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Benoît XVI "responsable de la ruine de l'Eglise" ?

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C'est ce qu'affirme le frère François de Marie des Anges dans un long et impitoyable réquisitoire sur la parution mensuelle de la Contre-Réforme Catholique au XXIème siècle. Extraits :

entendre le concert d’éloges dithyrambiques qui suivit la mort du pape Benoît XVI, du moins dans certains milieux conservateurs et traditionalistes, on pourrait croire qu’il sera un jour proclamé docteur de l’Église. « C’est un Pape, écrit Laurent Dandrieu, qui aura tenu bon “ devant les loups ”, pour réen­raciner (sic) l’Église dans le Christ et la laisser plus “ affermie dans la foi ”, apte à remplir sa mission de constituer “ le sel de la terre ”. » Le pape François lui-même décrit son prédécesseur comme « un maître de la foi » dont « la pensée et le magistère sont et resteront toujours féconds dans le temps ». Il l’affirme dans la préface d’un recueil de citations de Benoît XVI à paraître.

Nous pensons, au contraire, que pour la purification de l’Église si nécessaire et la restauration du dogme de la foi, il faudra jeter l’anathème sur ses écrits et sur ses discours." (...)

"... revenons à Benoît XVI. En 2010, cinq ans après son élection au souverain pontificat, interrogé par son ami, le journaliste Peter Seewald, il affirmait qu’un Pape ne devait pas démissionner lorsqu’il rencontrait des difficultés :

« Quand le danger est grand, il ne faut pas s’enfuir. Le moment n’est donc sûrement pas venu de se retirer. C’est justement dans ce genre de moments qu’il faut tenir bon et dominer la situation difficile. C’est ma conception. On peut se retirer dans un moment calme, ou quand tout simplement on ne peut plus. Mais on ne doit pas s’enfuir au milieu du danger et dire :  Qu’un autre s’en occupe. ” » (Lumière du monde, éd. Bayard, p. 50)

Néanmoins, trois ans plus tard, le 28 février 2013, confronté à toutes sortes de graves scandales, des scandales de mœurs notamment, il évoquait le visage de l’Église « défigurée » et il démissionnait de sa charge. Cependant, la cause de ces épouvantables désordres, au sein même de l’Église, Benoît XVI voulait à toute force la méconnaître, renouvelant son adhésion enthousiaste à Vatican II au moment même où il annonçait sa démission.

En effet, dans son entretien avec le clergé romain du 14 février 2013, il mettait encore ses espoirs dans le « Concile réel » qu’il opposait au « Concile des médias » et à celui « des journalistes » qu’il qualifiait de « Concile virtuel. Nous savons comment ce Concile des médias, accessibles à tous, dominant, a créé tant de calamités, de problèmes : des séminaires et des couvents fermés, etc. », accusait-il avant de conclure : « Le Concile virtuel a été plus fort que le Concile réel. Cinquante ans après apparaît notre propre devoir issu du Concile réel, que ce Concile-là, vrai, puisse véritablement renouveler l’Église. » (...)

... l’une des plus graves fautes du futur Benoît XVI, comme nous allons le voir, ce fut d’avoir travaillé, en tant qu’expert de Vatican II, à la destruction de la suprême inquisition romaine, à savoir le Saint-Office.

Ne voulant pas reconnaître le constat de faillite de son Concile et de son pontificat, il a persisté dans ses erreurs jusqu’à sa mort. Son testament est une action de grâces pour la création et les grâces reçues au cours de sa longue vie, mais il ne contient aucune mention de l’état réel de l’Église et de son effondrement. On n’y trouve aucun souci des âmes qui en souffrent et se perdent, ni même un semblant de retour sur lui-même pour évoquer sa responsabilité dans ce naufrage universel. Bref, il ne contient aucune rétractation." (...)

Suit un long (et documenté) développement sur le rôle joué par l'abbé Ratzinger lors de Vatican II et dans le démantèlement du Saint-Office. La suite du réquisitoire incrimine "le modernisme" du cardinal puis du pape Benoît XVI, enfin "son adhésion au MASDU" et son "opposition à Notre-Dame de Fatima".

Commentaires

  • le frère François de Marie des Anges devrait se pencher avec vérité sur les textes doctrinaux du Concile Vatican II plutôt que de persister à ne lire le Concile qu'à travers la déformation publique due à la génération des années 70.

    Il devrait se souvenir et méditer ces neuf repères de la foi que Benoît XVI avait proposé à la FSSPX pour son retour plénier à la communion catholique :

    Saint Paul VI conclut d’ailleurs ainsi les deux constitutions dogmatiques du Concile : « Tout l’ensemble et chacun des points qui ont été édictés dans cette constitution dogmatique ont plu aux Pères. Et Nous, en vertu du pouvoir apostolique que Nous tenons du Christ, en union avec les vénérables Pères, Nous les approuvons, arrêtons et décrétons dans le Saint-Esprit, et Nous ordonnons que ce qui a été ainsi établi en Concile soit promulgué pour la gloire de Dieu »

    1° L'homme est par nature un être libre et la liberté religieuse est une condition de sa nature. C'est un nouveau "préambule de la foi". Ancien dogme complémentaire : « Sa liberté est pour le moment diminuée par de l’ignorance et de la faiblesse, en vue d’un apprentissage de l’humilité ».
    2° L'Ordre des évêques est un ordre indépendant, radicalement non réductible à l'Ordre des prêtres, quoiqu'en disait saint Thomas d'Aquin (Supplementum). S’il ne donne rien de plus que le sacerdoce quant à l’eucharistie, il porte la plénitude de la grâce sacramentelle pour perfectionner le peuple de Dieu.
    3° Le mariage (qui est fondé sur le consentement mutuel des époux) est ordonné de manière indissociable à la croissance de leur amour réciproque et au don de la vie (et non à la procréation et à l'assouvissement du désir, comme l'enseignait saint Thomas d'Aquin, Supplementum) (Gaudium et Spes 50,3).
    4° Les religions autres que le christianisme ne donnent pas le salut (il est donné par l’union vivante de charité avec Dieu fondée sur la foi et source d’œuvres (Concile de Trente, session VI). Mais elles possèdent en elles des "semences mises par l'Esprit Saint" qui disposent les âmes des non-chrétiens au salut (Lumen Gentium 16).
    5° Nul n’entrera dans la Vision béatifique sans la plénitude du message du Christ contenu dans la foi catholique (Symbole du Quicumque). Mais les christianismes séparés, bien qu’ils souffrent de déficiences sur tel ou tel point, peuvent certainement produire la vie de la grâce et on doit reconnaître qu'ils donnent accès à la communion du salut (Unitatis Redintegratio, 3).
    6° « En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal », ce qui ne veut pas dire que tous seront sauvés en fin de compte (c’est le seul dogme à forme solennelle du Concile Vatican II, voir Gaudium et Spes 22, 5, repris de Pie XII Mystici Corporis 186).
    7° Le sacrement de l'eucharistie a pour but l'union par la charité de Dieu et de l'homme (et non seulement la glorification de Dieu).
    8° L’infaillibilité pontificale s’exerce de manière extraordinaire, solennelle ou ordinaire (Lumen Gentium, 25 et reprise des définitions du Concile Vatican I, Dei Filius 3, 1870)
    9° L'Ecriture sainte n'est pas dictée par Dieu mais inspirée par Dieu à de vrais auteurs humains qui ont écrit avec leurs mots et leur faillibilité. L'Ecriture est infaillible sur la doctrine du salut et sa révélation progressive, pas sur le reste. (Constitution dogmatique Dei Verbum).

  • Merci pour votre belle analyse et nous vous rejoignons. dans vos arguments.

  • Pitoyable ! Ce n'est parce parce qu'on e fait appeler "Marie des Anges" qu'on a des propos "angéliques" sur Benoît XVI. Le fait est qu'en mettant bout à bout des approximations, on finit par affirmer et colporter des erreurs sur Benoît XVI. Un seul exemple : le Pape Ratzinger est accusé d'avoir travaillé à la suppression du Saint Office. Franchement, qui s'occupait encore de savoir ce que disait le Saint Office en question? Joseph Ratzinger, en tant que cardinal, a été à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la Foi : sur le site internet du Vatican se trouvent toutes les interventions faites au nom de l'Église. À qui prend le temps de les lire sans lunettes déformantes, elles apparaissent toutes plus remarquables les unes que les autres.

  • Pour tout fidèle attaché à la Tradition liturgique de l'Eglise Catholique Romaine, Benoît XVI fut un modèle dont on a démoli l'oeuvre liturgique de son vivant avec une impudence incroyable. . Le retour à la Tradition liturgique favorisait l'éclosion d'un renouveau des vocations par un juste retour au sacré et au mystère du Saint Sacrifice. "Un bon arbre se juge à ses fruits !"
    Les restrictions dans son utilisation et bientôt vraisemblablement l'interdiction de s'en servir accentueront la désertion des séminaires par l'assèchement des vocations accentueront la dé"christianisation galopante de l'Occident .
    Démolir l'oeuvre transcendante du Pape Benoît XVI, le meilleur théologien fidèle à la Révélation et la Tradition de notre époque, n'est rien moins qu'une mauvaise action qui apportera des fruits très amers à notre Sainte Eglise catholique. C'est désolant et il est temps d'invoquer plus instamment que jamais le Saint-Esprit pour que l'Eglise revienne à ses racines évangéliques /
    KYRIE ELEISON !

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