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  • Le latin n'est plus la première langue officielle du Vatican.

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    De kath.net/news :

    Le latin n'est plus la première langue officielle du Vatican.

    25 novembre 2025

    Le règlement révisé de la Curie romaine stipule : « Les autorités de la Curie rédigent généralement leurs documents en latin ou dans une autre langue » – l’exigence d’une « bonne connaissance du latin » pour les employés du Vatican est supprimée.

    Cité du Vatican (kath.net/KAP) Le latin n'est plus la langue officielle privilégiée au Vatican. C'est ce que stipule le règlement révisé de la Curie romaine, publié cette semaine et approuvé par le pape Léon XIV. Le chapitre relatif aux langues d'usage au Vatican précise désormais : « Les autorités de la Curie rédigent généralement leurs documents en latin ou dans une autre langue. »

    Dans l'ancienne version du « Regolamento », la langue de César et de Cicéron occupait encore une place prépondérante. Il y était stipulé : « Les autorités de la Curie rédigent généralement leurs dossiers en latin, mais elles peuvent également utiliser d'autres langues plus courantes aujourd'hui pour leur correspondance ou la rédaction de documents, selon les besoins spécifiques de l'époque. »

    L’exigence d’une « bonne connaissance du latin » a également été supprimée du nouveau règlement applicable aux employés du Vatican. À l’avenir, seules une bonne connaissance de l’italien et d’une autre langue seront requises. Toutefois, le « Bureau de la langue latine », rattaché à la Secrétairerie d’État du Vatican et accessible à l’ensemble de la Curie romaine, sera maintenu.

  • Le stratagème de la Cour de justice de l'Union Européenne pour imposer le « mariage » homosexuel

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    De Tommaso Scandroglio sur la NBQ :

    La manœuvre de la Cour de justice de l'UE pour imposer le « mariage » homosexuel

     

    La Cour de justice de l'Union européenne a statué que chaque État membre de l'UE doit reconnaître un « mariage » homosexuel contracté dans un autre État membre. Les juges instrumentalisent la liberté de circulation, qui n'est en réalité qu'un prétexte pour saper la souveraineté nationale et, à terme, imposer des lois favorisant les « mariages » homosexuels.

    26/11/2025
    Cour de justice de l'Union européenne (photo ImagoEconomica)

    Alors que la contestation woke se replie en désarroi outre-Atlantique, son élan révolutionnaire en Europe semble intact. À titre d'exemple, citons le récent arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne concernant le mariage homosexuel. Voici les faits : deux citoyens polonais se marient en Allemagne, la Pologne ne reconnaissant pas le mariage pour tous. De retour en Pologne, ils souhaitent faire reconnaître leur union par l'état civil. Mais leur commune de résidence refuse, à juste titre, cette reconnaissance. Ce différend aboutit à un litige qui se retrouve devant la Cour de justice.

    Cette dernière a statué comme suit : « Les États membres sont […] tenus de reconnaître, aux fins de l’exercice des droits conférés par le droit de l’Union européenne, l’état civil légalement contracté dans un autre État membre. » Par conséquent, la Pologne, comme tous les autres États, y compris l’Italie, doit reconnaître les « mariages » homosexuels contractés à l’étranger, même si elle n’est pas tenue d’adopter une loi sur les « mariages » LGBTQ+. Et voilà déjà une première contradiction : si un État est obligé de reconnaître les « mariages » individuels entre personnes de même sexe, pourquoi ne devrait-il pas également se doter d’une loi légalisant ces « mariages » en général ? Si le défaut de reconnaissance des « mariages » homosexuels célébrés à l’étranger constitue, comme nous le verrons, une violation du respect de la vie privée et familiale, cette violation ne devrait-elle pas également s’appliquer à tous les citoyens homosexuels qui souhaiteraient se « marier » dans leur pays d’origine mais ne le peuvent pas faute de loi ?

    La contradiction est flagrante, contradiction que la Cour a refusé de résoudre, car elle ne le pouvait pas, sachant pertinemment que sur la question du « mariage », chaque État est souverain. Mais, pourrait-on ajouter, si l’État est souverain en la matière, pourquoi l’obliger à reconnaître un lien contracté à l’étranger qu’il rejette lui-même et dont lui seul, et non l’Europe, peut décider de la légitimation ? Pourquoi, dès lors, affirmer que les « époux » de même sexe, « en vertu du mariage, doivent avoir la certitude de pouvoir poursuivre leur vie familiale à leur retour dans leur État membre d’origine » ? Cet enchaînement de contradictions s’explique peut-être ainsi : la Cour procède par étapes. Commençons par obliger les États à reconnaître les « mariages » individuels célébrés à l’étranger, et nous finirons par exiger d’eux une loi ad hoc.

    Pourquoi la Cour de justice a-t-elle exigé de la Pologne, comme d'autres États, qu'elle reconnaisse les « mariages » homosexuels célébrés à l'étranger ? Pour deux raisons. Premièrement, le refus de le faire violerait la liberté de circulation des citoyens de l'UE, garantie par l'accord de Schengen. Notre commentaire : protéger la liberté de circulation est une chose, mais être contraint de reconnaître un statut qui, pour un pays, est contraire à l'ordre public et à son identité nationale en est une autre. Par exemple, certains États accordent le statut de réfugié politique à des personnes considérées comme criminelles par leur pays d'origine. En appliquant le critère établi par la Cour de justice, qui se réfère à la liberté de circulation, ces personnes, à leur retour dans leur pays d'origine, ne devraient pas se retrouver en prison. La référence à la liberté de circulation est donc fallacieuse : autrement dit, refuser la reconnaissance d'un couple marié n'empêche pas un couple homosexuel de voyager en Europe. De plus, l'affaire ne concerne pas un couple homosexuel allemand « marié » en Allemagne et voyageant en Europe, mais un couple résidant en Pologne de façon permanente, venu en Allemagne uniquement pour « se marier » avant de rentrer chez lui. Par conséquent, l'argument de la liberté de circulation est doublement spécieux.

    Le second motif pour lequel la Cour de justice a réprimandé la Pologne concerne la violation du droit au respect de la vie privée et familiale, garanti par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Cet article visait initialement à traduire en droit le principe suivant : l'État ne doit intervenir que dans la mesure nécessaire. En d'autres termes, « non » à toute ingérence de l'État dans la vie privée des individus et des familles ; « non » à tout contrôle préventif étouffant sur les aspects les plus infimes de la vie ; « non » au principe d'autorité auxiliaire, qui dissimule la volonté de décharger la famille de ses responsabilités et de s'y substituer. Or, la notion de « respect de la vie privée et familiale » a été interprétée de manière très extensive par les juges européens au fil des ans. Par exemple, ce principe est considéré comme violé si l'État n'autorise pas systématiquement l'avortement, l'insémination artificielle, l'euthanasie, etc. Selon cette interprétation, l'État viole l'article 8 s'il ne reconnaît pas le mariage entre personnes de même sexe. Mais dans ce cas, le système juridique ne viole pas la liberté individuelle lorsqu'il estime que certains choix sont contraires au bien-être de l'individu, car la liberté n'est véritable que lorsqu'elle est liée au bien commun. Par conséquent, l'argument des juges de la Cour selon lequel le fait de ne pas reconnaître un enfant entraînerait de « graves inconvénients administratifs, professionnels et privés » ne tient pas. Ces inconvénients surviennent précisément parce que vous avez enfreint la loi. Si vous ne souhaitiez pas de tels inconvénients, vous n'auriez pas dû vous marier.

    En résumé, comme nous l'avons déjà mentionné, l'Union européenne appelle désormais à la reconnaissance des « mariages » homosexuels célébrés à l'étranger afin que chaque pays puisse demain adopter une loi légitimant ces unions. Le drapeau bleu de l'UE se pare de plus en plus des couleurs de l'arc-en-ciel.

  • Qui se souvient des chrétiens de Turquie ?

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    De l'European Center for Law & Justice (ECLJ) :

    ECLJ

    Madame, Monsieur,

    Qui se souvient des chrétiens de Turquie?

    Qui se souvient que l’Anatolie fut autrefois chrétienne, et que les chrétiens y ont été opprimés, massacrés, chassés et humiliés jusqu’à ne représenter plus que 20% de la population en 1915, et 0,3% aujourd’hui ?

    Qui se souvient des 2 millions de chrétiens assassinés en Turquie au XXe siècle?

    Le calvaire des derniers chrétiens d’Anatolie se poursuit aujourd’hui, dans l’indifférence de l’Europe. Assassinats, expulsions, spoliations et discriminations sont pourtant leur quotidien.

    C’est pour défendre les chrétiens de Turquie et lutter contre l’indifférence des institutions européennes que l’ECLJ a publié un rapport détaillé sur:

    Ce rapport, nous le diffusons largement, aux media, aux ambassades et aux politiques, pour qu’ils fassent du respect des droits des chrétiens une exigence absolue dans leurs rapports avec la Turquie.

    En outre, nous demandons au Conseil de l’Europe – dont la Turquie est membre – de se saisir de la situation des chrétiens de Turquie. Pour cela, nous vous invitons à vous joindre à cette demande en signant avec nous une pétition qui sera adressée officiellement à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

    Conformément à l’article 71 de son règlement, l’Assemblée aura l’obligation d’examiner notre pétition et de décider formellement de l’opportunité de se saisir de ce sujet, de rédiger un rapport et des recommandations au Comité des Ministres du Conseil de l’Europe.

    Cette semaine est marquée par le 1700e anniversaire du Concile de Nicée, et par la visite du Pape Léon XIV, auprès de Bartholomée 1er, Patriarche œcuménique de Constantinople, à l’occasion de la fête de saint André, frère de Saint Pierre et fondateur de l'Église de Constantinople. Ce sera l’occasion de manifester l’unité de l’Église du Christ.

    Donnons, nous aussi, un signe visible de cette unité en soutenant les chrétiens de Turquie:

    Pour la défense des chrétiens de Turquie

    Partagez cette pétition sur les réseaux sociaux ou suivez-nous sur: 

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  • Le Vatican défend la monogamie contre la polygamie et le polyamour

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    De Victoria Cardiel sur ACI Prensa via CNA :

    Le Vatican défend la monogamie contre la polygamie et le polyamourbouton de partage par e-mail

    25 novembre 2025

    Un nouveau document du Vatican défend le mariage comme une relation monogame face à la popularité croissante du polyamour, et aborde les défis pastoraux posés par la conversion au catholicisme des personnes en situation de polygamie.

    « Une seule chair : Éloge de la monogamie » a été publié en italien par le Dicastère pour la doctrine de la foi le 25 novembre.

    « La polygamie, l’adultère ou le polyamour reposent sur l’illusion que l’intensité de la relation se mesure à la succession des partenaires », déclare le Vatican.

    Pour illustrer cela métaphoriquement, le texte cite le mythe de Don Juan, un séducteur effréné dont les conquêtes féminines le mènent en enfer, ce qui démontre que « multiplier les partenaires dans une union supposée totale revient à fragmenter le sens de l’amour conjugal ».

    Le texte s'inspire également des écrits des poètes Walt Whitman, Pablo Neruda, Rabindranath Tagore et Emily Dickinson, ainsi que de philosophes comme le philosophe danois Søren Kierkegaard.

    Le document, signé par le pape Léon XIV, n'aborde pas l'indissolubilité du mariage ni le but de la procréation, mais se concentre sur l'aspect unitif du mariage : « Une communion d'amour et de vie partagée par les deux époux, une communion qui n'est pas orientée uniquement vers la procréation, mais aussi vers le bien intégral des deux. »

    Ce texte fait suite à une demande formulée lors du Synode sur la synodalité, invitant les évêques africains à rédiger une déclaration sur la polygamie. Les évêques africains eux-mêmes ont sollicité l'avis du Saint-Siège sur cette question, a indiqué le dicastère pour la doctrine de la doctrine de l'islam au début du mois.

    Dans le document du 25 novembre, le dicastère indique qu'il souhaitait également proposer une réflexion plus approfondie sur la monogamie face à la multiplication des « formes publiques d'unions non monogames — parfois appelées "polyamorie" » — en Occident.

    La note doctrinale du Vatican souligne que « correctement comprise, la monogamie n'est pas simplement l'opposé de la polygamie ».

    S’appuyant sur l’enseignement de saint Jean-Paul II, le Vatican affirme que « seule la monogamie garantit que la sexualité s’épanouit dans la reconnaissance de l’autre comme sujet avec lequel on partage pleinement sa vie, sujet qui est une fin en soi et jamais un moyen de satisfaire ses propres besoins. L’union sexuelle, qui engage la personne tout entière, ne peut considérer l’autre comme une personne, c’est-à-dire comme un co-sujet de l’amour et non comme un objet d’usage, que si elle se développe dans le cadre d’une appartenance unique et exclusive. »

    « Ceux qui se donnent pleinement et complètement à l’autre ne peuvent être que deux », affirme le texte, après avoir noté que dans les relations non monogames, chacun « serait traité comme un moyen et non comme une personne ».

    Sexualité : totale et ouverte à la vie

    Le texte indique clairement que placer la sexualité dans le cadre d'un amour qui « unit les époux dans une seule amitié » n'implique pas une « dévalorisation du plaisir sexuel ». Au contraire, « en l'orientant vers le don de soi, elle est non seulement enrichie, mais aussi amplifiée ».

    Ainsi, « la sexualité n’est plus la satisfaction d’un besoin immédiat, mais un choix personnel qui exprime la totalité de la personne. »

    Le Vatican critique la culture contemporaine qui réduit la sexualité à une simple consommation : « Divers problèmes sont nés d’une recherche excessive et incontrôlée du sexe, ou du simple déni de sa finalité procréative. »

    Le Vatican défend donc l’ouverture à la vie dans l’union sexuelle comme une forme d’expression de la « charité conjugale », sans exiger que chaque acte ait explicitement ce but.

    Sur le plan anthropologique, le document insiste sur le fait que « la défense de la monogamie est aussi une défense de la dignité des femmes », puisque « l’unité du mariage implique donc un libre choix de la part de la femme, qui a le droit d’exiger une réciprocité exclusive ».

    Le document aborde également la question des violences sexuelles, qui, selon lui, prolifèrent sur les réseaux sociaux, et invite les catholiques à dispenser un enseignement sur « l’amour fidèle et monogame ».

    « L’éducation à la monogamie n’est pas une restriction morale, mais plutôt une initiation à la grandeur d’un amour qui transcende l’immédiateté », peut-on y lire.

    fondements théologiques et tradition spirituelle

    Ce texte offre un large panorama de la tradition chrétienne qui a défendu et réfléchi sur l'unité conjugale. Il cite des papes et des Pères de l'Église, dont saint Jean Chrysostome, qui voyaient dans l'unité conjugale un antidote à « l'abandon sexuel débridé, sans amour ni fidélité ».

    S’appuyant sur le Catéchisme de l’Église catholique, le texte examine également les difficultés rencontrées par ceux qui, désirant se convertir au catholicisme, doivent composer avec des situations familiales complexes. Outre l’Afrique, le document cite l’Asie, et plus particulièrement l’Inde, où « la monogamie a généralement été la norme et considérée comme un idéal dans la vie conjugale », mais où les relations polygames ont également existé.

    Les évêques catholiques d'Afrique ont publié en début d'année un document contenant six directives pastorales sur la manière d'accueillir au sein de l'Église les personnes vivant en situation de polygamie, tout en respectant l'enseignement de l'Église sur le mariage et en veillant à ne pas laisser les femmes et les enfants vulnérables à l'abandon et à la pauvreté.

    Lors de l'assemblée du 4 août du Symposium de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SECAM) à Kigali, au Rwanda, l'archevêque Andrew Nkea Fuanya de l'archidiocèse catholique de Bamenda , au Cameroun , a précisé que lors des délibérations du Synode sur la synodalité, « la polygamie n'a pas été présentée comme un concept africain à approuver. Elle a été présentée comme un défi au mariage chrétien en Afrique. »

     

    Journaliste spécialisée dans l'actualité sociale et religieuse, Victoria Cardiel couvre le Vatican depuis 2013 pour différents médias, dont Europa Press et Alfa Án Omega, l'hebdomadaire de l'archidiocèse de Madrid.

  • EVRAS : une pétition et une action en justice lancées pour s'opposer à des dérives

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    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    Préservatifs dans une chapelle, animation qui dérape… Une pétition et une action en justice sont lancées contre les dérives de l’EVRAS

    Préservatifs dans une chapelle, animation qui dérape… Une pétition et une action en justice sont lancées contre les dérives de l’EVRAS
     

    Sujet sensible que celui de la sexualité à l’école. Pour bien des raisons, il est important d’en parler. Mais de quelle façon? Et à quels moments? Verlaine Urbain, coordinateur de l’asbl Droits de l’Enfance, estime que les dérapages ne sont pas rares. Il vient d’ailleurs de lancer une action en justice.

    "A un moment, il m’a serrée, il m’a embrassée, il a commencé à me caresser partout et il a… mis sa main dans ma culotte. J’étais paralysée, je ne pouvais plus bouger… Je me suis laissé faire. La deuxième fois, c’était dans sa voiture. Il a sorti son sexe, il a pris ma tête et m’a forcée…"

    Cru? Violent? Lorsque des parents découvrent que leur enfant de 14 ans doit lire ce passage d’un livre dans le cadre scolaire, ils n’apprécient en tout cas pas. Et contactent l’association Droits de l’Enfance (ex-Innocence en danger).

    Son responsable, Verlaine Urbain, n’est pas très surpris. Car des signalements de ce type, il en reçoit beaucoup – en moyenne une par semaine. Les situations incriminées peuvent relever d’une animation EVRAS (Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle) aussi bien que d’une activité culturelle ou d’un cours de biologie. Il y a peu, il a été en contact avec les parents d’un jeune enfant, revenu sans voix de l’école. Inscrit en cinquième primaire, on lui avait fait lire, en classe, que pour avoir des enfants, "le pénis de l’homme doit pénétrer dans le vagin de la femme".

    La démission d'une animatrice EVRAS

    Il y eut aussi ces autres cas, plus graves. En 2023, un opérateur assure une animation EVRAS dans une école de la province de Namur. Sex-toy à l’appui, on y présente à des élèves de première secondaire les usages du préservatif et l’emploi du corps pour jouir, mais aussi la variété de goûts – utiles "pour sucer". Des parents alertent. La responsabilité de l’animatrice EVRAS semble clairement engagée – elle finira par démissionner de ses fonctions.

    L’année suivante, dans la même école, un autre opérateur EVRAS est à la manœuvre d’une large distribution de préservatifs et de lubrifiants durant les temps de récréation. Tous les enfants de cette école secondaire peuvent en recevoir. Est-ce par esprit de provocation qu’à un moment, la distribution se tient dans la… chapelle de l’école? Une chose est sûre: l’initiative dérape. Et, tandis que des déchets de préservatifs se retrouvent dispersés dans la cour, plusieurs enfants ressentent un vif malaise. Des parents montent au créneau. L’école recadre. De nouvelles modalités de distribution, plus discrètes, seront finalement mises en place.

    Dans ces deux cas, le dialogue avec l’école ne s’est pas trop mal passé…

    Verlaine Urbain: En effet. Je n’en veux pas à l’école, avec laquelle il y a eu un dialogue ouvert. Nous n’allons d’ailleurs pas lui demander de dommages et intérêts.

    Mais vous allez tout de même en justice…

    Notre plainte, portée par des parents et notre association, concerne l’affaire de 2023 et elle est dirigée contre un opérateur EVRAS. Notre demande est la suivante: nous voulons que les parents puissent être informés, en amont, de la tenue d’animations EVRAS dans les écoles. Et que les enfants puissent en être dispensés sans que cela rentre dans le cadre des absences non justifiées. Cela nous semble logique puisque les écoles ne sont pas en capacité de garantir que les animations EVRAS qui se déroulent en leur sein se passent correctement et sans idéologie.

    Au-delà de ce cas, vous êtes l’observateur privilégié de dérapages nombreux…

    Alors que notre association n’est pas très connue, je reçois chaque semaine le message de parents qui me parlent de dérives. Je n’ai malheureusement pas les moyens d’approfondir chaque situation, ni de multiplier les procédures en justice. Mais je vois bien que les parents ne fabulent pas. Il m’arrive aussi d’avoir des preuves. Je peux recevoir copie d’un cours, par exemple. Il peut aussi arriver qu’un élève filme une partie de l’animation…

    Tous les enfants ne vivent pas ces expériences de la même façon…

    C’est vrai. En lisant une scène de sexe dans un livre, certains enfants pourraient trouver cela suggestif, tandis que d’autres pourraient être traumatisés. En tous les cas, au fil de mes recherches, grâce à mes contacts avec des pédopsychiatres, je me rends compte toujours davantage de certains dégâts. Un enfant n’est pas en capacité d’élaborer psychiquement ce qui est relatif à la sexualité avec recul. En étant par exemple confronté à des images de pénis d’adulte, une jeune enfant peut vivre un ressenti intrusif, comme si elle était elle-même pénétrée. Une telle exposition constitue une véritable effraction psychique.

    Au-delà, êtes-vous tout de même favorable à une EVRAS dans les écoles?

    Oui ! Nous travaillons pour la protection des enfants contre les violences sexuelles. Donc, que des animations soient dispensées dans les écoles pour prévenir ces violences, c’est évidemment une mission que nous soutenons ! En même temps, lorsqu’on regarde le Guide pour l’EVRAS, on s’aperçoit que plusieurs éléments ne sont pas adaptés au développement de l’enfant. Ce sont ces dérives que nous dénonçons.

    Propos recueillis par Vincent DELCORPS

    Une pétition pour faire pression

    Innocence en Danger est un mouvement mondial de protection des enfants contre toutes formes de violences, notamment sexuelles, présent dans une dizaine de pays. Son antenne belge, dirigée par Verlaine Urbain, vient de prendre son indépendance sous le nom de Droits de l’Enfance. Ces dernières années, elle s’est particulièrement impliquée sur la question de l’EVRAS, y voyant la porte ouverte à de nombreuses dérives.

    A côté de l’action en justice, Droits de l’enfance vient de lancer une pétition: "Pour une EVRAS adaptée aux enfants". Objectif: obtenir du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles l’ouverture d’une commission d’enquête afin de corriger certains éléments du Guide EVRAS. Car "tant que ce guide ne sera pas révisé pour respecter le développement de l’enfant et les droits parentaux, des dérives continueront de se produire dans les animations EVRAS", estime Verlaine Urbain.

    Plusieurs passages sont explicitement visés. Notamment la découverte des zones érogènes dès l’âge de 5 ans, "l’influence positive et négative des pornographies" (9 ans), et "le consentement dans les relations sexuelles de nature transactionnelle (sexe en échange de petits cadeaux, repas, sorties…)" (12 ans). "Ces formulations ouvrent la porte à des interprétations dangereuses", estime Droits de l’Enfance. Qui espère récolter un millier de signatures.`

    V.D.

    Pour en savoir plus: droitsdelenfance.be
    Pour signer la pétition, cliquez ici.