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Comment expliquer la déchristianisation de la société belge ?

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De Frédéric Close, en "opinion" sur le site de la Libre :

6 novembre 2020

Pourquoi la Belgique se déchristianise-t-elle ?

Dans un monde où la sécularisation et le matérialisme gagnent du terrain, la catholicité a perdu une grande part de sa crédibilité auprès des Belges. Comment expliquer ce recul de la spiritualité ? Au sortir de la Première Guerre mondiale, Paul Valéry constata que les civilisations étaient mortelles. C’était une évidence que le déclin de l’Occident ne cesse de confirmer en ce qui concerne la nôtre. Quelques décennies plus tard, on a prêté à André Malraux la prédiction que le XXIe siècle serait religieux. Ici, rien ne semble moins sûr, quand bien même, comme d’aucuns le soutiennent, la prophétie aurait annoncé un siècle, non pas "religieux", mais "spirituel" (ce qui l’élargissait aux philosophies athées).

Voici bien des années que, dans nos régions, les croyants de toutes obédiences craignaient non tant de nouvelles "guerres de religion" que "la guerre aux religions", autrement dit la recherche d’une prédominance toujours plus invasive du matérialisme à tous les niveaux de la société. Ceci aurait entraîné une atteinte insidieuse à la liberté des cultes mais aussi une inquiétante progression des fondamentalismes. On observe, en réalité, que d’aucuns renoncent soit à la pratique religieuse soit même à leurs convictions, tandis que certains autres, au contraire, manifestent leur foi avec une radicalité parfois aveugle, intolérante et prosélyte. Entre ces deux tendances extrêmes, la majorité des croyants se font de plus en plus discrets, de crainte d’être reniés par les uns ou injustement assimilés aux autres…

Et de la sorte, les monothéismes et leurs règles morales ont tous été victimes ces derniers temps d’une évolution irréversible des mentalités et des législations. Il s’agit notamment de la libération sexuelle et de ses conséquences en matières éthiques, mais il s’agit surtout de leurs répercussions sur la cellule familiale et, par là même, sur l’éducation des enfants et l’accompagnement des jeunes.

Les scandales

Comment s’étonner, dans ce contexte, du huitième rapport sur l'état des religions et de la laïcité en Belgique (ULB 2020) ? (1) La catholicité, constate-t-on, a perdu une grande part de sa crédibilité dans l’opinion à la suite des horribles scandales de la pédophilie. C’est indéniable et pourtant, à bien y réfléchir, la faute même sacrilège de l’apôtre ne suffit pas à altérer le message dont celui-ci était le porteur sinon le garant. Plus fondamentalement, en effet, une vérité ne disparaît pas du seul fait qu’elle est méconnue, occultée, oubliée ou même travestie. C’est dire que cet épisode honteusement dramatique de l’histoire de l’Église a sans doute été le révélateur de la tiédeur d’une foi insuffisamment raisonnée, plutôt qu’une véritable atteinte à la religion (conçue comme la relation qui unit l’être humain à la divinité).

Le rôle de l’école

La cause de la déchristianisation actuelle de la Belgique ne résiderait-elle pas plutôt dans la pauvreté de l’instruction religieuse ? C’est qu’en effet les cours scolaires y sont désormais réduits à leur plus simple expression, les catéchèses basiques et les familles pratiquantes de plus en plus rares. Il y a pire : il arrive que les catéchistes soient insuffisamment formés et - surtout - que ceux qui enseignent la religion dans les établissements scolaires (mêmes dits catholiques) le fassent avec d’autant moins d’ardeur qu’ils ne participent pas eux-mêmes à la vie ecclésiale, voire ne partagent pas les convictions
chrétiennes les plus élémentaires…

Or, il est bien connu que, de manière générale comme en l’occurrence, ce sont souvent ceux qui en savent le moins qui contestent le plus et que, de même, ce sont les moins convaincus qui convainquent le moins. En oubliant le peu qu’ils ont appris et parfois mal compris de la religion dans leur petite enfance, beaucoup de jeunes et moins jeunes adultes s’en sont distanciés, omettant leur devoir moral de transmettre à leurs enfants, non seulement les messages de Jésus et de l’Église, mais encore la nécessité d’un appel à la spiritualité.

Dès lors, ce ne sont plus seulement les aînés de notre société qui doivent réagir aux phénomènes inquiétants de la sécularisation et du matérialisme. Et voici qui relève de l’urgence.

(1) : https://urlz.fr/eavi 

Commentaires

  • Triste constat en effet...
    Nos racines ne portent plus les fruits escomptés. L'avenir n'est plus assuré en vue d'obtenir des fruits savoureux et abondants.
    Mais il reste encore des pousses. Il suffit d'en prendre soin, de les arroser, en d'y consacrer du temps et du savoir faire. C'est le temps du spirituel qui est arrivé !
    Nos bibliothèques regorgent d'histoires de vie de saints.
    Les librairies religieuses permettent de se procurer le Catéchisme, la Bible, la Lecture des Heures, des Missels ...

    Nous sommes impressionnés d'entendre des baptisés devenus "athées" par contagion dans la vie de tous les jours, voir revivre peu à peu en eux leurs racines chrétiennes au contact de Moines lors d'un petit séjour au Monastère. Ils y goûtent la précieuse présence de NSJC Trinité et en sont tout émus, jusqu'à la conversion si bienfaisante pour les reste de leur vie.
    Beau cadeau !
    Ce temps de confinement nous permet de rouvrir ces livres, reprendre des cours ( comme le code de la route le fait sur le net) de retrouver notre juste place dans cette Eglise qui a fait de nous ce que nous sommes, des enfants de Dieu.
    La Porte est grande ouverte !

  • Que fait-on quand de jeunes pousses sont soignées ,arrosées ,entretenues pendant sept ans dans un collège et dans un lycée et que tout à coup on renvoie le jardinier d’ou On l’avait cependant appelé. Comprenne qui peut

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