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  • Peut-on assimiler un animal de compagnie à un enfant ? L'agacement du pape

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    D'Eugenio Capozzi sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Enfants et animaux, pourquoi le monde ne comprend pas le Pape

    16-05-2023

    Les médias ont fait grand cas de l'anecdote racontée par le Pape François condamnant l'assimilation des enfants aux animaux domestiques. C'est le symptôme d'une culture triste, égoïste et non plus générative, dans laquelle l'Eglise apparaît comme un corps étranger.

    En marge du discours du pape François aux États généraux de la naissance, il y a quelques jours, une grande clameur médiatique et polémique s'est élevée autour de l'épisode, raconté par lui, du reproche adressé à la fidèle qui lui demandait de bénir son chien en l'appelant "mon bébé". L'importance obtenue par ce passage du discours du pontife, relatif à un raisonnement beaucoup plus large sur la nécessité de revenir à une culture qui promeut la vie et la famille comme des aspects naturels de la société, est cependant très symptomatique, car il a manifestement touché une corde sensible dans notre culture répandue, comme pratiquement chaque fois que l'on se réfère aux relations entre les êtres humains et les animaux, sans adhérer parfaitement à la rhétorique "politiquement correcte" imprégnée de sentimentalisme à l'égard de ces derniers.

    La phrase du pape a suscité d'innombrables critiques et commentaires furieux dans les médias et sur les réseaux sociaux, parce qu'elle exprime un mépris pour les "animaux de compagnie", qu'elle considère comme sans valeur et non dignes d'être bénis. Or, comme il est évident pour quiconque a écouté ou lu le discours, François n'a absolument rien voulu dire de tel.

    D'autre part, il n'aurait jamais pu le faire, car l'Église, dans son histoire millénaire, a une longue et incontestable tradition d'amour des animaux, de leur association non pas fortuite mais constante avec le divin, et en particulier avec la figure du Christ, et, plus spécifiquement, de bénédictions d'animaux, liées à des aspects de son culte et de la vénération de nombreux saints. Il aurait été absurde et contradictoire de la part d'un pontife de prétendre que les animaux ne sont pas dignes d'être bénis. Et en fait, le pape Bergoglio n'a manifestement pas dit cela.

    Au contraire, son amère réprimande du croyant en question lui a servi à souligner combien il est faux et inadmissible, d'un point de vue chrétien, d'assimiler un animal de compagnie à un enfant, d'annuler toute différence de nature et de valeur entre la créature animale dont on est responsable et à laquelle on peut certainement être lié par une profonde affection, et un enfant ; et même la tendance de plus en plus marquée dans nos sociétés à renoncer à la maternité et à la paternité tout court, en les remplaçant par la cohabitation avec des animaux domestiques, en se berçant d'illusions et en prétendant qu'il s'agit de la même chose, et qu'une ou deux personnes avec des chiens et/ou des chats peuvent être considérées comme une "famille".

    Un substitut qui, selon le pontife, représente un symptôme et une composante importante de la "tristesse", du dépérissement, de l'égoïsme inextricablement liés à des sociétés qui ne sont plus génératives. Une tristesse à laquelle il est urgent d'opposer une espérance qui ne soit pas abstraite, mais fondée sur des "choix concrets", dont celui de fonder des familles solides et fécondes, capables de faire regarder l'avenir avec joie.

    L'alarme sur la perception déformée de l'amour et de la famille véhiculée par la substitution psychologique d'animaux aux enfants n'est pas un motif nouveau dans les interventions publiques du pape François. En janvier 2022, il avait notamment souligné avec inquiétude que beaucoup préféraient avoir des chiens et des chats plutôt que des enfants, alors que les deux types de liens ne sont pas comparables, car "avoir des enfants est une plénitude dans la vie d'une personne". En août de la même année, il avait défini cette préférence comme la recherche d'une affection "sans problèmes".

    Chaque fois que le pontife réitère cette idée, il provoque régulièrement le scandale. Mais ce sont précisément les réactions négatives, et leur origine, qui montrent clairement comment, sous la forme brute et sans prétention qu'il tend à utiliser dans ses discours, Bergoglio saisit un noyau central de la culture de la "tristesse", c'est-à-dire essentiellement la tendance à l'autodestruction et à la décadence qu'il a identifiée dans les sociétés occidentales.

    Il s'agit d'un anti-humanisme radical désormais fermement ancré dans la vision du monde non plus seulement des élites, mais d'une partie substantielle des masses dans les sociétés d'abondance, de consommation, de "droits" et de liberté apparemment illimitée.

    Un anti-humanisme qui se présente comme une hydre à deux têtes. D'une part, une déclinaison fanatique de l'environnementalisme, combinée à la dégénérescence du féminisme et de l'idéologie de la protection des minorités sexuelles, qui condamne ouvertement la génération d'enfants dans des familles "traditionnelles" (ou plutôt authentiques), ou la génération d'enfants tout court, comme un choix dangereux pour l'équilibre de l'"écosystème" ou fonctionnel pour maintenir les femmes dans une position subalterne. D'autre part, l'animalisme, en tant qu'idéologie qui présuppose l'assimilation des animaux aux êtres humains et, inversement, la réduction des êtres humains à de simples animaux ; la négation radicale de l'anthropocentrisme, inséparable au contraire de l'humanisme occidental ; l'attribution aux animaux de "droits" fantômes ; la stigmatisation de l'alimentation à base de viande et de l'utilisation des animaux eux-mêmes.

    Les classes dirigeantes de l'Occident sécularisé et déchristianisé, et les masses involontaires qui les suivent, adoptent largement comme religions de substitution, d'une part, celle de l'"écosystème", du climat, d'un univers déshumanisé ; d'autre part, la vénération panthéiste, idolâtre et indistincte des formes de vie non humaines, avec leur élévation indue au rang de "personnes". L'Église catholique qui, par son chef, préserve "obstinément" l'anthropocentrisme sous-jacent au message du Christ ainsi que la rationalité héritée de millénaires d'histoire européenne, apparaît comme un corps étranger dans "l'hiver" d'une civilisation aliénée et tristement repliée sur elle-même, quand elle ne cherche pas activement à s'autodétruire. Comme l'"étranger" dont Thomas Eliot parlait de manière prophétique il y a 90 ans, dans les chœurs de "The Rock".

  • Le diocèse de Liège vient en aide au diocèse de Nyundo après les terribles inondations

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    Collecte spéciale Ascension: soutien au diocèse de Nyundo

    Les terribles inondations qui ont frappé le Rwanda et l’est du Congo le 4 mai 2023 ont entrainé la mort de 130 personnes au Rwanda et provoqué de nombreux dégâts dans la région. Le diocèse de Liège a reçu un appel au secours de Mgr Anaclet Mwumvaneza, évêque de Nyundo, diocèse avec lequel celui de Liège est jumelé. En effet, le 21 novembre 1952, Mgr Kerkhofs avait promis son soutien au premier évêque de Nyundo, Mgr Aloys Bigirumwami (1904-1986).

    Depuis lors, la collaboration entre les diocèses a continué. Les inondations du 4 mai ont détruit le Centre pastoral du diocèse, le Petit Séminaire (où a travaillé autrefois le chanoine Ernotte), l’école des filles, l’école primaire et de nombreuses maisons. Ces inondations nous rappellent douloureusement celles que nous avons vécues en 2021 et l’élan de solidarité qu’elles ont suscité. C’est pourquoi, pour aider notre Église-sœur du Rwanda à se relever de la situation désastreuse qu’elle endure, la collecte de la fête de l’Ascension sera destinée en particulier aux victimes des inondations de Nyundo. Nos liens fraternels nous poussent en effet à ne pas abandonner dans l’épreuve le diocèse que nous soutenons depuis sa fondation. Je vous remercie d’avance pour votre générosité.

    Les collectes seront versées au compte de l’ASBL Evêché de Liège: BE93 3631 4768 5267

    Les dons bénéficiant d’une déductibilité fiscale peuvent être versés à l’ASBL Caritas Secours, au compte : BE04 2400 8007 6231

    + Jean-Pierre Delville, Évêque de Liège

  • Une splendide édition de la procession de Hanswijk pour son 750ème anniversaire

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    750ste editie Hanswijkprocessie, Mechelen, 14 mei 2023 © Dienst Communicatie aartsbisdom Mechelen-Brussel

    750ste editie Hanswijkprocessie, Mechelen, 14 mei 2023 © Dienst Communicatie aartsbisdom Mechelen-Brussel

    De Geert de Kerpel sur kerknet :

    La 750e procession de Hanswijk s'est révélée une édition splendide

    15 MAI 2023

    Après des mois de préparation intense et avec la bénédiction des dieux de la météo, Notre-Dame de Hanswijk a de nouveau été portée dans les rues de Malines le 14 mai.

    À l'origine de la procession de la Hanswijk de Malines se trouvent les fléaux de la peste et d'autres maux qui ont également touché Malines au 13e siècle. Hanswijk se trouvait alors encore en dehors des murs de la ville et ses habitants ne savaient plus où donner de la tête. Avec leur statue de Marie, qu'ils vénéraient depuis 988, ils frappèrent à la porte de la ville, mais celle-ci resta fermée. Plus tard, la porte de Bruxelles fut ouverte et, selon la tradition, les maux cessèrent peu après. En remerciement, les habitants de Hanswijk transportent depuis lors chaque année leur statue de Marie à travers la ville lors d'une procession historique et religieuse.

    Une merveilleuse édition

    Après des mois de préparation intense, la statue de Notre-Dame de Hanswijk a traversé le centre de Malines dimanche dernier, le 14 mai 2023, pour la 750e fois. Cette année, les dieux de la météo ont été particulièrement cléments à l'égard de la procession. Après des semaines de pluie intense, le jour J, le ciel s'est dégagé et c'est sous un soleil radieux que la procession s'est élancée. Les 1 100 participants et les nombreux spectateurs le long du parcours ont pu profiter d'une édition splendide aux composantes à la fois historiques et religieuses. Le moment de prière final dans la basilique de Hanswijk était également très attrayant. Il était présidé par le cardinal Jozef De Kesel. Le nonce apostolique, Mgr Franco Coppola, et la plupart des évêques de notre pays ont également participé à cette édition festive.

    Dans la crypte de la belle basilique de Hanswijk, vous pouvez encore visiter l'exposition Door de stad gedragen over 750 jaar Hanswijkprocessie jusqu'au 11 juin. 

    Jetez également un coup d'œil au reportage de la télévision régionale RTV

  • Regard évangélique sur le relativisme de François

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    De Francis-George Sarpédon sur "Christianisme aujourd'hui" (magazine chrétien évangélique suisse) :

    Le pape François contesté au Vatican pour son relativisme

    © Youtube
    Évangéliques et catholiques se sont souvent regardés en chiens de faïence. Précurseur de l’ouverture, le pape tente des rapprochements. Au détriment de la foi elle-même?

    Lors de sa visite en Allemagne en 2011, Benoît XVI avait reproché aux luthériens de n’être «pas assez fidèles à la pensée originale de Martin Luther, en mettant de côté la question du péché et en ayant oublié son inquiétude envers le salut», selon le journaliste de La Vie, Jean Mercier. François se montre bienveillant envers les protestants traditionnels et évangéliques. Il a notamment visité une congrégation pentecôtiste «à titre privé» en juillet 2014. Et pourtant…

    Son refus d’évangéliser

    Les évangéliques ont longtemps affiché une distance, parfois hautaine, par rapport au catholicisme, souvent sans le connaître. Toutefois, on assiste aujourd’hui à un changement sans qu’ils connaissent la théologie de François. Ses gestes envers les évangéliques et autres protestants s’accompagnent pourtant de vues parfois radicalement différentes des leurs sur des points où ils sont censés s’accorder, comme le salut en Christ.

    En janvier 2016 déjà le Vatican avait présenté une vidéo avec le pape et quatre religieux – un catholique, une bouddhiste, un musulman et un juif – assurant tous croire en l’amour et être «tous enfants de Dieu», chacun montrant un symbole religieux, une poupée représentant Jésus nourrisson pour le prêtre. Ce premier message vidéo du pape quant à ses intentions de prière mensuelles appelait les croyants à collaborer, sans inciter à témoigner de la foi chrétienne.

    La polémique des statuettes de la déesse-Terre

    Dans cette veine, s’est tenue en 2019 une cérémonie en présence du pape autour de cinq statuettes de la déesse-terre andine Pachamama déposées dans les jardins du Vatican, avant le Synode sur l’Amazonie. Les représentations ont ensuite été placées devant l’autel principal à Saint-Pierre et «transportées en procession dans la salle du Synode». Des catholiques ont dénoncé «un acte d’adoration idolâtre de la déesse païenne», ce qu’a nié François par la voix de Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la Communication. Selon ce dernier, «ces statuettes représentent la vie, la fertilité, la terre-mère». Pas de quoi les rassurer.

    Cette approche diffère radicalement de celle de Benoît XVI, violemment critiqué en 2007. Il avait – maladroitement, mais avec un souci évangélique – déclaré que les Amérindiens, «sans le savoir, cherchaient [le Christ] dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le sauveur auquel ils aspiraient silencieusement.» Divers prélats ont critiqué les positions exprimées par le Synode. L’évêque Athanasius Schneider accusait même l’exhortation «Amazonie bien-aimée» du pape de soutenir implicitement «une spiritualité panthéiste et païenne», ajoutant que cet angle affaiblissait le mandat d’évangélisation de l’Eglise.

    Alors que Benoît XVI gardait une certaine distance non complaisante par rapport aux évangéliques, ses positions en matière de christologie et d’évangélisation étaient plus proches des leurs que ne le sont celles de François. Au-delà des apparences. Jusque sur les sujets sociétaux, le pape innove, nommant même l’activiste pro-avortement Maria Mazzucato à l’Académie pontificale pour la vie en 2022. Si François a nommé des cardinaux conservateurs, ils avaient dépassé l’âge limite pour voter (80 ans). En revanche, il multiplie les nominations de cardinaux électeurs sur sa ligne afin de pérenniser voire accentuer les mutations théologiques, «pas très catholiques».

  • La famille, antidote à la pauvreté et à l'hiver démographique (pape François)

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    De Vatican News (Alessandro Di Bussolo) :

    François: la famille, antidote à la pauvreté et à l'hiver démographique

    À l'occasion de la Journée internationale de la famille, instituée par l'ONU, le Pape demande dans un tweet sur son compte @Pontifex_fr de promouvoir dans tous les pays des politiques sociales, économiques et culturelles «favorables à la famille» et à «l'accueil de la vie».

    «La #famille est le principal antidote à la pauvreté, matérielle et spirituelle, ainsi qu’au problème de l'hiver démographique», écrit le Pape François dans un tweet publié ce lundi sur le compte @Pontifex_fr, à l'occasion de la Journée internationale de la Famille 2023, instituée par les Nations unies en 1989 et célébrée pour la première fois en 1993, à la veille de l'Année internationale de la famille 1994. «Des politiques sociales, économiques et culturelles favorables à la famille et à la vie doivent être promues dans tous les pays», poursuit le Pape.

    France et Italie des natalités en berne

    Le thème choisi par l'ONU pour cette Journée 2023 est en effet «Tendances démographiques et familles». Comme l'a fait remarquer François lui-même, vendredi 12 mai au matin, lors de la troisième édition des États généraux de la natalité organisée par le Forum des associations familiales en Italie, la péninsule compte «seulement 393 000» nouvelles naissances en 2022. Il s'agit du chiffre le plus bas depuis l'unification de l'Italie, pour la première fois en dessous de 400 000 naissances en une année.

    La France a, quant à elle, connu sa natalité la plus basse depuis 1946. En 2022, le pays a comptabilisé 743 000 naissances, 19 000 de moins qu’en 2021.

    Les naissances, indicateur de l'espoir d'un peuple

    À cette occasion, le Souverain pontife avait exprimé sa préoccupation face au déclin démographique de l'Europe, car «la naissance d'enfants est le principal indicateur de l'espérance d'un peuple». Le Pape François a exprimé la même préoccupation à l'égard de la culture actuelle, «ennemie» de la famille, qu'il a exhorté à contrer en mettant au monde de nouvelles vies. Il a également expliqué qu'il fallait surmonter ces «conditions presque insurmontables pour les femmes», «les plus abîmées» et «esclaves de ce travail sélectif». Pour ce faire, «des politiques clairvoyantes sont nécessaires» qui prépareront un terrain fertile «pour faire fleurir un nouveau printemps et laisser derrière soi cet hiver démographique». Il a recommandé de ne jamais opposer «natalité et accueil».

  • Charles III "défenseur de la foi", oui, mais laquelle ?

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    De Pierre Banister sur La Sélection du Jour :

    Le roi Charles III : défenseur de quelle foi ?

    Dans les mois qui ont précédé le couronnement du roi Charles III le 6 mai, la question de son attitude à l'égard de l'un des titres les plus paradoxaux du monarque britannique, « défenseur de la foi », a fait l'objet de nombreuses discussions. Ironiquement, cette appellation, historiquement associée à celle du gouverneur de l'Église d'Angleterre fondée par le roi Henri VIII en opposition à Rome, est en fait d'origine catholique, accordée à ce même roi par le pape Léon X en 1521 en reconnaissance de l'opposition du jeune Henri aux thèses de Luther promulguées en 1517. Le titre est resté malgré la rupture avec la Papauté en 1536, mais accompagné plus tard d’un serment farouchement anticatholique récité par les monarques britanniques entre 1701 et 1910, jurant de défendre la religion protestante réformée et qualifiant les pratiques du catholicisme de « superstitieuses et idolâtres ».

    Lors d'un entretien controversé en 1994, Charles, alors prince de Galles, avait suscité beaucoup de commentaires en exprimant sa préférence pour une modification de la formulation « défenseur de la foi » en faveur de l'expression plus large « défenseur de foi(s) ». En 2015, s'adressant à la BBC, le futur monarque a précisé qu'il souhaitait être « perçu comme un protecteur des croyances », respectant « l'inclusion de la foi des autres et leur liberté de culte dans ce pays ». Dans une certaine mesure, on pourrait lire ces propos comme une simple reconnaissance de l'évolution de la démographie religieuse dans le Royaume-Uni contemporain, pays de plus en plus laïc et pluraliste. Des chiffres récents indiquent que le pourcentage de Britanniques se décrivant comme « chrétiens » a fortement diminué en dix ans (de 59,3% en 2011 à 46,2% en 2021), les personnes « sans religion » passant de 25,2% à 37,2%. Dans le même temps, les religions non-chrétiennes sont devenues de plus en plus visibles dans la vie publique : le Premier ministre actuel Rishi Sunak (qui a lu un passage de la Bible lors de la cérémonie de couronnement) est hindou pratiquant, tandis que le nouveau Premier ministre écossais, Humza Yousaf, est musulman. 29,9% de la population de la deuxième ville d'Angleterre, Birmingham, est islamique, et il n'est pas rare au R.-U. de voir des églises désaffectées transformées en mosquées.

    Toutefois, un examen plus approfondi semble indiquer que le souhait exprimé par Charles d'être un « protecteur des croyances » serait plus qu'un constat de la nature post-chrétienne de la société britannique. Bien qu'il ait affirmé son appartenance à l'église anglicane, il est clair que ses propres intérêts spirituels sont assez éclectiques. On a par exemple noté son penchant pour l'Orthodoxie : son père, le prince Philip, avait été baptisé grec orthodoxe, et sa grand-mère, la princesse Alice de Battenberg, est devenue religieuse orthodoxe (avec quelques accents fort ésotériques). Très critique à l'égard du sécularisme moderne, Charles s'intéresse vivement aux religions non-chrétiennes, non seulement au niveau sociologique mais aussi en raison de son engagement en faveur de la philosophie pérenne d'auteurs tels que René Guenon (1886-1951), selon laquelle toutes les religions seraient les expressions diverses d'une vérité primordiale. Charles est notamment perçu comme islamophile (avec une prédilection pour le mysticisme soufi), convaincu que l'islam a conservé une vision holistique de la relation entre l'humanité et la nature que le christianisme aurait largement perdue. Le lien est évident ici avec l'environnementalisme de Charles, qui remonte à l'influence personnelle de l'écrivain sud-africain Laurens van der Post, disciple mystique de Carl Jung, sur le jeune prince.

    Si le roi Charles s'en est finalement tenu à la formule traditionnelle de « défenseur de la foi » lors de son couronnement, sa vision très large de la spiritualité, en tension évidente avec le christianisme historique de sa mère, la Reine Élisabeth II, soulève une série de questions intrigantes. Dans quelle mesure le roi Charles, en tant que monarque, continuera-t-il à poursuivre ses propres intérêts philosophiques et son activisme environnemental, et avec quel impact sur la vie publique britannique ? Voyant l’inclusivité de la cérémonie anglicane de couronnement non seulement par rapport à d’autres confessions chrétiennes mais aussi d’autres religions, il sera intéressant de voir si le roi Charles (et l’Église d'Angleterre dont il reste techniquement le gouverneur) s’orientera désormais vers le dialogue interreligieux à partir d'un point de vue expressément chrétien, ou plutôt vers une vision syncrétiste. Et peut-être plus inquiétant encore pour certains, il y a la question d'un rapport éventuel entre le programme globaliste du Forum économique mondial et l'éco-spiritualité œcuménique de Charles, qui a proclamé la nécessité d'une « Grande Réinitialisation » en 2020 à côté de Klaus Schwab, président du Forum de Davos. Seul l'avenir nous dira si le « défenseur de la foi » britannique deviendra de facto l'apôtre d'un gouvernement mondial unique, avec la philosophie pérenne fusionnée avec l'écologie comme religion mondiale.

    Pour aller plus loin :

    Charles III et le rapport de la monarchie britannique au pluralisme religieux

    >>> Lire l'article sur : Observatoire international du religieux

  • "Vladimir Ghika", vagabond apostolique : une BD des éditions du Triomphe

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    Du site des Editions du Triomphe :

    Couverture

    MONSEIGNEUR VLADIMIR GHIKA

    Collection : Le Vent de l'Histoire

    Un bienheureux, prêtre pour le diocèse de Paris et lien entre orthodoxie et catholicisme. Né dans l'orthodoxie, Vladimir Ghika est éduqué, avec ses frères et soeurs, dans les bonnes écoles françaises de l‘époque : voilà de jeunes orthodoxes dans un pays catholique qui suivent leur gouvernante au culte protestant ! Le tournant décisif de la vie du jeune aristocrate se produit à Rome. En 1902, après un long cheminement spirituel, il fait son entrée officielle dans l'église catholique. Pour lui, il insiste, il ne s'agit pas d'une conversion. Car il était déjà « catholique d'esprit et de coeur ». Sa vocation sacerdotale naissante est cependant contrariée par sa mère qui s'en inquiète… et s'en ouvre au pape Pie X ! Vladimir obéit mais suit les mêmes études qu'un prêtre, chose extraordinaire pour un laïc à l'époque ! À Paris, il se lie avec les élites catholiques françaises de l'époque dont les Maritain. Tout prince qu'il est, sa préférence va aux pauvres et aux malades. Il se dévoue sans compter aux côtés des Filles de la Charité à tel point qu'on le surnomme « soeur Vladimir ». Enfin, à l'âge de 50 ans, il franchit le pas et est ordonné prêtre devant toutes les têtes couronnées et découronnées d'Europe. Son ministère est hors-norme : il célèbre pour les deux rites latin et byzantin, côtoie le pape et l'empereur du japon tout en vivant un temps dans une baraque misérable de Villejuif. Quand il ne confesse pas dans son église de la rue de Sèvres, il voyage à travers le monde, il enseigne et il prie. Inlassablement, il implore. À tel point qu'il obtient des guérisons miraculeuses de son vivant ! Il projetait d'ouvrir une léproserie en Roumanie lorsque la 2nd Guerre mondiale éclate. Beaucoup fuient le régime communiste. Lui choisit de rester parmi ses compatriotes. À Bucarest, il devient le « catalyseur » de l'église gréco-catholique en proie à la pire des persécutions. C'est un Mgr Ghika âgé de 80 ans qui est finalement arrêté en novembre 1952 et torturé sans aucun égard pour son grand âge. Mais, tel saint Paul sous les verrous, il professe encore avec douceur que « Rien n'est plus honorable que d'être détenu pour la cause de Jésus-Christ. » Il meurt d'épuisement le 16 mai 1954. Reconnu martyr de la Foi, Monseigneur Vladimir Ghika a été béatifié le 31 août 2013 par le pape François. Un hommage à la figure d'un missionnaire laïc devenu prêtre pour le diocèse de Paris et lien entre orthodoxie et catholicisme.
     
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  • La résolution de l'ONU sur la soi-disant "éducation sexuelle complète" des enfants a été bloquée

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    De kath.net/news :

    La résolution de l'ONU sur la soi-disant "éducation sexuelle complète" des enfants a été bloquée

    14/05/2023

    22 pays d'Afrique, d'Asie, du monde arabe et d'Europe de l'Est ont exposé avec succès leurs objections à un projet poussé par le gouvernement américain et l'UE, selon lequel les enfants devraient être initiés, entre autres, à l'idéologie transgenre.

    New York (kath.net/mk) 22 Etats d'Afrique, d'Asie, du monde arabe et d'Europe de l'Est ont empêché la Commission de la population et du développement de l'ONU d'adopter une résolution demandant une "éducation sexuelle complète" pour les enfants, comme le rapporte LifeSiteNews. Ce concept comprend l'encouragement des enfants à la masturbation ainsi qu'au choix autonome de leur propre sexe. En outre, les enfants devraient avoir accès à l'avortement et aux moyens de contraception sans le consentement des parents. La résolution a été poussée par le gouvernement américain et l'Union européenne et a finalement été présentée à la Commission par l'ambassadeur moldave. Après des heures de débat initié par les 22 Etats, il a dû retirer le projet.

    La déléguée pakistanaise a condamné les pays occidentaux pour avoir lié l'aide au développement à l'adoption de tels concepts idéologiques. Alors que l'ONU fait de l'éducation sexuelle un thème majeur, 263 millions d'enfants n'ont pas accès à l'éducation de base et aux soins de santé. L'émissaire égyptien a souligné le refus de l'Occident de reconnaître le droit prioritaire des parents à éduquer leurs enfants. En d'autres occasions, la ministre hongroise de la Justice Judit Varga a récemment déclaré que la Hongrie ne ferait aucun compromis sur ses lois favorables à la famille et qu'elle resterait ferme sur la législation de protection de l'enfance la plus stricte d'Europe. La présidente hongroise Katalin Novák s'est également exprimée dans ce sens.

  • Zelensky tue dans l'œuf la médiation du Pape

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Zelensky tue dans l'œuf la médiation du Pape

    15-05-2023

    Lors de la rencontre de samedi au Vatican, le président ukrainien a répété au pape François qu'il n'était pas intéressé par une médiation car la seule paix possible est la reddition des Russes. Le seul point partagé est l'appel à un effort d'aide humanitaire.

    Guerre et paix. Dans les cadeaux qu'ils ont échangés samedi après-midi, il y a symboliquement toute la distance entre François et Volodymyr Zelensky. Le premier a offert une sculpture en bronze représentant un rameau d'olivier, tandis que le second a opté pour une icône de la Vierge peinte sur la plaque d'un gilet pare-balles. Cet échange suffit à donner une idée de l'issue de l'audience attendue depuis deux jours.

    On imagine l'état d'esprit de Bergoglio, qui considère les ventes d'armes comme "le plus grand fléau du monde", face aux hommes de la délégation ukrainienne en uniforme vert militaire, pistolets de service en vue.

    Le pape a accueilli le président à l'entrée de la salle Paul VI pour un entretien de quarante minutes au cours duquel, selon le Bureau de presse du Saint-Siège, ils ont discuté de la "situation humanitaire et politique" en Ukraine et se sont mis d'accord sur la "nécessité de poursuivre les efforts humanitaires en faveur de la population". Les points qu'ils ont partagés se sont toutefois arrêtés là, comme l'a expliqué plus tard M. Zelensky lui-même, interrogé sur Raiuno par Bruno Vespa.

    L'ancien acteur a critiqué la mission de paix menée par le Saint-Siège. Pour moi, ce fut un honneur de rencontrer Sa Sainteté", a déclaré le président ukrainien, "mais il connaît ma position : la guerre est en Ukraine et le plan doit être ukrainien. Avec tout le respect que je lui dois, nous n'avons pas besoin de médiateurs, mais nous avons besoin d'une paix juste".

    Des mots qui confirment combien la visite au Vatican était une étape obligée du voyage à Rome sur lequel Kiev avait misé pour solliciter le soutien militaire du gouvernement italien. Dans le cas contraire, on aurait pu parler d'un manque de courtoisie à l'égard du Pape de la part de la plus haute autorité d'un pays où les catholiques représentent près de 8% de la population. 

    Zelensky a confié à Telegram le récit de sa rencontre avec François, expliquant encore sa distance avec lui : "J'ai demandé au Pape de condamner les crimes russes en Ukraine, car il ne peut y avoir d'égalité entre la victime et l'agresseur". Une description qui suggère presque une réprimande de visu au pontife pour la manière dont ont été réalisées les deux Via Crucis qui avaient tant irrité Kiev pour la présence d'une femme russe à côté d'une ukrainienne. Mais l'image d'un pape réticent quant à sa responsabilité dans la guerre ne correspond pas à la vérité, contrairement à ce qui a souvent été rapporté dans les médias, peut-être même en transmettant ce message aux chancelleries internationales. Dans une interview accordée au magazine America, François a déclaré sans hésitation que "l'envahisseur est l'État russe, c'est très clair", s'attirant par la même occasion les critiques de Moscou pour ses propos sur les Tchétchènes et les Bouriates. 

    La distinction entre victime et agresseur est parfaitement connue du pape, qui a toutefois une idée très différente de celle de Kiev sur la manière de résoudre le conflit. Je crois que la paix se fait toujours en ouvrant des canaux, on ne peut jamais faire la paix en les fermant", a-t-il récemment déclaré lors d'une conférence de presse dans l'avion qui le ramenait de Hongrie. La même conférence au cours de laquelle il a rendu publique l'existence d'une mission de paix du Saint-Siège sur laquelle Zelensky, à la toute fin de sa visite au Vatican, a semblé suggérer de ne pas trop compter lorsqu'il a révélé qu'il avait parlé à Bergoglio de "notre formule de paix comme étant la seule formule efficace pour parvenir à une paix juste".

    Traduction : la paix passe par une victoire militaire ukrainienne et une capitulation russe. Vous ne pouvez pas servir de médiateur avec Poutine, aucun pays au monde ne peut le faire", a déclaré le président ukrainien à Vespa. Ce n'est pas l'avis de François, qui a déclaré à plusieurs reprises qu'il était prêt à rencontrer Poutine. Et c'est précisément au locataire du Kremlin qu'il a adressé une lettre remise il y a quelques jours à l'ambassadeur russe sortant auprès du Saint-Siège, Alexandre Avdeev. Bref, en quarante minutes au Vatican, le pape a joué le pape et le président d'une nation lésée a joué le président d'une nation lésée. Mais il ne fait aucun doute qu'après la conversation de samedi après-midi, la route de la mission de paix du Saint-Siège est devenue plus ardue.

  • Un seul État pour Juifs et Palestiniens : au Vatican, ce n’est plus un tabou

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction française de diakonos.be)

    Un seul État pour Juifs et Palestiniens. Au Vatican, ce n’est plus un tabou

    En novembre dernier, « La Civilità Cattolica » publiait un article-choc intitulé « Ripensare la ripartizione della Palestina ? » dans lequel on lisait qu’en lieu et place de la solution à deux État, l’heure était venue de miser plutôt sur « l’égalité des Israéliens et des Palestiniens quel que soit le cadre politique vers lequel la situation puisse évoluer », y compris dans un seul et même État.

    Le fait que l’auteur de l’article soit le célèbre jésuite Juif et Israélien David M. Neuhaus et que « La Civiltà Cattolica », selon ses statuts, ne sort de presse qu’après avoir reçu l’approbation préalable, ligne par ligne, du Pape et de la Secrétairerie d’État, avait incité Settimo Cielo à annoncer l’article sous ce titre : « Une patrie commune pour Juifs et Palestiniens. Le Vatican abandonne la solution à deux États ».

    Mais par la suite, les choses ont évolué dans une autre direction. Le 9 janvier suivant, lors du discours de début d’année au corps diplomatique, le Pape François a de nouveau exhorté « l’État d’Israël » et « l’État de Palestine » à « mettre en œuvre la solution à deux États ».

    Une volte-face annoncée puis tuée dans l’œuf ? Il n’en est rien. Parce que dans son dernier numéro, dans un article intitulé « Gli ebrei di cultura araba » et toujours sous la plume du P. Neuhaus, « La Civiltà Cattolica » a de nouveau fait miroiter « la perspective d’un futur dans lequel les Juifs pourraient vivre aux côtés des Arabes dans une paix juste et une égalité réconciliée », non pas à deux États mais à un seul.

    Les fondements de cet espoir – écrit le P. Neuhaus – sont enracinés dans un passé pas si lointain, quand au moins un million de Juifs « non seulement parlaient arabe mais faisaient également partie intégrante de la culture arabe » en Afrique du Nord, de l’Égypte au Maroc comme en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen, avec d’importantes communautés judéo-arabes à Casablanca, à Tunis, à Tripoli, au Caire, à Alexandrie, à Beyrouth, à Damas, à Sanaa ou à Bagdad.

    La fondation de l’État d’Israël s’est heurtée à une opposition frontale avec le monde arabe et donc à l’extinction rapide et quasi-totale, et parfois même violente, des communautés juives qui vivaient dans ces pays. La photo reproduite ci-dessus, publiée dans « La Civiltà Cattolica », montre justement un groupe de Juifs yéménites en vol vers l’État d’Israël qui venait de naître.

    Mais il n’est pas dit qu’il faille totalement renoncer – soutient le P. Neuhaus – à cette extraordinaire « symbiose arabo-juive » qui a duré pendant des siècles et qui « a vu naître quelques-uns des plus grands esprits de l’histoire juive », comme le médecin, philosophe et juriste andalous du XIIe siècle Moïse Maïmonide, pour n’en citer qu’un seul.

    Pendant des siècles, ces Juifs arabes ont utilisé trois langues : l’hébreu pour la Bible, les rites et les lois, l’arabe pour s’adresser au monde environnant et le judéo-arabe pour la vie ordinaire dans les communautés. Le P. Neuhaus assume à nouveau cette histoire et ses personnages dans des pages fascinantes.

    Aujourd’hui, les héritiers de cette histoire qui se sont établis en Israël sont communément appelés « séfarades » mais préfèrent être identifiés en tant que « mizrahim », juifs orientaux. Ils se trouvent en position de minorité face à l’élite culturelle, sociale et économique du Pays, composée principalement de Juifs « ashkénazes » d’origine européenne. Et ces derniers ont été déterminants pour favoriser l’ascension de la droite politique et religieuse en Israël, de Menahem Begin à Benyamin Netanyahu, avec un sentiment anti-arabe diffus allant de pair – remarque le P. Neuhaus – « non sans une certaine ambivalence » avec « une redécouverte progressive d’une fierté pour leur singulier héritage religieux, social, culturel et culinaire judéo-arabe ».

    La confirmation de cette ambivalence – écrit le P. Neuhaus – se trouve déjà dans le nom de leur parti appelé Shas, du nom du rabbin orthodoxe Ovadia Yossef, né à Bagdad sous le nom arabe d’Abdallah.

    Avec onze de ses membres dans la coalition aujourd’hui au pouvoir en Israël et l’une de ses figures de proue, le rabbin Moshe Arbel, comme ministre de l’Intérieur, le parti Shas a récemment surpris tout le monde en condamnant avec vigueur le terrible ravage par les colons Juifs de la localité palestinienne d’Huwara, près de Naplouse, en représailles pour la mort de deux Juifs.

    Auparavant, le parti Shas s’était distingué à plusieurs reprises par son soutien aux initiatives de dialogue avec les Palestiniens, y compris avec accord d’Oslo, selon le principe des « deux États pour les deux peuples ».

    Et aujourd’hui que la solution à deux États apparaît toujours plus impraticable, ce sont justement les Juifs issus du monde arable qui sont les plus enclins à faire revivre sous une nouvelle forme leur passé de cohabitation pacifique entre les deux peuples à l’intérieur des mêmes frontières.

    C’est en tout cas ce qu’écrit aujourd’hui un Juif et citoyen d’Israël dans « La Civiltà Cattolica ». La diplomatie vaticane l’a lu à l’avance et a donné son aval à la publication. La solution à deux États n’est pas enterrée, mais elle n’est plus la seule sur la table.

  • La surprenante conversion au sacré de Sonia Mabrouk

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    De Samuel Dufay sur le site de l'Express :

    Messe en latin, "vigueur" de l’islam… La surprenante conversion au sacré de Sonia Mabrouk

    La journaliste star d’Europe 1 et CNews appelle à renouer avec le sacré. Une injonction inattendue, qui alimente son mystère.

    14/05/2023

    Qui est vraiment Sonia Mabrouk ? La "combattante de la liberté" vantée par Le Figaro Magazine, ou la "directrice de la réaction" et "égérie de la "droitosphère"" décriée par Libération ? Son dernier livre, Reconquérir le sacré (éditions de l’Observatoire), ne dissipera pas le mystère entourant la native de Tunis, petite-fille d’un ministre de Bourguiba, et dont l’ambition forcenée a présidé à l’ascension éclair dans les médias : débuts à Jeune Afrique en 2005, recrutement en 2008 à Public Sénat, où Jean-Pierre Elkabbach la prend sous son aile. Jusqu’à son entrée à Europe 1 en 2013, où elle s’impose jusqu’à décrocher l’entretien politique de la matinale, tout en rejoignant CNews en 2017.

    On connaissait l’intervieweuse pugnace de 8 h 13, la lanceuse d’alerte contre les dangers de l’islamisme, dont a pu observer les ravages dans sa Tunisie natale. On l’imaginait moins se livrer à un éloge du "sacré", c’est-à-dire "tout ce qui ouvre à plus grand que soi". C’est pourtant à la reconquête de cette transcendance que la journaliste appelle dans Reconquérir le sacré. "Soyons de nouveau perméables à l’invisible, au mystère et au sublime", y enjoint-elle, sans craindre la grandiloquence. Un opuscule déroutant, entre réflexion anthropologique et injonction à la résilience, qui convoque aussi bien l’écrivain allemand Ernst Jünger que Frédéric Lenoir. Sonia Mabrouk, de confession musulmane, y plaide pour la messe en latin et de plain-chant, "expression d’un sacré formé de rituels et de pièces musicales multiséculaires", évoque son émerveillement face aux "voix d’or" des muezzins entendues à Tunis, à Istanbul ou au Caire. Dans un entretien au Figaro Live, on l’a même vue s’improviser théologienne en déplorant le "dévoiement de la proposition chrétienne", transformée, depuis le concile Vatican II, en "accueil de l’autre, du migrant, dans une humanité rassemblée"…

    De quoi surprendre ceux qui voyaient d'abord en elle une combattante de la laïcité. Signe d’une évolution ou dissipation d’un malentendu ? "Peut-être que je me suis mal exprimée, répond l’intéressée dans son bureau d’Europe 1 encombré de livres. Pour moi, la laïcité n’a jamais consisté à rogner toute expression religieuse ou de sacré ; c’est d’abord l’expression chez soi, individuelle, pas une forme de prosélytisme. Et surtout, ce n’est pas le laïcisme. Par exemple, je n’ai jamais été contre le voile, mais contre la contrainte qu’on impose à certaines femmes." Un représentant de la gauche républicaine, qui l’a côtoyée sur les plateaux de télévision, s’interroge : "Je ne sais pas vraiment si elle était une combattante de la laïcité. Je la sens un peu plus réservée par rapport à ma sensibilité qu’envers des discours davantage identitaires. Ce sont de petites nuances, une insistance sur les aspects historiques et civilisationnels de l’identité française, plutôt que civiques et politiques." Le thème de la transcendance, elle l’avait déjà abordé par le passé, comme dans Insoumission française (2021), où elle appelait au rassemblement derrière le "sacré" national.

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  • Quand "la magie de Disney" opère dans l'église de Florennes...

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    De Bernard Polet sur Boukè.Media :

    Un concert Disney pas comme les autres !

    3 mai 2023
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    cliquer sur l'image pour accéder au reportage

    La magie de Disney opère maintenant dans les églises ! C'était le cas ce week-end de la collégiale de Florennes qui a accueilli en concert l'Harmonie Royale Sainte-Cécile. Septante musiciens de tous âges ont repris les grands standards musicaux de la franchise Disney devant un public conquis d'avance.