Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les défis de l'enseignement catholique d'après le Secrétaire de la Congrégation pour l'Enseignement catholique

IMPRIMER

Mgr-Brugues-Anuncioblog.pngCatho.be se fait l'écho de l'interview accordée par Mgr Bruguès (dominicain et ancien évêque d'Angers) à l'agence I.MEDIA quelques jours après l'Assemblée plénière de son dicastère (7-9 février 2011). Le Secrétaire de la Congrégation pour l'Enseignement catholique évoque, outre la question des séminaires, l'élaboration d'un "livre blanc", qui présenterait les défis et menaces que doit affronter l'école catholique dans le monde entier. En voici de larges extraits :

"Question: Quels sont les défis concernant les universités catholiques?

Mgr Bruguès: Pendant l'Assemblée plénière, nous nous sommes demandé comment une université catholique peut être une université - avec tout ce que cela suppose de diversité de l'enseignement et de recherche scientifique -, et se dire en même temps catholique. Nous voyons bien qu'il y existe une tension dans les universités catholiques du monde entier. Certaines, souvent prestigieuses, sont reconnues pour leurs compétences professionnelles et jouissent d'une bonne réputation. Elles ont parfois pu prendre une certaine distance critique vis-à-vis de l'Eglise ou de sa morale, au niveau de l'enseignement ou même dans les pratiques, comme par exemple en matière de bioéthique, dans des hôpitaux qui dépendent de l'université. D'un autre côté, des universités, souvent de création récente, mettent l'accent sur la dimension confessionnelle. Notre congrégation doit accompagner ce mouvement de synthèse entre ces deux aspects.

Question: D'aucuns regrettent que l'école catholique ne soit justement pas assez catholique. Est-ce le cas à vos yeux et dans quels pays en particulier?

Mgr Bruguès: Les écoles catholiques, ce sont 50 millions de jeunes et 250'000 établissements dans le monde entier. A partir des actes du Congrès international sur l'école dans le pluralisme culturel et religieux de mars 2008, nous souhaitons arriver à un texte qui définirait les caractéristiques de l'école catholique. Nous avons évoqué l'idée d'un "livre blanc" dressant un panorama mondial varié. En Amérique latine, par exemple, le danger existe que l'Etat veuille imposer ses vues aux écoles catholiques, pour des questions idéologiques. Dans des pays comme la France, l'interprétation drastique de la laïcité veut reporter l'adhésion à une religion au domaine privé. Au Québec, enfin, s'est imposée l'idéologie selon laquelle la religion confessée est un facteur de division sociale, peut-être de violence et en tout cas d'obscurantisme. Mais cette idéologie existe sur d'autres continents, comme en Europe, où il y a des lobbies qui cherchent à la promouvoir, notamment au Parlement européen. Pour aider l'école à se redéfinir dans sa spécificité catholique, il faut une proposition catéchétique, mais cela ne suffit pas. Je milite pour que, dans toutes les écoles catholiques, il y ait obligatoirement pour tous, quelle que soit la religion de la famille de l'enfant, une formation à la culture catholique"

Le pire ennemi de l'école catholique n'est pas à l'extérieur de ses structures, mais à l'intérieur. Quand l'engagement catholique n'est plus une priorité, quand les maîtres sont devenus tiédes, indifférents, sinon hostiles à l'égard de l'Eglise, quand la vigilance des évêques fait défaut, quand les effectifs sont trop nombreux et sacrifient la cohésion, quand le souci majeur des instances dirigeantes est de faire appliquer des pédagogies délirantes, comment voudrait-on que la spécificité catholique de l'école soit maintenue?

Les commentaires sont fermés.