D'Almudena Martínez-Bordiú sur CNA :
Le chef de la doctrine du Vatican prédit que le synode de cette année n'apportera pas grand-chose de nouveau.
1er octobre 2023
Le cardinal Víctor Manuel Fernández, nouveau chef de la doctrine du Vatican, prédit que "ceux qui s'attendent à de grands changements" à l'issue du Synode des évêques de ce mois-ci seront "déçus".
Mais le prélat argentin, qui s'est exprimé samedi lors d'une interview exclusive avec ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les informations en langue espagnole, a laissé la porte ouverte à l'éventualité de tels changements à une date ultérieure.
Mgr Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, a fait ces remarques lors des traditionnelles visites de courtoisie qui ont eu lieu après que le pape François lui ait remis, ainsi qu'à 20 autres cardinaux, leurs "chapeaux rouges" lors d'un consistoire sur la place Saint-Pierre le 30 septembre.
S'exprimant quelques jours avant l'ouverture, le 4 octobre, de la 16e assemblée générale ordinaire du synode des évêques, il a prédit que ceux qui se trouvent des deux côtés des ailes polarisées de l'Église n'obtiendront pas ce qu'ils veulent, ou ce qu'ils craignent.
"Les personnes qui ont peur d'avancées doctrinales étranges ou déplacées, et celles qui, d'un autre côté, attendent de grands changements, vont être vraiment déçues", a-t-il déclaré.
Le Synode sur la synodalité, a-t-il dit, "n'est pas conçu dans cette veine".
"En tout cas, pas cette année", a-t-il ajouté. "Par la suite, nous verrons ce qui émerge, et l'année prochaine nous verrons ce qui se passera, mais pour ce synode, cette année, nous ne pouvons pas en attendre trop.
Rien pour les gros titres
Ce que l'on peut attendre, a assuré le nouveau cardinal, c'est "un approfondissement de notre conscience de nous-mêmes, de ce que nous sommes en tant qu'Église, de ce que le Seigneur nous demande, de ce que le monde d'aujourd'hui attend également, et de la manière dont nous pouvons mieux atteindre les gens avec le même message que celui que nous avons toujours eu".
"Si nous parvenons à atteindre une lumière qui nous guide, qui nous oriente, pour l'avenir de ce que nous devons être devant le peuple de Dieu et devant le monde, je pense que ce serait déjà immense, mais cela n'attirera l'attention de personne. On ne peut pas en faire un gros titre", a-t-il réfléchi.
L'ancien archevêque de La Plata, en Argentine, qui occupe depuis septembre ce qui est peut-être le poste le plus puissant au Vatican après le Saint-Père, suggère que "tout le monde, y compris les journalistes", devrait "réduire ses attentes" car, affirme-t-il, "il n'y aura pas grand-chose de nouveau" lors de ce synode.
Un appel profondément spirituel
En ce qui concerne sa nomination au titre de cardinal, M. Fernández, 61 ans, a déclaré à ACI Prensa que sa nomination au dicastère pour la doctrine de la foi était "plus choquante".
"Cela implique un travail très intense, que je fais avec plaisir, car il s'agit en grande partie de théologie, qui me passionne", explique-t-il. "Je rêvais qu'après mes 65 ans, je me remette à étudier et à enseigner. En réalité, [avec ce poste,] je ne vais pas enseigner, mais je dois étudier, et c'est quelque chose que j'aime".
Le cardinal a ensuite fait l'éloge de sa "très bonne équipe" de spécialistes et de théologiens au sein du dicastère, ce qui, selon lui, lui donne "plus de sécurité".
Mais le chapeau du cardinal, "il me semble, n'était pas indispensable", a ajouté Mgr Fernández. Comme le pape François a "ses propres idées", il aurait pu me laisser préfet sans ce titre.
Néanmoins, l'appel à devenir cardinal a "la signification symbolique du don de sang", a-t-il déclaré. "Un appel à un [abandon] plus complet, plus courageux, plus libéré de son propre ego et de ses propres besoins."