierre ! C’est pourquoi j’affirme qu’une étude approfondie de la renonciation pourrait peut-être être plus utile et plus profitable, tout en contribuant à résoudre des problèmes qui nous semblent aujourd’hui insurmontables. »
    http://benoit-et-moi.fr/2018/benot-xvi/les-deux-lettres-de-benoit-xvi.html
    http://benoit-et-moi.fr/2018/benot-xvi/des-lettres-surprenantes-de-benoit-xvi.html
    http://benoit-et-moi.fr/2018/benot-xvi/des-lettres-surprenantes-de-benoit-xvi-suite.html
    http://benoit-et-moi.fr/2018/benot-xvi/les-messages-secrets-des-lettres-de-benoit-xvi.php
    C’est quand même plus facile de choisir entre deux causes lorsqu’on sait d’avance que l’une est déjà perdue et que l’autre est déjà gagnée.

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