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  • La vision sobre et douce du cardinal Sarah sur le mariage

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    Du Père Paul Scalia sur le National Catholic Register :

    La vision sobre et douce du cardinal Sarah sur le mariage

    Comme l'enseigne l'Église, et comme le réaffirme le cardinal, le foyer est le lieu où Notre Seigneur lui-même a commencé et où son Royaume grandit.

    Book cover of Cardinal Robert Sarah.
    Couverture du livre du cardinal Robert Sarah. (photo : Courtesy photo / Ignatius)

    23 avril 2022

    Couples, réveillez votre amour !

    Cardinal Robert Sarah ; 

    Ignatius Press, 2021

    Au cœur de la foi catholique se trouve l'union curieuse de la douceur et de la sévérité, de la tranquillité domestique et du combat spirituel. 

    Pensez aux apparitions de la Sainte Vierge Marie. Elle apparaît toujours comme une belle dame ou même, dans le cas de Guadalupe, comme une jeune fille. Elle parle poliment, voire tendrement aux voyants. Elle utilise des diminutifs pour Juan Diego, l'appelant "Juanito, Juan Dieguito". Elle demande à Bernadette de lui faire la "grâce" de venir la voir. En même temps, elle apparaît à Guadalupe pour renverser la religion démoniaque des Aztèques. 

    Certains des premiers mots qu'elle adresse à Bernadette sont vivifiants : "Pénitence, pénitence, pénitence." Elle avertit les enfants de Fatima d'une guerre imminente et leur montre même l'enfer. La Vierge est toujours la femme belle et douce... marchant sur la tête d'un serpent.

    Marie n'est qu'une image de son Fils, dont la vie est caractérisée par ce paradoxe de la paix et de la lutte. Sa naissance apporte l'annonce de la "paix sur la terre", ainsi que le massacre des innocents par Hérode. Il passe 30 ans dans la tranquillité de Nazareth et les trois années restantes dans la controverse, la persécution et finalement l'exécution. Sa proclamation du Royaume comporte des paroles de grande miséricorde et de compassion, ainsi que de sévères réprimandes et condamnations. 

    Ce paradoxe de notre foi caractérise l'ouvrage du cardinal Sarah, Couples, Awaken Your Love ! (Ignatius Press, 2021), un recueil de courtes réflexions tirées de sa retraite de 2019 pour les couples mariés à Lourdes. Le préfet émérite de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements comprend bien à la fois la beauté du mariage et de la vie familiale, ainsi que son rôle central dans le combat spirituel pour le Royaume de Dieu. 

    Ceux qui connaissent les écrits du cardinal savent qu'il est un étudiant et un critique avisé du déclin de l'Occident. Il sait que le déclin du mariage et de la famille est au cœur de notre désarroi. Aujourd'hui, des sociologues honnêtes peuvent mettre en évidence toutes sortes d'avantages de ce que nous appelons à tort le "mariage traditionnel" (existe-t-il un autre type de mariage ?), tant pour les conjoints que pour les enfants. Et à mesure que les taux de mariage et de natalité diminuent, leur importance devient plus évidente. 

    Mais en tant qu'homme de foi profonde et de prière, le cardinal Sarah comprend que la bataille n'est pas d'abord ou en fin de compte une question de politique ou de politique, ou même de culture. La bataille porte sur la dignité et le but transcendants du mariage, une institution créée par Dieu et destinée à amener les gens à Dieu ; une institution que Dieu nous a confiée comme modèle de salut, du mariage entre le Christ et l'Église. En effet, le salut lui-même consiste à participer au mariage entre le Christ et l'Église et à être introduit dans la parenté avec Dieu.

    La famille, en outre, a reçu la dignité de la présence de Notre Seigneur lui-même : " Il descendit avec eux et vint à Nazareth, et il leur obéit " (Luc 2, 51). Cette seule ligne a conféré au mariage et à la famille une dignité surpassée. Certes, les mariages solides et les familles saines présentent de nombreux avantages terrestres. Mais le fait que le Fils éternel de Dieu soit venu au monde et ait passé la plus grande partie de sa vie terrestre "soumis" à Joseph et Marie en dit plus long que tout autre chose sur l'importance du mariage et de la famille.

    Pour le cardinal Sarah, les enjeux sont élevés. L'amour lui-même doit être sauvé. "Jésus est venu sauver l'amour humain", et les couples mariés sont appelés à participer avec lui à cette mission. Ils sont donc au centre du grand conflit entre le bien et le mal. "Oui, nous parlons bien d'une bataille... de vie et de mort... [L]e terrain est maintenant préparé pour la révolution finale, qui correspond aussi au 'combat final' mentionné par le Livre de l'Apocalypse." Des mots forts. Mais ils ne font que reprendre les avertissements de la lettre aux familles de 1994 de saint Jean-Paul II : 

    "[L]a famille est placée au centre de la grande lutte entre le bien et le mal, entre la vie et la mort, entre l'amour et tout ce qui s'oppose à l'amour. C'est à la famille qu'est confiée la tâche de s'efforcer, avant tout, de libérer les forces du bien...".
    C'est de la haute voltige. Alors, comment les couples doivent-ils réagir ? La solution du cardinal ne consiste pas à proposer des changements de politique ou à encourager un plus grand activisme sur la place publique. Ces choses ont leur place, c'est certain. Mais la place publique et la culture ne sont pas le cœur de la bataille. Ni le pape Jean-Paul II ni le cardinal Sarah n'ont voulu dire que les couples et les familles devaient monter aux barricades dans la guerre culturelle. Ils voulaient dire quelque chose de plus obscur et de plus puissant à la fois.

    Le cardinal Sarah nous oriente (comme l'Église l'a toujours fait) vers la sainteté, le silence et la prière. C'est là que les couples puisent leur force, tant pour vaincre les forces du mal que pour faire grandir le Royaume de Dieu. La grande et effrayante bataille est gagnée par le biais du mariage et de la vie de famille. Le foyer est le lieu où Notre Seigneur lui-même a commencé et où son Royaume grandit.

    C'est pourquoi le cardinal ajoute à ses réflexions une section sur les prières des couples. Pour le lecteur profane, cela pourrait sembler une pensée pieuse déplacée par rapport à la gravité des choses qui précèdent. Mais le cœur catholique sait que la bataille est toujours dans ces petites choses. 

    Ainsi, le cardinal Sarah établit un programme et des prières à dire quotidiennement par les couples. Il sait combien la situation est grave. Il sait aussi que le pouvoir du Royaume de Dieu réside dans l'église domestique. Les grandes batailles spirituelles se gagnent dans les petites batailles que les couples et les familles mènent pour être des lieux de prière, de pardon, de communion et d'amour.

    Nous sommes tous conscients que la famille est dans la ligne de mire du diable et au centre de tant de décadence culturelle. Nous sommes moins conscients que la famille n'est pas sans défense, que le fait de vivre la vérité du mariage et de la famille est en soi une chose puissante pour l'Église et le monde. Le cardinal Sarah met cela en évidence en présentant une évaluation sobre de notre époque et une belle exhortation à la simple vérité de l'amour conjugal qui triomphe.

  • Rome : un colloque sur la figure du cardinal Suenens

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    De kath.net/news :

    Sur les traces du Cardinal Suenens

    25 avril 2022

    François : le monde se sécularise de plus en plus. Ce développement s'accélère. Nous avons besoin de disciples qui ont confiance en leur credo. Par Armin Schwibach

    Rome (kath.net/as) Un colloque sur la figure du cardinal Suenens. Le cardinal Leo Jozef Suenens (né le 16 juillet 1904 à Ixelles/Elsene, Belgique ; mort le 6 mai 1996 à Bruxelles) était archevêque de Malines-Bruxelles. Suenens a joué un rôle crucial au Concile Vatican II en tant que l'un des quatre modérateurs, avec Grégoire-Pierre Agagianian, Giacomo Lercaro et Julius Döpfner.

    Le cardinal Suenens était l'un des représentants des "réformateurs libéraux", l'une des icônes du Concile et de "l'esprit conciliaire" qui s'ensuivit. En 1969, Suenens a publiquement critiqué l'encyclique Humanae Vitae du pape Paul VI dans une interview largement acclamée. Cette critique a représenté un tournant dans la relation post-conciliaire avec le Pape et le magistère.

    L'attention et la bienveillance de Suenen s'appliquaient également au mouvement marial (Legio Mariens) et au mouvement charismatique. Cela a conduit des auteurs à parler d'une "vie dans les contraires", comme Jan Grootaers (Une vie dans les contraires : le cardinal Suenens et l'Église du XXe siècle. Dans : Herder-Korrespondenz. Volume 50/7, 1996, pp. 359-362.)

    Son reproche à Rome : la curie voulait « régner » et moins « servir ». Le cardinal voyait dans cette institution un obstacle au ministère pontifical. Il a comparé la papauté "entourée de la Curie", comme l'expliquait Alexander Brüggemann dans sa contribution "Le Père Conseil belge Léon Suenens est mort il y a 20 ans", en 2016 sur Domradio, à un chêne étranglé par des "lianes parasites".

    Suenens a participé aux conclaves de 1963 et aux deux conclaves de 1978 qui ont élu Paul VI, Jean-Paul I et Jean-Paul II.

    ***

    Discours du Pape François aux participants du colloque organisé par l'Association « Fiat » : « Sur les pas du Cardinal Suenens - L'Esprit Saint, Marie et l'Église », 23 avril 2022 :

    Je vous souhaite la bienvenue au colloque que vous avez organisé sur la figure du cardinal Suenens. Je remercie le Père Testaert pour ses aimables paroles. Je salue chacun et chacune d'entre vous avec affection et, à travers vous, j'exprime ma communion spirituelle avec tous les membres de votre Association.

    Avec vous, je remercie le Seigneur pour le travail du cardinal Suenens et de Veronica O'Brien, travail qui se poursuit dans votre apostolat aujourd'hui. Fidèle aux idées évangéliques de vos fondateurs, vous vous êtes engagé à partager l'évangile avec toute personne que la providence met sur votre chemin. Aujourd'hui, la question de l'évangélisation est au cœur de la mission de l'Église. Aujourd'hui, c'est encore plus clair. Ces deux phrases du Pape Paul VI : La vocation de l'Église est d'évangéliser ; la joie de l'Église est d'être évangélisée (cf. Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, 14 ; 80). Toujours! Plus que jamais, nous sommes tous interpellés à être les protagonistes d'une Église ouverte d'esprit, guidée par l'Esprit Saint.

    Le monde se sécularise de plus en plus. Cette tendance s'accélère et nous avons besoin de disciples confiants dans leur credo et capables de partager la flamme de l'espérance avec les hommes et les femmes d'aujourd'hui. Les drames auxquels nous assistons ces jours-ci, en particulier la guerre en Ukraine qui est si proche de nous, nous rappellent que nous avons un besoin urgent d'une civilisation de l'amour. Dans le regard de nos frères et sœurs victimes des horreurs de la guerre, nous lisons le besoin profond et urgent d'une vie de dignité, de paix et d'amour.

    Comme la Vierge Marie, nous devons constamment cultiver l'esprit missionnaire pour nous rapprocher de la souffrance et lui ouvrir notre cœur. Nous devons marcher avec eux, lutter avec eux pour leur dignité humaine et répandre partout le parfum de l'amour de Dieu. « Marie est toujours présente au milieu du peuple avec l'Esprit Saint. Elle rassemble les disciples pour l'invoquer (Ac 1, 14) et rend ainsi possible l'explosion missionnaire de la Pentecôte. Marie est la Mère de l'Église missionnaire et sans elle nous ne pourrons jamais comprendre pleinement l'esprit de la nouvelle évangélisation » (Evangelii Gaudium, 284).

    Notre maison commune est secouée par de nombreuses crises. Nous ne devons pas avoir peur des crises ; Les crises nous purifient, elles nous rendent meilleurs. Sans peur ! Il faut donc construire une humanité, une société de relations fraternelles et vitales. En réalité, « les actions émanent d'une unité de plus en plus tournée vers l'autre et qui, au-delà de leur apparence physique ou morale, les considère précieuses, dignes, agréables et belles. L'amour de l'autre, par sa nature même, nous pousse à vouloir le meilleur pour sa vie. Ce n'est qu'en développant ce type de relation mutuelle que nous pourrons avoir une cohésion sociale qui n'exclut personne et une fraternité ouverte à tous » (Encyclique Fratelli tutti, 94). C'est pourquoi je vous invite

    Chers amis, l'Église a confiance en vous. Je vous mets au défi d'envoyer un message puissant à notre monde pauvre en humanité à travers vos paroles, vos actions et votre témoignage. Par la prière et la mission, puisez à la source du bien et de la vérité et, en communion avec le Christ mort et ressuscité, trouvez la force de voir le monde avec un regard positif, un regard d'amour, un regard d'espérance, avec un regard de compassion et de tendresse, avec une attention particulière aux personnes défavorisées et marginalisées.

    Je confie au Seigneur chacun d'entre vous qui assistez au Symposium et tous les membres de l'Association Fiat. Je vous bénis, vous et vos familles, de tout mon cœur. Et s'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi. Merci!