Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Marie Madeleine retrouvée sous la plume de Chantal Reynier

IMPRIMER

De Gilles Donada sur le site du journal La Croix :

« Marie de Magdala », de Chantal Reynier, apôtre incomparable

L’exégète Chantal Reynier restitue à la figure de Marie Madeleine sa singularité, au-delà des défigurations qu’elle a subies au cours des siècles.

6/02/2022

 

Marie de Magdala - Chantal Reynier - Babelio

Marie de Magdala

de Chantal Reynier

Cerf, 148 p., 12 €

Après avoir démontré combien les femmes occupaient, contre toute attente, une place de choix dans le ministère de Paul (Saint Paul, libérateur des femmes), Chantal Reynier, professeure d’exégèse biblique au Centre Sèvres (Facultés jésuites de Paris), passe au crible une éminente figure féminine des Évangiles : Marie de Magdala.

L’exercice est ardu tant Marie Madeleine a été tenue « prisonnière, jusqu’à en être défigurée, de la réception qui en a été faite au cours des siècles ». Sa destinée cultuelle et surtout culturelle – à laquelle l’autrice consacre deux riches chapitres – pousse sa figure « à l’extrême, mêlant érotisme, occultisme, gnose, sexe, Graal ».

Celle qui est guérie de sept démons

Il faut démêler les fils enchevêtrés qui confondent plusieurs Marie : celle qui est guérie de sept démons, présente au pied de la croix, à l’ensevelissement de Jésus et qui bénéficie de la première apparition du ressuscité ; Marie de Béthanie, la sœur de Marthe ; celle qui oint la tête de Jésus ; et la prostituée anonyme qui verse du parfum sur les pieds de Jésus. Cette fusion est imposée à l’Église par le pape Grégoire le Grand, dans un sermon donné à Saint-Jean-de-Latran en 591. Une enquête scripturaire fouillée conclut que l’authentique Marie Madeleine est la femme « de laquelle étaient sortis sept démons ».

L’allusion à ses démons n’a pas pour but « d’attirer son regard sur son passé mais de mettre en avant ce qu’elle devient grâce au Christ » : une femme, « sujet à part entière, libre et responsable de sa vie ». Marie Madeleine prend la tête du groupe des femmes qui suivent Jésus – présence inédite chez les maîtres religieux du Ier siècle.

Ces femmes « servent » (diakoneô en grec) en préparant les repas, en assurant la vie quotidienne, et en contribuant avec leurs propres ressources – autre rareté pour l’époque. Elles s’inscrivent dans la dynamique de Jésus qui est « comme celui qui sert » et qui invite ses disciples à faire de même.

Fidèles jusqu’au bout, elles accomplissent le « parcours “complet” du disciple » en étant avec Jésus durant son ministère, en l’accompagnant – contrairement aux Douze, en fuite – dans sa Passion, sa mort, sa mise au tombeau. Marie Madeleine est, quant à elle, le « témoin privilégié » de sa résurrection, jusqu’à sa montée vers le Père.

Chargée par Jésus d’annoncer les retrouvailles en Galilée, elle sera gratifiée par la tradition du titre unique d’« apôtre des apôtres ». En allant « au-delà de son désir de “possession” », Marie de Magdala se « laisse orienter par le désir de faire la volonté de Dieu ». Elle « initie à la nouvelle présence de l’absent et change la désolation en allégresse ».

Commentaires

  • Je dirais plutôt : Marie-Madeleine perdue sous la plume de Chantal Reynier. Quelle merveilleuse figure que cette Marie-Madeleine, soeur de Marthe, libérée de 7 démons, qui a vécu une bouleversante conversion, est devenue la sainte des contemplatives, la douloureuse au pied de la croix et l'éblouie au tombeau du Ressuscité.

    La tradition nous la présente comme telle et les mystiques également. De sainte Thérèse d'Avila à Maria Valtorta. Et dans l'Evangile tel qu'il m'a été révélé, l'histoire de Marie-Madeleine, soeur de Marthe et Lazare, présente à la croix et au tombeau est détaillée sans aucune contradiction. Une figure complexe, riche, inspirante.

    Marie-Madeleine n'est pas une fusion de ces trois femmes, elle est une et même personne décrite dans plusieurs endroits de l'Evangile, telle que Grégoire le Grand nous l'a décrite.

  • Attaquer Chantal Reynier est un peu surprenant quand on fait référence à Maria Valtorta dont les écrits sont toujours controversés par Rome

  • Commentaire confus, d’autant plus que les livres de M.Valtorta ont été mis à l’Index, puis réprouvés par le Cal Ratzinger, cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maria_Valtorta - Mieux vaut lire Ch. Régnier exégète reconnue.

Les commentaires sont fermés.