Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'héritage européen

IMPRIMER

images.jpgJean-François MATTEI vient de publier un livre consacré à l'Europe, ou plutôt à sa culture et à la perception qu'en ont les Européens. Ce livre, à l'heure où les Européens sont bien souvent rfrappés d'amnésie ou paralysés par une sorte de mauvaise conscience, rappelle opportunément ce qui fit la grandeur et la misère de la culture européenne.

Le procès de l'Europe. Grandeur et misère de la culture européenne, de Jean-François Mattéi (PUF, 264 p., 22 euros).

A l'occasion de la parution de ce livre, Jean-François Mattei a accordé une interview au Point que l'on trouvera ICI

Extraits :

"En réalité, les Européens n'ont plus conscience de leur héritage culturel. Même si l'on multiplie les manifestations publiques et médiatiques sur cet héritage, dans les musées et les expositions, cette présence reste abstraite et n'est pas vraiment vécue. Cela n'a pas toujours été le cas. Au XVIIIe ou au XIXe siècle, et même jusqu'au début du XXe siècle, tous les penseurs et les artistes, philosophes, poètes ou musiciens avaient le sentiment d'appartenir à une entité culturelle unique. Pensez à Diderot, à Hugo, à Baudelaire ou même, de l'autre côté de l'Atlantique, à Edgar Poe ou Thoreau. Ils avaient le sentiment d'une habitation commune : la pensée européenne ou, si vous préférez, occidentale. Aujourd'hui, ce sentiment s'est affadi. Cela se traduit par un faux repli identitaire accompagné d'une crainte de tout ce qui vient de l'extérieur. Nous avons un héritage considérable, mais nous n'en avons plus le mode d'emploi. Comme si ceux qui nous ont précédés avaient oublié de nous le livrer, et avec lui le souffle avec lequel nous devons penser l'Europe. Nous ressentons un sentiment d'échec qui provoque immanquablement un mouvement de repli."

"'il y a une occultation volontaire d'une partie de l'héritage européen. Tout se passe comme si les élites intellectuelles de notre temps avaient peur de rappeler que l'Europe possède, non pas d'abord, non pas surtout, mais également un héritage chrétien. À une époque où l'on nous demande d'insister sur la dimension mémorielle de l'Histoire, il est étrange de vouloir effacer une partie du passé européen. N'oubliez pas que la laïcité, dont nous nous réclamons à juste titre, est une invention chrétienne. Sans parler du célèbre "Rendez à César ce qui est à César...", c'est l'Église qui a distingué entre ce qui relève du laos, le "peuple", et ce qui relève du klêros, le "clergé". Le mot grec qui sert à définir la laïcité est issu d'un découpage religieux qui sépare le monde laïque du monde clérical."

(http://www.lepoint.fr/)

Les commentaires sont fermés.