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  • La lettre du pape aux incroyants; François aurait-t-il trébuché dans la « cour des gentils » ?

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    La traduction de la lettre du pape à Scalfari, et à travers lui aux incroyants, publiée dans le Repubblica, figure sur le site "Liberté politique".

    Le site « Benoît et moi » publie la traduction française d’ une réflexion publiée en italien sur le site « Settimo Cielo » de Sandro Magister:

    http://magister.blogautore.espresso.repubblica.it/2013/09/12/nel-gentile-cortile-di-la-repubblica/ 

    Il n’y a pas, en effet, que le « buzz » suscité par les déclarations de  Mgr Parolin, son futur secrétaire d’ Etat, sur le célibat sacerdotal : voici que le pape François lui-même occupe à nouveau la scène médiatique « 
    avec sa réponse par voie de presse à deux lettres ouvertes que le très laïc Eugenio Scalfari lui avait écrites dans "La Repubblica" : la première, le 7 Juillet, avec un titre qui ne présageait rien de bon:  Les réponses que les deux papes ne donnent pas  et la seconde le 7 Août:  Les questions d'un non-croyant au pape jésuite nommé François « 

    Sandro Magister poursuit :

    « Cette dernière lettre comportait notamment un passage qui attribuait au nouveau pape trois innovations très appréciées:"Votre mission comporte deux scandaleuses nouveautés: l'Église pauvre de François, l'Église horizontale de Martini. Et une troisième: un Dieu qui ne juge pas, mais pardonne. Il n'y a pas de damnation, il n'y a pas d'enfer. " Mais encore une fois exprimant du scepticisme: "Je ne pense pas que vous répondrez."

    Voilà au contraire que la réponse est arrivée. Sans avertissement, parce que le pape François, de même qu'il décroche le téléphone et appelle qui et quand il veut, aime à faire pareil par écrit: > "Très estimé Docteur Scalfari” . La lettre à Scalfari du pape Jorge Mario Bergoglio, datée du 4 Septembre, a été publiée dans "la Repubblica", le 11 au matin et dans l'après-midi du même jour, "L'Osservatore Romano" l'a reproduite dans son intégralité: Parlons de la foi. Lettre à ceux qui ne croient pas (…). Particulièrement apprécié par le fondateur de la "Repubblicca" a été la réponse du pape François à la question «si une personne qui n'a pas la foi, ni ne la cherche, mais commet ce que l'Eglise appelle un péché, sera-t-elle pardonnée par Dieu des chrétiens?»: «Étant donné que - et c'est la chose essentielle - la miséricorde de Dieu n'a pas de limites, si on s'adresse à lui avec un cœur sincère et contrit, la question pour ceux qui ne croient pas en Dieu est d'obéir à leur conscience. Le péché, même pour ceux qui n'ont pas la foi, c'est quand on va contre la conscience. L'écouter et lui obéir, cela signifie, en effet, se décider face à ce qui est perçu comme bien ou comme mal. Et sur cette décision se joue la bonté ou la méchanceté de nos actions ».

    Cette réponse du pape a tellement plu à Scalfari qu'elle lui a fait écrire tout de suite après: «Une ouverture vers la culture moderne et laïque de cette ampleur, une vision si profonde entre la conscience et son autonomie, on ne l'avait jamais entendu jusqu'ici de la chaire de saint Pierre»,  négligeant que sur la question de la conscience, Benoît XVI avait dit beaucoup plus. Se référant au cardinal John Henry Newman, le grand converti anglais béatifié lors de son voyage de 2010 au Royaume-Uni, le pape Joseph Ratzinger déclarait à ce propos (voeux à la Curie Romaine, décembre 2010):«En Newman, la force motrice qui le poussait sur le chemin de la conversion était la conscience. Mais qu’entend-on par cela ? Dans la pensée moderne, la parole « conscience » signifie qu’en matière de morale et de religion, la dimension subjective, l’individu, constitue l’ultime instance de la décision. Le monde est divisé dans les domaines de l’objectif et du subjectif. A l’objectif appartiennent les choses qui peuvent se calculer et se vérifier par l’expérience. La religion et la morale sont soustraites à ces méthodes et par conséquent sont considérées comme appartenant au domaine du subjectif. Ici, n’existeraient pas, en dernière analyse, des critères objectifs. L’ultime instance qui ici peut décider serait par conséquent seulement le sujet, et avec le mot « conscience » on exprime justement ceci : dans ce domaine peut seulement décider un chacun, l’individu avec ses intuitions et ses expériences. La conception que Newman a de la conscience est diamétralement opposée. Pour lui « conscience » signifie la capacité de vérité de l’homme : la capacité de reconnaître justement dans les domaines décisifs de son existence – religion et morale – une vérité, la vérité. La conscience, la capacité de l’homme de reconnaître la vérité lui impose avec cela, en même temps, le devoir de se mettre en route vers la vérité, de la chercher et de se soumettre à elle là où il la rencontre. La conscience est capacité de vérité et obéissance à l’égard de la vérité, qui se montre à l’homme qui cherche avec le cœur ouvert. Le chemin des conversions de Newman est un chemin de la conscience – un chemin non de la subjectivité qui s’affirme, mais, justement au contraire, de l’obéissance envers la vérité qui, pas à pas, s’ouvre à lui. [..].Pour pouvoir affirmer l’identité entre le concept que Newman avait de la conscience et la compréhension moderne subjective de la conscience, on aime faire référence à la parole selon laquelle lui-même – dans le cas où il aurait dû porter un toast –, l’aurait d’abord porté à la conscience, puis au Pape. Mais dans cette affirmation, « conscience » ne signifie pas le caractère obligatoire ultime de l’intuition subjective. C’est l’expression de l’accessibilité et de la force contraignante de la vérité : en cela se fonde son primat. Au Pape, peut être dédié le second toast, parce que c’est son devoir d’exiger l’obéissance à l’égard de la vérité. ».(…)

    Il n'est pas surprenant que l'argumentation "soft" de Bergoglio soit préférée par "la Répubblica" à celle "hard" de Ratzinger.

    De la lecture de la correspondance, il émerge en somme que le pape François a conquis sans coup férir la forteresse du premier journal laïc italien, duquel ne s'élèvent désormais vers lui que des éloges. A la grande honte de ses concurrents.En effet, pour ne pas être en reste, le "Corriere della Sera", le même jour que la publication sur "la Repubblica" de la lettre du pape, a dû inventer l'impossible pour payer lui aussi un hommage au pape François. Il n'a rien trouvé de mieux que de défendre à épée tirée et en première page deux de ses nominations indéfendables, celle de Mgr Battista Ricca en prélat de l'IOR et celle de Francesca Immacolata Chaouqui en commissaire à la réorganisation de l'administration vaticane (…)

    Sur la conscience "qui se mesure à la vérité", il est instructif également de relire cette autre citation de Ratzinger, tirée de l'homélie qu'il a prononcée quatre jours après la mort de Paul VI, le 10 Août 1978, dans la cathédrale de Münich dont il était alors Archevêque [1] (http://benoit-et-moi.fr/2013-II/benoit/une-homelie-inedite-de-joseph-ratzinger.html) (…) »

    Ici : Dans la "gentille cour" de la Repubblica

    Le mode de communication choisi par le nouveau pape comporte peut être des avantages pour capter la bienveillance des esprits du siècle, mais aussi de solides inconvénients pour exprimer la vérité sans la simplifier à l'excès. JPSC

    ___________________ 

    NDT

    [1] Monique me signale également: Il y a aussi des pages remarquables sur la conscience dans: Joseph Ratzinger, Discerner et agir, ed. Parole et silence. (p.190 à196 / p.204/ p.156).

     

  • Sacerdotalis caelibatus

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    Dans la publication, par le quotidien « la Repubblica », du récent entretien accordé par le pape François à Eugenio Scalfari on peut lire notamment ce dialogue (réf. ici: Ma traduction. Pour savoir vraiment ce qui a été dit. Ou ce que Scalfari dit qu'il a été dit (14/7/2014) )

    -« Sainteté, vous travaillez assidument pour intégrer la catholicité avec les orthodoxes, les anglicans ... 

    Il m'interrompt et poursuit:

    Avec les Vaudoisl'église évangélique vaudoise), que je trouve des religieux de premier ordre, avec les pentecôtistes et naturellement, avec nos frères juifs» 

    - Eh bien, beaucoup de ces prêtres ou pasteurs sont régulièrement mariés. Comment va évoluer au fil du temps ce problème dans l'Eglise de Rome? 

    - « Peut-être ne savez-vous pas que le célibat a été établi au Xe siècle, c'est-à-dire 900 ans après la mort de notre Seigneur. L'Eglise catholique orientale a à ce jour la faculté que ses prêtres se marient . Le problème existe certainement mais n'est pas d'une grande ampleur. Il faut du temps, mais il y a des solutions et je les trouverai

    Le Père Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, a nuancé les termes supposés de la réponse faite par le pape François, en précisant qu’on ne pouvait attribuer avec certitude à celui-ci l’affirmation « les solutions, je les trouverai ». Et il a sans doute bien fait car cette question de la continence liée à la discipline sacerdotale est presqu’aussi vieille que l’Eglise et ne se résume pas à la réforme de Grégoire VII (XIe siècle) prescrivant de n’ordonner que des hommes célibataires. Le Père aurait pu préciser aussi qu’orientaux ou non la faculté de se marier n’est jamais laissée aux prêtres après leur ordination.

    Petit rappel avec le P. Thierry Dejond, s.j.  (cité ici :  Pour en finir avec l’ordination des hommes mariés et des femmes, en réponse à un article de son confrère Charles Delhez, lui aussi de la Compagnie de Jésus):

    « Si les Eglises orientales ‘revenues au catholicisme’ ont accepté d’ordonner des hommes mariés (vu leur passé orthodoxe datant de 690) [ndlr : concile « in trullo »], c’est par miséricorde de l’Eglise catholique, qui ne voulait pas briser une tradition de cinq siècles.

    Le « célibat des prêtres » dans l’Eglise latine n’est autre qu’une manière d’être fidèle à la « Tradition remontant aux Apôtres », et acceptée tant chez les Grecs que chez les Latins jusqu’en 690, et exigeant des évêques, prêtres et diacres mariés, de renoncer, le jour de leur ordination, à l’usage du mariage. Cette tradition apostolique s’est maintenue en Occident, tandis que l’Orient grec cédait aux décisions de l’Empereur de Byzance.

    Pourtant, même en Orient, subsistent des traces évidentes de l’ancienne discipline commune: les évêques n’ont pas le droit de vivre en mariage, jamais; les prêtres et les diacres, après le décès de leur épouse, n’ont pas le droit de se  remarier,  puisque ils ont été ordonnés. Ce qui prouve bien qu’il s’agissait d’une  tolérance, Idem, pour les  diacres mariés  en Occident, depuis le Concile Vatican II: ils ne peuvent pas se  remarier.

    Cette discipline remonte aux Apôtres, dont un seul, Simon-Pierre, était certainement marié avant l’appel du Christ, mais qui répond à Jésus: « Nous qui avons tout quitté pour te suivre… ».  Jésus répond: « Amen, je vous le dis: personne n’aura quitté maison, femme, frères, parents ou enfants, à cause du Royaume de Dieu, qu’il ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci et, dans le monde à venir, la vie éternelle. » (Luc 18, 28-30). Bien d’autres textes de L’Ecriture Sainte, et de la Tradition des Pères de l’Eglise, confirment cette exigence de Jésus. Exigence rappelée au 1er concile oecuménique de Nicée en 325, canon 3; et déjà avant, dans des Conciles régionaux: Elvire (Espagne) en 304 et Ancyre (=Ankara, Turquie) en 314. Il est clair que ces canons disciplinaires de l’Eglise ne faisaient que « rappeler » la Tradition remontant aux  Apôtres et attestée par de nombreux  Pères de l’Eglise  auparavant ».

    Le Père Dejond est Professeur de théologie dogmatique et formateur au Séminaire de Namur depuis 1994. JPSC 

  • Pape François : « Trump ? Je ne juge pas. Je me soucie seulement qu’il ne fasse pas souffrir les pauvres »

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    Le « Vatican Insider » a rendu compte du nouvel entretien que le pape François a accordé à l’ancien député socialiste italien Eugenio Scalfari, fondateur du quotidien de gauche « La Reppublica ». Isabelle Cousturié l’a traduit pour le site « Aleteia ». Extraits :   

     « Donald Trump ? « Je ne porte pas de jugement sur les personnes et sur les hommes politiques, je veux seulement comprendre si leurs manières de faire font souffrir les pauvres et les exclus », a déclaré le pape François dans un nouvel entretien avec Eugenio Scalfari, dans Repubblica, qui lui demandait son avis, à la veille des élections américaines, le 7 novembre dernier.

    Le Pape, rapporte le journaliste italien, a réaffirmé sa préoccupation majeure en ce moment : la situation des réfugiés et des migrants. « Parmi eux, il n’y a  « qu’une poignée de chrétiens », a-t-il dit, « mais cela ne change rien car c’est la souffrance de tous qui nous intéresse, leur détresse. Les causes sont nombreuses et nous faisons notre possible pour les éliminer ».

    Abattre les inégalités, une urgence

    Malheureusement, a poursuivi le Saint-Père, ces causes viennent souvent des populations mêmes qui « craignent de perdre leur emploi ou de voir leurs salaires diminuer ». L’argent est non seulement contre les immigrés et les réfugiés mais contre les pauvres, présents aussi dans les pays riches, et qui ont peur d’accueillir d’autres pauvres venant de l’extérieur. « C’est un cercle vicieux et ce cercle doit être brisé », estime le Pape, « nous devons abattre les murs qui nous divisent: tenter d’accroître le bien-être et le répandre ». Mais pour cela, a-t-il ajouté, « nous devons abattre des murs et jeter des ponts qui fassent diminuer ces inégalités, au profit de plus de liberté et plus de droits ». L’Eglise veut que ces inégalités – « le plus grand des maux de ce monde », a commenté le Saint-Père – soit combattues. Et d’insister : « C’est l’argent qui est responsable, qui crée ces inégalités, et il se dresse contre les mesures qui tentent d’aplanir le bien-être et de favoriser l’égalité ».

    Pour François, poursuit le journaliste italien, ces inégalités encouragent « les déplacements de tant de peuples d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre ». Et ces peuples, relève-t-il, après deux, trois, ou quatre générations, « s’intègrent et leur diversité tend à disparaître totalement ». Le Pape est d’accord pour définir un tel processus « un processus de métissage », mais loin de lui l’idée d’une société de type marxiste: « Au contraire, j’ai toujours dit que ces sont les communistes qui pensent comme les chrétiens. Le Seigneur a toujours parlé d’une société où les décideurs seraient les pauvres, les vulnérables, les exclus. Pas les démagogues, pas les Barrabas, mais le peuple, les pauvres, qu’ils croient en Dieu et en sa transcendance ou pas. C’est eux que nous devons aider pour obtenir cette égalité et cette liberté » […]

    Lire l’article complet ici :  Pape François : « Trump ? Je ne juge pas. Je me soucie seulement qu’il ne fasse pas souffrir les pauvres »

    Pour une vision beaucoup plus profonde et religieuse des drames du monde d'aujourd'hui, il peut être très utile de (re) écouter la magistrale conférence donnée par le Cardinal Ratzinger à Notre-Dame de Paris en 2001   Cliquer ici.

    JPSC

     

  • Dans le livre 'El Pastor', le Pape François clarifie les points clés de son pontificat : vaincre la corruption, le centr

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    Lu sur Il Sismografo :

    EL PASTOR - SERGIO RUBIN - FRANCESCA AMBROGETTI - SBS Librerias

    Dans le livre 'El Pastor', le Pape François clarifie les points clés de son pontificat : vaincre la corruption, le centralisme du Vatican et la pédophilie.

    Dans le nouveau livre de Sergio Rubin et Francesca Ambrogetti sur le Pape François, "El Pastor", est clarifiée, du moins en partie, une phrase que le Souverain Pontife a répétée plusieurs fois au cours des dix dernières années et dont la portée totale et définitive est toujours restée ambiguë. La phrase en question, contenue dans de nombreuses interviews, est la suivante : "Ce que j'ai mis en marche, c'est ce que les cardinaux m'ont demandé" (Télam, juillet 2022). Et qu'ont demandé les cardinaux dans les congrégations pré-conclaves ?

    Selon ce que dit le pape en partant du cœur de son ministère, "revitaliser l'annonce de l'Évangile", les demandes du collège des cardinaux étaient, il y a dix ans :
    (1) de mettre fin à la corruption qui pillait le patrimoine du Saint-Siège,
    (2) mettre fin au centralisme du Vatican et aux courtisans de la papauté
    (3) écraser la pédophilie

    Le Pape François a répondu à la première demande, selon la majorité des observateurs, par la création du Secrétariat pour l'économie et par un ensemble substantiel d'actes juridiques nécessaires et urgents pour articuler et donner effet à cette soi-disant "réforme économique".

    La réponse à la deuxième demande a été la Constitution Apostolique Praedicate Evangelium qui réforme la Curie et articule un nouvel organigramme en vigueur depuis plus de six mois et élaboré par le Conseil des Cardinaux sur une période de huit ans.

    Enfin, dans le cas de la lutte contre la pédophilie, deux aspects ressortent : d'une part, des dizaines d'interventions du pape, certaines de nature législative et disciplinaire ; d'autre part, plusieurs gestes pastoraux avec une attention particulière aux victimes, souvent définies comme " prioritaires ".

    Extrait du livre "El Pastor" :

    Rubin et Ambrogetti : Concrètement, à la fin, vous avez reçu une Eglise avec beaucoup de problèmes, pas de petits défis ...

    François : Mon programme de gouvernement est d'exécuter ce que les cardinaux ont exprimé dans les congrégations avant le conclave.

    Rubin et Ambrogetti : Revitaliser l'annonce de l'Evangile, diminuer le centralisme du Vatican, éradiquer la pédophilie ...

    François : Et combattre la corruption économique ... Je suis désolé si quelqu'un n'a pas vu cela venir. [1]

    Pour le Saint-Père, les réformes les plus importantes dans le bilan de ses dix années de pontificat sont les défis qu'il a énumérés.

    Si, dans le passé, le patrimoine et les ressources du Saint-Siège ont fait l'objet, pendant de nombreuses décennies, de vols, de mauvaise gestion, de mauvais investissements, de blanchiment d'argent et de connivences avec des groupes maçonniques et mafieux de la haute finance, tout cela serait désormais terminé.

    Ces derniers temps, la pourriture qui, pendant trop d'années, a été couverte et protégée même par des hommes d'Église, apparaît au grand jour, grâce au travail de nettoyage et de transparence de son pontificat.

    D'autre part, dans la ligne de mire du projet de François, depuis qu'il est encore en Argentine, se trouve la nomenklatura vaticane, "la cour qui est la lèpre de la papauté", a-t-il dit un jour à Eugenio Scalfari qui lui posait une question sur la Curie.

    François a immédiatement précisé : "Non !, dans la Curie il y a parfois des courtisans, mais la Curie dans son ensemble est autre chose. C'est ce qu'on appelle dans les armées l'intendance, elle gère les services qui servent le Saint-Siège. Mais elle a un défaut : elle est vaticano-centrée. Elle voit et s'occupe des intérêts du Vatican, qui sont encore, pour la plupart, des intérêts temporels. Cette vision vaticane néglige le monde qui nous entoure. Je ne partage pas cette vision et je ferai tout pour la changer. L'Église est ou doit redevenir une communauté du peuple de Dieu, et les presbytres, les curés, les évêques ayant le souci des âmes, sont au service du peuple de Dieu. " [2]
    _________________________

    [1] Original en espagnol. Page 230 "El Pastor" :
    — Al fin de cuentas, recibió una Iglesia con muchos problemas que implicaban desafíos no menores…
    — Mi programa de gobierno es ejecutar lo que los
    cardenales manifestaron en las congregaciones genera les en vísperas del cónclave.
    — Revitalizar el anuncio del Evangelio, disminuir el centralismo vaticano, desterrar la pedofilia…
    — Y combatir la corrupción económica… Lamento si alguno no se dio cuenta de cómo iba a terminar esto.
    [Le Pape conclut cette réponse, selon la version d'Eugenio Scalfari dont l'interview a suscité une grande polémique, en ajoutant : " L'Église est ceci, un mot qui n'est pas par hasard différent du Saint-Siège, qui a sa propre fonction importante mais qui est au service de l'Église. Je n'aurais pas pu avoir une pleine foi en Dieu et en son Fils si je n'avais pas été formé dans l'Église et j'ai eu la chance de me trouver, en Argentine, dans une communauté sans laquelle je n'aurais pas pris conscience de moi-même et de ma foi".

  • Communication : quand François prend des risques

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    Jean Mercier (La Vie) évoque le nouveau style de communication de François mais souligne les risques encourus :

    La façon du pape de s'adresser directement aux gens du peuple est révolutionnaire, mais l'expose à des risques de manipulation.

    En six mois de pontificat - fêtés ce vendredi 13 septembre -, François s’est imposé comme un as de la communication. Dès le soir du Conclave, il créait immédiatement un capital de sympathie, qu’il s’est employé à faire grandir et consolider, de sorte que l’Eglise catholique n’a jamais eu autant la cote depuis une douzaine d’années (rappelons que la fin de règne de Jean Paul II avait suscité moult critiques, notamment sur la question de l’image de l’Eglise produite par un pape très diminué).

    Le pape avance sur plusieurs fronts. Primo, des gestes - ne pas prendre la berline papale, mais les automobiles du peuple (jusqu’à la 4L, véhicule emblématique du curé de campagne), porter sa sacoche de travail, mettre à la première place les blessés de l'existence (il lave les pieds des détenus en prison, embrasse les handicapés, consacre beaucoup de soin à toucher ce qu’il appelle la “chair” du Christ dans les pauvres de toutes sortes). Secundo, des paroles fortes : ses coups de poing en faveur d’une Eglise pauvre et purifiée, sa façon d’envoyer les catholiques vers les “périphéries existentielles”, hors de leurs cocons sécurisants. Tertio, des décisions qui font rupture - création de commissions pour faire des audits divers et variés au sein du Vatican. Quarto, une communication qui s’affranchit des contraintes liées à la papauté : aussi bien ses coups de fil aux gens de la base que sa lettre adressée à Eugenio Scalfari, fondateur du quotidien La Repubblica, comme une main tendue aux non-croyants, voire sa manière de traiter en direct avec les journalistes dans l'avion de retour de Rio.

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  • Aujourd’hui dans la « Repubblica » : le pape François persiste et signe

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    Selon Radio-Vatican relayé sur internet par News.va, toute l’attention des médias se porte sur les trois jours de rencontres prévus à partir de ce mardi entre le Pape François et le Conseil des huit cardinaux qu’il a institué pour l’épauler dans la gouvernance de l’Eglise et entamer une réforme de la Curie. Et cela n’a pas échappé au Saint-Père qui, dans un long entretien publié ce mardi matin par le quotidien italien La Repubblica (le grand journal italien de centre-gauche) aborde sans tabou ces questions avec le fondateur du quotidien Eugenio Scalfari.

    « Le Pape estime d’emblée que s’ouvrir à la modernité est un devoir, et qu’en repartant du Concile Vatican II, il faut ouvrir l’Eglise à la culture moderne. Le Concile Vatican II, remarque-t-il, « a décidé de regarder l'avenir avec un esprit moderne. Les pères conciliaires savaient qu'ouvrir à la culture moderne signifiait oecuménisme religieux et dialogue avec les non croyants. Depuis, bien peu a été accompli dans cette direction. J'ai l'humilité et l'ambition de vouloir le faire ». Pour François, le prosélytisme est « une bêtise magistrale », car l’essentiel est de « se connaître et de s’écouter, et de faire connaître le monde qui nous entoure ».

    A deux reprises, François cite le cardinal jésuite italien Carlo Maria Martini, chef de file des réformistes dans l'Eglise, mort en 2012. Interrogé sur sa pensée et ses saints préférés, il admet qu'il n'est pas très mystique et dit sa prédilection pour Saint-Augustin: "ce saint a traversé beaucoup de réalités et a changé plusieurs fois de position doctrinaire [sic, ndb]". Quant à François d'Assise, "il est très grand parce qu'il est tout à fois: un homme qui veut faire, construire, fonde un ordre et ses règles, est un missionnaire itinérant, poète, prophète, qui a constaté le mal en lui et en est sorti. »

    L'Eglise catholique est trop "vaticano-centrique"

    Quand j’ai face à moi quelqu’un de clérical, je deviens automatiquement anticlérical. Le cléricalisme ne devrait avoir rien à faire avec le christianisme », tient à souligner François qui n’est pas très tendre non plus avec le « narcissisme » : « cela comporte un amour démesuré envers soi-même et cela n’est pas une bonne chose. Cela peut produire de graves dommages non seulement à l’âme de celui qui en souffre, mais également dans le rapport avec les autres, avec la société dans laquelle il vit. » « Le vrai problème, ajoute le Pape, c’est que ceux qui sont les plus atteints par ce qui est en réalité un problème mental sont des personnes qui ont beaucoup de pouvoir. Souvent les chefs sont narcissiques. Et même les chefs dans l’Eglise l’ont été ».

    L'Eglise catholique est trop "vaticano-centrique" affirme le pape François. "Les chefs de l'Eglise ont souvent été narcissiques, aimant les flatteries et excités de façon négative par leurs courtisans. La Cour est la lèpre de la papauté", ajoute-t-il en précisant cependant que la Curie n'est pas en elle-même une cour, mais qu'il s'y trouve "des courtisans". Pour le Pape, cette vision vaticano-centrique néglige le monde qui nous entoure. « Je ne partage pas cette vision, et je ferai tout pour la changer ». C’est aussi pour cela qu’il « a décidé en premier de nommer un groupe de huit cardinaux pour qu’ils soient son conseil ». «Non pas des courtisans, mais des personnes sages et animés par les mêmes sentiments que moi ». « C'est le début d'une Eglise conçue comme une organisation non seulement verticale mais aussi horizontale». Exposant ses idées pour l’Eglise de demain, le Pape demande que « l’Eglise se sente responsable des âmes mais aussi des corps ». Il souligne que « dans la société et dans le monde où nous vivons, l’égoïsme a pris le dessus sur l’amour pour les autres », et que c’est pour cela que « les hommes de bonne volonté doivent travailler, chacun avec ses propres forces et compétences pour faire que l’amour du prochain augmente jusqu’à faire jeu égal et si possible dépasser l’amour pour soi-même ».

    La politique doit s'engager pour plus de justice

    « Le libéralisme sauvage, affirme-t-il, ne fait que rendre les forts plus forts, les faibles plus faibles et les exclus encore plus exclus ». « Nous avons besoin d’une grande liberté, d’une absence de discrimination et de démagogie, et surtout beaucoup d’amour. Il nous faut des règles de comportement, et si nécessaire, également des interventions directes de l’Etat pour corriger les inégalités les plus intolérables ».

    Le Pape, qui ne se contente pas de parler du Vatican, revient ainsi sur cette question qui lui tient à cœur : les personnes âgées et les jeunes. Ainsi affirme-t-il que "les plus grands maux qui affligent le monde" sont "le chômage des jeunes et la solitude dans laquelle sont laissées les personnes âgées". Le "libéralisme sauvage" a pour résultat de "rendre les forts plus forts, les faibles plus faibles et les exclus plus exclus".

    François parle de lui et de sa vie passée

    Le Pape François parle également de son passé, de ses années d’université et de l’une de ses professeurs, « une communiste convaincue » qui « fut ensuite arrêtée, torturée et tuée par le régime » argentin. « Le matérialisme du communisme n’a eu aucune emprise sur moi, souligne le Pape François, mais le connaître à travers cette personne courageuse et honnête m’aura été utile, j’ai appris certaines choses, certains aspects du social que j’ai retrouvé ensuite dans la doctrine sociale de l’Eglise ». Revenant sur le conclave qui l’a élu, François confie « qu’avant d’accepter, il demanda de pouvoir se retirer quelques instants dans la pièce à côté de celle de la loggia sur la place Saint-Pierre ». « Une grande angoisse m’avait envahi. J’ai fermé les yeux et tout un tas de pensées m’ont traversé, même l’idée de refuser d’accepter cette charge. Mais c’est alors qu’une grande lumière m’a envahi. Cela dura un instant mais me sembla très long. Puis elle s’est dissipée et je me suis dirigé vers la salle où m’attendaient les cardinaux et la table où se trouvait l’acte d’acceptation. Je l’ai signé, le camerlingue l’a contresigné, et puis il a y eu l’'Habemus papam' sur le balcon ».

    Le pape, dans les même colonnes de Reppublica, avait déjà répondu le mois dernier à Eugenio Scalfari, qui lui exposait ses raisons de ne pas croire. Avec la même liberté de parole et le même entrain il s’était adressé à la presse internationale dans l’avion qui le ramenait des JMJ de Rio. Sans oublier le très riche entretien accordé à la revue jésuite Civilta Cattolica.

    Référence ici: Le Pape François, sa vision de l'Eglise et du monde

    Bref, à lire news.va, qui est un organe du Saint-Siège, François persiste et signe, sans faire dans la dentelle : il souhaite ouvrir l’Eglise à la culture moderne, estime que bien peu a été fait jusqu’ici en matière d’œcuménisme et de dialogue interreligieux, le catholicisme trop romano-centré, sa hiérarchie narcissique et insuffisamment engagée dans la lutte pour les besoins du corps et contre le libéralisme sauvage. ll rend hommage au défunt cardinal jésuite Carlo Martini, un format intellectuel emblématique du courant progressiste dans l’Eglise. Tout cela se discute, comme on disait dans une célèbre émission de télé. L’infaillibilité pontificale n’est évidemment pas engagée dans ce genre de déclarations, peut-être un peu trop  péremptoires (telle qu'elles sont rapportées par news.va) pour être tout à fait convaincantes.

    François et Eugenio Scalfari  devraient continuer leur « bout de route » ensemble puisqu’à la fin de l'interview, le pape indique, selon le journal "La Croix", qu’ils parleront la prochaine fois « du rôle des femmes dans l’Église », répétant que l’Église est un mot « féminin ».

    JPSC

  • Encore une interview du pape François au quotidien laïc italien « La Repubblica » (mise à jour)

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    Lu sur le site « 20 minutes.fr » :

    « Le pape François a promis des «solutions» à la question du célibat des prêtres, en soulignant que «cela prendra du temps», dans une interview publiée dimanche par le quotidien italien La Repubblica, aussitôt démentie par le Vatican.

    « A la question de savoir si les prêtres catholiques pourraient être autorisés un jour à se marier, le pape a rappelé que le célibat des prêtres a été institué 900 ans après la mort de Jésus-Christ et que les prêtres peuvent se marier dans certaines Eglises orientales sous tutelle du Vatican.

    «Il y a vraiment un problème, mais il n'est pas majeur. Cela prendra du temps, mais il y a des solutions et je vais les trouver», a-t-il déclaré, sans donner plus de détails.

    Démenti des services du Vatican

    Dans l'interview, le pape a également condamné les violences sexuelles contre les enfants, qualifiées de «lèpre» dans l'Eglise, qui concerne 2% du clergé - des prêtres et «même des évêques et des cardinaux», citant les chiffres donnés par ses services.

    Mais le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi a affirmé ce dimanche dans un communiqué que les citations reprises par le journal italien ne correspondaient pas à ce que le pape avait lui-même déclaré. Il n'a toutefois pas révélé quelles avaient été les véritables déclarations du pape dans cette interview: un tête-à-tête entre François et le journaliste de La Repubblica.

    «Il ne s'agit pas d'une interview au sens normal du terme», a-t-il toutefois déclaré, accusant le quotidien «de manipuler des lecteurs ingénus». L'interview est la troisième d'une série accordée par le pape au fondateur du quotidien de gauche La Repubblica, Eugenio Scalfari, 90 ans, journaliste et intellectuel athée.

    Après la publication de ces précédents entretiens, le Vatican avait déjà procédé à des mises au point. »

    Ref.  Mais le Vatican a publié un démenti…        

    Sous réserve de lire la traduction exacte du texte publié par ce journal de gauche: consternant d’erreurs et d’approximations. On a peine à croire que le pape François ait pu se prêter, une nouvelle fois, au jeu équivoque mené par ce journal. JPSC.

    La note du Père Lombardi

    Voir également cette note de J. Smits

    14/7 : "Benoît-et-moi" vient de publier la traduction de cette "interview"

  • La Revue « Vérité & Espérance-Pâque Nouvelle » : livraison d’automne

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    Le magazine trimestriel « Vérité & Espérance – Pâque Nouvelle » édité par l’association « Sursum Corda » (responsable de l’église du Saint-Sacrement à Liège) sort sa livraison d’automne. Tiré à 4.000 exemplaires dans une mise en page renouvelée, ce magazine parcourt pour vous l’actualité religieuse et vous livre quelques sujets de méditation : les titres en bleu sont disponibles en ligne (cliquer sur le titre). Au sommaire de ce numéro d’octobre 2014 :

    SOMMAIRE n° 92 (3e trimestre 2014) 

    VE PN 92 automne 2014196.jpg 

    Le départ du Père Zanotti-Sorkine devient une affaire

    Quand Scalfari remet le couvert avec le pape François

    Annie Laurent : les chrétiens d’Irak ne sont pas une minorité comme les autres

    Le pape François visite la Corée et tance les évêques

    Bruxelles : l’église Sainte-Catherine reprise par des prêtres « controversés »

    A peine 14 nouveaux prêtres cette année en Belgique

    Ethique familiale et sexuelle : le manifeste de l’évêque d’Anvers

    Pour l’ordination des femmes ?

    « Vous pouvez nous tuer ; nous nuire, non »

    Tu amasseras des charbons de feu sur sa tête…

    la pastorale de l'enfouissement a-t-elle vécu ?

    ***

    Secrétaires de Rédaction : Jean-Paul Schyns et Ghislain Lahaye

    Editeur responsable: SURSUM CORDA a.s.b.l. ,

    Vinâve d’île, 20 bte 64 à B- 4000 LIEGE.

    La revue est disponible gratuitement sur simple demande :

    Tél. 04.344.10.89  e-mail : sursumcorda@skynet.be

    Les dons de soutien sont reçus au compte IBAN:

    BE58 0016 3718 3679   BIC: GEBABEBB de Vérité et Espérance 3000, B-4000 Liège

    La Revue « Vérité & Espérance-Pâque Nouvelle » : livraison d’automne

    Asbl Sursum Corda

    Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège.  Siège social : Rue Vinâve d’île, 20 bte 64. Tel. 04.344.10.89. E-mail : sursumcorda@skynet.be. Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Compte bancaire : IBAN BE58 0003 2522 9579 BIC BPOTBEB1 

  • Le pape François se dit favorable à la béatification de Blaise Pascal

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    Du site d'Ouest France :

    Blaise Pascal béatifié ? Le pape François y est favorable

    Le pape François s'est déclaré samedi favorable à une béatification de Blaise Pascal, philosophe, mathématicien, polémiste et théologien français du XVIIe siècle qui s'était vivement opposé aux jésuites à son époque.

    Blaise Pascal sera-t-ilm béatifié ? « Je pense moi aussi qu'il mérite la béatification. J'envisage de demander la procédure nécessaire et l'avis des organes du Vatican chargés de ces questions, en faisant part de ma conviction personnelle positive », a déclaré le pape François, répondant à une question en forme de plaidoyer d'Eugenio Scalfari, le fondateur de La Repubblica, dans un entretien publié samedi par le quotidien italien.

    Pascal, catholique tourmenté

    Autodidacte surdoué né en Auvergne en 1623, rivalisant dès l'adolescence avec les plus grands mathématiciens, polémiste efficace, Blaise Pascal est devenu un catholique tourmenté après une expérience mystique à l'âge de 31 ans.

    Malade et sujet à de violentes migraines, il est mort en 1662, à 39 ans, sans avoir eu le temps de finir son apologie de la pensée chrétienne, dont l'ébauche a été publiée après sa mort sous le titre Pensées. Dans cet ouvrage, il a exposé son « pari », expliquant qu'il n'y avait rien à perdre et tout à gagner à croire en Dieu. De manière moins connue, ce raisonnement s'accompagnait aussi d'un appel à une conversion du coeur et un choix de la pauvreté susceptible d'avoir touché le pape argentin.

    Un obstacle ? 

    Outre une jeunesse plutôt prétentieuse et mondaine, les féroces « Provinciales » de Pascal en faveur des jansénistes dans leur lutte théologique et politique contre les jésuites pourraient cependant faire obstacle à une éventuelle béatification.

    Mais l'élection en mars 2013 de François, le premier pape jésuite, pourrait avoir modifié la donne. « Trop de contentieux traînaient entre l'auteur des Provinciales (et les jésuites) pour qu'un pape tiers à l'affaire puisse se sentir légitime à mettre sur les autels (...) le vibrionnant adepte de l'apostrophe ironique », écrivait Xavier Patier, auteur d'un livre sur l'expérience mystique de Pascal, dans le magazine Famille Chrétienne en mai 2013. « Nous avons ce pape, et de surcroît un pape ami de la pauvreté, cette pauvreté que Blaise disait avoir décidé d'aimer », ajoutait-il.

  • Le pape François se sent libre de communiquer

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    Lu sur le site de Radio Notre-Dame, ce 2 octobre :

    Pour le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, le Pape François "se sent libre de communiquer".

    Le père Federico Lombardi a dû répondre aux questions des journalistes réunis en conférence de presse au Vatican. Les questions portaient principalement sur deux récents évènements qui ont suscité beaucoup de nombreux commentaires dans les médias : les réunions du Conseil des Cardinaux et la longue interview du Pape François publiée dans le quotidien italien La Repubblica.

    La réforme de la Curie romaine, "un travail de long terme"

    Le groupe de huit cardinaux (ci-contre) chargés de conseiller le Pape François dans ses futures réformes se réunit au Vatican du 1er au 3 octobre. Les premières rencontres ont donc déjà eu lieu, alors quel en est le résultat concret ? D'après le père Lombardi, inutile de s'attendre à "des documents ou des décisions du Conseil : sa modalité est de conseiller le Pape pour qu'il gouverne bien l’Église. Nous pouvons nous attendre à ce que le Pape prenne des bonnes décisions.", assure-t-il.

    Le Conseil des Cardinaux devra réfléchir à la réforme de la Curie, même si le projet sera "poursuivi par le Pape, et non par le Conseil des Cardinaux". Le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège est clair : c'est "un travail de long terme, nous ne devons pas nous attendre à des conclusions à courte échéance".

    Vu le nombre de points à aborder, les cardinaux auront en effet besoin de temps. Le père Lombardi a expliqué que "la réforme de la Curie dans ses différents aspects, comme le rapport entre les dicastères et le Saint-Père, la coordination des dicastères et la fonction du Secrétaire d’État sont des thèmes larges et structurés, il y a une infinité de suggestions et d'opportunités".

    Le Pape en a-t-il trop dit ?

    Dans l'entretien publié le 1er octobre dans le journal italien La Repubblica, le Pape aborde de nombreux sujets avec un franc-parler qui, même s'il fait partie du "style Bergoglio", n'en continue pas moins de surprendre. C'est Eugenio Scalfari, fondateur de La Reppublica (ci-contre), qui s'est entretenu avec le Pape François.

    Pour le père Lombardi, il s'agit d' "un dialogue sans préjudice et sans diaphragmes [...]. Il suffit de penser aux personnes qu'il rencontre pendant les audiences ou les différentes rencontres". Le porte-parole du Saint-Siège explique que "le Pape se sent libre de communiquer avec différents genres d'expressions, c'est à nous d'en comprendre la valeur [...]".

    Concernant la dernière interview, mieux vaut rester prudent : le Père Lombardi précise que ce "n'est pas un document écrit du Pape, ni revu par lui". Toutefois, "le sens de ce qui a été exprimé est fiable", car "celui qui a publié le contenu de l'entretien, autorisé par le Pape, est une personne faisant autorité et responsable".

    Source : Agenzia Sir

    Voir ici : Conseil des Cardinaux, interview du Pape : les explications du Père Lombardi

    mais aussi : http://2.andreatornielli.it/?p=6766

  • Prosélyte, non; missionnaire, oui !

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    Certains ont relevé les propos assez durs que le pape a tenus à l'égard du prosélytisme en l'accusant de manière plus ou moins directe de renoncer à convertir les non-chrétiens. Sandro Magister remet les pendules à l'heure dans un billet publié sur chiesa.espresso, intitulé Non au prosélytisme. Oui à la mission :

    Le premier est "une solennelle sottise", a dit le pape François. Mais la seconde est la priorité de son pontificat. Cela après des décennies de déclin de l'expansion missionnaire de l'Église, racontées aujourd'hui par un témoin exceptionnel qui en révèle des aspects jusqu'ici ignorés 

    À l’occasion de l'audience générale de mercredi dernier, sur une place Saint-Pierre qui était archicomble comme à l’accoutumée, le pape François a insisté une nouvelle fois sur l’un des points essentiels de son pontificat : le devoir qu’a l’Église de se faire "missionnaire", autrement dit de "continuer sur le chemin de l’histoire la mission même que Jésus a confiée à ses apôtres : Allez donc et faites de tous les peuples des disciples, en les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et en leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé".

    Le dimanche 20 octobre sera la journée mondiale des missions, marquée par le message pontifical relatif à cette question, dans lequel on peut en particulier lire ceci :

    "Le caractère missionnaire de l’Église n’est pas un prosélytisme mais un témoignage de vie qui illumine le chemin, qui porte espérance et amour. L’Église n’est pas une organisation d’assistance, une entreprise, une ONG mais une communauté de personnes animées par l’action de l’Esprit Saint, qui ont vécu et vivent l’étonnement de la rencontre avec Jésus-Christ et désirent partager cette expérience de joie profonde, partager le Message de salut que le Seigneur nous a apporté".

    Le pape Jorge Mario Bergoglio a déjà insisté à de nombreuses reprises sur le fait que l’Église "n’est pas une ONG d’assistance". Et qu’elle ne fait pas non plus de "prosélytisme" : une pratique qu’il a condamnée, au cours du célèbre entretien qu’il a eu avec Eugenio Scalfari, comme étant "une solennelle sottise", qui "n’a pas de sens".

    Mais, d’après le pape François, cela ne veut pas dire que l’Église doive se renfermer sur elle-même et renoncer à convertir. C’est tout le contraire. Depuis le moment où il a été élu successeur de Pierre, le pape Bergoglio n’a pas arrêté d’inciter l’Église à "s’ouvrir", à atteindre les hommes jusque dans leurs plus lointaines "périphéries existentielles".

    En effet, le ralentissement de l’élan missionnaire est l’un des points les plus critiques pour l’Église catholique des dernières décennies.

    Lire la suite sur chiesa.espresso

     

  • Turbulences et silences vaticans

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register en traduction sur le site "Benoît et moi" :

    Un Vatican silencieux dans un temps de crise

    Edward Pentin récapitule tous les récents silences du Pape, et de son entourage, à propos des crises qui secouent l'Eglise et des inquiètudes légitimes des fidèles. (19/11/2018) 

    UN VATICAN SILENCIEUX DANS UN TEMPS DE CRISE

    Le Saint-Siège est devenu de plus en plus muet face aux critiques fréquentes - une approche qui a un effet néfaste sur le Vatican, le pontificat et l'Église.

    Qu'il s'agisse de la crise des abus sexuels, du récent accord historique du Saint-Siège avec la Chine ou des accusations soulevées dans les témoignages de l'Archevêque Carlo Maria Viganò, le Vatican est souvent soumis à un tir de barrage de questions importantes de la part des fidèles désireux d'obtenir des explications et réponses officielles convaincantes.

    Mais en ce moment, la réponse du Vatican à ces demandes est en général obscure ou, plus communément, le silence.

    Quand la Congrégation pour les évêques a émis sa directive non publiée à l'intention des évêques américains réunis à Baltimore cette semaine, leur demandant de ne pas voter sur deux propositions concernant le traitement des abus sexuels du clergé, le Register a contacté six dicastères du Vatican, dont le Bureau de presse du Saint-Siège, pour connaître les motifs de leur décision.

    Aucun n'a répondu, à l'exception du cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, qui a fait une brève déclaration d'une phrase, que la plupart des gens ont estimé ne pas éclaircir de façon satisfaisante les raisons de cette décision.

    Cette tendance à ignorer les questions des médias s'est accrue ces dernières années. Les questions ne sont pas non plus triviales, concernant souvent la survie même d'un groupe particulier de fidèles, ou plus important encore, le bien-être de leur âme éternelle.

    Lorsqu'une controverse éclate sur une question doctrinale, par exemple, le Vatican omet souvent de réaffirmer l'enseignement de l'Église ou de réfuter la substance des revendications. Un exemple a eu lieu en mars de cette année, lorsque des rapports ont fait état d'une interview donnée par le Pape à l'athée Eugenio Scalfari. François aurait nié l'existence de l'enfer et l'histoire s'est répandue rapidement dans le monde entier, mais le Vatican a répondu tardivement, et par une déclaration vague qui n'a pas réussi à réaffirmer l'enseignement de l'Église face à cette affirmation.

    Malgré le - ou certains disent à cause du - récent accord entre le Saint-Siège et la Chine, les autorités chinoises auraient fait subir un lavage de cerveau à quatre prêtres pour qu'ils rejoignent l'église officielle, et pour la cinquième fois en deux ans, l'évêque Shao Zhuyin de Wenzhou a été arrêté. Mais cette semaine, les demandes de commentaires ou de réactions du Vatican sont restées sans réponse jusqu'à présent.

    Le silence n'est pas toujours d'or

    Quelques exemples d'autres requêtes qui sont restées sans réponse incluent une demande de clarification officielle des objectifs du Pape pour le synode panamazonien de l'année prochaine, en particulier en ce qui concerne le célibat clérical; pourquoi le Pape a continué à accorder des interviews à Scalfari, malgré les récits peu fiables de ces interviews par l'homme de 94 ans; pourquoi le document final du récent synode des jeunes contenait très peu de choses sur la morale de l'Eglise; et s'il y a des développements concernant l'enquête du Vatican sur l'Archevêque Theodore McCarrick.

    Ce silence s'étend également au-delà des questions concernant les fidèles et concerne le bien-être du Pape lui-même. Quand l'Archevêque Viganò, lors de son premier témoignage, a demandé à François de démissionner le Vatican est resté silencieux, ne défendant pas le Pape face à une charge aussi forte et n'offrant aucune réaction (la réponse du cardinal Ouellet n'est parue que deux mois plus tard, et c'était en réponse au défi de l'Archevêque Viganò, lors de son deuxième témoignage).

    Le Pape a lui-même répondu aux affirmations de l'archevêque Viganò lorsqu'il a demandé aux journalistes d'enquêter sur la véracité des accusations de l'ex-nonce apostolique - efforts qui naturellement impliquaient la coopération du Vatican - mais le Saint-Siège n'a ni fait de commentaires ni coopéré.

    Au moins cinq raisons possibles expliquent les silences du Vatican et les réponses inadéquates aux médias: il souhaite ignorer les questions controversées sachant que, dans le cycle rapide des nouvelles d'aujourd'hui, elles sont rapidement oubliées; il est incapable de fournir une réponse parce que les fonctionnaires vaticans ne sont pas au courant des raisons qui ont motivé les mesures prises; il ne veut pas être transparent car cela exposerait un programme caché; le Vatican n'est pas en mesure ou ne veut défendre l'injustifiable; ou simplement il ne peut fournir de réponses opportunes et concrètes aux nouvelles controversées provenant du Vatican. (Un truisme romain est de ne jamais sous-estimer au Vatican tout ce qu'on peut mettre sur le compte de l'incompétence).

    Quelle qu'en soit la véritable raison, et c'est peut-être un mélange de tout ce qui précède, le silence et le manque de réponses adéquates aux médias sur de nombreuses questions cruciales ne peuvent qu'avoir un effet néfaste sur le Vatican, le pontificat et l'Église dans son ensemble.

    C'est une vérité des communications sociales que si une institution n'intervient pas pour apporter une réponse officielle véridique et convaincante à une question pertinente, en particulier pendant une crise, alors d'autres viendront combler le vide - et ce sont généralement ceux qui crient le plus fort, et ne sont pas toujours suffisamment informés, qui seront entendus.

    Il n'est donc pas surprenant que certains au Vatican se perçoivent comme fréquemment attaqués et souvent critiqués. En l'absence d'un récit officiel et digne de confiance, les fidèles ne peuvent être blâmés s'ils commencent à croire qu'il n'y en a pas, et que la situation est peut-être aussi mauvaise qu'elle le paraît.