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La prudente imprudence du Cardinal Danneels

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À la suite des déclarations du Cardinal Danneels dans la presse concernant le mariage gay, nos amis du « Forum Laïc Catholique Romain (FLCR) » viennent de publier la déclaration suivante :

« L’historien d’Eglise Jürgen Mettepenningen attribue à notre ex-archevêque une « fermeté tranquille ». C’est tout à fait son  droit, comme c’est le droit de fidèles plus critiques d’assimiler les déclarations nébuleuses qui ont toujours caractérisé notre ancien primat plutôt à de la « désinvolture permissive ».

La veille de son 80ème anniversaire, le Cardinal fut interviewé par le journal De Tijd et son équivalent wallon « L’Echo ». Ses déclarations furent reprises dans divers autres journaux, qui en ont fait leurs choux gras. Même notre pape actuel et Mgr. Léonard y furent tirés par les cheveux pour soutenir ses affirmations. Nous citons ici quelques passages très remarquables, plus spécialement sur le mariage homo, attribués par notre presse à Mgr. Danneels (et indirectement à Mgr. Léonard).

-         BELGA, 01-06-2013: Dans une interview avec De Tijd et L’Echo, le cardinal Godfried Danneels prend ouvertement le parti du mariage homo.

Citation: “Je trouve que c’est une évolution positive que des états soient libres d’ouvrir le mariage civil aux homos si ils le veulent.”

Selon Danneels, l’Eglise pense aujourd’hui de façon plus nuancée, sans se fixer encore aveuglément sur des principes moraux.

Ce qui est surprenant, c’est que l’archevêque André-Joseph Léonard approuve le cardinal Danneels. Selon Jeroen Moens, porte-parole de l’archevêché, Léonard n’aurait aucune objection contre l’engagement légal entre homos. ...... “Disons que Monseigneur Léonard souscrit à un engagement homo”.

-         De Morgen, 01-06-2013: Les chefs de l’Eglise positifs sur le mariage homo.

-         De Tijd, 01-06-2013: Citation: “J’entend des avis progressistes de cardinaux qui étaient impensables auparavant”.

Au sujet de Mgr. Danneels: On le prend pour un Sphynx, toujours disposé à  jeter un pavé dans la mare au sujet d’affaires controversées de l’Eglise, ....

Au sujet du mariage homo: “Vous trouvez que c’est un développement positif ?”. Réponse: “C’est un développement positif. Cela veut dire: Il faut respecter qu’il s’agit d’un traitement légal, civil, qui a sa valeur, mais que je n’appelerais pas mariage.”

A ce moment, Danneels est le premier cardinal au monde à s’exprimer pour la reconnaissance légale des relations homos... Il y a une histoire rapportée par le New York Times que Jorge Bergoglio, en tant qu’archevêque de Buenos Aires, faisait de la propagande derrière les écrans pour des droits légaux pour les couples homos, tant que cela ne s’appelait pas encore « mariage homo » - un combat qu’il a perdu dans la conférence épiscopale argentinne. Danneels éclate de rire : “Vous voyez bien que j’ai raison? Le pape l’a dit également!”

-         L’Echo, 01-06-2013: Citation:  « J’aimerais que l’Église devienne comme François: ‘pauvre’ dans le sens où elle admettrait qu’elle ne sait pas, qu’elle n’est pas la seule à détenir la vérité

Question : « L’ouverture du mariage civil aux homosexuels n’est elle pas devenue inévitable ? ». Réponse : « Vous savez ce que l’Eglise pense de ces problèmes ; je ne doit pas vous faire un dessin. Je pense qu’on ne doit pas renoncer à sa morale, mais qu’il faut trouver un moyen de la rendre crédible et vraisemblable. Si un État ouvre le mariage civil  aux homosexuels, alors c’est le problème de cet État. »

« … l’Église ne s’est jamais opposée au fait qu’il existe une sorte de ‘ mariage’ entre les homosexuels – mais on parle donc d’une sorte de mariage. Il ne s’agit pas du vrai mariage entre un homme et une femme, donc il faut trouver un autre mot pour le dictionnaire. Mais que se soit légal, qu’on le rende légitime par une loi, l’Église n’a rien a dire là-dessus. »

Bien que Mgr. Danneels soit connu pour sa spiritualité croyante  de haut niveau, il se laisse chaque fois tenter par les médias profanes à dire des déclarations qui collent bien à l’esprit du temps et dont le progressisme est encore plus “gonflé” par les médias. Il est ici en contradiction criante avec les prophètes bibliques qui risquèrent leur réputation et leur vie en dénonçant les déviations spirituelles de leurs contemporains. Au contraire, ils déclaraient ce que l’Esprit de Dieu leur dictait et appelaient le peuple à appliquer les commandements de Dieu et à ne pas suivre l’exemple de leurs autorités égarées.

Danneels fait des grandes phrases avec des formulations qui ont trait au droit de l’Eglise vis-à-vis du droit de l’Etat. Mais on ne peut pas ainsi comparer les deux de façon “neutre”. Tandis que le droit de l’Etat est soumis à une constitution changeante, le droit de l’Eglise doit toujours rester soumis aux commandements immuables de Dieu. Quiconque ne tient pas compte de cette donnée essentielle, utilise peut-être une façon de penser et de parler à la mode, mais cela va la plupart du temps à l’encontre de la défense claire prophétique de ce que Dieu nous prescrit.

En France, des centaines de milliers de citoyens ordinaires ont manifesté et manifestent encore avec passion et sans peur contre le mariage homo. L’historien Dominique Venner s’est tiré une balle dans la tête en signe de protestation devant le maître-autel de Notre Dame. Mais chez nous, l’ancien chef de l’Eglise belge donne à la presse progressiste ce qu’elle veut sans coup férir.  Est-ce qu’on peut être encore plus mou? Est-il donc vraiment si aveuglé par sa tendance à être « progressif » qu’il pense avoir rendu un service à l’Eglise et à la société ? Plus fort encore : Il suggère que notre pape, qui s’est battu comme un lion contre le mariage homo en Argentine, partage son opinion!

Nous sommes naturellement d’accord avec le point de vue que le mot mariage ne peut concerner que l’engagement entre un homme et une femme et que, pour qualifier les relations homos stables, un autre terme doit être utilisé, comme « engagement homo ». Mais en tant que membres de l’Eglise catholique, nous devons également déclarer clairement que Dieu interdit les relations sexuelles entre membres du même sexe. Cela n’a rien d’exceptionnel, vu qu’aussi les fidèles hétérosexuels doivent se conformer aux prescriptions de Dieu et de l’Eglise (pas de bigamie, polygamie, pas de relations sexuelles en dehors du mariage, même si celles-ci ne sont pas possibles avec le partenaire, etc…). Les gens avec certains autres penchants, qu’ils éprouvent comme “naturels” ou appartenant à leur “nature”, doivent eux aussi tenir compte qu’ils doivent les combattre en tant que fidèles catholiques.

Pour ceux qui sont intéressés par le point de vue authentique de l’Eglise à ce sujet, nous donnons ici un lien intéressant:

http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20030731_homosexual-unions_fr.html

Le document du pape Jean-Paul II est résumé comme suit en guise de conclusion:

L’Eglise apprend que le respect pour les personnes homosexuelles ne peut en aucun cas conduire à l’approbation du comportement homosexuel ou à la reconnaissance légale des liaisons homosexuelles. Le bien commun demande que les lois encouragent et protègent le mariage comme étant la base de la famille et l’unité primaire de la société. La reconnaissance légale des liaisons homosexuelles ou leur placement au même niveau que le mariage ne signifierait pas seulement l’approbation d’un comportement déviant, avec la conséquence que cela deviendrait un modèle dans la société d’aujourd’hui, mais cela obscurcirait aussi les valeurs fondamentales qui appartiennent à l’héritage commun de l’humanité. L’Eglise ne peut pas s’abaisser à défendre de telles valeurs, pour le bien-être des hommes et des femmes et pour celui de la société elle-même.

Pour ce qui concerne la teneur de véracité des affirmations sur le point de vue du pape actuel, il est bon de lire l’article suivant (en anglais il est vrai):

http://www.lifesitenews.com/news/bergoglio-didnt-suggest-endorsing-homosexual-civil-unions-in-2010-says-conf/ . "

 Référence ici : La prudente imprudence du Cardinal Danneels

Il y a quelquefois un temps pour parler et un temps pour se taire, comme le montre si bien la réserve observée par notre pape émérite Benoît XVI. Les “princes de l’Eglise” qui ne sont plus aux affaires feraient bien de s’en inspirer, surtout dans des matières aussi sensibles.

Sur le thème abordé publiquement par le cardinal Danneels, l’actuel archevêque de Malines-Bruxelles, s’est exprimé sans équivoque, récemment encore, dans une conférence organisée à l'Université de Liège sur un sujet plus vaste: “Les Dix commandements et les Droits de l’Homme”. En réponse à une question posée sur le “mariage gay”, Mgr Léonard a répété que les parlements ne sont pas les maîtres de l’anthropologie, ni du sens des mots. Toutes les formes de convivance, a-t-il souligné, n’ont pas une vocation naturelle à être insérées dans le droit propre à la famille. Sinon, pourquoi pas demain l’inceste ? Voir ici: Quel rapport entre le Décalogue et la philosophie des Droits de l’Homme ?

Que le droit civil se penche sur le traitement  des problèmes juridiques posés par les diverses formes de vie commune hors-mariage est une tout autre question.  Et, ajouterions nous, celle de savoir si savoir si la cohabitation de nature homosexuelle doit être traitée sous le mode d’un statut spécifique  en est une autre… 

Commentaires

  • 9 juin 2013

    Protéger la foi

    Un lecteur n'est pas d'accord (et c'est bien sûr parfaitement son droit) avec mes propos tenus dans « L'Avenir » du 4 juin concernant les déclarations du cardinal Danneels à l'égard des unions homosexuelles. Autant le dire tout de suite, je persiste et je signe. Non seulement je trouve que c'est un comble qu'un cardinal ne s'oppose pas à de telles unions (considérées comme un péché par toutes les religions monothéistes), mais j'estime qu'il tient des paroles « à la Ponce Pilate » en nous affirmant que c'est le problème de l'état. En effet, dans certains états, on pratique la torture. Peut-on se contenter de dire: « c'est le problème de l'état »? Et si demain la Belgique décidait d'euthanasier les plus de 80 ans, ce serait toujours le problème de l'état?... Cela dit, voici quelques précisions...
    Deux choses à distinguer radicalement: le respect des personnes et le respect des idées. Voilà qui me semble fondamental. En clair, je pense que du point de vue chrétien, les athées sont respectables mais pas l'athéisme. Les racistes sont respectables mais pas le racisme. Les criminels sont respectables mais pas le crime. Et si quelqu'un me dit: « Deux et deux font cinq », je le respecte mais pas son idée. Vous l'avez compris, on pourrait multiplier les exemples à l'infini. Dans ce cadre là, il est évident que les homosexuels sont respectables, mais cela n'implique pas que l'homosexualité le soit aussi. Oui, ceux qui commettent des erreurs sont respectables mais pas l'erreur; oui, les pécheurs (que nous sommes tous) sont infiniment respectables mais pas le péché! Telle est l'énorme distinction que fait Jésus qui, d'un côté pardonne à la femme adultère en lui disant « va et ne pèche plus » et de l'autre nous dit; « Si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il vaut mieux qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne » (Matthieu 5, 29) Compassion infinie à l'égard des pécheurs, intransigeance absolue à l'égard du péché. Voilà ce qu'il faut maintenir. A moins de prétendre savoir mieux que le Christ et les apôtres ce qui est bien et ce qui est mal, de quel droit ravaler l'idéal chrétien aux moeurs du temps présent? Ayons le courage de reconnaître que nous sommes loin d'être toujours en accord avec ce que le Seigneur nous appelle à vivre et à penser, plutôt que d'essayer de nous justifier en trafiquant Son Message! Ah, certes, oser dire aujourd'hui que l'adultère, l'avortement ou l'homosexualité sont des péchés ne nous attirera guère la sympathie du monde et en particulier des médias. Et alors? Notre Seigneur a-t-il prédit à ceux qui le suivraient qu'ils seront aimés, adulés, admirés? Bien au contraire! Il leur a clairement dit qu'ils seront détestés, ridiculisés, haïs à cause de son nom! Au cours de l'histoire, bon nombre de saints ont payé de leur sang leur fidélité à Celui qui est à jamais le chemin, la vérité et la vie. A l'inverse de beaucoup aujourd'hui, ils n'ont pas voulu céder face aux sirènes du monde, face au « prince de ce monde ». « Prince de ce monde? » Ne nous y trompons pas. Celui qui, dès le début de la Bible et qui, sans cesse, nous susurre à l'oreille: « Dieu a-t-il vraiment dit?... » nous attend au tournant. Tout est bon pour nous faire douter, renier, pour rabaisser l'Evangile à une philosophie conforme à la mentalité contemporaine, à un pseudo-christianisme qui, sous prétexte de modernité, est réduit à quelques valeurs que peuvent partager même les non-croyants. « Quand je reviendrai, trouverai-je encore la foi sur la terre ?», se demandait le Christ. Oui, trouvera-t-il des gens qui auront eu le courage de déplaire pour lui rester fidèles? Telle est la question.

    Jean-Pierre Snyers
    Blindef 2
    4141 Louveigné

  • En d'autres mots, notre cardinal a encore raté une occasion de se taire, ce n'est pas la première fois...
    Quand au Père Ringlet, il ambitionne sans doute de devenir Pape lui-même.

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