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"Les apparitions d'Amsterdam sont fausses"

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D'Aleteia.org :

Le Saint-Siège rejette les apparitions de la Vierge à Ida Peerdeman

Dame de tous les Peuples

I.Media | 15 septembre 2020

« Les apparitions d’Amsterdam sont fausses. La “Dame de tous les Peuples” ne doit pas être vénérée et les fidèles doivent cesser toute propagande », a déclaré la Congrégation pour la doctrine de la foi dans un courrier qui remonte au 20 juillet 2020 mais qui vient d’être rendu public. Après plusieurs décennies de controverses, les cinquante-six prétendues apparitions de la Vierge Marie à Ida Peerdeman ont été ainsi formellement rejetées par le Saint-Siège.

Le cas Peerdeman est-il désormais clos ? Jeune femme hollandaise du XXe siècle, Ida Peerdeman affirme avoir assisté, entre 1945 et 1959, à cinquante-six apparitions de la Vierge sous le nom de “Dame de tous les Peuples”. Ces révélations mystiques faisaient encore polémique jusqu’au 20 juillet dernier lorsque, à la demande du cardinal Béchara Boutros Raï, patriarche d’Antioche des maronites, la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), anciennement appelée le “Saint-Office”, a clarifié dans une lettre adressée au prélat la position du Saint-Siège quant aux visions d’Ida Peerdeman.

Bien que la Madone apparue à Ida Peerdeman présente, pour certains, de nombreuses similitudes avec la Vierge apparue à Catherine Labouré en 1830 (globe sous les pieds, rayons de lumière émanants des mains tournées vers le bas), l’ancien Saint-Office a confirmé une notification signée en 1974 qui « estime qu’il n’est pas opportun de contribuer à la diffusion de la vénération de Marie en tant que “Dame de tous les Peuples” ».

Les cinquante-six pseudo-apparitions

Selon le récit rapporté par la jeune hollandaise née le 13 août 1905 à Alkmaar (Pays-Bas), la Vierge lui serait apparue une première fois le 13 octobre 1917, jour où les apparitions mariales de Fatima s’achevaient par le célèbre épisode du “miracle du soleil”. La soi-disante voyante, alors âgée de douze ans, a rapporté avoir vu, alors qu’elle rentrait chez elle à Amsterdam après une confession, une « femme lumineuse d’une beauté exceptionnelle qu’elle a immédiatement identifiée à la Vierge Marie ».

La première longue apparition n’aurait eu lieu que le 25 mars 1945, solennité de l’Annonciation. Elle aurait été suivie de cinquante-six autres jusqu’en 1959. Après quelques visions, la Vierge aurait confié son nom à Ida Peerdeman : « Je suis la Dame, Marie Mère de tous les peuples ». Elle aurait affirmé être « envoyée par le Père et le Fils pour aider l’humanité », annoncer la fin de la guerre et avertir le monde de « la dégénérescence, des désastres et de la guerre » et du danger d’une troisième « catastrophe mondiale ».

 

S’ensuivent de nombreuses prédictions quant aux événements politiques, économiques et sociaux du 20e siècle : la guerre froide, la dissolution de l’URSS, la guerre de Corée, le conflit israélo-palestinien, le chaos politique en Palestine et au Proche-Orient, etc.

Dès 1951, la Vierge aurait montré à Ida une vision du Concile Vatican II, qui aura lieu une décennie plus tard. Elle aurait alors confirmé la nécessité de réformes et de changements, des changements disciplinaires qui incluent la formation des prêtres et des religieux. Elle se serait montrée particulièrement inquiète pour Rome et le Vatican, en danger selon elle. Ida décrit une de ses soit-disant visions ainsi :

Maintenant, je  remarque que la Dame tient sa main au-dessus du pape et de Saint-Pierre. Le Pape est assis, les doigts levés, et au-dessus de sa tête est écrit “Combattez”. Je vois de plus en plus de combats. Puis, soudain, je vois des soldats portant des casquettes hautes se tenir derrière le pape ; ils lèvent deux doigts. Serait-ce une référence à la franc-maçonnerie ?

Controverses et reconnaissances

Traditionnellement, dans l’Église catholique, la tâche de juger du caractère surnaturel d’une apparition incombe à l’évêque du diocèse dans lequel l’apparition a lieu : dans ce cas, le diocèse de Haarlem-Amsterdam. La difficulté de l’affaire Peerdeman réside dans le fait que les prélats qui se sont succédés dans ce diocèse ont porté des jugements contradictoires.

Le premier, Mgr Johannes Huibers, évêque au moment des apparitions, a donné son approbation (nihil obstat) au titre et à la prière associés à l’apparition. Néanmoins, le 7 mai 1956, après avoir examiné attentivement le cas des prétendues apparitions et révélations de “Notre-Dame de tous les Peuples”, le même évêque est revenu sur sa décision. Il a déclaré n’avoir trouvé « aucune preuve du caractère surnaturel des apparitions ».

À plusieurs reprises, en 1957, en 1972 et en 1974, la CDF a confirmé la position de l’évêque hollandais. Cependant, le 31 mai 1996, un de ses successeurs, Mgr Hendrik Bomers, avec l’autorisation de la CDF, a par la suite autorisé la vénération publique de la même vierge, maintenant que la question du caractère surnaturel des apparitions elles-mêmes n’était pas résolue. Il a réitéré sa décision dans une lettre datée du 3 décembre 1997.

Le 31 mai 2002, Mgr Jozef Marianus Punt, l’évêque suivant, a déclaré que les apparitions étaient d’origine surnaturelle. Depuis lors, la question demeure de savoir si Mgr Punt avait le pouvoir d’annuler la décision de son prédécesseur, étant donné que la décision de ce dernier avait été confirmée par la CDF. Dans une lettre non publiée de juillet 2005, la CDF a demandé que la prière associée à l’apparition soit modifiée, en remplaçant les mots « qui fut un jour Marie » par « la Sainte Vierge Marie ». Les partisans des prétendues apparitions en ont déduit que la CDF avait tacitement accepté l’approbation de Mgr Punt.

Le cas Peerdeman est-il clos ?

Interrogé par le cardinal libanais, l’ancien Saint-Office a rappelé dans une lettre signée le 20 juillet dernier que le jugement de l’Église restait celui publié par le diocèse d’Amsterdam le 25 mai 1974, dans lequel il est dit – après une étude appropriée – qu’Ida Peerdeman « n’était pas consciente du caractère surnaturel des apparitions ». C’est pourquoi, lit-on dans la lettre de la Nonciature du Vatican, les fidèles sont invités à « cesser toute propagande sur les apparitions et révélations revendiquées de la Dame de tous les Peuples et sont exhortés à exprimer leur dévotion à la Très Sainte Vierge, Reine de l’Univers sous des formes reconnues et recommandées par l’Église. »

Commentaires

  • Bref, c'est un grand bazar : Il va falloir qu'un jour les procédures soient clarifiées comme pour les canonisations des saints. Je cite : " Cependant, le 31 mai 1996, un de ses successeurs, Mgr Hendrik Bomers, avec l’autorisation de la CDF, a par la suite autorisé la vénération publique de la même vierge, maintenant que la question du caractère surnaturel des apparitions elles-mêmes n’était pas résolue. Il a réitéré sa décision dans une lettre datée du 3 décembre 1997. Le 31 mai 2002, Mgr Jozef Marianus Punt, l’évêque suivant, a déclaré que les apparitions étaient d’origine surnaturelle."

    Il faut dire que le langage utilisé dans ces démarches de reconnaissance est abscons. Il faut avoir fait au moins trois années de Droit rien que pour comprendre la différence entre :

    "1° Non preuve de surnaturalité"

    et "2° Preuve de non surnaturalité".

    En langage plus simple, 1° se traduit par "On ne sait pas. Attendons l'avenir pour trancher". et 2° par "On sait que cela ne vient pas de Dieu". Là, on comprend...

    Là, on est probablement dans 1°... A moins que...

  • Arnaud Dumouch, pourquoi ne développez-vous pas d’avantage votre opinion?
    Vous avez consacré 6 vidéos à ces apparitions! Et au tout début de la 6ème, vous dites : "C'est une apparition reconnue par l'Eglise catholique".
    Cf. https://www.youtube.com/watch?v=36c0NRuJiiE

    Et revoilou la polémique à propos de Marie co-rédemptrice! Pourquoi?

    Parce qu’il semblerait bien que l’objectif principal de ces apparitions était de demander la promulgation de ce dogme!
    Et le pape François est défavorable à la promulgation du dogme de la co-rédemption. Il l’a clairement exprimé à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Guadalupe, l’an passé*.
    Citations:
    1/«  Fidèle à son Maître, qui est son Fils, l’unique Rédempteur, elle n’a jamais voulu prendre pour elle quelque chose de son Fils. Elle ne s’est jamais présentée comme co-rédemptrice. Non, disciple. »
    2/« Quand on vient nous dire qu’il fallait la déclarer telle, ou faire cet autre dogme, ne nous perdons pas en bavardages… »

    Y a-t-il un lien entre l’aversion du pape et la lettre de la Congrégation? Le débat est ouvert…


    *Texte intégral de l’homélie du jeudi 12 décembre 2019:
    http://www.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2019/documents/papa-francesco_20191212_omelia-guadalupe.html

  • RPM Je poste cette vidéo pour répondre et expliquer :

    Vous me donnerez votre avis.

    Amsterdam 7/6 ─ Le rejet en septembre 2020 par le Vatican est-il définitif ? (16 mn).
    https://youtu.be/-Zt2wEMzQYY
    Cette vidéo annexe montre la nécessité d’une amélioration des procédures canoniques de reconnaissance des apparitions.
    1° Sortir de la terminologie absconse « Constat de non-surnaturalité / non constat de surnaturalité » pour une terminologie plus claire aux yeux des fidèles.
    2° Instaurer des procédures claires comme pour la canonisation des saints, avec exigence d’un miracle final pour trancher définitivement.
    3° Lorsque l’apparition n’a pas encore eu de reconnaissance définitive, mais qu’elle ne présente pas de danger, laisser le peuple de Dieu exprimer sa piété et entourer cette piété, comme à Medjugorje.

  • Je n'ai pas d'avis à exprimer quant à l'authenticité ou non de ces "apparitions". Par contre, je ne vois pas en quoi la terminologie classique (constat de surnaturalité, non-constat de surnaturalité, constat de non-surnaturalité) serait absconse. Au contraire, je la trouve très claire et donc accessible pour qui a un minimum d'entendement en la matière. La théologie et la morale catholiques ont un vocabulaire technique comme toute discipline. Ce vocabulaire s'est imposé au cours du temps parce qu'il permettait d'éviter les malentendus. et donc les erreurs doctrinales.

  • Je prends note de cette dernière position de l'Eglise. Au-delà de la grande surprise que crée cette position inattendue, je m'interroge. En effet, si les apparitions d'Amsterdam sont fausses, comment dès lors conciler ce verdict avec la reconnaissance en 1984 par Mgr Ito des apparitions d'Akita, au Japon, où la statue de la Vierge Marie représentée précisément sous les traits de la Dame de tous les peuples d'Amsterdam, a pleuré 101 fois . Des messages s'inscrivant dans la droite ligne de Fatima ont été donnés par la Très sainte Vierge à la petite soeur Agnès. Ces apparitions ont été ensuite reconnues par le Vatican en 1988. N'y-a-t'il pas là quelque chose de curieux pour ne pas dire contradictoire ? Oui, vraiment, il y a de quoi s'interroger.

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