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Les jésuites bannis du Nicaragua

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De Vatican News :

Bannis du Nicaragua, les Jésuites dénoncent une «nouvelle agression»

Une semaine après la confiscation de l’Université centraméricaine (UCA), le gouvernement nicaraguayen annonce ce mercredi 23 août révoquer le statut juridique de l’ordre religieux des Jésuites, et confisquer ses biens mobiliers et immobiliers. Une décision que condamne dans un communiqué les Jésuites d’Amérique centrale qui appellent à «cesser la répression».

Nouvelle étape dans le conflit qui oppose le gouvernement nicaraguayen et l’Église catholique dans le pays. Managua a annoncé ce mercredi révoquer le statut juridique de la Compagnie de Jésus, et confisquer ses biens mobiliers et immobiliers. Cette annonce intervient une semaine après la confiscation de l’Université centraméricaine (UCA), fondée par des prêtres jésuites en 1960 , l’accusant d’être un «centre de terrorisme». Le gel de ses comptes bancaires avait été ordonné quelques jours plus tôt.

Le gouvernement du président Daniel Ortega reproche cette-fois ci aux Jésuites des irrégularités administratives, notamment l’absence de présentation des états financiers entre 2020 et 2022.

«Cette décision a été prise sans que les procédures administratives prévues par la loi n’aient été suivies» dénoncent les Jésuites d’Amérique centrale dans un communiqué publié dans la foulée, «sans donner aux Jésuites la possibilité de se défendre légitimement et sans qu'une instance judiciaire impartiale ne juge et ne mette un terme à ces abus totalement injustifiés et arbitraires».

Le communiqué précise ensuite que le gouvernement a également confisqué le 19 août la résidence à Managua où vivaient certains des membres de l’ordre religieux: «les résidents ont été expulsés sans leur donner un délai raisonnable pour rassembler et retirer leurs effets personnels».  

La Compagnie de Jésus dirige au moins deux écoles à Managua et plusieurs autres dans le reste du pays.

Les autorités nicaraguayennes ont ordonné à une communauté de prêtres de la Compagnie de Jésus de quitter leur résidence privée à Managua, dans un contexte de répression continue ...

«Répression systématique» 

Cette «nouvelle agression (…) s’inscrit dans un contexte national de répression systématique» et est «qualifiée de "crimes contre l’humanité" par le groupe d’experts des Nations unis sur les droits de l’homme au Nicaragua» selon les Jésuites d’Amérique centrale. Ils appellent le couple présidentiel à «cesser la répression» et à chercher «une solution rationnelle».

Le gouvernement de Daniel Ortega accuse l'Église catholique d'avoir soutenu les manifestants qui réclamaient en 2018 sa démission ainsi que celle de son épouse et vice-présidente Rosario Murillo. Depuis, l'Église est la cible de harcèlements et d'intimidations, ainsi que de plusieurs attaques et profanations.

Il y un an, le 19 août 2022, l'évêque Rolando Álvarez, du diocèse de Matagalpa, dans le nord du pays, et condamné à plus de 26 ans de prison pour haute trahison, atteinte à l'intégrité nationale et diffusion de fausses nouvelles. L'évêque est actuellement détenu dans une prison de haute sécurité à Managua.

Dans un communiqué du vendredi 18 août, la commission interaméricaine pour les droits de l'homme (CIDH) et le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l'homme pour l’Amérique centrale et les Caraïbes anglophones (OHCHR), ont dénoncé la violation des droits de l'homme contre l'évêque de Matagalpa. Au cours des derniers mois, plusieurs organisations ont multiplié les appels en faveur de sa libération. 

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