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Synode des évêques : le déjà vu des mantras synodaux

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Du Sismografo :

Synode des évêques : le déjà vu des mantras synodaux

4 octobre 2023 (édité par la rédaction de "Il sismografo")

L'Assemblée synodale XVI, ouverte aujourd'hui par le Souverain Pontife, est la cinquième du pontificat de François. Auparavant, il y a eu deux synodes sur la famille (2014/2015), un sur les jeunes et les vocations (2019) et un sur l'Amazonie (2020). Peu d'experts et de chercheurs se souviennent des principaux passages, des documents les plus importants et des conclusions de ces assemblées. C'est également le cas de la grande majorité du peuple de Dieu et de l'opinion publique. C'est un fait assez triste, mais c'est ainsi. Les synodes ne sont pas un sujet agréable pour la grande réalité des croyants, des catholiques. Les synodes sont un "quelque chose" où l'analphabétisme religieux est le plus dévastateur. De nombreux croyants ne savent pas ce que sont ces assemblées singulières et pourquoi elles ont lieu. En substance, le Synode des évêques de l'Église universelle, pour la majorité des catholiques du monde, est une institution totalement inconnue, même si certains secteurs en perçoivent l'importance.

Ce Synode que le Pape a ouvert aujourd'hui, en théorie, devrait être celui qui a atteint le plus de fidèles dans les couches catholiques les plus éloignées de la centralité hiérarchique. En d'autres termes, c'est celui qui pourrait être décrit comme le plus "populaire". Mais ce n'est pas le cas. Le simple fait de dire que le "synode traitera de la synodalité" suscite la perplexité.

Les statistiques d'aujourd'hui dans le cas de dizaines de pays qui ont développé un chemin synodal plus participatif sont décourageantes. Dans des centaines de diocèses du monde entier, le synode, sa première session et le chemin synodal étaient et sont encore des réalités inaccessibles ou des "choses de l'évêque et de certains de ses amis".

Dans ce cinquième synode du pontificat de Bergoglio, depuis des jours, les gens parlent et écrivent sur les mêmes questions qui ont émergé dans tous les synodes précédents :
* les sacrements pour les divorcés
* la bénédiction des couples homosexuels
* le sacerdoce féminin
* le sacerdoce pour les viri probati (diacres mariés)
* Les femmes et le pouvoir dans l'Eglise (diaconesses)
* Les personnes Lgtbqi+

Nous sommes donc confrontés au nouveau déjà vu synodal, qui est devenu presque un genre. Ce sont les mantras synodaux, en grande partie brandis d'en haut, qui domineront l'événement. C'est ce que nous avons vu jusqu'à présent.

On s'attend à des controverses, des interviews pour et des interviews contre. Des scoops. Des révélations majeures. Des décisions sensationnelles.

Bref, tout ce qui a déjà été vu.

Le document de conclusion suscitera de nouvelles controverses, mais il ne se passera rien. Tout sera reporté à la deuxième session d'octobre 2024.

Si par hasard une décision pertinente est annoncée, bien sûr, elle sera illisible, incompréhensible et confuse.

Pendant ce temps, la controverse entre progressistes et conservateurs, réformateurs et modérés, rigides et ouverts, prophètes et anachroniques... se poursuivra imperturbablement. Il s'agit là aussi d'un scénario éprouvé. Tout ce qui soutient le pape François, surtout lorsqu'il s'agit d'éloges, est "progressiste". Tout ce qui critique le pontife, questionne et doute, appelle à la cohérence, combat les mystifications, est conservateur et réactionnaire, rigide et impitoyable.

Évidemment, pour les chrétiens, en particulier les catholiques, cette situation est douloureuse et alarmante. Cette douleur est encore plus vive quand on pense aux réactions face aux critiques, souvent méprisantes et clivantes. Bref, une sorte de "guerre civile" entre généraux, sans soldats.

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