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In memoriam : le père Henri Boulad

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In memoriam

Le Père Henri Boulad, jésuite égyptien, est retourné vers le Seigneur ce 14 juin 2023.

Il y a neuf mois, il postait sa dernière vidéo, à l'occasion de son 91e anniversaire.  Après quelques rappels relatifs à sa famille qui dut fuir les massacres de Damas en 1860 et se réfugier en Egypte, il y parle de ce qui lui tient le plus à cœur : le sort des enfants abandonnés dans la rue, qui seraient près d’un million dans le pays. On reconnaît là celui a été longtemps le président de la Caritas d’Egypte-Afrique-Moyen-Orient (de 1984 à 1995).

« Mon projet, c’est d’encourager cette prise de distance vis-à-vis de cette mondialisation qui ne profite qu’aux milliardaires et aux banquiers. Ma position est de parler un langage vrai, d’encourager tous ceux qui ont le courage de s’exprimer et de résister à l’islamisation de l’Europe. L’Europe est une culture, une civilisation enracinée dans le judéo-christianisme, dans des valeurs humaines et humanitaires qu’il faut absolument défendre, sinon, où va le monde ! L’Europe a été à la pointe de la civilisation, non seulement sur le plan technique et scientifique, mais aussi sur le plan humain, humaniste et spirituel. Et en tout cela le christianisme est le moteur, même s’il est en perte de vitesse et en crise. L’évangile et la foi chrétienne ont quelque chose d’essentiel à dire, il faut revivifier le christianisme, d’une autre manière qu’autrefois. En cela je dirais que mon rôle est de soutenir toutes ces valeurs spirituelles et humaines dont l’Europe est porteuse » (source).

Notamment dans cette vidéo qui date d’un an et demi, il n’a cessé de dénoncer la « naïveté occidentale » face à l’islam, inséparable de « l’islamisme », et qui porte une dimension inévitablement totalitaire ; comme à peu près tous les chrétiens d’Orient, il déplorait les « dialogues » islamo-chrétiens inventés par des Occidentaux (à la suite du « prophète » Massignon).

Influencé par des penseurs occidentaux ‒ et à une certaine époque de sa vie par son confrère Teilhard de Chardin ‒, le P. Boulad opposait parfois islam et modernité, comme si le problème était que l’islam aurait pris 1 400 ans de retard sur le cours évolutif de l’histoire, une idée que l’on entend aussi dans la bouche de certains musulmans critiques. On pourrait en dire autant du bouddhisme ou de l’hindouisme, le « cours de l’histoire » étant évidemment une fiction. Sa vraie pensée se lit dans le paragraphe ci-dessus.

Puisse-t-il nous soutenir désormais de Là-Haut dans nos tâches et notre combat quotidiens !

La notice ci-dessous, parue sur kath.net/news, complète et corrige ce qui précède :

Le Caire (kath.net/KAP) Le père jésuite Henri Boulad (photo d'archive), connu comme mystique mais aussi pour son attitude critique envers l'islam, est décédé mercredi à l'âge de 91 ans dans son pays d'origine, l'Egypte. Cela a été confirmé par le Collège jésuite de la Sainte Famille au Caire et l'Association continentale Caritas pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient (MONA). L'inhumation au cimetière jésuite du quartier Matareya du Caire a eu lieu jeudi.

Né en 1931 d'une famille syro-italienne dans la ville portuaire d'Alexandrie, le religieux a été pendant de nombreuses années provincial des jésuites en Égypte et directeur du "Centre culturel jésuite" de sa ville natale. (...)

Boulad a étudié la théologie au Liban, la philosophie en France et la psychologie aux États-Unis. Sur le plan international, il est apparu à maintes reprises en tant que conférencier et auteur. Avec ses œuvres, qui tournent autour de divers aspects de l'expérience mystique et ont été traduites dans de nombreuses langues, il était souvent invité en Autriche et un auteur spirituel largement lu.

Depuis plusieurs années, Boulad est également connu comme l'une de ces voix avertissant de la propagation de l'islam. En 2017, le jésuite a pris la citoyenneté hongroise de sa propre initiative afin, dit-il, de soutenir les politiques migratoires restrictives de Viktor Orban. Dans une interview pour l'hebdomadaire hongrois Heti Valasz, Boulad a critiqué "l'immigration inconditionnelle" et mis en garde contre une future majorité musulmane sur le continent européen.

Boulad était donc prudent lorsqu'il évaluait l'aide de l'Église catholique aux réfugiés. Les initiatives des organisations ecclésiastiques à cet égard, mais aussi les "projets du pape" sont "grands et motivés par l'évangile", a-t-il déclaré dans une interview de 2017 avec "Heti Valasz". Mais "malgré l'honnêteté, on peut se tromper", disait le religieux de l'époque : "Je pense que l'Occident et le pape ne connaissent pas la vraie nature de l'islam". Selon l'image de soi de l'islam, "la coexistence pacifique est impossible à long terme, ou seulement à condition que les chrétiens se contentent d'être des citoyens de second ordre", a déclaré Boulad.

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