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  • "Vladimir Ghika", vagabond apostolique : une BD des éditions du Triomphe

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    Du site des Editions du Triomphe :

    Couverture

    MONSEIGNEUR VLADIMIR GHIKA

    Collection : Le Vent de l'Histoire

    Un bienheureux, prêtre pour le diocèse de Paris et lien entre orthodoxie et catholicisme. Né dans l'orthodoxie, Vladimir Ghika est éduqué, avec ses frères et soeurs, dans les bonnes écoles françaises de l‘époque : voilà de jeunes orthodoxes dans un pays catholique qui suivent leur gouvernante au culte protestant ! Le tournant décisif de la vie du jeune aristocrate se produit à Rome. En 1902, après un long cheminement spirituel, il fait son entrée officielle dans l'église catholique. Pour lui, il insiste, il ne s'agit pas d'une conversion. Car il était déjà « catholique d'esprit et de coeur ». Sa vocation sacerdotale naissante est cependant contrariée par sa mère qui s'en inquiète… et s'en ouvre au pape Pie X ! Vladimir obéit mais suit les mêmes études qu'un prêtre, chose extraordinaire pour un laïc à l'époque ! À Paris, il se lie avec les élites catholiques françaises de l'époque dont les Maritain. Tout prince qu'il est, sa préférence va aux pauvres et aux malades. Il se dévoue sans compter aux côtés des Filles de la Charité à tel point qu'on le surnomme « soeur Vladimir ». Enfin, à l'âge de 50 ans, il franchit le pas et est ordonné prêtre devant toutes les têtes couronnées et découronnées d'Europe. Son ministère est hors-norme : il célèbre pour les deux rites latin et byzantin, côtoie le pape et l'empereur du japon tout en vivant un temps dans une baraque misérable de Villejuif. Quand il ne confesse pas dans son église de la rue de Sèvres, il voyage à travers le monde, il enseigne et il prie. Inlassablement, il implore. À tel point qu'il obtient des guérisons miraculeuses de son vivant ! Il projetait d'ouvrir une léproserie en Roumanie lorsque la 2nd Guerre mondiale éclate. Beaucoup fuient le régime communiste. Lui choisit de rester parmi ses compatriotes. À Bucarest, il devient le « catalyseur » de l'église gréco-catholique en proie à la pire des persécutions. C'est un Mgr Ghika âgé de 80 ans qui est finalement arrêté en novembre 1952 et torturé sans aucun égard pour son grand âge. Mais, tel saint Paul sous les verrous, il professe encore avec douceur que « Rien n'est plus honorable que d'être détenu pour la cause de Jésus-Christ. » Il meurt d'épuisement le 16 mai 1954. Reconnu martyr de la Foi, Monseigneur Vladimir Ghika a été béatifié le 31 août 2013 par le pape François. Un hommage à la figure d'un missionnaire laïc devenu prêtre pour le diocèse de Paris et lien entre orthodoxie et catholicisme.
     
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  • Une vie au service de Dieu, Vladimir Ghika (1873-1954) (16 mai)

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    On fête aujourd'hui une grande figure du catholicisme roumain, victime du communisme :

    source

    Une vie au service de Dieu, Vladimir Ghika (1873-1954)

    Vladimir Ghika est né le 25 décembre 1873, dans une famille régnante roumaine, à Constantinople, où son père représentait la Roumanie auprès de la Porte Ottomane. Sa mère est descendante d’une famille française. Il est baptisé et confirmé dans l’Eglise orthodoxe.

    Il arrive en 1878 en France, suit des études à Toulouse où il est licencié en droit, et ensuite à Paris où il intègre avec son frère l’Institut d’Études Politiques.

    Il souhaite devenir prêtre, et après des études à Rome, il obtient en 1898 une licence en philosophie et un doctorat en théologie. 

    En 1902, après de longues réflexions, il fait son entrée officielle dans l’Église catholique.

    Suite à une rencontre providentielle avec sœur Pucci, il introduit Les Filles de la Charité en Roumanie. Fidèle à la « théologie du besoin », qui sera la règle de sa vie, Vladimir va se vouer, avec une immense disponibilité pour les pauvres, les malades, les blessés, à diverses actions de charité.

    Pendant la Grande Guerre, on retrouve Vladimir Ghika à Rome ou Paris où il continue ses activités charitables dans les hôpitaux peuplés des blessés, victimes du tremblement de terre d’Avezzano en 1915, ou des tuberculeux de l’hospice de Rome. A Paris, il développe une importante activité diplomatique, il défend les intérêts de la France dans les milieux civils et ecclésiastiques, et œuvre au rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Le 4 octobre 1921, la France lui accorda la Légion d’honneur.

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  • La résolution de l'ONU sur la soi-disant "éducation sexuelle complète" des enfants a été bloquée

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    De kath.net/news :

    La résolution de l'ONU sur la soi-disant "éducation sexuelle complète" des enfants a été bloquée

    14/05/2023

    22 pays d'Afrique, d'Asie, du monde arabe et d'Europe de l'Est ont exposé avec succès leurs objections à un projet poussé par le gouvernement américain et l'UE, selon lequel les enfants devraient être initiés, entre autres, à l'idéologie transgenre.

    New York (kath.net/mk) 22 Etats d'Afrique, d'Asie, du monde arabe et d'Europe de l'Est ont empêché la Commission de la population et du développement de l'ONU d'adopter une résolution demandant une "éducation sexuelle complète" pour les enfants, comme le rapporte LifeSiteNews. Ce concept comprend l'encouragement des enfants à la masturbation ainsi qu'au choix autonome de leur propre sexe. En outre, les enfants devraient avoir accès à l'avortement et aux moyens de contraception sans le consentement des parents. La résolution a été poussée par le gouvernement américain et l'Union européenne et a finalement été présentée à la Commission par l'ambassadeur moldave. Après des heures de débat initié par les 22 Etats, il a dû retirer le projet.

    La déléguée pakistanaise a condamné les pays occidentaux pour avoir lié l'aide au développement à l'adoption de tels concepts idéologiques. Alors que l'ONU fait de l'éducation sexuelle un thème majeur, 263 millions d'enfants n'ont pas accès à l'éducation de base et aux soins de santé. L'émissaire égyptien a souligné le refus de l'Occident de reconnaître le droit prioritaire des parents à éduquer leurs enfants. En d'autres occasions, la ministre hongroise de la Justice Judit Varga a récemment déclaré que la Hongrie ne ferait aucun compromis sur ses lois favorables à la famille et qu'elle resterait ferme sur la législation de protection de l'enfance la plus stricte d'Europe. La présidente hongroise Katalin Novák s'est également exprimée dans ce sens.

  • Zelensky tue dans l'œuf la médiation du Pape

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Zelensky tue dans l'œuf la médiation du Pape

    15-05-2023

    Lors de la rencontre de samedi au Vatican, le président ukrainien a répété au pape François qu'il n'était pas intéressé par une médiation car la seule paix possible est la reddition des Russes. Le seul point partagé est l'appel à un effort d'aide humanitaire.

    Guerre et paix. Dans les cadeaux qu'ils ont échangés samedi après-midi, il y a symboliquement toute la distance entre François et Volodymyr Zelensky. Le premier a offert une sculpture en bronze représentant un rameau d'olivier, tandis que le second a opté pour une icône de la Vierge peinte sur la plaque d'un gilet pare-balles. Cet échange suffit à donner une idée de l'issue de l'audience attendue depuis deux jours.

    On imagine l'état d'esprit de Bergoglio, qui considère les ventes d'armes comme "le plus grand fléau du monde", face aux hommes de la délégation ukrainienne en uniforme vert militaire, pistolets de service en vue.

    Le pape a accueilli le président à l'entrée de la salle Paul VI pour un entretien de quarante minutes au cours duquel, selon le Bureau de presse du Saint-Siège, ils ont discuté de la "situation humanitaire et politique" en Ukraine et se sont mis d'accord sur la "nécessité de poursuivre les efforts humanitaires en faveur de la population". Les points qu'ils ont partagés se sont toutefois arrêtés là, comme l'a expliqué plus tard M. Zelensky lui-même, interrogé sur Raiuno par Bruno Vespa.

    L'ancien acteur a critiqué la mission de paix menée par le Saint-Siège. Pour moi, ce fut un honneur de rencontrer Sa Sainteté", a déclaré le président ukrainien, "mais il connaît ma position : la guerre est en Ukraine et le plan doit être ukrainien. Avec tout le respect que je lui dois, nous n'avons pas besoin de médiateurs, mais nous avons besoin d'une paix juste".

    Des mots qui confirment combien la visite au Vatican était une étape obligée du voyage à Rome sur lequel Kiev avait misé pour solliciter le soutien militaire du gouvernement italien. Dans le cas contraire, on aurait pu parler d'un manque de courtoisie à l'égard du Pape de la part de la plus haute autorité d'un pays où les catholiques représentent près de 8% de la population. 

    Zelensky a confié à Telegram le récit de sa rencontre avec François, expliquant encore sa distance avec lui : "J'ai demandé au Pape de condamner les crimes russes en Ukraine, car il ne peut y avoir d'égalité entre la victime et l'agresseur". Une description qui suggère presque une réprimande de visu au pontife pour la manière dont ont été réalisées les deux Via Crucis qui avaient tant irrité Kiev pour la présence d'une femme russe à côté d'une ukrainienne. Mais l'image d'un pape réticent quant à sa responsabilité dans la guerre ne correspond pas à la vérité, contrairement à ce qui a souvent été rapporté dans les médias, peut-être même en transmettant ce message aux chancelleries internationales. Dans une interview accordée au magazine America, François a déclaré sans hésitation que "l'envahisseur est l'État russe, c'est très clair", s'attirant par la même occasion les critiques de Moscou pour ses propos sur les Tchétchènes et les Bouriates. 

    La distinction entre victime et agresseur est parfaitement connue du pape, qui a toutefois une idée très différente de celle de Kiev sur la manière de résoudre le conflit. Je crois que la paix se fait toujours en ouvrant des canaux, on ne peut jamais faire la paix en les fermant", a-t-il récemment déclaré lors d'une conférence de presse dans l'avion qui le ramenait de Hongrie. La même conférence au cours de laquelle il a rendu publique l'existence d'une mission de paix du Saint-Siège sur laquelle Zelensky, à la toute fin de sa visite au Vatican, a semblé suggérer de ne pas trop compter lorsqu'il a révélé qu'il avait parlé à Bergoglio de "notre formule de paix comme étant la seule formule efficace pour parvenir à une paix juste".

    Traduction : la paix passe par une victoire militaire ukrainienne et une capitulation russe. Vous ne pouvez pas servir de médiateur avec Poutine, aucun pays au monde ne peut le faire", a déclaré le président ukrainien à Vespa. Ce n'est pas l'avis de François, qui a déclaré à plusieurs reprises qu'il était prêt à rencontrer Poutine. Et c'est précisément au locataire du Kremlin qu'il a adressé une lettre remise il y a quelques jours à l'ambassadeur russe sortant auprès du Saint-Siège, Alexandre Avdeev. Bref, en quarante minutes au Vatican, le pape a joué le pape et le président d'une nation lésée a joué le président d'une nation lésée. Mais il ne fait aucun doute qu'après la conversation de samedi après-midi, la route de la mission de paix du Saint-Siège est devenue plus ardue.

  • Un seul État pour Juifs et Palestiniens : au Vatican, ce n’est plus un tabou

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction française de diakonos.be)

    Un seul État pour Juifs et Palestiniens. Au Vatican, ce n’est plus un tabou

    En novembre dernier, « La Civilità Cattolica » publiait un article-choc intitulé « Ripensare la ripartizione della Palestina ? » dans lequel on lisait qu’en lieu et place de la solution à deux État, l’heure était venue de miser plutôt sur « l’égalité des Israéliens et des Palestiniens quel que soit le cadre politique vers lequel la situation puisse évoluer », y compris dans un seul et même État.

    Le fait que l’auteur de l’article soit le célèbre jésuite Juif et Israélien David M. Neuhaus et que « La Civiltà Cattolica », selon ses statuts, ne sort de presse qu’après avoir reçu l’approbation préalable, ligne par ligne, du Pape et de la Secrétairerie d’État, avait incité Settimo Cielo à annoncer l’article sous ce titre : « Une patrie commune pour Juifs et Palestiniens. Le Vatican abandonne la solution à deux États ».

    Mais par la suite, les choses ont évolué dans une autre direction. Le 9 janvier suivant, lors du discours de début d’année au corps diplomatique, le Pape François a de nouveau exhorté « l’État d’Israël » et « l’État de Palestine » à « mettre en œuvre la solution à deux États ».

    Une volte-face annoncée puis tuée dans l’œuf ? Il n’en est rien. Parce que dans son dernier numéro, dans un article intitulé « Gli ebrei di cultura araba » et toujours sous la plume du P. Neuhaus, « La Civiltà Cattolica » a de nouveau fait miroiter « la perspective d’un futur dans lequel les Juifs pourraient vivre aux côtés des Arabes dans une paix juste et une égalité réconciliée », non pas à deux États mais à un seul.

    Les fondements de cet espoir – écrit le P. Neuhaus – sont enracinés dans un passé pas si lointain, quand au moins un million de Juifs « non seulement parlaient arabe mais faisaient également partie intégrante de la culture arabe » en Afrique du Nord, de l’Égypte au Maroc comme en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen, avec d’importantes communautés judéo-arabes à Casablanca, à Tunis, à Tripoli, au Caire, à Alexandrie, à Beyrouth, à Damas, à Sanaa ou à Bagdad.

    La fondation de l’État d’Israël s’est heurtée à une opposition frontale avec le monde arabe et donc à l’extinction rapide et quasi-totale, et parfois même violente, des communautés juives qui vivaient dans ces pays. La photo reproduite ci-dessus, publiée dans « La Civiltà Cattolica », montre justement un groupe de Juifs yéménites en vol vers l’État d’Israël qui venait de naître.

    Mais il n’est pas dit qu’il faille totalement renoncer – soutient le P. Neuhaus – à cette extraordinaire « symbiose arabo-juive » qui a duré pendant des siècles et qui « a vu naître quelques-uns des plus grands esprits de l’histoire juive », comme le médecin, philosophe et juriste andalous du XIIe siècle Moïse Maïmonide, pour n’en citer qu’un seul.

    Pendant des siècles, ces Juifs arabes ont utilisé trois langues : l’hébreu pour la Bible, les rites et les lois, l’arabe pour s’adresser au monde environnant et le judéo-arabe pour la vie ordinaire dans les communautés. Le P. Neuhaus assume à nouveau cette histoire et ses personnages dans des pages fascinantes.

    Aujourd’hui, les héritiers de cette histoire qui se sont établis en Israël sont communément appelés « séfarades » mais préfèrent être identifiés en tant que « mizrahim », juifs orientaux. Ils se trouvent en position de minorité face à l’élite culturelle, sociale et économique du Pays, composée principalement de Juifs « ashkénazes » d’origine européenne. Et ces derniers ont été déterminants pour favoriser l’ascension de la droite politique et religieuse en Israël, de Menahem Begin à Benyamin Netanyahu, avec un sentiment anti-arabe diffus allant de pair – remarque le P. Neuhaus – « non sans une certaine ambivalence » avec « une redécouverte progressive d’une fierté pour leur singulier héritage religieux, social, culturel et culinaire judéo-arabe ».

    La confirmation de cette ambivalence – écrit le P. Neuhaus – se trouve déjà dans le nom de leur parti appelé Shas, du nom du rabbin orthodoxe Ovadia Yossef, né à Bagdad sous le nom arabe d’Abdallah.

    Avec onze de ses membres dans la coalition aujourd’hui au pouvoir en Israël et l’une de ses figures de proue, le rabbin Moshe Arbel, comme ministre de l’Intérieur, le parti Shas a récemment surpris tout le monde en condamnant avec vigueur le terrible ravage par les colons Juifs de la localité palestinienne d’Huwara, près de Naplouse, en représailles pour la mort de deux Juifs.

    Auparavant, le parti Shas s’était distingué à plusieurs reprises par son soutien aux initiatives de dialogue avec les Palestiniens, y compris avec accord d’Oslo, selon le principe des « deux États pour les deux peuples ».

    Et aujourd’hui que la solution à deux États apparaît toujours plus impraticable, ce sont justement les Juifs issus du monde arable qui sont les plus enclins à faire revivre sous une nouvelle forme leur passé de cohabitation pacifique entre les deux peuples à l’intérieur des mêmes frontières.

    C’est en tout cas ce qu’écrit aujourd’hui un Juif et citoyen d’Israël dans « La Civiltà Cattolica ». La diplomatie vaticane l’a lu à l’avance et a donné son aval à la publication. La solution à deux États n’est pas enterrée, mais elle n’est plus la seule sur la table.

  • La surprenante conversion au sacré de Sonia Mabrouk

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    De Samuel Dufay sur le site de l'Express :

    Messe en latin, "vigueur" de l’islam… La surprenante conversion au sacré de Sonia Mabrouk

    La journaliste star d’Europe 1 et CNews appelle à renouer avec le sacré. Une injonction inattendue, qui alimente son mystère.

    14/05/2023

    Qui est vraiment Sonia Mabrouk ? La "combattante de la liberté" vantée par Le Figaro Magazine, ou la "directrice de la réaction" et "égérie de la "droitosphère"" décriée par Libération ? Son dernier livre, Reconquérir le sacré (éditions de l’Observatoire), ne dissipera pas le mystère entourant la native de Tunis, petite-fille d’un ministre de Bourguiba, et dont l’ambition forcenée a présidé à l’ascension éclair dans les médias : débuts à Jeune Afrique en 2005, recrutement en 2008 à Public Sénat, où Jean-Pierre Elkabbach la prend sous son aile. Jusqu’à son entrée à Europe 1 en 2013, où elle s’impose jusqu’à décrocher l’entretien politique de la matinale, tout en rejoignant CNews en 2017.

    On connaissait l’intervieweuse pugnace de 8 h 13, la lanceuse d’alerte contre les dangers de l’islamisme, dont a pu observer les ravages dans sa Tunisie natale. On l’imaginait moins se livrer à un éloge du "sacré", c’est-à-dire "tout ce qui ouvre à plus grand que soi". C’est pourtant à la reconquête de cette transcendance que la journaliste appelle dans Reconquérir le sacré. "Soyons de nouveau perméables à l’invisible, au mystère et au sublime", y enjoint-elle, sans craindre la grandiloquence. Un opuscule déroutant, entre réflexion anthropologique et injonction à la résilience, qui convoque aussi bien l’écrivain allemand Ernst Jünger que Frédéric Lenoir. Sonia Mabrouk, de confession musulmane, y plaide pour la messe en latin et de plain-chant, "expression d’un sacré formé de rituels et de pièces musicales multiséculaires", évoque son émerveillement face aux "voix d’or" des muezzins entendues à Tunis, à Istanbul ou au Caire. Dans un entretien au Figaro Live, on l’a même vue s’improviser théologienne en déplorant le "dévoiement de la proposition chrétienne", transformée, depuis le concile Vatican II, en "accueil de l’autre, du migrant, dans une humanité rassemblée"…

    De quoi surprendre ceux qui voyaient d'abord en elle une combattante de la laïcité. Signe d’une évolution ou dissipation d’un malentendu ? "Peut-être que je me suis mal exprimée, répond l’intéressée dans son bureau d’Europe 1 encombré de livres. Pour moi, la laïcité n’a jamais consisté à rogner toute expression religieuse ou de sacré ; c’est d’abord l’expression chez soi, individuelle, pas une forme de prosélytisme. Et surtout, ce n’est pas le laïcisme. Par exemple, je n’ai jamais été contre le voile, mais contre la contrainte qu’on impose à certaines femmes." Un représentant de la gauche républicaine, qui l’a côtoyée sur les plateaux de télévision, s’interroge : "Je ne sais pas vraiment si elle était une combattante de la laïcité. Je la sens un peu plus réservée par rapport à ma sensibilité qu’envers des discours davantage identitaires. Ce sont de petites nuances, une insistance sur les aspects historiques et civilisationnels de l’identité française, plutôt que civiques et politiques." Le thème de la transcendance, elle l’avait déjà abordé par le passé, comme dans Insoumission française (2021), où elle appelait au rassemblement derrière le "sacré" national.

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  • Quand "la magie de Disney" opère dans l'église de Florennes...

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    De Bernard Polet sur Boukè.Media :

    Un concert Disney pas comme les autres !

    3 mai 2023
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    cliquer sur l'image pour accéder au reportage

    La magie de Disney opère maintenant dans les églises ! C'était le cas ce week-end de la collégiale de Florennes qui a accueilli en concert l'Harmonie Royale Sainte-Cécile. Septante musiciens de tous âges ont repris les grands standards musicaux de la franchise Disney devant un public conquis d'avance.

  • L'Église a été une force de libération dans le domaine politique, culturel et scientifique

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    «Le christianisme a largement contribué au développement des sciences»

    Jean-François Chemain est docteur et agrégé en histoire ainsi que docteur en histoire du droit. Il est l'auteur de nombreux livres et enseignant dans différents établissements supérieurs. Son dernier livre Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde vient de paraître aux éditions Artège (280p., 19,90€.).

     

    FIGAROVOX - Vous écrivez dans votre premier chapitre que «le christianisme a apporté au monde l'idée de l'Europe comme un espace politique, religieux et culturel». Qu'entendez-vous par là ?

    Jean-François CHEMAIN. - Le terme d'«Europe» est très ancien, il était déjà employé par les Hittites, les Phéniciens et les Grecs, dans des acceptions assez variées, pour désigner telle divinité ou telle région. Mais il est utilisé pour la première fois dans son sens moderne par le moine irlandais saint Colomban, dans deux lettres adressées au Pape. Dans la première, en 590, il définit l'Europe comme le territoire soumis à l'autorité spirituelle du Pape, ce qui correspond aux frontières européennes actuelles. Ainsi, cette désignation donne à l'Europe un sens géographique définitif, mais aussi une dimension religieuse et institutionnelle importante, étant donné que le Pape est le chef de l'institution ecclésiale. Cela exclut par conséquent toute la partie de la chrétienté originelle qui n'obéit pas au Pape, notamment l'Empire byzantin au sein duquel la religion était dirigée par l'Empereur, dans la tradition césaro-papiste romaine. La seconde lettre est écrite en 614, à l'époque où apparaît l'Islam.

    Les monastères chrétiens ont également été un facteur important d'unification religieuse et culturelle de l'Europe. Nous avons connu deux principales vagues monachiques, la première avec l'ordre de Cluny fondé en 910 selon la règle bénédictine, qui a édifié environ 1000 prieurés ; et la seconde avec l'ordre cistercien, qui s'appuie lui aussi sur la règle de saint Benoît. Si on regarde la carte des monastères bénédictins et cisterciens au Moyen-Âge, nous retrouvons le territoire européen actuel, excepté les récents élargissements orthodoxes (Roumanie, Bulgarie etc.).

    Selon vous, les chrétiens sont les premiers à avoir établi la distinction entre l'État et la religion. Peut-on dire, en somme, que même la République laïque se fonde sur un modèle chrétien ?

    Absolument, il y a dans la République un prolongement de la rivalité entre l'Église et l'État, qui est un conflit fondateur de la civilisation chrétienne occidentale. La France a résolu cette rivalité de manière fondamentaliste et intellectuelle, en faisant absorber par l'État les fonctions traditionnelles de l'Église. Autrement dit, l'institution ecclésiale a été marginalisée et décrédibilisée, pendant que la République reprenait ses principes évangéliques pour en faire une politique.

    En absorbant les différents rôles de l'Église, l'État a déserté ses propres fonctions régaliennes, il ne défend plus nos frontières, n'assure plus la sécurité et ne rend plus la justice.

    Jean François Chemain
    L'Église a originellement trois grandes missions, les tria munera, à savoir gouverner, enseigner et sanctifier. Concernant la première, il y a eu pendant des siècles un bras de fer entre l'Église et l'État pour savoir qui devait gouverner, et l'État en est sorti victorieux. Pour la seconde, l'Église a longtemps eu le monopole de l'enseignement, mais l'État a aujourd'hui entièrement récupéré ce domaine. Enfin, l'État a aussi pris à l'Église sa dernière mission, la sanctification des hommes. En effet, l'institution étatique cherche à faire de chaque citoyen un saint, elle nous exhorte à «la tolérance», à la «repentance», nous invite à accueillir l'étranger, à partager nos biens, à tendre la joue droite quand on nous frappe sur l'autre... C'est un discours évangélique. Mais parallèlement, en absorbant les différents rôles de l'Église, l'État a déserté ses propres fonctions régaliennes, il ne défend plus nos frontières, n'assure plus la sécurité et ne rend plus la justice.

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