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RDC : quand exactions et profanations à l'égard de l'Eglise se multiplient

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De Christian Okende sur politico.cd :

Attaque de la résidence du Cardinal Ambongo : “un grand recul sur le chemin de l’État de droit” (CENCO)

2 août 2021

Au cours d’un point de presse tenu au Centre Interdiocésain situé dans la commune de la Gombe, le Secrétaire général de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole a fait savoir l’indignation des prélats catholique face aux attaques orchestrées contre l’église catholique.

«Nous, Cardinal, Archevêques et Évêques membres du Comité Permanent de la CENCO, avons été peinés de lire la lettre de Mgr Emmanuel-Bernard Kasanda, Évêque de Mbujimayi, datée le 26 juillet 2021, faisant état, depuis le mois d’avril 2021, des actes abominables de profanation sur les lieux de cultes: paroisses, grottes mariales, autels, sanctuaires…, actes allant jusqu’à désacraliser nos tabernacles où repose le très saint sacrement», indique la CENCO.

Qui plus est, les princes de l’église catholique se disent consternés de voir , le samedi 31 juillet, sur la toile une vidéo montrant Augustin Kabuya, Secrétaire Général de l’UDPS, tenir des propos “désobligeants à l’endroit de son Éminence le Cardinal Archevêque de Kinshasa et du Secrétaire Général les accusant entre autre de politiser l’Église”.

A cela, dit la CENCO, s’ajoute des actes de vandalisme, accompagnés des injures macabres, posés à l’archevêché de Kinshasa et à la résidence du Cardinal Ambongo par un groupe des jeunes non autrement identifiés qui, d’après les évêques catholiques, dans leur discours ont repris certains propos du Secrétaire général de l’UDPS.

A cet effet, elle condamne fermement ces actes de violence qui, à l’en croire, sont une grave atteinte à la liberté religieuse et d’expression, mais aussi une entorse à la démocratie. « C’est un grand recul sur le chemin de l’État de droit auquel aspire le peuple congolais », lâche-t-elle.

Par ailleurs, elle demande aux commanditaires de ces actes d’arrêter et au Gouvernement de la République de prendre cette situation en main en identifiant ces inciviques qui ont opéré à visage afin qu’ils soient sanctionnés. En même temps, elle en appelle aux fidèles chertiens et aux défenseurs de la démocratie au calme, de ne pas réagir violemment.

Commentaires

  • En RDC, la loi charge huit confessions religieuses reconnues, dont la puissante Eglise Catholique (qui compte près de la moitié des Congolais parmi ses fidèles), de désigner le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), acteur central dans l’organisation du contrôle des élections.

    Lorsqu’on se rappelle la façon peu crédible dont se sont déroulées les élections sous le régime de Joseph Kabila, d’abord en sa faveur puis celles « arrangées » par ses soins au profit de son successeur, Felix Tshisekedi, on comprend que l’Eglise catholique, suivie par l’Eglise du Christ au Congo (églises protestantes), souhaite y regarder à deux fois pour les prochaines élections.

    Vendredi dernier le cardinal Ambongo a refusé une fois encore la désignation à la tête de la CENI d’un candidat dont l’impartialité pouvait être mise en doute. Les confessions religieuses doivent cette fois parvenir à rompre le cercle vicieux des trucages électoraux : il y va de leur crédibilité mais aussi de la crédibilité de tout le processus électoral.

    Selon "La Libre Afrique", il en résulte que, hier lundi, le Premier ministre congolais Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge a fermement condamné les attaques commises contre la puissante Eglise catholique à Kinshasa et à Mbuji-Mayi, le chef-lieu de la province du Kasaï oriental (centre de la République démocratique du Congo) sur fond de divergences sur le choix du futur président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) : «Le gouvernement de la République condamne fortement les actes de profanations, de violence et de vandalisme qui ont été observés à Kinshasa et à Mbuji-Mayi contre l’église catholique. Le vandalisme et la violence n’ont aucune place dans le Congo d’aujourd’hui », a écrit le chef du gouvernement sur Twitter.

    Bras de fer à suivre : si le Cardinal Ambongo réussit, pour la première fois depuis l’indépendance du Congo en 1960, des élections auraient alors une chance de se dérouler correctement. Ce n’est pas gagné d’avance.

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