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Causer une souffrance inutile aux animaux est contraire à la dignité humaine; l'éclairage de Marie Hendrickx

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De zenit.org :

Laudato si’: la souffrance des animaux, par Marie Hendrickx

La sainteté, la réconciliation avec la nature et avec Dieu

« Causer une souffrance inutile aux animaux est contraire à la dignité humaine », affirmait la théologienne belge Marie Hendricks dans un article publié par L’Osservatore Romano en italien en janvier 2001 et accessible ici en anglais sur le site de EWTN.

Elle commentait en cela le Catéchisme de l’Eglise catholique. Un point important de ce Catéchisme aussi pour Joseph-Ratzinger Benoît XVI, ami des animaux depuis l’enfance: il en parle avec son biographe Peter Seewald…

Elle souligne le lien entre la sainteté, la réconciliation avec la nature, de meilleures relations avec Dieu.

Revenir sur cette réflexion bien en harmonie avec le « Temps de la Création », célébré du 1er septembre au 4 octobre 2020, et avec l’Année Laudato si’, est aussi une façon de rendre hommage à la théologienne, Auxiliaire de l’Apostolat, qui a travaillé dans l’équipe du cardinal Joseph Ratzinger à la Doctrine de la foi et nous a quittés le 16 août dernier à l’âge de 67 ans. Elle avait commencé sa formation universitaire par des études en communication, elle aurait pu être journaliste.

La souffrance évitable

Dans son article sur la souffrance des animaux, Marie Hendrickx explique notamment : « Il y a une souffrance qui frôle le mystère, le mystère de la présence du mal dans le monde. Cette souffrance est inévitable. Il y en a une autre qui appartient à la constitution de la création elle-même, qui peut être contrôlée. »

« Dans le premier cas, explique la théologienne, la souffrance a été assumée par le Christ crucifié et il l’a transformée, en en faisant, pour lui et pour ceux qui le «suivent», le chemin qui mène à la vie en Dieu. »

« Dans ce dernier cas, continue-t-elle, il est demandé à l’homme de ne pas la provoquer sans raison valable et de l’arrêter autant que possible. Ce devoir s’applique à chaque individu et aux autres avec qui l’individu est en contact. La prédication de Jésus et les écrits apostoliques sont pleins d’instructions de ce genre. Il suffit de citer la «règle d’or» proposée par Jésus, qui résume la loi et les prophètes: «Tout ce que vous voudriez que les hommes vous fassent, faites-leur» (Mt 7, 12; cf. Lc 6, 31; Rm 13, 8-10). »

Une logique « égalitaire »

Et elle pose la question: « Est-ce que quelque chose de similaire s’applique au monde animal? Plus précisément, sommes-nous moralement tenus de tout faire pour éviter de faire souffrir les animaux? Un courant de pensée, que l’on peut qualifier d ‘«égalitaire» (par exemple celui de Peter Singer), refuse d’admettre que l’homme a des droits sur les autres êtres vivants. Selon cette théorie, chaque fois qu’une personne est confrontée à deux intérêts opposés, celui de l’être vivant le mieux «doté» doit prévaloir, c’est-à-dire celui qui est le plus sensible et le plus conscient de la douleur. De ce point de vue, une personne adulte prendrait certainement le pas sur un animal, mais un animal l’emporterait sur tout être humain en état de «carence»: comateux, handicapé mental, fœtus dont la capacité à ressentir la douleur ne s’est pas encore développée, etc. Selon cette logique «égalitaire», l’intérêt vital d’un animal prendrait le pas sur tout intérêt secondaire d’un être humain. »

Ce qu’en dit le Catéchisme

Elle explique la pensée inspirée par l’Evangile: « La pensée chrétienne va dans une direction très différente. Son centre c’est le Christ et, en lui, l’homme. Etrangement, c’est précisément à cause de cette dignité attribuée à l’homme que certains écologistes accusent le christianisme de ne considérer le milieu naturel que comme un contexte de l’activité humaine. Les animaux en particulier semblent être réduits à la catégorie de provisions. L’homme peut y puiser selon ses besoins; il peut les utiliser ou même en abuser à sa guise, comme de simples outils envers lesquels il n’a aucune obligation, puisqu’ils n’ont eux-mêmes aucun droit. Le Catéchisme de l’Église catholique semble confirmer cette vision des choses: « Les animaux, comme les plantes et les êtres inanimés, sont naturellement destinés au bien commun de l’humanité passée, présente et future » (n. 2415), et « Dieu a confié les animaux à la gérance de celui qu’Il a créé à son image. Il est donc légitime de se servir des animaux pour la nourriture et la confection des vêtements. On peut les domestiquer pour qu’ils assistent l’homme dans ses travaux et dans ses loisirs » (n. 2417). »

Des exemples toujours d’actualité

Elle diagnostique les problèmes que cela pose, avec un discernement qui a une actualité aiguë: « Le droit d’utiliser des animaux pour se nourrir implique-t-il le droit d’élever des poulets dans de minuscules cages où ils vivent dans un espace plus petit qu’un cahier? Ou des veaux dans des compartiments où ils ne peuvent jamais se déplacer ni voir la lumière? Ou maintenir les truies épinglées par des anneaux de fer en position d’alimentation pour permettre à une série de porcelets de sucer le lait en permanence et ainsi de grandir plus vite? Le droit d’utiliser des animaux pour se vêtir signifie-t-il laisser ceux qui ont des peaux de valeur mourir lentement de faim, de soif, de froid ou d’hémorragie dans des pièges? Le droit d’utiliser des animaux pour nos loisirs signifie-t-il le droit de poignarder des taureaux avec des banderilles après les avoir longuement tourmentés? Est-ce que cela veut dire laisser les chevaux être éventrés? Cela signifie-t-il jeter des chats ou des chèvres du haut des clochers? »

Les animaux de laboratoire

Elle fait cette observation à propos des expérimentations en laboratoire: « Avant de tenter de répondre à ces questions, il faut tout de suite noter que la phrase suivante du Catéchisme, qui a provoqué de violentes protestations au point que la position catholique était accusée de soutenir la vivisection, a été modifiée entre la première édition et l’édition officielle typique. En fait, là où le texte de 1992 disait: « L’expérimentation médicale et scientifique sur les animaux, si elle reste dans des limites raisonnables, est une pratique moralement acceptable puisqu’elle contribue à soigner ou à sauver des vies humaines » (2417), on lit maintenant: « Les expérimentations médicales et scientifiques sur les animaux sont des pratiques moralement acceptables, pourvu qu’elles restent dans des limites raisonnables et contribuent à soigner ou sauver des vies humaines ». Quelle est la différence? Simplement dans le fait que le «si» a été remplacé par un «pourvu que», c’est-à-dire à la condition que … Le crédit n’est plus accordé a priori à l’expérimentation médicale et scientifique sur les animaux «pour soigner ou sauver l’homme vies » et donc pour être des pratiques moralement acceptables. Avant que des expériences puissent être menées légitimement, leur utilité doit être démontrée. »

Elle précise: « Avant de continuer, nous signalons que ces réactions au Catéchisme n’étaient que partiellement justifiées, car la dernière version ne vise qu’à clarifier le sens de l’édition antérieure. L’admission a priori que l’expérimentation animale n’est moralement licite que pour son utilité pour l’homme présuppose qu’un effort préalable de discernement ait été fait pour la considérer comme telle. On peut donc dire avec une logique parfaite que le Catéchisme a également clairement indiqué les critères d’une réflexion saine et sensée sur la manière de traiter les animaux: « Il est contraire à la dignité humaine de faire souffrir ou mourir inutilement des animaux » (n. 2418 ). »

La dignité humaine

Comme le Catéchisme, Marie Hendrickx pose les questions suivantes: « En quoi consiste la dignité humaine? Pourquoi l’homme est-il supérieur aux animaux? » Elle répond: « La Genèse dit que seule l’espèce humaine a été créée à «l’image» et à la «ressemblance» de Dieu (cf. Gn 1, 26). La foi de l’Église a souvent identifié cette «image» avec la raison, la dimension spécifiquement humaine de l’intellect, qui dérive d’une participation particulière à l’intellect divin (cf. par exemple Gaudium et spes, n. 15). Les animaux ont certes une capacité innée qui leur permet de trouver des solutions ingénieuses dans des situations pratiques difficiles, d’orienter leurs moyens vers les fins que l’instinct leur a données. Mais ils ne peuvent pas aller au-delà d’eux-mêmes pour comprendre un objet en tant que tel ou leur vie dans son ensemble. En un mot, ils ne peuvent pas « intuslegere », c’est-à-dire lire dans les êtres et les choses. »

Liberté humaine et réalité du péché

La théologienne souligne la spécificité de la liberté humaine: « De même, la volonté humaine participe de manière spécifique à la volonté de Dieu. Il porte en lui le désir avant tout de trouver son accomplissement en lui. Dans son origine, il est fondamentalement orienté vers le bien. Mais comme il est soutenu par un intellect qui peut aller au-delà de lui-même, il est libre, c’est-à-dire capable d’embrasser le désir qui le fonde ou d’y renoncer, de se laisser fasciner par des biens moindres, plus fugaces, égoïstes ou partiels, et de rechercher une satisfaction immédiate, sans considérer les conséquences pour l’avenir ou pour les autres. C’est la tragédie du péché. »

Elle évoque la réponse humaine à l’appel de Dieu: « Avoir (au moins virtuellement) la capacité de se percevoir et d’agir comme un «je» à un «vous» est propre aux êtres humains. En son Fils, Dieu a fait de l’homme une personne, d’où son interlocuteur, même si nous ne savons pas comment le Seigneur entretient cette relation avec les plus faibles et les plus handicapés d’entre nous. A partir de cette indéniable vérité, nous pouvons néanmoins être certains que Dieu laisse quelque part la place à la libre réponse de chacun (cf. pour un cas analogue, Gaudium et spes, n. 22). »

Le loup de Gubbio

Elle évoque l’épisode de la rencontre de saint François d’Assise et du loup de Gubbio : « Si notre dignité est d’être comme Dieu, il s’ensuit que plus nous nous comportons comme Dieu, plus nous sommes nous-mêmes. Nous pouvons et devons remercier Dieu pour la beauté d’un enfant, d’un chat ou d’un chien, comme nous le faisons pour la beauté du soleil, de la lune et de la pluie (cf. Cantique des créatures). Mais ce n’est pas tout. Les Fioretti de saint François racontent également l’épisode du loup de Gubbio. Cette bête féroce a terrorisé la région, les habitants ont demandé à François d’intervenir et il s’est mis d’accord avec l’animal; les fermiers le nourriraient et, en retour, il ne se nourrirait plus de leur bétail. «Et pendant que François tendait la main pour recevoir son gage, le loup leva sa patte avant droite et la plaça délicatement dans sa main» (Fioretti, chap. 21). »

harmonie avec le Créateur et avec la création

La sainteté de l’homme entraîne aussi la Création, fait observer la théologienne: « Cela montre que la sainteté, la réconciliation de l’homme avec Dieu, a une sorte de force magnétique qui attire la création dans un mouvement de réconciliation globale. Ceci est clairement suggéré par la Sainte Écriture. Le prophète Isaïe ne décrit-il pas les temps messianiques en ces termes: « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. … Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra… car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer » (Is 11, 6-9)? La «connaissance du Seigneur»: le mot hébreu suggère quelque chose de charnel, comme une communion de vie; connaître le Seigneur signifie devenir en quelque sorte consubstantiel avec lui. C’est aussi être parfaitement réconcilié avec la création. L’harmonie restaurée avec le Créateur grâce à l’enfant messianique s’exprimera dans une nouvelle harmonie avec la création, à laquelle appartient également le monde animal. Au moment de notre rencontre définitive avec le Bien-Aimé, nos cœurs seront comme les siens, afin que toutes nos affections passées, si humbles qu’elles soient, trouvent leur place, après avoir été purifiées, rectifiées et ordonnées pour lui. Pour Dieu, rien d’humain ne peut être perdu, pas même les simples liens que nous avons tissés avec les créatures animales qui ont rempli, par exemple, nos moments de solitude. »

Pas de « raisons sérieuses » de faire souffrir les animaux

Marie Hendrickx revient au Catéchisme de l’Eglise catholique: « Si tel est le cas, nous devons répéter avec le Catéchisme que l’homme n’est pas justifié de « faire souffrir inutilement les animaux ». Il devrait donc s’abstenir de le faire s’il peut l’éviter ou s’il n’y a pas de raisons sérieuses de le faire. Le droit de nourrir sa famille ou une population nombreuse peut certainement le justifier, mais pas uniquement pour le profit. De plus, prendre plaisir à la souffrance d’une créature vivante est toujours malsain. »

Lutte contre le péché

Elle fait observer que « la souffrance physique est le signe tangible d’une atteinte à la vie; la vie s’exprime comme le support biologique des relations. Maintenant, même si cela semble quelque peu cryptique, deux catégories de relations peuvent être distinguées: celles que nous entretenons avec des personnes et celles que nous entretenons avec des êtres non personnels. Un être avec lequel nous pouvons nous rapporter à une fin est une personne humaine ou divine ».

« Une atteinte à la vie, insiste-t-elle, une souffrance infligée à l’être humain qui est une fin en soi, n’est moralement justifiable que si elle permet à celui qui la souffre (et éventuellement aux autres) de mieux vivre, d’intensifier et d’améliorer ses relations humaines, de dessiner plus près de Dieu. Dans le cas des animaux, la souffrance ne peut être légitimement infligée que dans des conditions similaires. »

Le respect des animaux fait partie de la lutte contre le péché: « La dynamique des relations dans le monde a été corrompue par le péché. Dans sa lutte contre le péché, le chrétien aura tendance à leur rendre le sens de la grâce, de l’amour raisonnable pour tous les êtres vivants. »

Le spectacle de la violence envers les animaux

Pas de purification collective lorsque la violence contre les animaux se fait spectacle, déplore la théologienne: « Cette observation peut aider à clarifier le problème du divertissement impliquant la violence envers les animaux. Ces émissions sont souvent une célébration de la couleur et du mouvement, et il est compréhensible que les foules soient fascinées par la vue de l’intelligence humaine triomphant de la force brute déchaînée. On peut aussi comprendre qu’il peut en résulter un sentiment de solidarité, de sentiment commun qui, pensent-ils, justifie le sacrifice de l’animal et le risque pour l’homme. Mais est-ce une vraie solidarité? Réunissent-ils vraiment les gens? Y a-t-il vraiment une purification collective de l’agression? Si la théorie de la «catharsis» était vraie, une société serait d’autant plus pacifique que ses spectacles seraient brutaux. Maintenant, nous savons tous que c’est le contraire. S’il en est ainsi, tous les moyens doivent être utilisés pour atteindre ce qui représente la valeur de ce divertissement sans que cela se fasse au détriment de l’animal ou ne cause des risques excessifs pour l’homme. »

La sainteté, la réconciliation avec la nature et avec Dieu

Pour Marie Hendrickx cette relation fait partie de l’histoire de la sainteté: « Car, si la sainteté conduit à la réconciliation avec la nature, il est probable que la réconciliation avec la nature, bien comprise, favorise à son tour de meilleures relations avec Dieu. Ou, si la bonne relation avec Dieu rend les gens justes envers les autres et gentils avec les animaux, la gentillesse envers les animaux pourrait à son tour réveiller des sentiments d’admiration et de louange dans le cœur humain pour la grande œuvre du Créateur de l’univers. »

Quelques autres thèmes abordés par Marie Hendrickx

Elle avait fait sa thèse à Louvain-la-Neuve sur saint Thomas d’Aquin: c’est alors que je l’ai rencontrée, à la paroisse Saint-François, sans savoir que nous allions nous revoir ensuite à Rome. Sa thèse s’intitule : « Sagesse de Dieu et Sagesse des hommes. Le Commentaire de Saint Thomas d’Aquin sur 1 Co 1-4 et sa confrontation avec la Grande Glose de Pierre Lombard ». Elle en a donné une synthèse dans la Nouvelle revue théologique (110, n°3 / 1988).

La même revue a publié un de ses articles sur « Le Magistère et la peine de mort. Réflexions sur le Catéchisme » (NRTh – 1, vol. 118 janvier-février 1996), et l’on sait que le Catéchisme de l’Eglise catholique a évolué sur ce point, comme le cardinal Luis Ladaria Ferrer l’expliquait aux évêques du monde entier en 2018: au nom du « respect dû à chaque vie humaine », la peine capitale a été rayée du Catéchisme.

Marie Hendrickx a aussi fait partie de la Commission historique (présidée par René Rémond) pendant la phase diocésaine de la cause de béatification du p. Joseph Wresinski (12 février 1917 – 14 février 1988), fondateur de ATD-Quart Monde. Elle a notamment fait un travail sur Marie dans la pensée et la théologie du père Joseph. Avec le postulateur, Marc Leclerc – lui aussi belge et décédé le 15 avril 2018 -, ils avaient lancé un Cercle de pensée Joseph Wresinski au Vatican, également avec Lucienne Sallé qui travaillait au Conseil pontifical pour les Laïcs.

Parmi de nombreux travaux, il faut rappeler la participation de la théologienne à un ouvrage collectif des Annales 2006-2007 de l’Ac. d’éducation et d’études sociales intitulé: « Homme et femme Il les créa ». Marie Hendrickx y traite du féminisme selon Jean-Paul II à partir de son affirmation «Aimée pour aimer à son tour», en se basant sur l’encyclique Redemptoris Mater, la Lettre aux femmes et la Lettre apostolique Mulieris Dignitatem.

Dans la même ligne, elle avait évoqué le rôle et la place de la femme au Vatican au micro de Radio Vatican en 2007.

Le diocèse de Liège publie cette biographie de Marie Hendrickx

Née en 1953, elle est la seconde d’une famille de 11 enfants et elle passe sa jeunesse à s’occuper de ses frères et sœurs pour soulager sa maman.

Après des études de Communication Sociale sanctionnées par une maîtrise, lui permettant d’aborder la profession de journaliste, elle s’oriente vers la théologie dont elle acquiert un doctorat à l’Université de Louvain avec la note maximale. Chemin faisant, elle obtient une licence de philosophie dans la même université, tout en collaborant avec un de ses professeurs, l’abbé Michel Schooyans.

Dans l’attente du poste d’enseignante qui lui est destiné, elle poursuit des études de théologie morale à Milan. C’est là que lui est confiée la tâche de relecture de la lettre apostolique « Mulieris dignitatem », du pape Jean-Paul II. Lors de la promulgation de cette lettre en 1988, elle est chargée de sa présentation à la presse.

C’est alors qu’elle est remarquée par le Cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, qui lui demande de travailler avec lui au sein de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Rapidement elle rejoint le Vatican comme conseiller pour la morale.

Elle y travaille pendant près de dix-huit ans. Elle occupe ainsi au Vatican une place rarement attribuée à une femme dans un milieu essentiellement masculin. En 1997, elle s’engage au sein des Auxiliaires de l’Apostolat.

Malheureusement la maladie la contraint il y a quelques années à rejoindre la Belgique pour prendre une retraite anticipée. Pendant de longs mois, elle voit sa santé décliner et offre sa souffrance dans la prière. Elle décède le 16 août 2020.

Sa modestie et la discrétion qui entourait ses fonctions ne lui ont pas ouvert l’audience du grand public. Pourtant, sa formation et son engagement l’ont placée au plus haut niveau de compétence dans l’Église sur les questions de philosophie et de théologie.

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