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Un pape pro-LGBT, c'est un problème

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De Riccardo Cascioli sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

Un pape pro-LGBT, c'est un problème

17-06-2023

Il Papa con padre James Martin

le pape François avec le père James Martin

La énième lettre du pape François au père James Martin n'est que la confirmation de l'encouragement constant des groupes LGBT dans l'Église. Ce qui pose un énorme problème, car cela signifie qu'un pape renverse brutalement le Magistère de ceux qui l'ont précédé. Et c'est un problème que les évêques et les cardinaux ne peuvent pas éluder.

Personne ne peut vraiment être surpris par un nouveau geste du pape François légitimant les organisations LGBT dans l'Église, en l'occurrence la lettre au désormais célèbre père James Martin rendue publique le 14 juin. La lettre, datée du 6 mai et écrite à la main, bénit la conférence organisée par Outreach, le site catholique LGBT fondé par le père Martin, une conférence qui se tient ce week-end à l'Université Fordham, une université jésuite de New York. Le pape François a remercié le père Martin "pour tout le bien que vous faites" et a promis ses "prières et ses bons vœux" à tous les participants à la conférence.

Personne ne peut être surpris, d'abord parce que c'est la troisième fois que le pape écrit une lettre chaleureuse au père Martin à la veille de la conférence annuelle organisée par Outreach. En 2021, il avait également loué le "zèle pastoral" du père Martin, qui imite le "style de Dieu". L'année dernière, il l'avait encouragé à poursuivre son ministère, véritable "culture de la rencontre", qui "raccourcit les distances et nous enrichit des différences".

Le père James Martin n'est pas non plus le seul militant LGBT à bénéficier de l'attention affectueuse du souverain pontife. Il y a deux ans, il a écrit deux lettres à l'actuel directeur exécutif de l'organisation américaine New Ways Ministry, Francis DeBernardo, fer de lance du lobby LGBT au sein de l'Église. Fondée en 1977 par le père Robert Nugent et la sœur Jeannine Gramick, New Ways Ministry s'est vu refuser à plusieurs reprises la reconnaissance d'une organisation catholique par les évêques américains. Le 31 mai 1999, la Congrégation pour la doctrine de la foi (présidée par le cardinal Joseph Ratzinger) était également intervenue en notant que les deux fondateurs rejetaient l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité, à savoir la reconnaissance que les actes homosexuels sont intrinsèquement mauvais et que l'inclination homosexuelle représente un désordre objectif. Or, dans les deux lettres, le pape François a salué le travail de New Ways Ministry dans l'une et, dans la seconde, il a même exalté la figure de Sœur Jeannine, décrite comme "une femme de valeur qui prend ses décisions dans la prière". Il est d'ailleurs à noter que Sœur Jeannine est l'une des intervenantes de la conférence en cours.

Mais la liste des "gestes" pro-LGBT du pape François serait très longue. Et nous ne parlons pas de l'accueil des personnes ayant des tendances homosexuelles, mais de la normalisation et de la promotion de l'homosexualité.

Comment s'étonner alors de cette nouvelle lettre au père Martin ?

Pourtant, on ne peut s'empêcher de relever un problème de taille, qui ne peut qu'interroger les pasteurs et les fidèles. En effet, nous avons un pape qui non seulement exalte des personnes et des organisations pour la même raison que d'autres papes et évêques les ont condamnées. Mais il contredit ouvertement le Magistère précédent. À cet égard, rappelons une fois de plus la Lettre signée par le cardinal Ratzinger le 1er octobre 1986 sur la "pastorale des personnes homosexuelles", qui dénonçait déjà un puissant lobby gay au sein de l'Église, engagé à "subvertir" la doctrine catholique en agissant de concert avec le lobby gay à l'extérieur de l'Église.

Ainsi, "les évêques ont été invités à être particulièrement vigilants à l'égard des programmes qui tentent en fait d'exercer une pression sur l'Eglise pour qu'elle change sa doctrine, même si, en paroles, il est parfois nié que ce soit le cas". En outre, la lettre signée par le cardinal Ratzinger avec l'approbation du pape Jean-Paul II, demandait aux évêques de promouvoir "une pastorale des personnes homosexuelles en plein accord avec l'enseignement de l'Église", en excluant "les organisations dans lesquelles les personnes homosexuelles s'associent sans qu'il soit clairement établi que l'activité homosexuelle est immorale".  

Il ne fait aucun doute que New Ways Ministry, Sister Jeannine Gramick et le Père James Martin correspondent à cette description, tant leurs déclarations et initiatives visent à subvertir la doctrine de l'Église. Il n'est donc pas possible d'établir une quelconque continuité entre le magistère actuel et celui de Jean-Paul II et de Benoît XVI : plus qu'une rupture, c'est l'exact contraire. Certes, il n'y a pas à ce jour d'acte magistériel du pape François qui sanctionne cette subversion, il y a cependant la praxis dont on sait combien elle est importante pour ce pontife : c'est même le réel qui compte, " alors les théologiens s'ajusteront ", comme il a coutume de le dire. Et peut-être est-il calculé que ce sera le Synode d'octobre qui donnera une forte impulsion dans ce sens.

Le problème reste donc entier et il est de taille. Nous savons bien que le sujet de l'homosexualité n'est pas le seul où l'on peut déceler des contradictions, mais dans ce cas la subversion du Magistère est tellement évidente et incontestable qu'on ne peut pas faire comme si de rien n'était. Et c'est avant tout aux cardinaux et aux évêques de résoudre ce problème : se conformer ou attendre que la nuit passe ne peut être la solution.

N.B. de Belgicatho : A ce sujet, l'intervention de l'évêque de est significative (source) :

Vive critique du père jésuite James Martin par l'évêque américain de Tyler, Mgr Strickland. Le mois de la 'Pride' et le mois du Sacré-Cœur ne sont pas compatibles, a souligné Mgr Strickland.

"Ce blasphème doit cesser, Dieu aime chaque personne même la plus pécheresse, mais dire que des actions pécheresses sont compatibles avec le très saint cœur de Jésus-Christ est en contradiction avec l'appel du Christ à ne plus pécher". Par ce bref message sur Twitter, Joseph Strickland, l'évêque de Tyler (État américain du Texas), a contredit le père jésuite James Martin. Martin avait auparavant affirmé, toujours sur Twitter, que la vénération du Sacré-Cœur de Jésus, à laquelle le mois de juin est dédié dans la tradition catholique, était compatible avec le "mois de la fierté", également célébré en juin par le mouvement LGBT.

"En juin, les catholiques célèbrent le mois du cœur sacré. Les personnes LGBTQ célèbrent le mois de la fierté. Les catholiques LGBTQ célèbrent les deux. L'une nous montre comment Jésus aime. L'autre nous montre qui Jésus nous demande d'aimer aujourd'hui", écrit littéralement Martin.

Commentaires

  • Jorge Bergoglio a de toute évidence un "pathos interne" qui "valide" l'homosexualité.

    Néanmoins, je me demande comment il peut, comme pape catholique, concilier ce "pathos interne" avec la bible, la tradition et le catéchisme, qui vont clairement dans le sens opposé.

  • Tout à fait d'accord avec vous. Dès son installation sur le siège de Pierre, je me suis dit que Jorge Bergoglio avait un problème personnel avec certaines questions relative à la morale. Quand il a demandé "qui suis-je pour juger?" il craignait probablement d'être lui-même jugé. Il n'a rien dit à Mgr Paglia qui s'est fait représenter nu sur une fresque clairement érotico-homosexuelle. Chacun en tirera les conclusion qu'il voudra concernant le pape François.

  • Le néo-catholicisme est fréquemment "en roue libre" depuis sa naissance officielle, au Concile Vatican II.

    Cela s'est manifesté, hier, par du latitudinarisme ad extra, dans le cadre du dialogue inclusiviste interreligieux.

    Et cela se manifeste aujourd'hui, depuis l'élection de François, non seulement par la poursuite de ce latitudinarisme ad extra, d'où Assise 2016 et Abou Dhabi 2019, mais aussi par l'intrusion d'un véritable latitudinarisme ad intra, dans le cadre d'une espèce de dialogue inclusiviste interconvictionnel, notamment en matière sexuelle.

    Parmi les papes qui ont été bien plus partisans qu'opposés au latitudinarisme ad extra en matière religieuse, Jean-Paul II et Benoît XVI auraient dû pouvoir se dire que ce latitudinarisme ad extra en matière religieuse finirait par être "complété" par un latitudinarisme ad intra en matière morale, même s'il n'y a évidemment pas de relation de cause à effet explicite et organique entre l'inclusivisme ad extra interreligieux, notamment abrahamique, et l'inclusivisme ad intra interconvictionnel, notamment homosexualiste.

    A partir de là, voici quelques réflexions ou remarques :

    a) - autant il est légitime de voir en Nostra aetate le document du Concile le plus annonciateur du dialogue inclusiviste ad extra interreligieusement correct, qui constitue le symbole et le symptôme de l'amollissement et de l'attiédissement du christianisme catholique contemporain dans l'ordre du croire,
    - autant il est impossible de voir en Gaudium et spes le document du Concile le plus annonciateur du dialogue inclusiviste ad intra homosexuellement correct (un tel document n'existant d'ailleurs pas), alors que ce dialogue constitue le symbole et le symptôme de l'amollissement et de l'attiédissement du christianisme catholique contemporain dans l'ordre de l'agir ;

    b) ce pontificat est propice à la poursuite de la dénaturation de l'Eglise catholique qui est à l'oeuvre depuis le début des années 1960 et du Concile Vatican II, mais il est également propice à une clarification absolument sans précédent sur le contenu de la feuille de route, philo-moderniste et philo-postmoderne, que bon nombre de docteurs et de pasteurs catholiques, ou plutôt néo-catholiques, voire pseudo-catholiques, ont en tête, au moins depuis le début des années 1980.

    Sous cet angle, il faut remercier le pontife François, car grâce à lui les ennemis de l'Eglise qui sévissent en son sein ne se cachent plus du tout, ce qui amène à penser qu'en aval de l'année 2030 nous aurons plusieurs évêques ouvertement homosexuels, vivant en couple, avec ou sans enfants, et avec la "bénédiction" de bien des hommes d'Eglise.

    Or, le moment venu, les autres évêques, qui auront été plus partisans qu'opposés au "discernement évangélique dans la miséricorde et l'ouverture aux périphéries", notamment comportementales ou existentielles, ne pourront rien dire et ne pourront rien faire, face à ces évêques homosexualistes affichés et assumés urbi et orbi.

    Un piège, mortel, se sera refermé sur eux. "Bien joué", François !

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