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  • Le martyrologe des catholiques au Rwanda en 1994

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    Le martyrologe des catholiques au Rwanda en 1994

    13 avril 2024
     

    Rome (Agence Fides) - Dans le Rwanda accablé par l'immense carnage de 1994, qui a atteint le nombre impressionnant d'un million de victimes sur une population à l'époque de 6.733.000 habitants (44% de catholiques), même l'Eglise et ses membres n'ont pas été épargnés par la vague de violence et de mort qui a déferlé sur le pays (voir Fides 03/04/2024). "Il s'agit d'un véritable génocide, dont les catholiques sont malheureusement aussi responsables", a souligné le Pape Jean-Paul II avant de réciter la prière du Regina Coeli, le dimanche 15 mai 1994, et d'avertir : "Je voudrais une fois de plus rappeler la conscience de tous ceux qui planifient ces massacres et les exécutent. Ils conduisent le pays vers l'abîme. Tous devront répondre de leurs crimes devant l'histoire, et d'abord devant Dieu".

    Lors du "Grand Jubilé de l'an 2000", au cours d'une célébration liturgique, les évêques du Rwanda ont adressé à Dieu une demande de pardon pour les péchés commis par les catholiques pendant le génocide. Le 4 février 2004, dix ans après les violences fratricides, les évêques rwandais ont publié un long message, dans lequel ils invitent à "ne pas oublier ce qui s'est passé, et donc à renforcer la vérité, la justice et le pardon". "Nous avons beaucoup souffert d'avoir été les témoins impuissants de la mort ignoble de nos compatriotes, torturés sous le regard indifférent de la communauté internationale ; nous avons aussi été profondément blessés par la participation de certains de nos fidèles aux tueries", écrivent les évêques, qui remercient le pape Jean-Paul II pour sa proximité pendant le génocide et son cri devant la communauté internationale. Rappelant les massacres, qui ont été le résultat d'une méchanceté sans pareille, les évêques ont appelé à "construire l'unité des Rwandais", exhortant la contribution de chacun "à sauvegarder la vérité et la justice", "demandant et accordant le pardon qui vient de Dieu".

    Même le jour de la clôture du " Jubilé de la miséricorde " (8 décembre 2015-20 novembre 2016), les évêques ont publié une lettre qui a été lue dans toutes les églises, avec un nouveau " mea culpa " pour les péchés commis par les chrétiens pendant le génocide. Comme l'a expliqué le président de la Conférence épiscopale rwandaise, Monseigneur Philippe Rukamba, évêque de Butare, " on ne peut pas parler de miséricorde au Rwanda sans parler de génocide ". Le texte réitère la condamnation du crime de génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 et de toutes les actions et idéologies liées à la discrimination sur la base de l'appartenance ethnique. Lors de la visite du président rwandais Paul Kagame au Pape François au Vatican le 20 mars 2017, première visite depuis le génocide, l'évêque de Rome "a exprimé sa propre douleur, celle du Saint-Siège et de l'Église pour le génocide contre les Tutsis, a renouvelé la demande de pardon à Dieu pour les péchés et les échecs de l'Église et de ses membres [...] qui ont succombé à la haine et à la violence, trahissant leur mission évangélique."

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  • Une nouvelle sainte et deux bienheureux martyrs victimes des "rouges espagnols"

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    De Vatican News (Alessandro De Carolis) :

    Une future sainte italienne et deux martyrs espagnols bientôt bienheureux

    Le Pape François a reçu samedi 13 avril le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour la Cause des Saints, et autorisé la canonisation de la fondatrice des Oblats du Saint-Esprit, ainsi que la béatification d'un prêtre et d'un laïc, tous deux assassinés en 1936 en Espagne.

    La vocation d’une femme déterminée à la suivre au-delà des obstacles imposés par sa famille, le courage de deux autres Espagnols qui, pendant la guerre civile, n'ont pas renié l'Évangile devant le canon d'un fusil, et les capacités de médiation d'une femme consacrée représentent les parcours de quatre nouveaux témoins de la foi mis en lumière dans les décrets approuvés samedi 13 avril par le Pape lors de l'audience avec le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour la Cause des Saints.

    Elena Guerra, bientôt sainte

    Le premier témoignage est celui d'Elena Guerra. La future sainte est né en 1835 à Lucques en Toscane, où elle termina également sa vie en 1914. Elle naquit dans une famille noble qui l'éduqua aux valeurs chrétiennes et, dès l'âge de vingt ans, elle se montra sensible à la vie en communauté. Elle donne vie d'abord au «Giardinetto di Maria», puis aux «Amicizie spirituali», deux formes d'agrégation de femmes laïques qui permettent aux jeunes femmes de bénéficier d'une aide spirituelle réciproque. Lors d'une visite à Rome avec son père, elle est émue par la vue de Pie IX et décide de se consacrer. Sa famille s’y oppose, mais Elena Guerra n'abandonne pas et fonde en 1882 les Oblates du Saint-Esprit. 

    Les dernières années de la vie de la bienheureuse furent marquées par des malentendus avec certaines sœurs, qui l'accusaient de mauvaise gestion, à tel point qu'Elena, âgée et malade, décida de se retirer de la Congrégation et de quitter ses fonctions de supérieure. Jean XXIII la proclame bienheureuse en 1959.

    Les martyrs d'Espagne

    D'Espagne émergent les parcours de deux autres hommes, futurs bienheureux, qui pendant la guerre civile espagnole, comme tant d'autres, ont défié la haine antichrétienne et la férocité persécutrice des milices républicaines avec une constance dans la foi. Il s'agit d'un prêtre diocésain, Gaetano Clausellas Ballvé, né en 1863, originaire de Sabadell, et d'un laïc, père de famille, Antonio Tort Reixachs, né en 1895 près de Barcelone. Tous deux ont été tués en 1936.

    Le premier, aumônier d'une maison de retraite, est arrêté par des miliciens le 14 août 1936 et abattu d'une balle dans le dos le lendemain à l'aube. Le laïc, père de onze enfants, très dévoué à l'Eucharistie et à la Vierge, sera déclaré «coupable» d'avoir donné refuge à des religieux dans sa maison. Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1936, Antonio Tort Reixachs est pris d'assaut par des hommes armés, qui saccagent sa maison, dégradent les images sacrées, le torturent dans un couvent transformé en prison, puis l'abattent près du cimetière de Montcada.

    La bienheureuse Elisa Martinez

    Les décrets approuvés par le Pape reconnaissent également les vertus héroïques de la Servante de Dieu Teresa Lanfranco (née Annunziata Addolorata), venant de Gallipoli dans les Pouilles et décédée en 1989 à Rome, à l’âge de 69 ans. Son éducation, imprégnée de valeurs chrétiennes, la prépare pour sa rencontre décisive en 1937 avec la bienheureuse Elisa Martinez, fondatrice d’un institut de vie religieuse consacré à l'apostolat paroissial et à la formation des jeunes filles.

    Teresa rejoint la communauté de Botrugno, dans la région de Lecce, et devient dès lors une fidèle collaboratrice de la fondatrice. Après la Seconde Guerre mondiale, la religieuse se rend avec son noviciat à la Maison générale de Rome. Au sein de la communauté, elle accomplit un travail de pacification et de médiation jusqu’à ce que dans les années 1960, l'Institut connaisse une grave crise interne, due à la rébellion de certaines sœurs.

    En 1987, la bienheureuse Elisa Martinez quitte le poste de supérieure générale pour des raisons de santé, mais Teresa, bien que choisie à sa place, n'accepta pas, préférant rester vicaire de la nouvelle élue. Outre la Vierge, elle était liée par une dévotion particulière à saint Joseph, qu'elle considérait comme le saint de la Providence et à qui elle se confiait constamment.

  • Jubilate Deo omnis terra (Introit du 3e dimanche de Pâques)

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    Introitus Introït
    Ps. 65, 1-2  
    IUBILÁTE Deo, omnis terra, allelúia: psalmum dícite nómini eius, allelúia: date glóriam laudi eius, allelúia, allelúia, allelúia. Ps. ibid., 3 Dícite Deo, quam terribília sunt ópera tua, Dómine ! in multitúdine virtútis tuae mentiéntur tibi inimíci tui. ℣. Glória Patri. Jubilez pour Dieu, ô terre entière, alléluia ; chantez un psaume à Son Nom, alléluia ; rendez glorieuse Sa louange, alléluia, alléluia, alléluia. Ps. 3 Dites à Dieu: Que Tes œuvres sont terribles, Seigneur! A cause de la grandeur de Ta puissance, Tes ennemis T'adressent des hommages menteurs. ℣. Gloire au Père.
  • La raison d’être de l’Église et l’assurance de son avenir (homélie pour le 3ème dimanche de Pâques)

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    homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 3e dimanche de Pâques, 14 avril 2024

    Il y a quelques jours, l’archevêque de Malines-Bruxelles était interviewé à la radio par une journaliste pour qui c’était évident que l’Église allait mal et que son avenir passait par une « modernisation ». Il fallait être une Église un peu plus comme tout le monde, et accepter les requêtes de la bien-pensance actuelle. Et qu’importe s’il nous fallait renoncer à tout ce qui est contestation des modes de vie où Dieu n’a rien à dire. Le salut de l’Église viendrait du monde. Mais à ce prix là, pourquoi maintenir une telle institution qui se viderait de l’intérieur ? À la radio, il n’a pas été possible de parler de la mission fondamentale de l’Église, peut-être parce que c’est indécent de parler de Dieu en public ou qu’on aurait l’impression d’être envoyé de la planète Mars. Mais ici, dans l’homélie, nous pouvons apprendre des textes de ce dimanche la raison d’être de l’Église et l’assurance de son avenir.

    Partons d’une conviction centrale : le Seigneur aime son Église. Il l’aime passionnément, parce qu’il aime chacun de ses membres. Et il l’aime en raison de sa mission. Jésus relevé d’entre les morts dit aux apôtres et aux quelques disciples présents : « à vous d’en être témoins » ! C’est cela, l’Église, ceux qui ont fait l’expérience du Christ vivant dans leur vie et qui en deviennent les témoins. Le Christ a invité les apôtres à toucher son corps ressuscité, il leur a prouvé sa présence réelle. Et il leur a donné la mission de proclamer la victoire du Christ, de la donner à voir, à sentir, à toucher. À nous maintenant de demander au Seigneur : donne-moi de te toucher par la foi, d’éprouver ta présence dans ma vie, afin que je sois témoin de ton amour aujourd’hui !

    Ce chemin d’une Église qui témoigne est possible à condition d’un grand renouveau de foi. Faisons des choix, dans notre vie, qui mettent Dieu au centre. Optons pour le bonheur que lui seul peut donner, le bonheur qui naît d’une intimité avec lui ! Mais comment être sûr de cette intimité ? Vous l’avez entendu tout au long des lectures : cette intimité, cette union du cœur au Père, elle est offerte par le pardon des péchés. Nous devrions commencer toute vraie prière en nous reconnaissant pécheurs, éloignés de Dieu par notre faute, et attendu par lui avec un amour si puissant qu’il nous a sauvé. Celui qui se reconnaît pécheur et aimé commence vraiment à ouvrir son cœur à Dieu et à vivre de sa vie, à ressentir le bonheur de sa présence. Et pour les bouchons tenaces, vous le savez bien, il y a le sacrement de réconciliation. Jésus a dit que ce qui serait proclamé en son nom, c’est la conversion, le retournement du cœur vers Dieu, le changement de vie. Tout cela n’est pas facultatif dans le renouveau de notre foi, dans le retour à une Église qui témoigne.

    À cause de cet appel à la conversion, il ne faudra pas s’étonner si l’Église de demain est de plus en plus un signe de contradiction face aux solutions de bonheur au rabais. C’est normal que nous soyons une Église de plus en plus décalée par rapport à la société, une Église dissidente, et une Église incomprise par le plus grand nombre. Mais il nous faut penser à tous ceux qui cherchent à voir le bonheur (Psaume 4) et dont le cœur dit secrètement, à leur insu même : « sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage ! » Soyons témoins de ce bonheur nouveau que Dieu seul peut donner car il en est la source, pour toujours !